Le long du canal, l'eau s'étire, se froisse sous le vent du soir : l'eau bleue et noire resplendit des lueurs de la ville quand des reflets de lumières, des moires rouges, dorées surgissent du fond de la nuit.
Les grands platanes désolés de l'hiver deviennent des ombres floues dans l'eau : ils ploient, se plissent, se déploient, s'étirent à l'infini.
Sur le bleu de l'eau, les arbres prennent des teintes bleuâtres, des formes incertaines, des postures surprenantes, des images irréelles de vert et de bleu.
Les lumières de la ville, fenêtres, lampes, feux rouges se déversent dans l'eau en longues coulées de laves : les lumières se répandent, s'épanchent dans l'eau...
Les lumières forment des lacs sur l'eau, des lacs de brillance, de clarté mouvante.
L'eau noire, bleutée de vert déroule ses écheveaux de frissons. Les maisons, les arbres se doublent, redoublent, se déforment sur ces frissons de l'eau.
Les arbres semblent ployer leurs branches, se pencher sur l'eau, vouloir la rejoindre et plonger dans les profondeurs de l'onde.
La nuit voit surgir des faisceaux de lumières qui se reflètent dans l'eau, des feux s'épanouissent dans le courant bleu du canal.
Les arbres bleutés forment des tableaux d'une beauté inouie : ils lancent leurs bras d'azur dans le ciel noir, ils déploient leurs ramures dépouillées de branches éperdues.
Les frissons de l'eau s'écoulent à l'infini, vaguelettes de lueurs dans le noir de la nuit.
Les frémissements de l'eau reflètent les maisons, les arbres, les lampes, les répercutent à l'infini.
http://youtu.be/HdF988wIgUM
http://youtu.be/_eLU5W1vc8Y