Le parc de la ville s'illumine, aujourd'hui, d'un grand soleil d'hiver : en ce Dimanche de janvier, les badauds et les promeneurs sont de sortie.
Le jardin accueille, d'abord, des sportifs : joggeurs, cyclistes, marcheurs qui arpentent les allées, afin de profiter de cette éclaircie dans le ciel de l'hiver.
D'autres paressent sur les bancs de pierre, lézardent au soleil, lisent un magazine ou un livre, absorbés dans leur lecture.
Des couples promènent leur progéniture dans des landaus confortables.
Des jeunes filles en groupe de trois ou quatre se déhanchent, avec bonheur, un sac de ville à la main, faisant preuve d'élégance et de souplesse dans le mouvement...
Un chien caracole sur la pelouse, et la parcourt à vive allure, pour aller récupérer une balle lancée par son maître.
Des couples tiennent en laisse de petits chiens facétieux qui bondissent à la rencontre du premier promeneur venu.
Plus loin, deux bancs sont occupés par des sans abris, protégés par des couvertures : ceux-ci essaient de trouver un repos que la nuit ne leur a, sans doute, pas accordé : au pied des bancs, on peut voir leurs chaussures usagées.
La pauvreté et la misère s'invitent, aussi, au jardin, en ces temps de crise, où certains n'ont même pas accès à un logement.
Un certain mystère les entoure : on ne voit pas leur visage sous les couvertures rayées qui les recouvrent, on devine, pourtant, leur détresse et leur désarroi.
Plus loin, une jeune femme juchée sur des talons hauts, chaussée de bottines aux teintes d'or et d'argent, consulte son portable, revêtue d'un petit blouson bleu, elle semble poser pour un magazine...
Une autre fume négligemment une cigarette, tout en admirant les grands cygnes qui glissent sur le plan d'eau du jardin.
Des retraités se sont installés sur des bancs, sur les hauteurs du parc, pour mieux profiter du soleil de l'hiver.
Le jardin réunit, ainsi, tant de gens différents ! Et même si la détente est au rendez-vous, on y perçoit un monde divers fait de rires et de désarrois.
Les sans abris sont là sous leur couverture, ils ne font pas de bruit et semblent dormir paisiblement : on les remarque à peine, dans leur immobilité et leur silence...
Dans le parc qui s'anime, où les gens circulent, vivent, profitent du soleil de l'hiver, deux sans abris, deux pauvres, enfouis sous des couvertures, semblent être oubliés du monde...
Photos : rosemar