Cette année, encore, des fouilles se sont poursuivies, au mois d'août, près de l'enceinte de la ville romaine, à Nîmes : deux nouvelles tours viennent d'être dégagées, au milieu et en bas de la muraille, sur la colline Montaury.
Depuis la route, on peut voir, près du rempart, la base de la tour du bas, en arc de cercle qui devait compléter la défense de la ville antique.
Tout autour, on peut découvrir le travail de terrassement des pelleteuses, des éboulis de pierres, la terre remuée.
Cette nouvelle campagne de fouilles permettra, sans doute, de mettre à jour, près de ces vestiges romains, des objets, des vases, grâce auxquels on pourra reconstituer une partie du passé romain de la ville de Nïmes.
J'ai eu, encore, cette année, le bonheur et le privilège de m'aventurer sur ce chantier de fouilles, de prendre quelques photos, de voir l'ampleur des travaux, et même de discuter avec les étudiants qui travaillent sur le site... des étudiants en archéologie venus de diverses régions de France : Strasbourg, Montpellier, Nîmes...
Il est éprouvant pour eux de travailler, en plein été, sous un soleil de plomb... il faut remuer des pierres, les déplacer, enlever des souches d'arbre qui entravent la progression des fouilles, faire des relevés précis et détaillés.
Curieusement, en découvrant le chantier de fouilles, on a l'impression d'entrer dans un sanctuaire, un lieu sacré, on a l'impression de franchir le mur du temps, de visiter un autre monde si lointain, si mystérieux...
De ces vieilles pierres se dégage une incroyable poésie... un bond de 2000 ans dans le passé ! On imagine ce que pouvait représenter ce rempart qui mesurait 6 kilomètres, à l'époque d'Auguste.
A proximité des tours, se dresse cet antique rempart romain qui déroule un chaos de pierres, aux teintes et aux formes variées. Des pins avaient envahi la colline Montaury, on les a sacrifiés, pour retrouver les vestiges de ces monuments.
Si, à l'extérieur, on voit des pierres irrégulières, l'intérieur des bâtiments révèle un appareil très régulier et des alignements méticuleux.
Comment ne pas être ému par ces vestiges qui remontent, sans doute, au premier siècle avant J C ? Comment ne pas admirer le talent et la maîtrise technique mise en oeuvre dans cette architecture ?
Les romains étaient passés maîtres dans l'art de la construction de ponts, de murs d'enceinte, de temples.
Ce qui est étonnant, c'est que ces tours sont, désormais, coincées entre des bâtiments récents, d'un côté des immeubles, de l'autre, des maisons individuelles.
Ainsi, se mêlent le passé et le présent, l'antiquité et la modernité.
On connaît, bien sûr, les grands monuments de la ville de Nîmes : la Maison carrée, les Arènes, le temple de Diane intégré dans les Jardins de la Fontaine...
Mais, ces tours de défense ou d'ornement nous étonnent par leur magnificence : c'est, encore, une nouvelle découverte qui permettra d'avancer dans la connaissance de l'antiquité...
On pourra, bientôt, disposer d'un compte-rendu plus détaillé de cette campagne de fouilles...
A suivre...
Un article sur ces fouilles :
http://www.objectifgard.com/2016/08/24/nimes-rempart-augusteen-plus-original-monde-romain/
Un article sur l'enceinte augustéenne de Nîmes :
http://www.nemausensis.com/Nimes/remparts/FouillesRemparts.html
Photos et vidéos : rosemar
Les archéologues s'activent pour fouiller la tour en bas des remparts...
Les fouilles au milieu de la colline : mise à jour de la tour centrale...