Les morts sont à peine tombés, les victimes n'ont même pas encore été identifiées, et les hypothèses les plus farfelues sur les attentats de Nice circulent, déjà, sur la toile !
Chacun y va de ses solutions, de ses certitudes, sans attendre la suite de l'enquête.
Un peu de pudeur et de retenue seraient les bienvenues !
Certains affirment à grands cris qu'il ne peut s'agir d'un attentat terroriste : "c'est l'oeuvre d'un fou, d'un désaxé, d'un paumé, en instance de divorce !"
Comment expliquer, dès lors, la préméditation, puisque ce massacre a été préparé longtemps à l'avance ?
Comment expliquer la date du 14 juillet, un symbole fort, notre fête nationale qui représente, pour tous les français, la fête de la liberté, le refus d'un pouvoir arbitraire ?
Cette date n'a sûrement pas été choisie, par hasard : c'est une façon de frapper la France dans ses fondements les plus forts.
Une façon de contester des valeurs qui, pour nous, sont essentielles...
Cet attentat vient même d'être revendiqué par Daesh : est-ce une récupération ? On peut en douter, car les revendications de cette organisation terroriste sont, en général, fiables.
La liberté ! Elle est accordée à chacun, dans ce pays, et chacun a le droit d'exprimer ce qu'il pense.
La liberté, un bien précieux dont on oublie toute la valeur !
La culture, aussi, notre culture que beaucoup s'appliquent à dénigrer !
Il s'agit, bien sûr, de clouer au pilori le gouvernement en place qui utiliserait cet attentat pour maintenir l'état d'urgence.
Il s'agit de détruire toutes les institutions, de les mettre à bas.
Les théories du complot se propagent, et sont favorisées par toutes sortes de publications sur internet.
Les insultes, les propos arrogants pleuvent, chacun déverse sa haine, son mépris, ses rancoeurs.
Chacun y va de sa diatribe, au lieu de se livrer à une réflexion sereine et pondérée.
Chacun prétend détenir la vérité, la sienne.
Les victimes des attentats, leurs familles sont en droit d'attendre un minimum de respect et de décence.
Leur colère, leur désarroi sont légitimes.
Mais on assiste, sur internet, à un déferlement de violences verbales inouies, et c'est comme si la violence entraînait la violence, comme si elle exerçait une sorte de fascination sur des lecteurs toujours plus avides de sensations.
La grossièreté, l'insulte sont aussi des formes de violences modernes, et sur la toile, il n'est pas rare de voir ce déchaînement et ce défoulement d'injures.
L'heure est au "défouloir" , à la grande braderie verbale, au grand déballage d'idées lancées dans le vide, au hasard.
La grande curée verbale a commencé et elle n'est pas près de s'arrêter !
commenter cet article …