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2 novembre 2022 3 02 /11 /novembre /2022 10:40
Chanson pour un espion...

 

Au cours d'une conférence, Marc Simon, musicien-poète, nous emmène dans un film sonore... celui des films et des séries d'espionnage... Suspense et péripéties sont portés par des lignes mélodiques empreintes d’inquiétante étrangeté.

 

Marc Simon, musicien-poète, nous propose un voyage musical à travers les bandes originales de films et séries d’espionnage. Du Prisonnier (1967-1968) mis en son par l’Australien Ron Grainer, au Bureau des Légendes (France 2015-2020) composé par le Français Rob, des compositeurs célèbres tels Lalo Schifrin (Mission Impossible), Monty Norman puis John Barry (James Bond) sont sans doute pour beaucoup dans le succès rencontré !

 

Marc Simon cite d'abord Monty Norman compositeur du célèbre thème de James Bond... On parle plus souvent de John Barry qui est l'arrangeur...

 On constate que pour de nombreux films, il n'y a pas un seul compositeur, mais des équipes...

On écoute alors Marc Simon égrener à la guitare quelques notes de ce thème...

 

Puis, Marc Simon évoque la vie de Victor Young, célèbre compositeur américain : il est né à Chicago dans une famille de musiciens juifs, son père est membre d'une troupe d'opéra itinérante. Il fait étudier à Victor le violon à l'âge de six ans puis l'envoie en Pologne en 1910 séjourner chez ses grands-parents et étudier la musique au Conservatoire impérial de Varsovie. Victor travaille ensuite le piano à Paris avec Isidor Philipp. Il revient en 1920 aux États-Unis et entre dans l'orchestre du Central Park de Chicago. Il part pour Los Angeles et est engagé comme violoniste.

Il est nommé directeur musical des théâtres de la Paramount puis au milieu des années 1930 part pour Hollywood où il compose de la musique de film, enregistre de la musique populaire et fournit des arrangements pour des chanteurs populaires comme Bing Crosby.

On lui doit également la musique de grands classiques comme Rio Grande et L'homme tranquille pour John Ford, Pour qui sonne le glas de Sam Wood, le film d'aventures Scaramouche de George Sidney, les westerns L'Homme des vallées perdues et Johnny Guitare (chanson Johnny Guitar).

On lui doit encore la musique du film de Fritz Lang : Espions sur la Tamise... titre original : Le Ministère de la peur.

Voici le scénario :

Un homme gagne, lors d'une vente de charité, un gâteau bourré de microfilms et se retrouve mêlé, malgré lui, à une inquiétante affaire d'espionnage au cours de laquelle il est poursuivi par les services secrets nazis. 

Marc Simon nous fait écouter la bande annonce de ce film : la lumière s'éteint, cris de terreur, coups de feu tirés dans le noir... on est dans l'hyperbole, l'exagération. Le héros est accablé de malheurs; mais le film déroule aussi une belle histoire d'amour, une sorte de paradis dans l'enfer de cette histoire...

 

Mais au fait, qu'est-ce qu'un espion ? Un agent de renseignements qui vit dans un monde obscur, non familier, entouré de forces maléfiques... Et on peut se poser cette question : quelle est la véritable vie d'un espion ? Dans les films, il est souvent représenté comme un être invincible...

 

Imaginons sa vie, sa vraie vie :

Il s'appelle Jean John, qu'est-ce qu'il fait ? Il mène la grande vie dans des hôtels de luxe ?

Non, en fait, il fouille les poubelles pour se nourrir, il saute des repas, il souffre, alors que dans les films, les espions ne souffrent jamais.

Il souffre aussi moralement, car il est loin de sa famille, il attend souvent, comme le fait un acteur de cinéma, il est caché...

Puis, soudain, il saute dans un train, il voyage dans un pays étranger : là, il surveille des gens qui ont une double vie. Jean John se glisse dans une ambassade, prend part à une fête, il doit faire bonne figure, il danse avec la femme du consul... il a déjà repéré 3 personnes, pendant que l'orchestre joue...

Jean John reprend des amuse-gueules, il profite de la soirée, mais il a trop mangé de caviar : pour digérer, il danse avec la maîtresse de l'ambassadeur...

Les derniers invités sont partis, mais il a mal au ventre, il a trop mangé... Eh oui, un espion, ça peut avoir mal au ventre !

Il arrive tout de même à s'éclipser.

 

Ainsi, les films d'espionnage ont des points communs avec les films noirs : une vie nocturne, interlope pour les personnages.

