"Un Russe véritable n'a jamais honte d'être russe... Honte à ceux qui ont honte !" a déclaré le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov.
"Je n'ai pas honte", ce hashtag a été diffusé comme une libération des scrupules, comme un cri de ralliement sur les réseaux sociaux russes.
"La propagande se développe en Russie : en Occident, on sous estime beaucoup cette propagande, selon Françoise Thom, spécialiste de l'URSS et de la Russie... mais cette propagande est extrêmement efficace et elle dure depuis des années. Le peuple russe est conditionné depuis des années à cette haine des autres peuples : les Baltes, les Caucasiens, et c'est devenu une ukrainophobie virulente, la haine de l'Occident. Il y a une espèce de propédeutique de la haine à la télévision russe depuis des années.
Les Républiques séparatistes ont pu se former, justement parce que la population de ces régions regardait la télévision russe. Elle était littéralement intoxiquée : on prétendait, par exemple, que les Ukrainiens crucifiaient des enfants Russes. Il y a eu dès 2014 des appels au génocide du peuple ukrainien...
Alexandre Douguine, par exemple, se déchaînait et demandait l'extermination du "mal cosmique du Maïdan."
On apprend alors que des dizaines de laboratoires biologiques secrets ont été construits à la frontière avec la Russie.
A l'intérieur de ces lieux diaboliques, des savants américains et nazis manipulaient le code génétique du virus du Covid en y greffant de l'ADN slave afin que la maladie s'attaque en priorité à ce groupe ethnique, en épargnant les autres !!
Des agents subversifs ukrainiens tartinaient même des faux billets de banque avec une mélasse à haute teneur en bacille de Koch, puis ils distribuaient ces billets aux enfants à la sortie des écoles, dans le but de lancer une épidémie de tuberculose."
Mais quel délire !
On le voit : la propagande poutinienne ne fait pas dans la dentelle... on dirait qu'elle fait exprès de ne pas être crédible. On pourrait penser à un sabotage ou à un gigantesque poisson d'avril concocté par des débiles...
C'est cette propagande à laquelle le peuple russe est soumis mais il y a des résistances à cette propagande.
Numériquement, on ne peut pas le savoir... Quel est le degré de popularité de la guerre aujourd'hui ? On n'en sait trop rien...
Ce qu'on peut dire, en tout cas, c'est que le million de Russes qui a quitté le pays, évidemment, ils ont voté avec leurs pieds, selon Wladimir Berelowitch, spécialiste de la Russie. Il y a eu des actes courageux, mais cela se passe à un niveau atomisé, absolument pas structuré tout simplement parce qu'aucune force susceptible de jouer un rôle d'opposition n' a pu se structurer en Russie, au contraire, ces forces ont été écrasées progressivement, ces lieux de résistance sont restés circonscrits à une partie des intellectuels.
Cette propagande, si on regarde les témoignages des réseaux sociaux, on s'aperçoit que ce n'est pas seulement le peuple qui la porte, et qui la croit. Bien entendu, c'est une propagande qui s'adresse au plus bas...
Mais cette propagande fonctionne toujours malgré les échecs et malgré la mobilisation partielle."
Source :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/ou-va-la-russie-1511162
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