François Hollande n'en finit pas d'essuyer des bordées de critiques et d'insultes : certains saisissent le moindre prétexte, pour tirer sur lui à boulets rouges ! L'excès, la violence des propos dépassent les bornes et reflètent une forme d'outrance et d'hybris...
Et même le discours qu'a prononcé le président, pour célébrer l'entrée au Panthéon des quatre résistants Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay a été l'occasion de railleries, et de lazzis démesurés.
Alors que la nation était invitée à se rassembler dans une situation solennelle, on a entendu çà et là des voix discordantes, des propos méprisants.
Certains parlent d'incapacité, de médiocrité, certains trouvent le chef de l'état ridicule et grotesque !
Il ne faut, quand même, pas tout mélanger !
Certes, François Hollande connaît des difficultés dans sa gouvernance : chômage croissant, déficits, incertitudes économiques, mais ce n'est pas le sujet !
Il était question, ici, d'honorer la mémoire de résistants, des héros célébrés par la République.
La sobriété des propos, leur clarté, leur évidence sont tout à l'honneur du président de la République.
Son discours a souligné le parcours exemplaire de ces quatre personnalités, peu soucieuses d'acquérir la gloire, des femmes et des hommes qui incarnent l'esprit de la résistance.
Le président a fait revivre ces héros de la guerre, leur action, leur volonté de s'opposer à l'occupant.
L'hommage a été élargi aux résistants dans leur ensemble, à tous leurs visages, "des glorieux, des anonymes, des français, des étrangers" et il était empli d'émotion.
Le président a mis en valeur le courage de ces héros qui ont su résister à la torture, la refuser, mourir pour la liberté. Ce fut le cas de Pierre Brossolette, interrogé longuement par la gestapo...
Le courage de Germaine Tillion, déportée, a été exaltée, elle qui a su défier le mal, qui a, plus tard, dénoncé la torture en Algérie, qui a fustigé l'esclavage, qui a su prendre la défense des plus faibles...
Le chef de l'état s'est attaché à montrer toute l'énergie déployée par Geneviève de Gaulle-Anthonioz, pour mettre en avant l'importance de la solidarité, dans des circonstances difficiles.
Le souvenir, la fidélité à ceux qui sont tombés ou se sont dévoués pour servir la France ne sont-ils pas essentiels ?
La lutte contre la pauvreté ou l'exclusion, menée par Geneviève de Gaulle-Anthonioz fut exemplaire.
Jean Zay, adepte de la démocratisation de l'enseignement, fut à l'origine du centre national de la recherche scientifique, il créa même le festival de Cannes...
François Hollande a stigmatisé, aussi, l'indifférence qui caractérise notre monde et il a affirmé, avec justesse, la nécessité de lutter contre cette indifférence, il a souligné l'importance de l'histoire qui réunit les hommes, qui nous fournit des exemples à méditer.
Bien sûr, on peut reprocher à ce discours sa teneur politique, une certaine façon de justifier l'action du gouvernement, dans le domaine éducatif, par exemple.
Mais, pour le reste, les paroles du président ont su mettre en évidence tout l'honneur porté par ces quatre résistants, leurs actions multiples, au service de la France.
En quoi est-ce ridicule ? En quoi est-ce condamnable ? Le ton solennel convenait à la circonstance, la teneur des propos était de qualité.
Assez de caricature ! Dans des occasions solennelles de rassemblement, de communion, il paraît tout à fait incongru de se livrer à des critiques de façade, à des postures de rejet permanent.
On peut condamner la politique menée par François Hollande mais il est des moments où le respect s'impose, ne serait-ce que pour rendre hommage aux figures de la résistance qui étaient honorées et qui méritaient de l'être !
La France avait, effectivement, "rendez-vous avec le meilleur d'elle-même", comme l'a affirmé le président, au début de son discours... Il est regrettable que certains s'attachent à réduire à néant un hommage si important.