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11 novembre 2022 5 11 /11 /novembre /2022 13:20
Manon Lescaut : quelles visions du monde ?

 

Présentation : le roman raconte une histoire d'amour entre un noble et une jeune fille légère. Ce roman très célèbre a connu un succès de scandale : les journaux de l'époque qualifient le héros d'escroc, l'héroïne de catin ou de prostituée. Un fils de bonne famille est ensorcelé par une fille de joie !

 

Quelles sont les visions du monde présentes dans ce roman ?

 

I Ce roman est d'abord le reflet d'une époque : la Régence (début du 18ème siècle), une période libertine, débridée.

 

Louis XIV meurt en 1715 : c'est la fin d'un long règne qui s'achève dans l'austérité, la tristesse. Louis XIV représentait l'absolutisme, le conformisme, un catholicisme rigide et étroit.

A la mort du roi, Philippe d'Orléans devient régent : on assiste alors à une libération des moeurs. Le grand argentier Law, un écossais, invente le papier-monnaie, la banque, le crédit, c'est le début du capitalisme moderne.

 

1) Importance du plaisir, du luxe

Manon représente bien ce goût du luxe : elle a sans cesse besoin d'argent. C'est l'époque où le peintre Antoine Watteau met en scène dans ses tableaux des couples dans des habits somptueux en train de se distraire...

2) Le goût du jeu

On s'adonne au jeu avec frénésie : les pertes d'argent sont pour certains si grandes que certains jeux sont interdits par ordonnance. Les maisons de jeu clandestines se multiplient. Des joueurs ruinés se suicident.

 

3) Les déportations en Louisiane

La Louisiane, nouvelle colonie récemment conquise par Louis XIV doit être peuplée : des femmes, des prisonnières, des prostituées sont envoyées en déportation pour peupler cette colonie. Le transport de ces femmes a lieu dans des charrettes : l'embarquement se fait au Havre de Grâce ou à La Rochelle. Des gravures de l'époque représentent ces convois de déportées.

Au début du roman, le Marquis de Renoncour voit pour la première fois Manon dans l'un de ces convois.

4) Les personnages du roman symbolisent bien cette époque

Manon est coquette, avide d'argent, de plaisirs, elle ne supporte pas le manque, la pauvreté.

Des Grieux lui-même subit l'influence de Manon : il enfreint la loi à plusieurs reprises : vol, tricheries, meurtre.

L'argent est un thème essentiel dans le roman.

 

II La vision du romancier transforme les faits et les personnages.

 

1) Si les personnages s'insèrent dans un cadre réaliste et une époque précise, ils sont aussi idéalisés et deviennent des symboles.

Les deux héros ne sont jamais décrits longuement ( à la différence des héros de romans du 19ème siècle ).

Le lecteur ne voit pas Manon : elle est simplement charmante, il s'agit d'exalter l'imagination du lecteur qui a une connaissance lyrique du personnage.

Manon et Des Grieux symbolisent la passion amoureuse : un couple idéal, ravissant, émouvant, malgré tout.

2) Les faits et les lieux sont aussi idéalisés, embellis ou stylisés.

L'évocation du convoi des déportées reste très sobre. Manon elle-même en haillons rayonne, elle attire tous les regards.

Les maisons de jeux ou tripots sont évoqués dans un langage noble, élégant : on parle "d' Académie."

La prison, ( l'hôpital de la Salpêtrière ) n'est pas vraiment décrite : elle est d'ailleurs transformée grâce à la présence de Manon : elle devient un palais, "Versailles."

Prévost transfigure la réalité : il utilise souvent un langage noble, un style classique, plein de pudeur... l'amour embellit tout, transforme les êtres et les lieux.

 

III Quelle est la signification de l'oeuvre ?

 

1) C'est apparemment une oeuvre morale : au 18ème siècle, la religion exerçait encore toute son influence, la morale religieuse occupait une place importante.

La religion jouait un rôle essentiel : les précepteurs, les maîtres étaient souvent des religieux. L'abbé Prévost est lui-même un ecclésiastique.

Le récit a une valeur morale : la passion conduit Des Grieux vers la déchéance. A la fin du roman, Manon est punie, elle meurt en Amérique.

On perçoit encore l'influence de la littérature du 17ème siècle et de ses auteurs dont la devise était "Instruire et plaire". Prévost montre les dangers de la passion amoureuse de manière plaisante, à travers un roman d'aventures aux multiples péripéties.

