Le bonheur : c'est la quête de chacun d'entre nous... Et de fait, le bonheur peut paraître difficile à atteindre en ces temps de crise et d'incertitudes : et pourtant, le bonheur n'est fait que de plaisirs simples et ordinaires...
Les philosophies antiques nous offrent leur sagesse, l'épicurisme nous invite à jouir des plaisirs les plus accessibles : ce n'est pas, à l'origine, une recherche effrénée de jouissances, non l'épicurisme, le vrai, c'est tout le contraire...
Bien sûr, le mot a été galvaudé, dévoyé mais au départ, l'épicurisme nous invite à une vie frugale : il refuse les excès, la démesure, c'est une recherche de plaisirs modérés et modestes.
Le maître du Jardin, Epicure, fondateur de cette école, savait se contenter d'une nourriture simple, refusant tout ce qui est frelaté.
Les désirs naturels et nécessaires sont accessibles à un grand nombre d'entre nous : boire, manger, se vêtir, se loger.
L'ambition, les désirs immodérés ne conduisent qu'à des frustrations, des insatisfactions toujours renouvelées.
Le sage épicurien est celui qui se tient à l'écart du monde ordinaire, il refuse l'ambition, le désir de vaincre, de dominer...
Lucrèce,un auteur latin qui a vécu au Ier siècle avant Jésus Christ, reprenant la doctrine d'Epicure, nous livre le secret de la philosophie épicurienne dans son ouvrage intitulé le "De natura rerum", De la nature des choses, au début du livre II :
"Suave mari magno.... « Il est doux, quand la vaste mer est troublée par les vents, de contempler, du rivage, la détresse d’un autre ; non qu’on se plaise à le voir souffrir, mais par la douceur de sentir de quels maux on est, soi-même, exempt. Il est doux encore d’assister aux grandes luttes de la guerre se développant dans les plaines, sans prendre sa part du danger. Mais il n’est rien de plus doux que d’habiter ces sommets élevés et sereins, ces forts construits par la doctrine des sages, d’où l’on peut apercevoir, au loin, le reste des hommes égarés dans les routes de la vie".
Il importe donc de satisfaire les plaisirs naturels et nécessaires, il faut savoir profiter des mets les plus simples, des spectacles offerts par la nature, la mer, le ciel, les paysages.
Il importe de refuser les ambitions, de cultiver son jardin, d'aimer les plaisirs les plus naturels.
Combien de gens se livrent à une course effrénée pour acheter le dernier objet ou le dernier vêtement à la mode ! Combien de gens ne voient plus l'essentiel ? Combien de gens sont malheureux dans nos sociétés d'abondance ?
La consommation, de fait, passe avant tout dans nos sociétés : il faut consommer pour assurer la croissance mais les épicuriens, dans leur sagesse suprême, avaient bien perçu que l'excès est pernicieux : il ne peut conduire qu'à l'insatisfaction et au malheur.
Retrouvons cette sagesse des anciens : retrouvons les plaisirs, les bonheurs les plus simples...
Refusons les ambitions exacerbées, l'envie de briller à tout prix, le désir d'écraser les autres...