On ne peut y échapper : il faut se nourrir et en temps de confinement, il est indispensable de faire ses courses.
Je me suis donc rendue au supermarché le plus proche. Pour atteindre le magasin, une circulation très fluide et réduite : quelques rares voitures sur la route. C'est là un effets bénéfiques du confinement : les routes sont dégagées, la pollution s'estompe...
Arrivée sur place, je découvre un parking pratiquement vide, alors qu'en temps ordinaire, il est saturé.
Evidemment, la galerie marchande est fermée : une seule entrée est accessible et les clients sont canalisés.
A l'intérieur, encore peu de monde : les gens circulent lentement et à distance.
Un haut-parleur diffuse des messages : des consignes de sécurité, des conseils pour maintenir une distance de 1 mètre entre chaque client.
Un autre message est diffusé afin de rassurer les clients : on affirme que tout le mobilier, tous les caddies sont désinfectés et nettoyés régulièrement...
Alors, là, vraiment j'ai des doutes : il me paraît impossible que le personnel assure le nettoyage des caddies, d'ailleurs, le nombre de vendeurs est très limité....
Bien sûr, le rayon des pâtes et du riz a été dévalisé... les clients se sont précipités dès l'annonce du confinement sur ces denrées faciles à conserver. On ne trouve plus de désinfectant, plus d'alcool.
Mais on peut acheter encore des fruits, des légumes et tous les autres produits de consommation habituels.
Dans les allées, certains sont équipés de masques, d'autres portent des gants, des gants de ville ou des gants en plastique... C'est hallucinant.
J'ai comme l'impression d'être dans un film de science-fiction où les gens sont contraints de se protéger d'un virus venu d'une autre planète... mais non, c'est la réalité.
Je pense à mes parents, à mes grand-parents qui ont vécu des guerres, mais qui n'auraient jamais imaginé un tel scénario.
Le silence règne dans le magasin... une ambiance morne, lugubre, les gens ne s'attardent guère et se hâtent de finir leurs courses.
L'employé chargé de peser les fruits et les légumes est équipé lui aussi de gants, mais il arbore un large sourire qui se veut rassurant.
Au rayon librairie devant lequel je passe, il n'y a personne... les gens sont venus essentiellement pour se ravitailler.
Après avoir rempli mon caddie, je me dirige vers les caisses : aucune attente, la caissière est protégée par un plexiglas, elle porte des gants bien étanches.
Je suis tout de même soulagée de sortir du magasin : cette ambiance de suspicion, de protection est lourde, pesante, inquiétante, même si elle est nécessaire.
Devons-nous nous protéger ainsi à chaque sortie ? Devons-nous mettre des masques, porter des gants ? Est-ce vraiment utile ?
Le masque ne présente-t-il pas aussi certains dangers ? Les aliments et les emballages peuvent-ils être contaminés ? Je suis assaillie de questions pour lesquelles je n'ai pas vraiment de réponse.
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