Encore des manifestations en Grèce contre la rigueur... Encore des défilés et une grève générale ce mardi 6 novembre pour dénoncer les mesures de rigueur intolérables que subissent les Grecs... un projet pluri-annuel de rigueur doit être voté mercredi... le texte comporte une "multitude de mesures qui réduisent les salaires dans la fonction publique et les pensions, repoussent de deux ans l'âge de départ à la retraite à 67 ans, amorcent la réorganisation de la fonction publique et libéralisent le marché du travail et des services."
"Ces mesures nous ramènent de nombreuses années en arrière. Tous les droits du travail conquis par le peuple grec depuis la deuxième guerre mondiale sont annulés", a déclaré une syndicaliste.
Près de 40 000 personnes ont manifesté à Athènes et 20 000 à Salonique dans le cadre d'une grève générale de quarante-huit heures dans les secteurs privé et public pour protester contre la rigueur, selon les premières estimations de la police.
Comment ne pas s'inquiéter du sort des Grecs qui, plus que d'autres peuples en Europe, connaissent des régressions drastiques de leurs droits, de leur salaire ? Comment ne pas être sensible à leur désarroi, à leurs souffrances ? Comment peut-on encore accabler ce peuple de taux d'intérêts exorbitants alors que la France, elle, gagne de l'argent en empruntant ? Quel est ce système absurde qui instaure tant d'injustices et d'iniquités en Europe ? En fait, ce qui est scandaleux, c'est aussi que l'Allemagne et la France profitent de la crise grecque. Ainsi l'Allemagne a prêté 46,1 milliards d'euros à la Grèce, mais a aussi économisé, grâce à la crise, 60 milliards sur sa propre dette : l'Allemagne gagne donc de l'argent à la faveur de la crise. Il en est de même pour la France.
Ce qui arrive aux grecs, il faut en prendre conscience sans doute, c'est ce qui risque d'arriver à tous les peuples européens, soumis aux diktats des financiers, du monde de l'argent.
La régression, encore et toujours, c'est ce que l'on nous propose, les sacrifices imposés aux peuples ne peuvent aller au delà du supportable,et l'avenir que l'on propose aux grecs, c'est une absence d'avenir, une absence d'espoir, de perspectives...
Qui pourrait accepter de telles mesures économiques qui ne permettent plus de vivre décemment ? C'est cela l'Europe ? Nous devons au nom de la dignité humaine refuser cette Europe là qui n'apporte que désolation, misère et horreur...
Nous devons prendre conscience que l'oppression des peuples, leur asservissement ne sont pas tolérables : si les grecs souffrent, nous souffrirons sans doute des mêmes maux, des mêmes malheurs un jour.... Car la voie sera ouverte à toutes les régressions, à toutes les soumissions...
Non, le petit peuple grec n'est pas responsable des difficultés de la Grèce, non le peuple n'est pas responsable des erreurs commises par les gouvernements successifs.
Les français eux- mêmes sont- ils fautifs de la dette de l'état français ? Qui gère les finances de l'état ? Qui répartit les budgets, les dépenses sinon l'état et ses dirigeants ?
Arrêtons de stigmatiser les uns et les autres. Les grecs ne peuvent supporter le poids de tous les péchés du monde, nous sommes tous grecs, parce que nous sommes soumis comme eux à des régressions qui pour l'instant restent encore supportables pour un grand nombre. Mais que sera l'avenir de grecs et le nôtre, si nous laissons les grecs sombrer dans une misère noire et inacceptable ?
Où va la Grèce ? Où va ce pays qui a vu naître la démocratie, qui a connu un passé si brillant ? Veut-on voir cette nation s'enfoncer dans l'abîme ? perdre tout espoir, renoncer à vivre tout simplement, survivre ?
L'avenir de la Grèce, c'est aussi le nôtre ! L'avenir des grecs est en jeu, il faut les soutenir, et combattre l'ultra -libéralisme qui les condamne !
Source:TV 5 Monde