Dans l'obscurité de la nuit...
Ces faits se sont produits, il y a 65 ans, déjà ! L'injustice à son comble ! L'ignominie à son paroxysme ! Et, maintenant, encore, de nos jours, cette injustice n'a été, ni réparée, ni même reconnue ! Est-ce ainsi que les hommes vivent, est-ce ainsi que les politiques annihilent des êtres humains ?
En 1948, un gouvernement socialiste envoie l'armée contre des mineurs grévistes, de pauvres gens qui souffrent et travaillent durement, des ouvriers qui essaient de défendre leurs droits à travailler dans des conditions décentes.
Ces mineurs étaient, pourtant, considérés comme des héros de la guerre : ils avaient résisté à l'occupant nazi, en 1941, en organisant des vagues successives de grèves dans les mines du Nord Pas de Calais...
Ces mineurs se révoltent en 1948, car on veut diminuer leurs salaires : certains sont emprisonnés, interdits de travail, privés de logements.
Pour eux, désormais, plus obscure sera la nuit... condamnés à vivre comme des parias, ils mènent une existence misérable.
Le contexte doit être évoqué : en 1948, le pouvoir socialiste s'était séparé des ministres communistes du gouvernement, un climat violent s'était instauré contre les rouges, en pleine guerre froide.
La grève des mineurs, considérée comme une révolte de rouges, alors qu'elle a été votée légalement, se solde par la mort de 6 ouvriers... François Mitterrand, alors porte parole du gouvernement, avait affirmé que la troupe avait le droit de tirer contre de simples ouvriers et il avait même félicité, à l'occasion, les soldats pour le sang-froid dont ils avaient fait preuve !
En 1981, quand les socialistes arrivent au pouvoir, les mineurs survivants tentent d'obtenir réparation de leur emprisonnement, de leur licenciement : deux d'entre eux ont réuni tous les documents et s'adressent à plusieurs ministres du gouvernement, mais on leur répond par des lettres qui ne sont que des faux-semblants : on leur demande, sans cesse, d'envoyer des missives à d'autres ministères plus compétents pour traiter leur problème... depuis 30 ans, ces gens sont, ainsi, ballottés de ministère en ministère...
Aujourd'hui, il ne reste plus que 7 mineurs survivants qui continuent à lutter pour faire reconnaître leurs droits...
Est-ce ainsi que les politiques se livrent toujours à des atermoiements, méprisant les petites gens, faisant fi de leur misère, de leurs combats ?
Est-ce ainsi que les politiques se servent eux-mêmes des salaires exorbitants, des privilèges démesurés et dédaignent les souffrances de gens du commun pendant des décennies ?
Honte à cette caste politique qui ne tient pas compte des plus humbles, qui ne leur rend même pas justice !
Honte à eux, car ils en viennent à nier l'existence même de gens simples, courageux, pleins de dignité !
Honte à eux, honte à ces gens qui vivent dans leur cercle fermé et dédaignent tout le reste !
Le temps a passé et ces mineurs sont encore considérés comme de la piétaille, des gens qui n'ont pas d'existence ! Une façon de les nier définitivement ! Une façon de les enfermer pour toujours dans l'obscurité de la nuit...
Cet article a été écrit à partir du témoignage de Dominique Simonnot, journaliste qui a rédigé une enquête à ce sujet : Plus noir dans la nuit...
Sur France-info : le témoignage de Dominique Simonnot :
http://www.franceinfo.fr/entretiens...