Terrifiant ! Elles sont Russes, elles ont perdu leurs fils à la guerre, et les perçoivent comme des héros partis pour combattre le nazisme en Ukraine...
Ce sont des soldats très jeunes, presque des adolescents, ils sont morts en Ukraine, et leurs mères adhèrent totalement au récit de Poutine.
A Louga, en Russie, une de ces mères revient tous les jours sur la tombe de son fils : Nikita avait 20 ans, engagé dans un régiment de cavalerie russe, il est mort au combat près de Karkhiv, fin mars.
20 ans seulement ! Un tout jeune homme envoyé faire la guerre en Ukraine, envoyé à la mort, par la décision d'un seul chef qui détient tous les pouvoirs : Vladimir Poutine.
Comment peut-on envoyer des jeunes gens inexpérimentés faire la guerre ? Quelle abomination !
"Comme c'est un tankiste, on nous a d'abord dit que seul son tank avait été dynamité, puis plus tard on a appris que toute l'unité avait été attaquée, il avait de nombreuses blessures..." commente la mère de Nikita.
Son corps a été rapatrié 12 jours plus tard dans un cercueil fermé.
Lors de l'enterrement, un élu de la ville a dit qu'il s'était sacrifié pour combattre les néonazis et les nazis nationalistes.
"Que personne ne dise que ce petit garçon était parti là bas pour assassiner, non ! Il est allé défendre les civils, sauver des enfants cachés dans les caves, pour que tout aille bien pour eux" affirme la grand-mère de Nikita.
"Vous le considérez comme un héros ?", interroge un journaliste.
"Oui, bien sûr, évidemment !"
Malgré la disparition de leur enfant, cette famille soutient "l'opération spéciale", comme la qualifie toujours le pouvoir.
Dans ce cimetière, le tankiste de 20 ans n'est pas un cas isolé. Il y a quelques jours, un autre soldat a été enterré ici et d'autres soldats devraient bientôt être enterrés dans les prochains jours, les prochaines semaines.
Dans le cimetière de Louga, tout est prêt pour recevoir ces dépouilles de soldats.
Dans cette petite ville de 30 000 habitants à 700 km de Moscou, on est fier de son armée. Quelques voitures affichent des aides de soutien.
Le grand-père de Nikita avait combattu les nazis d'Hitler, le petit fils voulait faire pareil.
La mère montre alors les photos de son fils enfant, puis en habit militaire.
Cette famille n'a aucun doute sur le comportement de son fils à la guerre exemplaire ni sur celui des autres unités russes.
"Tout ça, comme Boutcha, ce sont des mises en scène pour salir nos garçons qui ont une mission absolument différente, vous voyez. Si nous avions voulu écraser réellement l'Ukraine, nous l'aurions fait. Mais, là, avec nos opérations très précises sur le terrain, on perd tous nos enfants.", se désole la grand-mère.
Un discours largement partagé en Russie...
La mère de Nikita, elle, ne souhaite plus s'exprimer, il lui reste un seul garçon de 15 ans : l'adolescent voulait s'engager plus tard dans l'armée. Cette fois, elle a refusé.
Selon l’OTAN, les pertes de l'armée russe seraient estimées entre 7 000 et 15 000 hommes.
. En Russie, la guerre et la mort font partie du récit national, révisé par la propagande.
Par ailleurs, on ne sait pas ce que sont devenus les marins du Moskva, le bateau russe coulé par un missile ukrainien. Sur le Facebook russe, le père d'un marin ne cache pas sa colère, depuis jeudi, il est sans nouvelles de son fils...
"Il a été signalé que tout l'équipage avait été évacué. C'est un mensonge ! Mensonge flagrant et cynique !
Un autre sous-officier de marine serait manquant, selon son épouse.
Interrogée par un journaliste indépendant russe, une mère dont le fils a survécu affirme qu'il y aurait une quarantaine de morts.
Difficile de connaître la vérité : la propagande et la désinformation encore et toujours...
Sources :