La grande fête du foot s'est achevée par la victoire de la France, victoire à l'arraché, victoire de la chance, victoire de la réussite, d'après les commentaires que j'ai lus...
"Victoire du cynisme", écrivent certains, car les Bleus ont joué la carte de l'opportunisme, verrouillant le jeu.
"Un match de foot, ça tient à peu de choses..." avoue Didier Deschamps lui-même.
Le football n'est-il pas l'image de ce que la vie peut avoir de dérisoire et d'aléatoire ?
Les Français ont trouvé ainsi une occasion de faire la fête et de se rassembler : la coupe du monde de football...
Hier, avant même que la finale ne commence, on entendait des klaxons dans les rues de ma ville, les gens étaient pavoisés aux couleurs de la France : maquillage, drapeau, vêtements, une harmonie de bleu blanc rouge...
Soudain, une voiture passait décorée d'un drapeau français, une autre la suivait, au volant, un supporteur portait une perruque teinte des trois couleurs de la France.
Un passant était couvert d'un drapeau, d'autres arboraient des chapeaux à plumes.
Et hier soir, soudain, ce fut un déchaînement de klaxons, de cris, de coups de freins brusques...
De nombreux incidents ont émaillé la soirée un peu partout en France : des casseurs sont venus troubler la fête.
A Paris, des magasins ont été pillés, des échauffourées ont éclaté entre forces de l’ordre et groupes de casseurs qui échangeaient jets de bouteille ou de chaise contre gaz lacrymogène.
A Marseille, plusieurs incidents ont éclaté, notamment autour du Vieux-Port et de la fan-zone. Il y a eu de nombreux jets de projectiles, deux membres des forces de l’ordre ont été blessés.
A Strasbourg ou à Rouen, des heurts ont opposé jeunes et forces de l’ordre qui ont échangé projectiles et gaz lacrymogènes.
Bref, comme souvent, la fête a dégénéré...
Et tout cela pour une victoire dans un match où la chance tient une grande place !
Quand on y songe, le football répond aux rêves de gloire de nos contemporains.
Il a une fonction cathartique : les supporteurs évacuent des pulsions primitives, ils se défoulent, le match symbolisant un combat.
D'ailleurs, de nombreuses images guerrières sont utilisées par les commentateurs, les médias participent aussi largement au succès de ce sport.
Le foot, c'est comme une soupape de sécurité...
Mais, ouf ! C'est fini ! Pendant un mois, le foot a envahi les médias, la fête s'achève avec une victoire en demi-teintes qui laisse comme un goût d'amertume.
Quand l'opportunisme l'emporte sur le panache, la fête est quelque peu ternie.