On songe au Faucon maltais (The Maltese Falcon),  un film américain de John Huston sorti en 1941, d’après le roman policier du même nom de Dashiell Hammett paru en 1930. Le Faucon Maltais est considéré comme l'archétype du "film noir" et celui qui a révélé l'acteur Humphrey Bogart, dans le rôle du détective privé Sam Spade.

Dans ces films, on trouve trois types de personnages : le truand, le policier et la femme fatale.

Et cette femme est souvent une chanteuse...

Ici brigade criminelle (titre original : Private Hell 36) est un film américain réalisé par Don Siegel, sorti en 1954, encore un film noir : la musique de Leith Stevens a toutes les caractéristiques d'une musique qui évoque le suspense : des coups de percussion, vibraphone, saxophone... et voici qu'apparaît la femme fatale, une chanteuse qui a des rôles multiples : activité de renseignements, elle connaît des malfrats, c'est un personnage de femme libre, complexe...

 

 

Mais revenons à Jean John : il est dans la panade...enfermé dans les toilettes d'un club de jazz, il réfléchit, il s'est caché dans les toilettes des femmes... on va vite le repérer... il temporise... Mais comment va-t-il s'en sortir ?

 

Alfred Hitchcock s'est aussi lancé dans le film d'espionnage avec L'Homme qui en savait trop (The Man Who Knew Too Much), sorti en 1956. Le réalisateur avait déjà tourné une première version du film en 1934. Musique : Bernard Herrmann.

Le scénario :

Des comploteurs ont prévu d’assassiner un politicien assistant à un concert donné au Royal Albert Hall de Londres. Afin d’éliminer sa cible discrètement, le tueur a prévu son coup. Caché dans une loge de la prestigieuse salle de concert, l’assassin doit synchroniser son tir avec un coup de cymbale puissant qui couvrira la détonation de son pistolet. Il s’agit de la cantate The Storm Clouds, Les nuages de tempête une musique composée par un certain Arthur Benjamin. 

Arthur Benjamin était le compositeur du tout premier film L’Homme qui en savait trop d’Hitchcock sorti en 1934. Lorsque le réalisateur a tourné le remake de ce film en 1956, il a demandé à Arthur Benjamin l’autorisation de réutiliser cette musique pour la scène de meurtre. Le compositeur a accepté et la cantate a donc été réarrangée par Bernard Herrmann. C’est d’ailleurs ce dernier que l’on peut voir à l’écran dans la seconde version de L’Homme qui en savait trop, il dirige l’Orchestre Symphonique de Londres lorsque le coup de cymbale fatal est donné. Une magnifique orchestration !

 

Bientôt va apparaître le héros de Ian Fleming : en 1962, James Bond contre Dr No avec Sean Connery et Ursula Andress. La musique est signée Monty Norman, orchestrée par John Barry. Une des musiques les plus célèbres et les plus réussies...

 

Retour à Jean John : poursuivi dans le métro, il court dans les couloirs, il galope... Il va se réfugier au Rugby Bar de La Placette, à Nîmes. Là, une TV est allumée : on passe une vieille série britannique des années 60, Chapeau Melon et Bottes de Cuir. Musique de Laurie Johnson.

 

En fait, plusieurs musiques ont été écrites : Johnny Dankworth (saisons 1-3) Laurie Johnson (saisons 4-6) Howard Blake (saison 6).

Dans cette série, homme et femme sont presque à égalité : c'est inédit !

Une autre série va lui emboîter le pas : Des Agents très Spéciaux, une série télévisée américaine totalisant 105 épisodes de 49 minutes chacun, dont 29 en noir et blanc. Deux espions, l'Américain Napoleon Solo (Robert Vaughn) et le soviétique Illya Kuryakin (David McCallum), doivent travailler ensemble au service du "Commandement uni du réseau pour la loi et son application". Ils doivent lutter contre une organisation criminelle internationale baptisée THRUSH. Deux espions américain et russe travaillent de concert, difficile à imaginer de nos jours !

 

Une des musiques les plus réussies est celle de la série : Mission impossible. Lalo Schifrin, un compositeur argentin, en est l'auteur. 171 épisodes au total !

 

Et puis, Le Prisonnier (The Prisoner) est une série télévisée britannique en dix-sept épisodes de 52 minutes, créée par l'écrivain et ancien agent des services secrets1 George Markstein et Patrick McGoohan, acteur principal, scénariste et producteur délégué de la série. 