2) Pourtant, le message est plus ambigu 

La passion amoureuse est aussi valorisée : les héros attirent la sympathie de nombreux personnages, Tiberge l'ami fidèle de Des Grieux, l'homme de qualité, ou encore l'administrateur de la prison, M. de T.

La plupart des personnages secondaires aident le couple en perdition.

Le sujet lui-même était audacieux à l'époque : un noble s'éprend d'une fille des rues qui l'entraîne dans la déchéance.

 

Conclusion :

 

On perçoit dans ce roman un monde en train d'évoluer sous la Régence : le plaisir, l'argent occupent une place importante. Le monde semble se libérer aussi du carcan de la religion.

Manon et Des Grieux sont, en ce sens, des héros modernes, ils revendiquent une certaine liberté de vie, de moeurs.

De plus, les romanciers dépassent souvent le contexte historique et social pour donner à leur oeuvre une valeur universelle : Prévost se livre à une réflexion universelle sur la passion amoureuse, il nous en présente à la fois les dangers et les attraits.

 

 

 

 

 

 

Manon Lescaut : quelles visions du monde ?
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23 septembre 2022 5 23 /09 /septembre /2022 10:19
Explosion du nombre de solitaires...

Le capitalisme extrême, son mode de vie effréné font que les gens sont complètement isolés...

Matthieu Chaigne, auteur de La Fabrique des Solitaires, étudie les raisons de notre isolement croissant...

 


"Une société d'individus solitaires... même des jeunes peuvent être touchés par l'isolement relationnel...

Des ruptures liées à l'organisation du territoire, liées aussi au digital ont créé cette société d'individus solitaires qui ne permettent plus de faire nation...

Les pavillons, les maisons avec digicodes, les étudiants dans leur chambre de bonnes, les barres HLM, le numérique, la précarité accentuent la solitude.

Depuis les années 50, on a assisté à un grand développement du périurbain : un modèle pavillonnaire de maisons juxtaposées les unes aux autres, un modèle qui répond à un idéal : avoir un bout de jardin à soi, pouvoir avoir une maison qu'on achète, et en même temps, ce pavillon peut se refermer sur ses habitants.

Car le modèle pavillonnaire n'a pas été pensé pour créer du lien, il y a une juxtaposition de pavillons avec un déficit de lieux pour se retrouver pour se rassembler.

 

La société du tout marchand isole aussi les individus : aujourd'hui, tout s'achète, tout se vend, tout a un prix.

Vous pouvez louer le véhicule de votre voisin sur une plateforme, vous pouvez louer une après-midi piscine chez votre voisin, même les services d'entraide ont désormais un prix... ce qui distille un doute : l'autre, finalement, a des intérêts contradictoires avec les miens.

Un tiers des Français pensent que la plupart des gens cherchent à profiter d'eux.

Nous sommes entrés dans une société de la méfiance où l'autre a potentiellement des intérêts contradictoires avec les nôtres.

Ce qui a un impact politique : on ne peut plus faire nation, si celui qui est à côté de moi, forcément, a des valeurs contradictoires avec les miennes.

 

Des pays ont créé des ministères de la solitude : le Royaume-Uni, le Japon ont bien compris que la société d'isolement que nous avons créée avait un impact majeur : nous empêcher de vivre ensemble...

 

Le communautarisme a aussi un lien avec la solitude : le point de départ, c'est notre nature humaine... du point de vue des sciences comportementales, des chercheurs américains démontrent que nous sommes des animaux sociaux : quand nous ne sommes pas connectés avec les autres, par défaut, nous allons chercher à appréhender ce qu'ils pensent, ce qu'ils disent.

Les salafistes vont offrir à l'individu isolé une identité, des rites qui vont scander sa journée, ils vont lui offrir, via l'oumma une communauté à laquelle il va appartenir. 

Nous avons besoin de nous sentir membres d'une communauté.

 

Comment nous, République, pouvons-nous créer une communauté nationale qui intègre les gens, notamment à travers les rites ? Les rites sont un moyen  de créer des liens entre les gens et de démontrer qu'au delà de nos différences nous avons une fraternité commune.

La consommation a été un moyen de créer ce qu'on appelle la société de consommation : on se sentait membre d'une même communauté, parce qu'on achetait les mêmes produits.

 

Mais, cette société de consommation n'existe plus aujourd'hui, en raison d'une paupérisation de la classe moyenne qui ne peut plus acheter comme tout le monde...

La société de consommation ne permet plus de créer une adhésion commune.

 

Le service militaire était un rite républicain qui permettait un brassage, c'était un rite de passage, un rite initiatique : des gens qui n'avaient absolument pas la même culture faisaient ensemble une même activité.

