Dans le cadre des journées du patrimoine...
J'ai eu la chance et le privilège d'accéder, cet été, à un chantier de fouilles, près du rempart romain, à Nîmes : les fouilles se sont déroulées pendant tout le mois d'août, sur la colline Montaury, sous la direction de l'archéologue Richard Pellé.
L'accès était quelque peu difficile et abrupt, puisque le chantier se trouve au sommet de cette colline pentue...
Entrer sur un chantier de fouilles, c'est un peu comme pénétrer dans un sanctuaire, un lieu mystérieux et magique : on entrevoit des trésors de découvertes... la terre remuée, de tous côtés, laisse imaginer tout le travail entrepris par les archéologues, sur le site.
Ces fouilles ont permis de dégager les fondations et la base d'une tour de 11 mètres de diamètre, cette tour devait avoir une hauteur d'une dizaine de mètres, elle aurait été érigée entre 5 et 20 avant JC.
On peut admirer, au bas de l'édifice, des pierres taillées avec précision, en parfait état de conservation... on peut contempler, également, des blocs de pierres impressionnants qui ont été dégagés.
La tour, de forme oblongue, suscite la curiosité par ses dimensions, par son style, sa construction inhabituelle.
Les fouilles ont permis, aussi, de mettre au jour des monnaies romaines, deux as de Nîmes, des fragments de céramiques, une coupe cassée, un morceau de corniche en marbre.
Tout près des vestiges, le rempart romain, aux pierres inégales et cahotiques montre ses contours incertains, sa hauteur imposante.
Le cadre est somptueux, car si le terrain a été défriché pour le besoin des fouilles, tout autour, se dressent des pins, une végétation dense, et des senteurs de menthe sauvage nous accompagnent sur ces hauteurs, comme pour exalter la beauté du lieu...
Le mur romain lui-même, édifié en 16 avant JC, offre un décor rustique et sauvage à l'ensemble.
On imagine la majesté de cette tour, mise au jour sur une colline de Nîmes, surplombant la ville.
On imagine toute la puissance, toute la beauté de l'édifice.
Un squelette, sans crâne, a été trouvé, au centre de la tour : il daterait de l'époque chrétienne : qui est cet être enfoui dans ce lieu ? Sa position allongée sur le ventre est propre aux sépultures de l'Antiquité tardive, peut-être du début du Moyen Âge. Cette découverte contribue à redoubler l'enthousiasme et la curiosité des archéologues et du public...
Affaire à suivre donc...
On prend conscience, en visitant ces fouilles, de tout le patrimoine qui reste à découvrir, en France : à Nîmes, par exemple, on peut supposer sans se tromper, que de nombreux vestiges sont encore enfouis un peu partout, dans la ville.
Et de nouvelles fouilles révèleront, sans nul doute, de nouvelles merveilles. La France, riche de son patrimoine culturel et architectural, recèle encore de nombreux sites à explorer : il faut préserver ces trésors venus de l'antiquité, riches d'enseignements, si lointains dans le temps, et qui suscitent tant de curiosité, d'émotions, de rêves...
Photos : rosemar
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