Le Prisonnier utilise les ficelles du roman d'espionnage, teintées de science-fiction, d'allégorie et de drame psychologique. Une série équivoque, glauque, pas très loin de l'univers de Kafka.

La musique fait appel à des percussions, des timbales, des bongos, et les orchestrateurs s'en donnent à coeur joie pour restituer une ambiance mystérieuse.

"Vous êtes le numéro 6 ! Je ne suis pas un numéro ! Je suis un homme libre !"

Ainsi, Le Prisonnier parle surtout de la condition humaine de plus en plus contrôlée dans la modernité.  Et si le Village du Numéro 6 n'était autre que celui, global, qu'on nous propose aujourd'hui ?

 

Patrick McGoohan avait joué dans une série précédente : Destination Danger qui avait obtenu beaucoup de succès.

On peut évoquer aussi L'homme invisible : Après un accident de laboratoire, Peter Brady, un scientifique londonien, devient invisible. Devenu détective privé, il collabore également avec les services secrets britanniques, tout en continuant à mener des recherches afin de retrouver sa " visibilité ". Inspiré du roman de Wells, la série est tirée vers l'espionnage : le personnage peut espionner partout, grâce à son invisibilité, c'est pratique...

 

Puis, très rapidement, des réalisateurs ont tourné des pastiches et des parodies...

En 1965, Max la Menace, série télévisée américaine en 138 épisodes de 25 à 26 minutes, créée par Mel Brooks et Buck Henry. Le personnage s'appelle Maxwell Smart mais il fait beaucoup de bêtises.


Autres parodies : Les Tontons flingueurs de Georges Lautner, musique de Michel Magne...

Les Barbouzes en 1964, Le Monocle rit jaune de Georges Lautner, encore.

 

On peut citer aussi un film italien, Cet espion qui venait du surgelé,  réalisé par Mario Bava, avec Vincent Price, un film d'un grotesque monstrueux... ce n'est pas une réussite.

 

Les Anglais ne sont pas en reste avec Mr Bean, une série télévisée britannique en 15 épisodes. Elle met en scène le personnage de Mr Bean, créé par Rowan Atkinson (qui joue lui-même le rôle de Mr Bean) alors qu'il était à l'université. Il s'agit, comme le décrit son créateur, d'un "enfant dans le corps d'un adulte" pour qui tout événement de la vie de tous les jours devient une source d'ennuis et prend parfois des proportions insoupçonnées. Il se caractérise également par sa tendance à trouver une solution totalement improbable à ses problèmes. 

 

Au service de la France est une série télévisée française de deux saisons créée par Jean-François Halin, Claire Lemaréchal et Jean-André Yerlès, réalisée par Alexandre Courtès (saison 1) et Alexis Charrier (saison 2) et diffusée, pour la première saison du 29 octobre au 12 novembre 2015 sur la chaîne franco-allemande Arte. La deuxième saison est diffusée à partir du 5 juillet 2018 toujours sur Arte. 

La série parodie les films d'espionnage sur les services secrets français du début des années 1960, symbole d'une France coloniale en déclin.

 

 

 

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15 novembre 2021 1 15 /11 /novembre /2021 12:32
L'enfer du tri des déchets...

 

Vous vous souvenez de cet extrait des Temps Modernes de Chaplin ? L'univers de l'usine est bien évoqué avec ses cadences infernales, la mécanisation de l'homme, conditionné pour travailler le plus possible : le travail aliène l'individu, transforme l'homme en une machine, car on lui demande toujours plus de rendements et d'efficacité.

On pourrait penser qu'à notre époque de telles conditions de travail auraient disparu en France.

Eh bien non !

 

Dans la série Cash investigation, sur France 2, on nous montre l'envers du décor du tri des déchets : terrifiant !

"Dans une usine Paprec de la Courneuve, les ouvriers dénoncent des conditions de travail difficiles et dangereuses : des manutentionnaires sans casque à proximité d'un engin dont les griffes métalliques se balancent près de leurs têtes...

Au lieu de trier les bennes de papiers au sol, des travailleurs sont en équilibre sur des tapis roulants sur lesquels sont déversés directement les déchets...

D'autres ouvriers relégués dans des cubes en béton, des trieurs ramassent à la main des tas de papiers dans des nuages de poussières.

 

Un journaliste s'est fait embaucher en 2020 comme agent de tri dans un centre de tri dernier cri.

