Dès la pré-rentrée, les enseignants reçoivent leur nouvel emploi du temps et prennent connaissance des classes qu'ils auront sous leur responsabilité, tout au long de l'année...
Une question taraude, alors, les enseignants : combien d'élèves dans les classes ?
La tendance est, chaque année, à la hausse : en lycée, les classes comportent souvent 36 élèves, et les enseignants ont des difficultés à gérer cet afflux, d'autant que les classes sont de plus en plus hétérogènes.
Combien seront-ils cette année ?
Quand les classes sont surchargées, les difficultés s'accroissent : problèmes de discipline, d'ambiance, de lourdeur dans la correction des copies, il faut, aussi, dès le début de l'année faire, parfois, connaissance avec plus d'une centaine d'élèves dont il faut apprendre à connaître les noms, les profils, les lacunes...
Face au recrutement de professeurs promis par le ministère, le problème de l'engorgement des classes aurait dû être résolu, mais chaque année, on peut le constater : le nombre d'élèves ne diminue pas.
Dès lors, tout le monde est perdant : les élèves, les professeurs travaillent dans des conditions plus difficiles... le stress, la fatigue sont au rendez-vous.
36 élèves par classe, c'est beaucoup trop, les adolescents noyés dans la masse n'ont pas la possibilité de s'épanouir, de participer de manière efficace.
Voilà un problème que l'on pourrait résoudre, en remettant à l'honneur des soutiens individualisés pour certains élèves, en petits groupes, mais cette aide a été supprimée, il y a quelques années.
On évoque, sans arrêt, de nouvelles réformes des programmes, de l'organisation des cours, mais on n'apporte pas de solutions à cet épineux problème de la surcharge des classes.
Dès lors, malgré tous les efforts fournis par les enseignants, la tâche s'avère de plus en plus difficile, chaque année : les redoublements étant quasiment supprimés, certains élèves paressent, ne fournissent pas les efforts nécessaires, perturbent, parfois, les cours...
Et l'ambiance de la classe et des apprentissages en pâtit, inéluctablement...
Un surplus d'élèves risque, souvent, de nuire à l'ensemble des adolescents : il faut revenir à des classes moins chargées, moins lourdes, imposer, d'abord, un maximum de 30 élèves par classe, puis alléger encore les groupes.
Les apprentissages seront facilités, le suivi des élèves sera bien meilleur...
Mais il semble que le ministère peine à trouver des candidats aux concours d'enseignement. On recrute de moins en moins d'enseignants, si bien que le problème risque de s'aggraver et de perdurer.
Face à la pénurie d'enseignants, on préfère se livrer à des réformes hasardeuses, hâtives, mal conçues, plutôt que de s'attaquer aux vraies difficultés.
La réforme des collèges prévoit des accompagnements dits "personnalisés", mais s'ils se déroulent en classe entière, comme c'est le cas en lycée, on peut dire que le ministère s'emploie à masquer les réalités du terrain, par de la poudre aux yeux, et il faut craindre une recrudescence des problèmes rencontrés par les élèves...