La polémique enfle, après l'agression d'un professeur de confession juive à Marseille : le président du Consistoire israélite de Marseille, Zvi Ammar a incité à ne plus porter la kippa, "en attendant des jours meilleurs", a-t-il précisé.
A l'inverse, dans son ensemble, la classe politique défend le port de la kippa, même dans le contexte actuel. Le président de la République François Hollande a ainsi déclaré à ce sujet : "Il est insupportable, dans ce pays, que des citoyens se voient agressés, en raison de leur choix religieux, il est insupportable qu'ils puissent en tirer la conclusion qu'il faudrait se cacher. "
S'agit-il vraiment de se cacher ?
La kippa est un signe ostentatoire d'appartenance à une communauté et à une religion, mais la vraie foi se vit-elle vraiment à travers un quelconque signe religieux ?
De plus en plus, on voit se développer ces signes d'appartenance à une communauté religieuse : foulard islamique, voile intégral, kippa.
Ces accessoires vestimentaires, particulièrement visibles, ont-ils une utilité pour un vrai croyant ? La foi n'est pas, ne devrait pas être une affaire de signe distinctif : elle peut s'affirmer dans la sphère privée, mais est-il besoin de la manifester dans l'espace public ?
S'enfermer, ainsi, dans une communauté, porter des signes religieux, c'est une tendance qui s'affirme de plus en plus, alors qu'elle s'était effacée dans les années 60.
A chacun de vivre sa foi, dans des rites, dans sa conscience intérieure.
Alors que certains hommes politiques ont vivement critiqué la présence de crèches dans des lieux publics, on incite les gens à afficher leur religion en toutes circonstances.
Dans l'antiquité, seuls les prêtres juifs portaient un couvre-chef, et c'est au Moyen âge que le port de la kippa s'est généralisé.
Pourtant, ce signe de soumission à Dieu n'est nullement obligatoire dans la vie quotidienne.
Pourquoi vouloir afficher une religion, quelle qu'elle soit, dans l'espace public, dans la vie de tous les jours ?
La religion doit-elle être présente partout ?
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Roger Cukierman, a, quant à lui, réagi vivement : "Donner une recommandation collective" contre le port de la kippa, "je trouve que ce n'est pas très digne. C'est donner la victoire aux djihadistes. Au contraire, il faut résister, se battre, c'est notre honneur et notre dignité de juifs", a-t-il déclaré.
Pourtant, la règle de la laïcité devrait inciter chacun, à ne pas afficher, en public, ses convictions religieuses.
Donner la victoire aux djihadistes ? Ou, plus simplement accepter de vivre ensemble, sans signes distinctifs qui séparent et qui marquent une appartenance à une quelconque communauté ?
Les signes religieux ostentatoires ne devraient-ils pas être bannis dans la vie de tous les jours et ce, quelle que soit la religion ?