Une employée est alors chargée de le former. D'emblée, elle évoque ses problèmes de santé qui seraient liés au travail : "D'après ce que disait ma rhumato, elle trouve que c'est pas normal que la douleur soit aussi intense malgré tous les cachets que je prends..."

La formatrice revient d'arrêt-maladie mais ne semble pas guérie.

 

Le poste de travail se trouve dans ce qu'on appelle : la cabine... c'est la dernière étape du tri après les machines automatisées.

Le journaliste prénommé Grégoire va alors commencer à travailler sur les tapis de tri : journaux, revues, magazines. Il faut enlever les cartons, les plastiques.

Une cadence infernale ! Car le tapis déroule les déchets à vive allure....

Deux heures de tri non stop, puis changement de tapis et nouvelles consignes : là encore, il faut repérer les intrus en un clin d'oeil.

Des gestes automatisés, le corps qui devient une machine, l'esprit qui doit suivre la cadence et qui s'emballe...

 

Mettre tous ces emballages dans la poubelle jaune, pour les habitants, c'est sûr, c'est plus simple. Mais pas pour les ouvriers des centres de tri : c'est beaucoup plus de déchets et plus d'emballages différents à identifier.

Alors, forcément, pour son premier jour, le nouvel employé a un peu de mal pour suivre le rythme.

Sa formatrice le rappelle à l'ordre...

"Tu es vite débordé... je te trouve dépassé : après deux jours, je fais un rapport au chef, je dis qu'il y a des lacunes, que tu comprends bien mais que tu bosses pas, et tu ne reviens pas... ce serait con."

A la fin de sa première journée de travail, voici ce que dit le journaliste : "C'est comme si on était un scanner humain, je suis à moitié hypnotisé par le truc : j'ai l'impression que ce n'est plus le tapis qui avance mais que c'est moi, ça défile, ça défile, et ça défile, ça défile... ouh là je vais tomber, quoi."

Au terme de sa formation de deux jours, Grégoire gagne finalement sa place sur la chaîne de tri... avec des cadences encore plus rapides.

Le journaliste remarque une ouvrière paralysée par la douleur, une collègue vient à sa rescousse et lui prodigue des massages.

Ici, beaucoup souffrent au quotidien et prennent des antidouleurs.

"On a tous mal au dos", dit un ouvrier.

L'entreprise Paprec fait-elle tout ce qu'il faut pour prévenir les maladies professionnelles ?

"Répétitivité, vitesse, intensité physique, amplitude de mouvements... des situations qui vont porter atteinte à la santé des personnes. Ce travail provoque des troubles musculosquelettiques mais aussi un épuisement mental.

Un travail qui risque de produire des déchets sur le marché de l'emploi, c'est à dire des gens qui seront tellement usés ou abîmés qu'ils ne seront plus en capacité d'occuper un emploi." commente un ergonome.

 

Le code du travail prévoit que l'employeur a la responsabilité de concevoir des organisations du travail qui soient adaptées aux personnes qu'il va employer.

Travailler sur la chaîne de tri comporte d'autres risques : sur le tapis, il peut y avoir des intrus, métal coupant, bris de verres, seringues pouvant transmettre des maladies infectieuses graves.

Pour éviter de se blesser, les ouvriers portent des gants, mais les employés n'ont droit qu'à une seule paire de gants par semaine, et en plus, ces gants ne seraient pas totalement adaptés aux risques."

 

En bref, des conditions de travail inhumaines, indignes : "Le travail effréné est le plus terrible fléau qui ait jamais frappé l'humanité", a écrit Paul Lafargue.

 

 

Source : à 37 minutes...

https://www.france.tv/france-2/cash-investigation/2874175-dechets-la-grande-illusion.html

 

 

 

 

 

 

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24 septembre 2021 5 24 /09 /septembre /2021 11:59
Réalités virtuelles ?

 

 

La réalité virtuelle... voilà un oxymore qui a de quoi surprendre, étonner... Comment la réalité pourrait-elle être virtuelle ?

Le virtuel relève de ce qui immatériel, irréel, et pourtant, il existe, désormais, des casques de réalité virtuelle qui donnent l'illusion de se trouver dans un autre lieu, un autre temps...

 

Ainsi, on peut faire du vélo dans sa chambre et avoir l'impression d'être sur une route, dont on suit virtuellement les méandres, le vélo s'adaptant aux difficultés du terrain : sur une côte, le pédalage devient, alors, plus difficile...