 

Aujourd'hui, l'objectif est de recréer des rites... S'impliquer pour les autres, ce pourrait être une façon de rétablir des rites... s'impliquer pour la santé, pour l'écologie, etc."

 

Le problème est que nos sociétés génèrent de l'individualisme, encore plus avec l'avènement d'internet.

 

Source :

 

https://tv.marianne.net/rencontres/-comment-notre-societe-produit-des-individus-m

 

 

 

Explosion du nombre de solitaires...
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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 11:51
J'ai lu le nouveau Houellebecq... et j'ai aimé...

 

 

Drôle, bouleversant, pathétique, le nouveau roman de Houellebecq est arrivé... Un roman qui reflète les réalités de notre temps : le capitalisme qui génère incertitudes et angoisses, les autoroutes et leurs défilés de camions interminables, l'agriculture en perdition, les paysans en détresse, l'horreur des élevages en batterie, la mondialisation, la solitude de l'homme moderne... et bien sûr l'usage d'antidépresseurs dont les effets peuvent être délétères, ce  qui donne son titre au roman Sérotonine, l'hormone du bonheur.

 

Non, ce n'est pas un roman à suspense, mais on ne le lâche pas : Houellebecq pratique l'esthétique de la surprise, de l'étonnement, un humour constamment décalé dans des situations douloureuses et difficiles.

Il dépeint le dérisoire de la vie. 

 

Non, ce n'est pas un roman de style classique : on suit les méandres de la  pensée du narrateur dans de longues phrases sinueuses. Ce n'est pas un hasard si on parle de style Houellebecquien : le style de cet auteur est bien caractéristique.

 

"Montrer la médiocrité du monde, sur le fond d'une aspiration à l'infini...", c'est ainsi qu' Agathe Novak-Lechevalier définit le style de Houellebecq.

 

Alors bien sûr, on retrouve sous la plume de Houellebecq un langage cru, parfois choquant : on y parle de "bite", de "chatte", et les aventures sexuelles du personnage principal Florent-Claude Labrouste jalonnent le roman.

Houellebecq n'oublie pas de passer en revue toutes sortes de déviances sexuelles : zoophilie, pédophilie, nymphomanie...

 

Le monde qu'il décrit est assez désespérant, mais la figure de Camille vient apporter un réconfort au narrateur : une image de jeunesse, de pureté et d'innocence.

Camille est un personnage lumineux, plein de générosité et d'empathie.

Et c'est à cause d'une banale "histoire de cul" que le narrateur perd celle qu'il aime.

 

On est ému aussi par le personnage d'Aymeric, ce fils d'aristocrate devenu agriculteur qui ne parvient plus tout simplement à vivre de son travail... il s'exprime ainsi : "Moi j'essaie de monter quelque chose, je me crève au boulot, je me lève tous les jours à cinq heures, je passe mes soirées dans la comptabilité- et le résultat, en fin de compte, c'est que j'appauvris ma famille."

Triste constat ! Le travail  ne parvient plus à rémunérer correctement les gens, le travail ne fait qu'appauvrir ceux qui triment. 

L'agriculture est sacrifiée, "pour arriver aux standards européens"... "ce qui se passe en ce moment avec l'agriculture en France, c'est un immense plan social, le plus gros plan social à l'oeuvre à l'heure actuelle, mais c'est un plan social secret, invisible, où les gens disparaissent individuellement, dans leur coin, sans jamais donner matière à un sujet pour BFM.", déclare le narrateur.

 

Certains portraits de personnages sont particulièrement savoureux, par exemple, le docteur Azote dont les prescriptions sont pour le moins étonnantes...

Le narrateur Florent-Claude Labrouste est un anti-héros souvent pris en défaut, un être humain avec toutes sortes de faiblesses et de manques.

Pourtant, c'est souvent avec humour qu'il révèle ses failles, ses difficultés.

 

Houellebecq rend compte de notre monde : c'est un auteur réaliste qui se livre à une satire acerbe de notre société libérale, égoïste, veule, trop repliée sur elle-même.

 

Houellebecq voit, malgré tout dans l'amour la possibilité d'une transcendance, d'un bonheur que souvent l'on ne sait pas saisir et comprendre.

 

 

 

Une émission sur France Culture :

https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/le-mystere-houellebecq

 

 

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16 janvier 2019 3 16 /01 /janvier /2019 11:16
Gilets jaunes : la tentation du matérialisme et de l'extrémisme ?

