François Fillon se serait-il laissé prendre au piège et au vertige de la communication ? L'ancien premier ministre a posé la semaine dernière, dans Paris Match, devant sa belle résidence sarthoise, entouré de sa famille. La demeure est somptueuse, le parc est grandiose : l'ancien premier ministre semble y afficher son patrimoine...
En ces temps difficiles pour nombre de français, on peut se poser la question de l'opportunité d'une telle opération de communication....
La famille presque au complet se trouve rassemblée autour d'une table et l'on découvre sur l'horizon, le manoir qui dévoile ses tours, ses toits d'ardoises, ses grandes baies.
Evidemment, François Fillon a voulu donner l'image d'un homme solide, serein, bien installé, accompagné de sa famille.
Mais on perçoit surtout un bourgeois nanti, une sorte d'aristocrate conservateur, à la mode ancienne, un parvenu, un homme riche qui, dans sa gentilhommière, semble bien éloigné des préoccupations et des problèmes des français.
Le châtelain en son château, en vacances, voilà de quoi rassurer les français, voilà de quoi leur montrer un homme politique proche de la réalité du monde !
Cette image apparaît bien dépassée, elle semble faire partie d'un monde révolu : celui d'une aristocratie gavée de privilèges, possédant château, dépendances, parc attenant...
L'apothéose est atteinte avec la photo où François Fillon pose avec son cheval ! Encore un signe aristocratique ! un signe extérieur de richesse...
Qui possède désormais un cheval ? Vous, moi, le commun des mortels ? On a vraiment l'impression d'un retour en arrière au 19 ème siècle !
On se souvient aussi des vacances de milliardaire que François Fillon avait passées à Capri, l'année dernière : invités par le richissime PDG de Ferrari, Luca Cordero di Montezemolo, les Fillon avaient séjourné dans la superbe villa de leur hôte. On se souvient du luxe éhonté qui avait accompagné ce séjour : le yacht loué par di Montezemolo avait coûté la modeste somme de 48 000 euros la semaine !