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13 décembre 2021 1 13 /12 /décembre /2021 12:53
François Sarano, Réconcilier les hommes avec la vie sauvage...

 

Dans son ouvrage intitulé Réconcilier les hommes avec la vie sauvage, François Sarano, plongeur et océanographe nous raconte l’Océan, sa faune, sa flore, et la cohabitation de l’homme avec ce qui lui est étranger. Il invite à voir dans la diversité du vivant une richesse et à changer notre regard sur la vie sauvage. Un témoignage salutaire illustré de jolis moments de ballets avec les cachalots et les raies géantes.

J'ai pu assister à une conférence de cet océanographe : François Sarano insiste sur la notion de rencontre, de partage sans tomber dans la culpabilisation : les livres écologistes sont souvent pessimistes, ce n'est pas le cas du livre de François Sarano.

Voici le message qu'il délivre :

"En plongée, on n'est jamais seul, mais toujours en équipe... C'est beaucoup mieux de partager les bonheurs, à la rencontre de la vie sauvage, de l'autre côté de la surface de la peau de l'océan... c'est un monde qui n'a rien à voir avec notre monde à terre...

Sur terre, on est toujours besogneux, sous l'eau, on s'envole, on vole au dessus d'une forêt de gorgones, on rejoint les poissons, tout est léger, une sensation physique formidable.

C'est un monde libre, ouvert, pas de route... c'est notre dernier monde sauvage.

On peut s'approcher des poissons, on peut se mêler à cette vie sauvage sans que cela perturbe. On peut tisser des liens, être bienveillant l'un avec l'autre.

On peut encore rencontrer les géants de la planète, des baleines, des cachalots. On peut rencontrer les derniers prédateurs de notre planète. On peut même s'approcher du grand requin blanc.

Cela nous amène à comprendre ce que pourrait être notre relation avec tous "les sauvages."

Pour beaucoup de gens, le requin représente la mort : on reste avec cette image du film Les dents de la mer..."

Et François Sarano nous raconte ses rencontres avec les requins blancs dans le Pacifique. "Il faut être très discret, les attirer avec l'odeur de poissons.

En fait, les requins ont peur, fuyant l'approche des plongeurs. Mais un jour, une femelle l'a accepté pendant une minute, tout près.

Oubliez le film de Spielberg et tous les films sensationnels ! s'exclame François Sarano.

Cette rencontre nous dit des choses extraordinaires... On n'ose pas aller à la rencontre des autres.

C'est valable pour toutes les autres différences de religions, de sexualité, de traditions.

Il faut y aller sans rien, sans fusil, sans bâton, sans tricherie : si on veut recevoir, il faut être complètement offert.

En fait, nous faisons partie du même monde : il faut considérer les animaux à égalité.

Ainsi, on peut leur donner des noms : Lady Mystery pour cette femelle requin, par exemple. On peut côtoyer l'animal à 10 centimètres sans le toucher, on respecte ainsi la vie sauvage, avec une marque de respect essentielle.

Aujourd'hui, tout est médiatisé : les animaux nous appartiendraient, la nature serait à notre service.

Le génie de l'homme, c'est d'avoir conscience du monde, de toutes les espèces, de leur fragilité, de notre force, et cette conscience nous donne une invraisemblable responsabilité à leur égard. Il s'agit de respecter les autres avec leurs différences, de nous réconcilier avec la vie sauvage.

Dans ces moments de contact avec un requin, on aime le monde entier : la vie sauvage est riche parce qu'elle est imprévisible à la dimension de nos rêves.

La diversité biologique, c'est la richesse de notre planète.

Le requin a un langage, même s'il ne fait pas de bruit alors que les petits poissons demoiselles se servent de leurs dents pour communiquer. Le langage du requin est fait d'attitudes, de contorsions : si ses nageoires sont baissées, il manifeste son mécontentement, il essaie de vous intimider et vous demande de partir, et si on reste calme, il se détourne.

D'autres animaux extraordinaires sont des animaux sociaux : les cétacés, notamment les cachalots qui ne sont que tendresse. Les cachalots jouent, se caressent, se font des câlins. Ces animaux sauvages se laissent approcher, acceptent une autre espèce, même dans des moments de fragilité.

Une maman cachalot qui allaite un bébé accepte la présence des humains. Chez les cachalots, il existe des nounous : un bébé tête une femelle puis une autre.

Quand on prête attention à ces animaux, on découvre des choses incroyables : ces animaux qui ressemblent à de grosses saucisses sont très proches de nous.

Un jour, un cachalot a commencé à danser pour nous : avec des expressions sonores, associées à une demande de câlins, il a essayé de m'apprivoiser. Moi, l'autre espèce, j'étais l'objet de toutes ses attentions. Jamais, il ne nous touchait, il était délicat, attentionné...

Non, je ne fais pas d'anthropomorphisme ! Il a choisi de venir voir une autre espèce, de rentrer en contact et de m'apprivoiser. C'est le renard et le petit Prince...

Les cachalots sont différents de nous, mais ils ont une société basée sur la solidarité. Non, la vie sauvage n'est pas agressive si nous nous montrons bienveillants et accueillants.

