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26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 15:38

 

 

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Un article paru sur le point, intitulé Massacre de la langue française, signé par Louise Cuneo, m'a amusée : cet article évoque un ouvrage de Jean Maillet : Langue française, arrêtez le massacre...

 

Les exemples donnés de ces manquements à l'usage concernent le genre des noms, "antidote", "apogée", "armistice", "augure", "soldes", "termite" ou "tentacule" sont du genre masculin, alors qu'"échappatoire", "espèce" ou "oasis" sont féminins. En revanche, les termes "alvéole", "réglisse" admettent les deux genres. 

 

D'autres exemples sont en relation avec la construction des verbes : ainsi, le grammairien et lexicographe précise qu'on se "souvient d'un événement" et qu'on se "rappelle un événement", qu'on "pallie une pénurie" (et non "à une pénurie"), qu'on habite "à Paris" et non "sur Paris".

 

L'auteur dénonce, aussi, les fautes de liaison fréquentes à l'oral... dans les médias ou ailleurs.

 

Ces erreurs sont récurrentes, mais au fond, assez vénielles... elles méritent, certes, d'être corrigées.

Pour autant, l'auteur semble ne pas avoir conscience du réel massacre de la langue française commis par les élèves, dans certains devoirs et exercices de français.

 

On assiste à un véritable massacre du "verbe", au sens étymologique du terme. Le verbe, c'est au sens originel, le pouvoir de la parole, ce sont les mots qui s'enchaînent.

Or, nombre d' élèves arrivent en seconde et ne maîtrisent pas leur propre langue : comment rattraper un tel retard, alors que les classes de lycées comportent souvent 36 élèves ?

Comment les professeurs peuvent-ils apporter une aide et un soutien à ces élèves quand les classes sont surchargées ?

 

Les fautes commises sont tellement graves qu'elles rendent certaines phrases incompréhensibles... des fautes d'accord, des erreurs de vocabulaire, une méconnaissance de règles élémentaires...

 

Certains élèves ne savent plus rédiger : on peut trouver des phrases de ce type : "les progrès nous sommes indispensables." On voit, aussitôt, que cette faute d'accord traduit une incompréhension du mécanisme grammatical de la langue.

Les élèves utilisent souvent un style elliptique : phrases sans verbe, non construites.

Ils manquent de vocabulaire et répètent plusieurs fois les mêmes mots, dans des phrases qui se suivent.

Ils n'ont pas l'habitude de se relire : le brouillon est parfois recopié tel quel, sans correction.

On relève des confusions entre noms et verbes : "on vous conseil."

 

Récemment, une étude a montré que la méthode globale était désastreuse pour l'apprentissage fondamental de la lecture : il faudrait, sans doute, revenir à une compréhension syllabique et remettre à l'honneur, au plus tôt, l'enseignement de la grammaire.

Les dégâts sur certains élèves sont considérables : il faut arrêter ce massacre et revenir à l'essentiel : la connaissance et la maîtrise de la langue !

Comment expliquer toutes ces lacunes accumulées ? L'enseignement a été détourné par de prétendus pédagogues qui ont voulu privilégier tout ce qui est ludique et ont négligé l'essentiel...

L'enseignement a même perdu, parfois, sa vocation principale : transmettre des connaissances, les consolider par des révisions constantes, au fil du cursus scolaire.

Le massacre du verbe, c'est aussi, d'une certaine façon, le massacre de la pensée, de la réflexion : comment communiquer, quand on ne maîtrise pas bien sa langue ?

Le massacre du verbe rend difficile l'expression des idées qui se réduisent à peau de chagrin : la pensée en arrive à se diluer et s'effacer en raison de ces lacunes...

 

 

 ecole

 

 


 
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commentaires

S
<br /> Le livre "Langue française : arrêtez le massacre!" n'aborde pas les difficultés liées à l'enseignement du français dans l'Education nationale, dont l'auteur est certainement conscient, mais la<br /> maltraitance de notre langue notamment par nos élites (hommes politiques, journalistes, présentateurs radio et télé, etc.) : l'inventaire des anglicismes, pléonasmes, barbarismes, solécismes,<br /> fautes de syntaxe, de genre, de liaison, confusions lexicales, etc, permet de rappeler, sur un ton souvent humoristique, quelques règles fondamentales et de bon sens. Comme il l'indique en<br /> introduction, l'auteur souhaite provoquer une "prise de conscience" et "réhabiliter le goût du bon usage". En ce sens, l'ouvrage est des plus utiles, les fautes signalées n'étant pas vraiment<br /> "vénielles".<br />
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R
<br /> <br /> Merci pour ces précisions dont je suis bien consciente : la langue française est massacrée à l'oral comme à l'écrit dans les médias, sur internet, notamment... pour autant, nous<br /> enseignants, nous constatons une dégradation de l'expression qui est très grave : les SMS, la communication rapide font des ravages, la lecture, la vraie n'est plus à l'honneur. En tant que<br /> pédagogue, je m'en inquiète et le fait de privilégier le numérique dans l'enseignement peut aggraver les difficultés. <br /> <br /> <br /> Merci pour ces réflexions, stainer<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Bonjour Rosemar<br /> <br /> <br /> En Espagne les fautes d' orthographe sont sanctionnées au lycée par la perte d' un maximum de 3 points sur 10.Quand j' étudiais en France il me semble que passé 5 fautes le prof nous obligeait à<br /> reprendre notre copie.Je crois que passé un certain nombre de fautes la note était un zéro de toutes façons, quelque soit le contenu de la dissertation.<br /> <br /> <br /> Qu' en est-il aujourd' hui ? Quel poids dans la note d' une dissertation est donné au respect de la langue ? Ça se passe comment aujourd' hui dans le secondaire?<br /> <br /> <br /> Peux-tu me mettre au parfum brièvement sur cette question?<br /> <br /> <br /> Bonne fin de soirée<br /> <br /> <br />  <br />
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R
<br /> <br /> 3 points sur 10, c'est beaucoup : en France, on enlève 2 points pour une copie notée sur 20, quand la copie est bourrée de fautes... Les barêmes ont considérablement évolué : forcément,<br /> les élèves ont tendance à négliger l'orthographe, difficile de "saucissonner" une note : en français, de multiples éléments interviennent dans la notation : les idées, leur développement, les<br /> exemples, la lisibilité, la présentation, le plan, la correction de la langue, la compréhension du sujet etc. Bien évidemment la langue est au service des idées : un devoir mal rédigé et<br /> incompréhensible ne peut obtenir la moyenne...<br /> <br /> <br /> Bon WE, AJE <br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> Tu poses une bonne question : " comment<br /> communiquer, quand on ne maîtrise pas bien sa langue ?"<br /> <br /> <br /> Soit on communique<br /> mal et on ne réussit pas à se faire comprendre et à comprendre, ou plus grave; on communique par la violence.<br /> <br /> <br /> Bises et bon WE<br /> Rosemar<br />
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R
<br /> <br /> Et c'est bien ce qui se passe sur internet, où certains se défoulent, se donnent l'impression de communiquer en balançant des injures, ou en méprisant et rabaissant les autres... On<br /> connaît ce phénomène, le risque est grave : on ne sait plus raisonner et réfléchir ! Il faut revenir aux fondamentaux : la grammaire, l'étude du vocabulaire etc.<br /> <br /> <br /> Bises automnales<br /> <br /> <br /> <br />