"Le peuple est mineur : on s'adresse à lui sur un ton enfantin...", écrit Christian Vigouroux dans son ouvrage La société du dédain.
Il suffit de voir les publicités à la télé pour en être convaincu : des messages répétés inlassablement, des couleurs criardes, des musiques tonitruantes, des personnages de dessins animés qui veulent nous inciter à consommer des produits chocolatés... le consommateur pourra se gaver de Kitkat, avec un grand verre de Coca Cola... matraquage, bourrage de crânes...
Que dire d'internet ? L'écran nous enferme dans un monde de jeux vidéos, une ronde de divertissements sans fin... un monde clos de repliement sur soi, un cocon qui nous fait oublier les réalités... le monde de l'enfance...
"Curieusement, nous sommes tous devenus depuis vingt ans des espions de pacotille réduits aux mots de passe, aux codes d'accès, aux mises à jour : l'existence quotidienne ressemble à un jeu de pistes où payer sa facture d'électricité, tirer de l'argent à sa banque, prendre rendez-vous chez le médecin demande un attirail digne des services.", écrit Pascal Bruckner.
De fait, il nous faut sans cesse taper des codes qui se multiplient...
Code de carte bancaire, code d'accès à l'ordinateur, digicodes en tous genres... un univers codé, chiffré qui donne le tournis et fait perdre la tête...
Devant les écrans, nous voici vautrés, assis comme des enfants sages...
Nous voici réduits à l'immobilité, à la passivité...
Et Pascal Bruckner de citer "les cas extrêmes de ces adolescents japonais retranchés du monde, vissés sur leurs écrans jour et nuit, livides et farouches, qu'on nourrit par plateaux-repas glissés sous leur porte."
Et bien sûr, cet enfermement conduit au grignotage permanent, à l'obésité, et à encore plus d'immobilité...
Les écrans nous cernent... et nous ne pouvons guère y échapper...
Bientôt des robots parlants vont même veiller sur nous, des machines connectées qui nous donneront des conseils : santé, nourriture, etc. Avec la 5G, ces équipements risquent se multiplier...
Ce sera le stade ultime de l'infantilisation des masses avec le métavers... un "méta univers" où réel et virtuel se fondent jusqu'à se confondre, une vision de science-fiction déjà présente dans des jeux vidéo. Le metavers incarne l'avenir du réseau social, selon son fondateur, Mark Zuckerberg.
Bientôt, des gens équipés de masque de plongée, coupés du monde réel, enfermés dans leur univers parallèle.
Le degré suprême de l'infantilisation !
Sources :
La société du dédain de Christian Vigouroux
Le sacre des pantoufles de Pascal Bruckner
commenter cet article …