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17 avril 2015 5 17 /04 /avril /2015 19:01
Les mots disparaissent à travers l'univers...

 


Une chanson, emplie de poésie, où les mots sont comparés à "une pluie sans fin", où ils disparaissent à "travers l'univers", et semblent, ainsi, s'évaporer, telle est l'ouverture de cette chanson des Beatles, écrite et composée par John Lennon en 1969...


Dès le début, on entend des "mots qui volent", "Words are flowing out", sans doute des paroles prononcées avec une certaine virulence, ces mots sont comparés à "une pluie sans fin", "endless rain", symboles de tristesse, mais ces mots s'évanouissent, aussitôt, comme s'ils n'avaient pas vraiment d'importance...


"Regrets et joie" s'opposent, évoquant des sentiments contradictoires qui envahissent l'esprit, comme le suggèrent ces images associées à l'eau : "des bassins de regrets", "des vagues de joie"... "Pools of sorrow, waves of joy". Les participes présents, qui suivent, s'opposent, encore, restituant un déchirement, un trouble : "me possédant, me caressant"...


Le refrain traduit, malgré tout, une sorte de paix retrouvée, une douceur infinie... il fait songer à une méditation,  un mantra, un hymne sacré, répété, une formule mystique et mystérieuse : "Jaï Guru Deva Om, Jaï Guru Deva…Om, Nothing's gonna change my world."
L'exotisme des mots employés, leur étrangeté contribuent à l'extraordinaire poésie de ce texte.


La phrase réitérée, au futur "rien ne changera mon monde"  traduit une certitude, et montre que, malgré tous les soucis quotidiens, la vie continue : il ne faut pas s'en inquiéter, au fond, il ne faut pas accorder trop d'importance à de simples mots, à des difficultés passagères.


Le couplet suivant évoque "des images de lumière vacillante", comparées à "un million d'yeux", expression pouvant suggérer une inquiétude qui sollicite et toumente le poète, d'autant que ces lumières sont comme des appels, venus de tout l'univers.


Assimilées à des "méandres", eux-mêmes devenus "vents sans repos", ces lumières semblent particulièrement violentes, puisqu'elles "dégringolent aveuglément".


On retrouve, plus loin, un contraste entre les "rires" et "les ombres de la terre", comme pour mettre en évidence une incertitude et une angoisse. 


Mais, c'est finalement l'amour qui triomphe et semble appeler le poète "à travers l'univers", un amour symbolisé par "un million de soleils"...


Cette chanson nous emporte dans un tourbillon d' images et de comparaisons, on ressent une oscillation permanente entre bonheur et tristesse, on perçoit des contrastes qui restituent la tessiture même de la vie, on découvre un message plein d'optimisme, à la fin, où l'amour triomphe de tous les obstacles.


La mélodie très douce et le refrain traduisent une harmonie, une paix infinie...

Les nombreuses sonorités de fricative "f", et de sifflante "s" contribuent à cette harmonie :

 

Words are flowing out like endless rain into a paper cup,
They slither while they pass, they slip away across the universe
Pools of sorrow, waves of joy are drifting through my open mind,
Possessing and caressing me.


Cette chanson nous montre que la violence fait partie du quotidien de chacun d'entre nous : elle se déchaîne en paroles, elle divise et déchire les individus, parfois, même, des couples, mais l'amour, le partage devraient  l'emporter sur tout le reste.

A travers l'univers, l'amour doit rester ce qui fait vivre le monde, c'est l'amour qui nous emporte vers la vie et le bonheur...

 

Ce message, maintes fois délivré par des poètes, n'est-il pas essentiel ? On songe, par exemple, à ce poème de Victor Hugo, intitulé Crépuscule ou à un autre texte adressé à sa fille : le poète nous invite à aimer le monde et les êtres qui nous entourent, pour mieux apprécier la vie...

 



 

En complément, les deux textes de Victor Hugo :

 

http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/crepuscule.html



http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/a_ma_fille.html




 

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commentaires

F
Oui, on s'emporte parfois, on se dispute, on ne comprend pas ceux qui vous veulent du mal.<br /> Mais à l'opposé, un joli sourire, des mots doux échangés un compliment reçu ou donné,un geste tendre, et la vie redevient belle....<br /> Et vive les Beatles pour l'éternité.<br /> Bises et beau WE Rosemar
Répondre
R
Pour la petite histoire : Lennon aurait écrit cette chanson, après une dispute avec sa femme, une dispute qui l'a bien inspiré ! <br /> <br /> Bises du printemps
L
Rosemar la polyglotte... <br /> Les Beatles ont brillé comme un soleil... eux il se sont éteint mais leurs chansons traverseront sûement les siècles.<br /> Bises Rosemar
Répondre
L
Felicitations pour les liens actifs... bravo !
R
Les chansons des Beatles ont déjà traversé l'univers, et sont universelles par les thèmes traités... Je ne suis pas polyglotte, hélas, je connais un peu d'anglais mais je ne le parle pas vraiment...<br /> <br /> Tu as vu ? J'ai mis des liens actifs en bas de l'article ! Merci pour les conseils !<br /> <br /> Bises, LH
A
Bonjour Rosemar,<br /> C' est une magnifique chanson qui a été éditée sur le dernier album " Let it be" et que j' associe inconsciemment à la fin du groupe ( mème si elle a été écrite avant).La fin des Beatles a été vécue par les fans comme un soleil qui s' éteignait après avoir illuminé notre vie...Les paroles transmettent une certaine sagesse " rien ne changera mon monde" ...et, en même temps le monde ne sera plus jamais pareil...L' univers nous a tout donné et il reprend tout...<br /> Bonne fin de journée l' amie
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R
La chanson transmet un message d'amour et d'harmonie : c'est peut-être utopique, mais c'est un beau message, il faut le diffuser et essayer de le mettre en application : la nature est encore belle dans de nombreux endroits et les soleils brillent !<br /> <br /> Belle soirée, AJE