Bientôt, nous serons 10 milliards d'habitants sur cette planète : on ne pourra pas tous se comprendre, cette impossibilité nous oblige-t-elle à nous affronter ?

Ce qui est important, c'est de vouloir se comprendre. Prêter attention aux fleurs, aux arbres, aux hérissons, aux libellules... Ce sont là des trésors que nous avons oubliés : on a les poches pleines d'or !"

 

Une conférence pleine d'enthousiasme et d'optimisme : François Sarano sait passionner son auditoire et remporter l'adhésion !


 

 

 

 

https://www.lepoint.fr/sciences-nature/cop26-les-oceans-ces-grands-oublies-09-11-2021-2451319_1924.php

François Sarano, Réconcilier les hommes avec la vie sauvage...
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commentaires

M
Les plus prestigieux hippodromes du France/Monde.
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M
Quantités de chevaux de courses sont élevés, (torturés) durant des mois entiers dans les pires conditions; dès leurs premières années pour courir sur les plus prestigieux de France. Ensuite abandonner dans des haras surpeuplés où ils meurent de faim et surtout des pires maladies depuis toujours.
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R
Une maltraitance animale dont on parle peu : un milieu protégé ?
M
Bonsoir Rosemar, J.H. Rosny en son temps avec: La fin de la terre, avait déjà abordé le problème. Bonne soirée à tous.
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R
Merci pour cette référence :<br /> <br /> https://www.babelio.com/livres/Rosny-aine-La-mort-de-la-terre/153251<br /> <br /> <br /> Bonne soirée, Michel
P
Bel article ! Cela semble un peu idéaliser. Les attaques de requins envers l'homme sont indéniables. Il ne faut pas trop se montrer bisounours.
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R
En effet, on a cette impression d'optimisme d'un homme passionné... <br /> A la fin de la conférence, quelqu'un a posé cette question : "Vous n'avez jamais peur ?" La réponse : "J'ai peur d'être maladroit, je suis parfois un peu rapide !" Et François Sarano a précisé : "Les accidents avec les requins sont très peu nombreux." En fait, les hommes sont plus dangereux pour les requins que l'inverse.<br /> Les dents de la mer ne<br /> sont pas ceux que l'on<br /> croit<br /> "Au Pérou, la consommation de requin est une tradition. Les recommandations de<br /> l'Etat ont conduit à une surpêche massive de requins. Une conséquence dramatique<br /> amplifiée par l'aubaine que représentent les marchés asiatiques notamment<br /> très demandeurs en ailerons de requin, l'une des « marchandises » les plus onéreuses<br /> du monde ! Entre 2003 et 2008 le Pérou a ainsi exporté 2768 tonnes de<br /> requins et 146 tonnes d'ailerons vers les marchés asiatiques (CITES). En 2012, près<br /> de 4000 tonnes de requins ont été pêchées en mer péruvienne. Enfin, elle a conduit<br /> certains pêcheurs peu scrupuleux à violer la loi protégeant les dauphins pour s'en<br /> servir comme appâts bon marché pour attirer les requins. "
A
Je ne peux que partager l'enthousiasme que lui provoque ses rencontres avec le monde animal, des rencontres riches d'enseignement et qui apportent aussi une forme de sagesse philosophale.<br /> Ceci étant dit, la`s' arrête mon enthousiasme. La 6 ème extinction a déjà lieu de manière irrémédiable, et c'est nous qui l'avons provoquée. Bien évidemment il n' est pas trop tard pour sauver ce qui est sauvable, mais nous n'en prenons pas vraiment la direction.<br /> Une humanité qui arrive à 10 milliards ce n'est pas franchement souhaitable, ni pour nous, ni pour la faune et la flore de cette planète.En fait il y a de nombreux experts qui pensent que nous n'atteindrons jamais ce chiffre. Ce serait une grande preuve d'intelligence collective si nous étions capables de réguler notre démographie. L'accroissement infini dans un milieu fini ça ne marche pas...D'ailleurs la nature l'a démontré pour des milliers d'espèces animales.<br /> Bonne fin de journée l'amie
Répondre
R
François Sarano est conscient que l'océan est en train de se dégrader, mais il garde espoir :<br /> "_On le dit toujours que l'océan est en train de se dégrader, mais il y a aussi des choses positives, formidables. Et c'est pour ça qu'il y a de l'espoir. C'est pour ça qu'il faut se battre pour le protége_r" s'enthousiasme François Sarano. "Par exemple, il y a 40 ans, si vous m'aviez demandé de nager avec des baleines ou des cachalots, je vous aurais dit que c'était impossible, parce que nous les avions trop chassés, il n'y en avait plus, les hommes les avaient trop chassés. Aujourd'hui, depuis 30 ans de protection, il est possible de les voir un petit peu partout, et c'est un bonheur de nager avec eux. Cela prouve que quand on laisse à la nature des espaces de liberté, la nature revient nous enchanter".<br /> <br /> https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/francois-sarano-il-faut-se-battre-pour-proteger-le-milieu-marin-car-il-y-de-l-espoir-1465379278<br /> <br /> <br /> Belle soirée, AJE<br /> <br /> <br />