 

 

 

Une des principales revendications des gilets jaunes est le pouvoir d'achat. Dans une société matérialiste où tout s'achète et tout se vend, il n'est pas étonnant de voir surgir cette revendication.

Nous vivons entourés d'objets de toutes sortes : téléphones portables, télévisions, tablettes, et nous en voulons toujours plus.

 

J'écoutais hier l''intervention d'une infirmière qui manifestait avec les gilets jaunes. Elle disait notamment : " On ne peut pas aller au resto, ça coûte trop cher..."

Je ne conteste pas les difficultés rencontrées par nombre de salariés pour boucler leur fin de mois : il est intolérable de ne pas pouvoir assurer sa subsistance et celle de sa famille quand on travaille.

Mais de là à exiger de pouvoir se rendre au restaurant... ?

 

Ceux qui rencontrent de vraies difficultés, ce sont ceux qui sont contraints d'aller aux restos du coeur pour se nourrir. Ces gens sont vraiment à la peine.

 

 

Evidemment, le monde moderne offre de multiples tentations : sur Amazon, on peut acheter toutes sortes de produits.

Comme l'écrit Harari dans son ouvrage Homo Deus, "le luxe d'hier devient nécessité d'aujourd'hui."

Il ajoute : "La modernité a incité les gens à vouloir toujours plus, et a démantelé les disciplines séculaires qui tempéraient la cupidité.... Le capitalisme a sanctifié un système vorace et chaotique qui croît à pas de géant, sans que personne comprenne ce qui se passe et où nous courons."

Regardons ce qui se passe pour Amazon : cette société ne se contente pas de vendre des produits, elle détruit et jette aussi des millions d'invendus. Cette multinationale arrive à gagner des sommes colossales même en détruisant des produits.

 

Il est vrai que les dépenses contraintes des ménages ont augmenté : hausse des loyers, des frais bancaires, des abonnements téléphoniques, des énergies.

Ces dépenses pèsent trop lourdement dans le budget des gens modestes. Elles doivent être réduites pour permettre à chacun de vivre de son travail.

 

Le mouvement des gilets jaunes porte de justes revendications, mais il a tendance à se radicaliser et à exiger toujours plus.

Le risque est grand de tomber dans une forme d'extrémisme : la violence des manifestations crée un climat délétère et dangereux.

Méfions nous des extrémistes et de leur discours haineux. Méfions-nous des conséquences à venir...

Certains cautionnent la violence, la justifient : ils se réjouissent de voir des policiers tabassés. Les réseaux sociaux favorisent ce phénomène et c'est inquiétant.

 

 

 

 

 

 

https://www.nouvelobs.com/societe/20190114.OBS8461/tribune-gilets-jaunes-quand-l-ultra-democratisme-menace-la-democratie.html

 

https://www.franceculture.fr/emissions/lhumeur-du-matin-par-guillaume-erner/lhumeur-du-jour-par-guillaume-erner-du-mardi-15-janvier-2019

 

 

 

 

 

Gilets jaunes : la tentation du matérialisme et de l'extrémisme ?
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7 novembre 2018 3 07 /11 /novembre /2018 10:34
Une société de la fatigue...

 

Burn out, épuisement, dépression : nous vivons dans une société de la fatigue. Il faut sans cesse être performant, efficace, compétitif...

Comment pourrait-on ne pas être fatigué ?

 

Et même le chef de l'Etat, Emmanuel Macron a connu ces jours-ci un épisode de grosse fatigue. "Fatigue psychique", "coup de pompe politique", a-t-on pu lire dans la presse... Le chef de l'entreprise France ne serait pas épargné par cette maladie de l'époque moderne. Et, pourtant, il est jeune, plein d'allant...

Eh oui, l'esprit de performance conduit à des excès néfastes pour l'organisme humain, soumis à des tensions...

Comment pourrait-on échapper à la fatigue dans une société de compétition permanente ?

Toute la société est régie par cette loi inexorable de la concurrence...

Travailler toujours plus, travailler plus pour gagner plus : on a été abreuvé de ce slogan.

 

"Le capitalisme a décidé d'avoir la peau de l'oreiller, d'en finir avec la nuit, ou plus exactement avec la scission entre le jour et de la nuit, à l'avenir il n'y aura plus de barrière, il n'y aura plus qu'une vie perpétuelle, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et pourquoi fermerait-on boutique ? L'extension du jour signifie l'extension du capital..." nous explique Jonathan Crary dans son essai intitulé Le capitalisme à l'assaut du sommeil.

