Cette chanson, pleine d'émotions, interprétée avec une grande sensibilité par Françoise Hardy, évoque un thème éternel : l'amitié...
Les paroles ont été écrites par Jean-Max Rivière, la musique composée par Gérard Bourgeois.
La poésie de l'évocation nous touche dès le début, on perçoit une confidence, grâce à l'emploi de la première personne : l'amitié semble arriver comme par miracle, grâce à cette phrase : "Beaucoup de mes amis sont venus des nuages..." Cette image restitue une impression de bonheur inattendu, d'harmonie, de beauté...
"Soleil et pluie" les accompagnent, belle expression imagée qui transcrit, à la fois, les joies et les peines partagées.
Associés aux cycles du temps, les amis ont créé une nouvelle saison, celle "des amitiés sincères".
L'amitié est assimilée à "la plus belle des saisons" des quatre de la terre : elle est, ainsi, magnifiée par un superlatif, par une image qui la transforme en une saison essentielle.
Ces amis deviennent, même, les" plus beaux des paysages", magnifique comparaison qui en montre toute l'importance.
Métamorphosés en "oiseaux de passage", à la fidélité inébranlable, car ils reviennent, vers les mêmes lieux, les amis sont présentés comme une image de beauté, de liberté.
"Tendresse et tristesse" sont unies à la rime, pour suggérer le partage qu'implique l'amitié : moments de bonheurs et de peines qui alternent.
Les amis procurent réconfort et chaleur, l'idée est exprimée de manière concrète : "ils viennent se chauffer chez moi", comme devant un feu de bois.
On voit, alors, apparaître la deuxième personne du singulier dans un discours direct : "Et toi aussi, tu viendras"...
La chanteuse semble s'adresser, ainsi, à chacun d'entre nous, avec familiarité...
Mais l'amitié est faite, aussi, de liberté, comme le suggère le vers suivant : Tu pourras repartir au fin fond des nuages..." On revient, ici, à l'image initiale : les amis associés à de beaux nuages dans le ciel.
L'amitié est un échange perpétuel, fait de sourires, de tendresse, face au désarroi, à la tristesse.
Le dernier couplet montre une sorte d'inversion des rôles : "Comme l'on ne sait pas ce que la vie nous donne /Il se peut qu'à mon tour je ne sois plus personne...".
Evoquant les vicissitudes de la vie, la chanteuse se voit volontiers, aller, elle-même rechercher cette amitié chez un seul être, qui lui offrira chaleur et réconfort : on retrouve l'image du coeur qui se chauffe au bois de l'amitié.
Dans tout le texte, de nombreuses sonorités de sifflantes restituent toute la douceur de l'amitié : " soleil, la saison des amitiés sincères, cette douceur des plus beaux paysages, la fidélité des oiseaux de passage, infinie tendresse, la tristesse, on ne sait pas ce que la vie nous donne..."
La mélodie, remplie de sensibilité, souligne toute la tendresse et la poésie de cet hymne à l'amitié...
Photos : rosemar