Les Grecs sont, de plus en plus, mis en difficulté : après la victoire du parti de gauche, Syriza et la rupture des négociations avec l'eurogroupe, les taux d'intérêt ont augmenté de 10% : autant condamner les grecs, une fois de plus, à une austérité illimitée, autant les condamner à mort.
Les taux d'intérêt pour la dette grecque étaient montés jusqu'à 18%, au plus fort de la crise : dès lors, la Grèce devait tomber, inéluctablement, dans le marasme où on l'a conduite.
Arrêtons de stigmatiser les Grecs, en disant qu'ils ne paient pas leurs dettes.
On le voit bien : c'est le système de la dette qui est indigne : nous prêtons de l'argent aux Grecs, nous l'empruntons à des taux dérisoires et on leur demande de rembourser à des taux bien plus élevés.
C'est scandaleux !
L'aggravation de la dette grecque est due à ce système : l'Allemagne veut faire plier la Grèce, lui donner une leçon, sans doute, pour éviter une contagion du refus de l'austérité...
Mais, on ne peut ainsi asphyxier les peuples à l'infini : il faut laisser aux grecs une chance de lever la tête, de respirer, leur donner une aération...
Je ne conçois pas qu'on puisse, ainsi, refuser à un peuple des moyens de sortir de la crise, c'est comme si on le condamnait, sans arrêt, à des peines renouvelées, sans lui donner un espoir de renaissance et de renouveau... le rocher de Sisyphe dont parlait Yanis Varoufakis.
Les dettes augmentent partout, en Italie, en Espagne, en France, la plupart des pays sont touchés...
Mais, les pays les plus pauvres doivent payer des taux d'intérêt plus élevés, ce qui ne fait qu'aggraver leur situation.
Les Grecs ont espéré des jours meilleurs avec l'élection et l'avénement de Syriza, si ce gouvernement échoue, d'autres pays pourraient être touchés : en Espagne, Podémos qui pourrait accéder au pouvoir, lors des prochaines élections, pourrait voir ses forces amoindries, si le gouvernement grec se retrouve dans une impasse.
L'expérience grecque pourrait desservir Podemos et l'empêcher d'accéder au pouvoir.
C'est aussi tout l'enjeu de ce qui se déroule actuellement dans les négociations entre l'eurogoupe et la Grèce.
Faut-il poursuivre, au mépris des peuples, une politique d'austérité qui aggrave la situation ?
Faut-il céder à l'intransigeance allemande ? Ce serait terrible pour la Grèce.
Mais plutôt que d'être asphyxiée et étranglée par une austérité sans fin, peut-être vaut-il mieux que la Grèce puisse sortir de l'euro ?
En tout cas, le nouveau gouvernement grec n'a pas vraiment le choix : il ne peut trahir ses électeurs et céder devant les exigences de l'eurogroupe.
Alors que l'évasion fiscale devient un sport national, dans de nombreux pays de la zone euro, comment peut-on continuer encore à asphyxier les peuples par une austérité qui n'en finit pas ?
"La fraude fiscale, en Europe, est deux fois supérieure à la dette de tous les pays de la zone euro", nous dit Gérard Filoche ! Pourquoi ne fait-on pas payer les tricheurs et les voleurs ?