Fabriquer des travailleurs et des consommateurs sans sommeil ?

Fabriquer des hommes-robots ?

Mais, l'être humain a besoin de repos, et d'un sommeil réparateur. L'être humain a besoin de rêver pour s'épanouir.

Et quel est le rêve qu'on nous propose ? Dépasser l'autre, travailler toujours plus, comme un robot...

Où est passée la société de loisir qu'on nous promettait dans les années 60 ? Les loisirs sont désormais voués à la consommation, aux jeux.

Le travail, lui, se fait de plus en pesant : il faut s'adapter sans cesse à une société en mouvement. Partout, s'instaurent des relations de marché, partout, une concurrence qui vise à servir des intérêts économiques...

Même un secteur comme l'enseignement est touché par cet esprit de compétition : les lycées sont mis en concurrence, les résultats du Baccalauréat sont scrutés, chaque année, les lycées sont classés en fonction de ces résultats...

Les programmes sont sans cesse modifiés : ainsi, il est question de réintroduire des leçons de grammaire en classe de seconde, pour l'année 2019... alors que cet enseignement a été négligé à l'école primaire et en collège...

 

Dans les nouvelles start-up, les salariés ne sont-ils pas invités à travailler comme des robots ? Partout, le travail se fait plus lourd, plus stressant, plus intense, avec des obligations de résultats...

 

 

 

 

 

 

 

 

https://www.franceculture.fr/emissions/lhumeur-du-matin-par-guillaume-erner/lhumeur-du-jour-par-guillaume-erner-du-mercredi-31-octobre-2018

 

 

 

 

 

 

Une société de la fatigue...
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13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 08:18
Cette quête du bonheur qui nourrit le capitalisme...

 

 

Il est où le bonheur ? Il est où ? Nous avons tous entendu cette chanson de Christophe Maé...

Une chanson dans l'air du temps car le bonheur devient, dans nos sociétés, une quête perpétuelle, toujours inassouvie...

Une quête entretenue par les médias, la presse, différentes publications...

 

Que de livres parus sur cette quête du bonheur !

"L'apprentissage du bonheur, L'homme qui voulait être heureux, L'art du bonheur, La pratique du bonheur, Plaidoyer pour le bonheur, La formule du bonheur, Et n'oublie pas d'être heureux"... Que de titres éloquents et révélateurs !

Le bonheur devient un impératif, une nécessité, comme le suggèrent certains de ces titres qui sont comme autant d' injonctions...

 

Le bonheur devient ainsi une recherche personnelle qui sert les intérêts du capitalisme...

C'est là une source de consommation infinie... et cette quête entretient une forme d'individualisme, de repli sur soi, de consumérisme.

 

Dès lors on ne cherche plus à changer le monde, mais à se changer soi-même.

A quoi bon lutter contre les structures du capitalisme qui nous oppriment ?

A quoi bon lutter contre la pauvreté, les inégalités sociales, les injustices ?

A quoi bon lutter contre la domination de l'argent ?

 

Les gens se rassurent dans cette quête personnelle du bonheur... Puisqu'on ne peut pas changer le monde, il convient de se forger un petit cocon de bonheur...

De quoi alimenter l'individualisme, de quoi nourrir le capitalisme et toutes ses dérives...

On ne perçoit plus des difficultés des autres, on ne voit que ses propres manques, ses propres insatisfactions...

C'est l'EGO qui l'emporte au détriment de toute action pour essayer de lutter contre un monde injuste.

Et puis le bonheur se décline aussi avec le matérialisme dans lequel baignent nos sociétés. La publicité nous incite à acquérir toutes sortes de biens de consommation censés nous apporter le bonheur.

Des voitures de plus en plus grosses et clinquantes, des ordinateurs de plus en plus performants, des vêtements à la mode...

Comme le dit la chanson :

"Oh la la la vie en rose 
Le rose qu'on nous propose 
D'avoir les quantités d'choses 
Qui donnent envie d'autre chose 
Aïe, on nous fait croire 
Que le bonheur c'est d'avoir 
De l'avoir plein nos armoires..."

Mais cette quête infinie de biens de consommation ne peut nous satisfaire, car elle est sans cesse réactivée.

 

 

 

 

 

Source : Une émission sur France Culture La tyrannie du bonheur au service du capitalisme...

 

 

https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouvelles-de-leco/les-nouvelles-de-leco-du-jeudi-11-octobre-2018

 

 

 

 

 

Cette quête du bonheur qui nourrit le capitalisme...
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