On se souvient de la réaction de Michel Onfray face aux attentats commis à Paris. "Droite et gauche, qui ont internationalement semé la guerre contre l'islam politique, récoltent nationalement la guerre de l'islam", avait -il écrit le 14 novembre sur son compte Twitter...
Depuis, Daesh avait repris des extraits d'interviews de Michel Onfray, dans des vidéos de propagande, pour justifier les attaques de Paris.
Et devant les multiples commentaires négatifs suscités par les propos de ce "philosophe", Michel Onfray a décidé de fermer son compte Twitter : judicieuse décision !
Est-ce bien le rôle d'un philosophe de réagir "à chaud" aux événements ? Est-ce le rôle d'un philosophe de commenter l'actualité sur Twitter ?
Tout le monde sait l'impact de cette façon de communiquer très superficielle.
Tweeter, ce n'est pas philosopher, c'est donner un point de vue très rapide, non argumenté.
En la circonstance, ce tweet qui a suivi les attentats du 13 novembre, ne pouvait que susciter la polémique : toutes les victimes de Paris ne sont même pas évoquées, et en plus, l'action des terroristes est présentée comme une juste réplique contre la France et les français qui ont été assassinés.
Un philosophe se doit de prendre du recul pour être à même de commenter une actualité douloureuse et dramatique.
Je pense particulièrement à toutes les familles de victimes qui ont dû prendre ce message en pleine figure.
Le tweet de Michel Onfray est forcément réducteur, dans sa briéveté et sa formulation péremptoire.
Ce tweet oublie d'évoquer le fanatisme qui est à l'origine des attentats commis à Paris... il peut, même, servir à cautionner l'action de terroristes, : il faut sans doute arrêter d'excuser, de justifier le fanatisme de ceux qui s'attaquent à des victimes innocentes, au nom de dieu.
Et nous ne sommes pas les seules victimes de ce fanatisme : les musulmans sont en première ligne, certains sont instrumentalisés, annihilés, réduits à l'état de bombes humaines, d'autres sont la cible de Daesh qui s'impose par la terreur, et les meurtres.
La France n'est pas coupable de ce fanatisme, elle le dénonce.
Les cibles de Daesh sont multiples : ces fanatiques ne supportent pas nos coutumes, notre façon de vivre, nos libertés.
La France a sans doute commis des erreurs, en s'engageant en Libye, notamment, mais l'idéologie propagée par Daesh est pernicieuse, elle utilise la terreur, l'endoctrinement, un fanatisme exacerbé qui dépasse l'entendement.
L'hybris de ces groupes terroristes s'attache à propager la peur, la haine, la mort. Cette idéologie mortifère conduit à une dégradation de l'humanité, au mépris de toutes les valeurs fondamentales de l'humanisme.