Mensonges ! On est bien dans l'ère du mensonge : l'actualité le prouve avec l'affaire Cahuzac qui secoue la république... Mais il est pour le moins surprenant que le mensonge émane d'autorités religieuses qui devraient être garantes de sincérité et de vérité... Et pourtant, le grand Rabbin de France Gilles Bernheim s'est apparemment lui-même rendu coupable de quelques manipulations de la réalité.
Il aurait triché sur son CV : il ne serait pas, comme il le prétend, agrégé de philosophie... un titre usurpé par un représentant religieux qui occupe des fonctions importantes.*
Gilles Bernheim ne figure pas dans les listes des agrégés de philosophie de l'université, comme il s'en prévaut, a constaté l'AFP dans ses recherches auprès de la Société des agrégés...
Peut-être le grand rabbin ést-il simplement agrégatif, c'est à dire qu'il aurait pu préparer et présenter l'agrégation sans la réussir et sans être admis au concours. Il devrait être pourtant très difficile pour une personnalité publique de tricher sur le fait qu'elle a une agrégation. Et pourtant, les faits sont là, accablants... Rappelons que Gilles Bernheim a tout de même été décoré de la Légion d'honneur, à l'Élysée, le 3 mars 2010,par Nicolas Sarkozy, le président avait rappelé, à deux reprises, en cette occasion, qu'il était "agrégé de philosophie" !
Mais, comble de la manipulation, Gilles Bernheim a reconnu aussi plusieurs plagiats, expliquant avoir confié une partie de la rédaction de son ouvrage, Quarante méditations juives, à un "étudiant". Après avoir nié dans un premier temps, le Grand Rabbin de France a reconnu que son livre Quarante Méditations juives reprend des extraits d'un livre d'entretiens donné par Jean-François Lyotard en 1996. Gilles Bernheim a avoué qu'il avait eu recours à un nègre, par manque de temps...
Usurpation de titre universitaire, plagiats : le grand rabbin n' a décidément pas fait dans la dentelle : son titre d'agrégé a t-il pu jouer un rôle dans la nomination au poste qu'il occupe ?
En tout cas, force est de constater que le mensonge et le règne des apparences rongent nos sociétés : politiques, autorités religieuses, médias...
Le mensonge est partout et s'affiche même publiquement : on se souvient des affirmations réitérées d'innocence de Jérôme Cahuzac devant la France entière. Comment peut-on mentir de manière aussi éhontée quand on est un homme public ?
Comment peut-on mentir sur ses titres universitaires ? Et comment la vérité a t'elle pu être ainsi manipulée et détournée ?
La malhonnêteté intellectuelle, morale semble ne plus être répréhensible pour certains qui n'hésitent pas à tromper, abuser la société, et ce, même au plus haut niveau : l'exemple est déplorable quand il est donné par les élites de la nation...
Est-ce que le fait d'occuper des postes importants conduit irrémédiablement aux mensonges, à un besoin de manipuler et d'abuser autrui ? Le vertige du pouvoir conduit-il irrémédiablement au mensonge ? Ou plutôt est-ce le mensonge qui permet d'accéder au pouvoir ?
Le mensonge serait-il donc devenu désormais une vertu offrant à ceux qui l'utilisent le pouvoir, la domination ?
Le mensonge érigé comme exemple par des personnes qui détiennent des autorités est d'un effet déplorable sur les jeunes qui eux mêmes n'hésitent pas à mentir en maintes circonstances... Quand l'exemple vient du sommet de l'état et des instances religieuses, il paraît difficile d'instaurer des cours de morale dans les établissements scolaires.