On peut louer un appartement, une maison, une voiture, et désormais, au Japon, il est même possible de louer des amis !
Nos sociétés individualistes favorisent la solitude et l'isolement : les divorces se multiplient, les gens se retrouvent, alors, démunis. Au Japon, le phénomène prend de telles proportions que certains font appel à des organismes, à des sites spécialisés dans la location d'amis.
Moyennant une quarantaine d'euros, environ, on peut se procurer un ami pour une heure.
Seuls, trop seuls, de plus en plus de Japonais n'hésitent pas à dépenser plusieurs milliers de yens pour passer une journée, parfois, en compagnie d'un acteur jouant le rôle d'un ami.
Une dizaine de sociétés proposent ces services. De nombreux étudiants se laissent tenter par ces locations d'un nouveau type : ils peuvent alors discuter, sortir, aller au cinéma avec ces amis occasionnels. Des femmes célibataires peuvent, même, louer des maris.
Au Japon, le développement des portables, des consoles de jeux, des ordinateurs contribue à l'isolement. De nombreux japonais se vouent, aussi, à leur carrière, à leur travail et n'ont plus le temps de tisser des liens d'amitié.
Nul doute que cette possibilité de louer des amis va se généraliser à de nombreux pays : une occasion d'exploiter le désarroi des gens seuls.
Le marché de la solitude risque de prendre de l'extension dans nos sociétés où les gens ne se rencontrent plus, ne se connaissent plus, vivent dans des mondes séparés alors qu'ils habitent le même immeuble.
Autrefois, dans les quartiers, les gens étaient plus solidaires, avaient et trouvaient des occasions de rencontre.
Désormais, les gens s'isolent chez eux, devant leur ordinateur, leur écran et les relations sociales tendent à disparaître.
Le chômage, les divorces accentuent ce phénomène : quand on ne travaille pas, on est encore plus seul, dans un monde où les autres travaillent.
Il est tout de même triste d'en arriver là : autrefois, le tissu social était plus serré et dense, les gens se côtoyaient plus facilement.
C'est un comble ! Nos sociétés de communication par médias interposés en viennent à abolir la véritable communication : les gens se voient, s'aperçoivent mais s'ignorent, parfois, totalement : les rapports de voisinage se font rares, on vit dans un monde de loisirs solitaires...