Venu directement du grec, "sandalon", le mot "sandale" est très proche de son ancêtre hellénique...
Voilà un mot qui a traversé les siècles, resté proche du nom originel : on trouve ce terme dans les hymnes homériques, notamment dans l'hymne à Hermès : il désigne, dans ce texte, des sandales de bois fixées par des courroies.
Hermès, messager des dieux dans la mythologie grecque, possède des sandales ailées qui lui permettent de franchir les mers et les terres avec rapidité... Dans l'Odyssée, on le voit "nouer sous ses pieds ses divines sandales brodées de bel or".
Le terme utilisé par Homère est un autre mot "pédilon"qui désigne une semelle attachée sous le pied...
Le nom "sandalon" est employé, lui, dans les hymnes homériques, oeuvres moins connues.
Les Hymnes homériques sont, en fait, constitués d'une collection de trente-quatre courts poèmes épiques.
Chacun des hymnes dédié à un dieu était destiné à être chanté par un aède en guise de prélude, avant de passer à une œuvre plus longue. Les Hymnes homériques varient par leur sujet, leur longueur, leur époque de rédaction, ils ont été écrits entre le VIIe s. av. J.-C. et le IVe siècle de notre ère : un ensemble hétérogène, disparate, une compilation de poèmes variés.
L'épithète "homérique", qui leur est attribuée, n'est due qu'à leur mètre commun, l'hexamètre dactylique, qui est le vers par excellence de l'épopée.
En grec ancien, le mot "sandalon" est de genre neutre, comme de nombreux noms d'objets. Le français a perdu ce genre ancien, mais en conserve quelques résidus dans des mots comme : "cela, ça, ce, l'utile, l'agréable..."
Le mot devenu féminin, en français, traduit une délicatesse, une élégance, un raffinement.
Le nom "sandale" nous séduit par ses sonorités de sifflante "s", de dentale éclatante "d", par sa voyelle nasalisée "an" qui restitue et suggère une forme de légèreté...
La sandale dénudée laisse voir le pied, lui donne une sorte de liberté.
Les sandales se portent en été, elles offrent une respiration, un bonheur de pouvoir marcher dans des chaussures aérées, légères.
On oublie, alors, les carcans des chaussures fermées, on se libère des contraintes de l'hiver, on retrouve un confort oublié, une respiration nouvelle.
Les sandales prennent des formes diverses : élégantes, confortables, elles nous apportent des possibilités infinies.
Souples, légères, colorées, les sandales sont un des bonheurs de l'été, une libération !
Spartiates, tongs, mules, nu-pieds, elles se déclinent en plusieurs modèles.
Les tongs connaissent, ainsi, un succès considérable, dans la mesure où le pied est complètement dénudé.
Les spartiates sont nommées ainsi, en raison de leur simplicité, car la ville grecque de Sparte était réputée pour ses moeurs austères.
Voilà un mot connu des grecs, "la sandale", qui désigne une réalité encore moderne : j'aime ce mot venu d'ailleurs, d'une autre époque, mais si actuel !
Ce mot nous parle du passé, du présent, il évoque la langue grecque à laquelle on doit tant de mots de notre vocabulaire !
Il nous ramène vers un passé mythique, rempli de dieux et de déesses, il nous fait remonter aux sources de notre langue, à nos origines...
Les grecs de l'époque homérique portaient déjà des sandales : ils nous ont légué le mot et cet objet pratique, aéré, qui nous donnerait presque des ailes !
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