Le journal Marianne rend hommage, dans une de ses récentes publications, à ceux que l'on appelle "les passeurs de savoir"...
Voilà des auteurs qui mettent à la portée de tous la philosophie, la musique, la médecine, l'économie ou l'histoire.
Sont ainsi célébrés Frédéric Lenoir qui s'est attaché dans son dernier ouvrage à vulgariser l'oeuvre de Spinoza, les philosophes Luc Ferry et Raphaël Enthoven, ou encore des passionnés d'histoire, Stéphane Bern, Laurent Deutsch, un musicien Jean-François Zygel...
Ces auteurs ont le mérite de nous ouvrir des portes vers la connaissance et le savoir.
Grâce leur soit rendue !
Les médias leur ont assuré une certaine notoriété : on les voit dans des émissions de télévision, sur internet...
Mais, curieusement, dans cette liste d'auteurs, on constate qu'un des philosophes les plus connus de notre époque n'est même pas cité.
Pourtant, Michel Onfray, puisque c'est à lui que je pense, est un des premiers à avoir oeuvré pour la vulgarisation de la philosophie.
Son Université populaire a connu un grand succès et un grand retentissement.
Pourquoi cet oubli ?
Un Stéphane Bern ou un Frédéric Lenoir font tout de même pâle figure face à un philosophe de l'étoffe de Michel Onfray ! Il n'y a pas photo, il me semble !
Je trouve, pour ma part, cet oubli (volontaire ?) injustifié : même si Michel Onfray a pu, parfois, manquer de rigueur, son oeuvre est à bien des égards utile notamment pour comprendre l'histoire de la philosophie.
C'est certain : Michel Onfray est un magnifique passeur de culture.
J'ai particulièrement apprécié la lecture de Cosmos, un ouvrage riche de savoirs, écrit dans un style lyrique et poétique.
Michel Onfray rend hommage à son père, simple ouvrier agricole, homme de la terre et du terroir qui lui a appris à vivre en harmonie avec la nature.
Un hommage émouvant et empli d'humanité...
Onfray se livre aussi à une réflexion sur le temps : l'oubli du temps virgilien est pour lui une des causes du nihilisme contemporain, car l'homme qui vit dans le béton et le bitume des villes "ignore les cycles de la nature, les mouvements des saisons"...
Il met en évidence "notre méconnaissance de la vie végétale, notre ignorance de la capacité des plantes, des fleurs, des arbres à entretenir une relation intelligente avec le monde, car notre temps n'est pas le leur."
Onfray analyse aussi nos relations avec les animaux, dénonce la pratique de la corrida...
Ce livre révèle la curiosité de ce philosophe épris de savoirs et de rencontres...
Oui, Onfray est un grand vulgarisateur ; il nous fait découvrir les lois du cosmos, une sorte de "sagesse existentielle qui permettait aux hommes de vivre selon lui."
Il explore aussi le monde des arts : le haîku, les toiles d'Arcimboldo, le Land Art, les tableaux de Caspar David Friedrich, peintre du sublime...
Esprit curieux, Onfray aborde toutes sortes de sujets passionnants et sait nous les rendre accessibles...