On l'a appris ce vendredi 22 octobre : le pass sanitaire ne sera pas exigé lors des meetings politiques en vue de la campagne présidentielle...
Dans un courrier envoyé le 28 septembre dernier aux présidents des principaux partis politiques et aux présidents des groupes au Parlement, Gérald Darmanin a indiqué que le pass sanitaire n’était "pas exigé des participants aux réunions politiques."
Etonnant tout de même !
Le virus serait-il moins présent et moins dangereux lors de réunions politiques ? Pourtant ces meetings drainent souvent beaucoup de monde !
Il faut un pass sanitaire pour aller au cinéma, au théâtre, au concert, dans les musées, au restaurant et pas pour les meetings des candidats ?
On a tout de même du mal à comprendre ce "deux poids, deux mesures"...
La motivation serait d'ordre démocratique : "La participation de tous les citoyens à la vie politique de la Nation est l’un des principes fondateurs de notre République", écrit le ministre, avant d’ajouter : "Je souhaite néanmoins souligner la responsabilité des organisateurs dans la mise en place et le respect des autres mesures sanitaires permettant de limiter la diffusion du virus."
C'est la moindre des mesures !
Mais on ne comprend pas pourquoi les citoyens seraient exemptés de vaccination seulement dans le cadre des réunions politiques....
On se souvient que le maintien des élections municipales en Mars 2020 avait favorisé la circulation du virus, entraînant un confinement assez dur. Ce maintien avait d'ailleurs suscité de nombreuses oppositions.
Dès lors, on se demande quelles seront les conséquences d'une telle décision sur l'évolution de l'épidémie.
Une fois de plus, il s'agit de privilégier le domaine politique.
Ce pass est-il sanitaire ? Dans ce cas, il devrait s'appliquer en toutes circonstances...
Pour certains médecins, c'est "une décision incompréhensible". On a imposé des mesures drastiques dans les lieux de spectacle, dans les entreprises, et pour les meetings, on admet des dérogations.
"Il est totalement incompréhensible d'imaginer qu'on puisse avoir des dérogations, le virus se fiche de savoir si on est à un meeting politique ou à un concert de musique. Le risque de propagation est exactement le même", a réagi le Professeur Djillali Annane, chef du service de réanimation à l'hôpital de Garches.
Une incompréhension partagée par l'épidémiologiste Antoine Flahaut. "N’est-ce pas ainsi qu'a débuté la vague en Inde du premier semestre 2021 ? A-t-on la mémoire courte à ce point ? Grands rassemblements = risques de superpropagation", a-t-il déclaré.
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