On peut, aussi, courir sur un tapis roulant, et voir se dérouler un itinéraire champêtre : on a ainsi l'illusion de courir à l'extérieur, alors qu'on est enfermé dans un appartement.

On peut, encore, s'exercer sur un rameur et, comme par magie, on se retrouve sur un cours d'eau ou en pleine mer, on découvre des paysages réalistes...

 

Voilà les merveilles du progrès !

 

Pourtant, c'est, là, une déconnexion totale avec la réalité, avec la nature, ses odeurs, son air ambiant, le vent, les caresses du soleil, le murmure de l'eau, celui des oiseaux...

On voit bien les dangers de toutes ces applications qui nous éloignent de la vraie vie, de ses composantes, de ses risques, de ses dangers.

 

Nous avons déjà tendance à nous plonger dans des écrans d'ordinateurs, de smartphones, de tablettes, mais avec ces casques de réalité virtuelle, on sombre dans une illusion dangereuse de réalité...

Le risque est grand de se couper totalement du monde, d'en oublier toutes les saveurs.

La vie est faite d'expériences et ces expériences doivent se vivre dans le réel...

Peut-on en viendra-t-on bientôt à reconstituer les odeurs, le souffle de l'air, le bruitage ?

D'ailleurs, avec la 4 D, il sera bientôt possible, au cinéma, de percevoir des odeurs, des mouvements, lors de la projection d'un film d'action.

Tout est possible... mais rien ne vaut le contact direct avec la nature...

 

Bien sûr, ces équipements de réalité virtuelle coûtent encore très cher, et sont réservés à une élite. Mais, il est probable qu'ils seront bientôt accessibles à tous.

Les progrès techniques ne cessent de se développer : ils comportent des écueils dont il faut se protéger.

 

Déjà, le smartphone occupe une place de plus en plus importante dans nos vies : certains jeunes ne s'en séparent jamais, ils ont les yeux rivés sur leur appareil, on les voit, parfois, marcher dans la rue, le regard concentré sur leur écran.

 

Notre monde moderne devient celui de l'artifice : bientôt, on ne saura plus ce qu'est le chant d'un oiseau, on ne prêtera plus attention au bruissement des arbres, au murmure de l'eau.

C'est comme si les écrans prenaient le pouvoir et s'emparaient de nos vies...

 

 

 

https://www.lepoint.fr/emploi/pole-emploi-quand-la-realite-virtuelle-vient-en-aide-aux-chomeurs-28-01-2019-2289551_30.php

 

 

https://www.lepoint.fr/technologie/la-guerre-de-la-realite-augmentee-aura-bien-lieu-23-03-2019-2303405_58.php

Réalités virtuelles ?
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12 juillet 2021 1 12 /07 /juillet /2021 08:04
De plus en plus de femmes fument...

 

Ce jour-là, je me rends en voiture au supermarché... sur la route, un embouteillage, devant moi, une femme qui fume au volant. Il fait chaud et l'odeur du tabac m'incommode, je ferme les vitres en pestant contre cette fumeuse qui empoisonne le monde.

Eh oui, fumer en conduisant n'est pas interdit par la loi...

Une autre fois, je me rends dans le centre de ma ville à pied : devant moi, une femme qui fume en marchant !

Comment peut-on apprécier de marcher, en emplissant ses poumons de fumées toxiques ?

Comment peut-on polluer l'environnement de ceux qui se trouvent sur son chemin ?

Il m'arrive souvent ainsi  de voir des femmes fumer dans la rue, des femmes très jeunes ou âgées.

 

Le fait est que les femmes fument de plus en plus. Ce qui était l'apanage des hommes est devenue une habitude courante chez les femmes.

A tel point que les femmes françaises meurent de plus en plus de la cigarette.

Pourquoi ?

En fait, à consommation égale, les femmes sont plus sensibles au tabac que les hommes.

 

"Pour un même nombre de cigarettes, les symptômes liés au tabagisme (wheezing, essoufflement, toux, asthme) sont plus fréquents chez les femmes que chez les hommes, révèle une étude norvégienne.

Ceci est la conclusion d'une large enquête norvégienne menée sur plus de 65.000 personnes entre 1995 et 1997. Cette étude a été menée par le Dr A. Langhammer de l'Institut National de Santé Publique norvégien. Les personnes, âgées de plus de 19 ans, ont été interrogées à l'aide d'un questionnaire permettant d'évaluer leurs problèmes respiratoires.

Pour une consommation de cigarettes identique, les femmes apparaissent plus sensibles que les hommes aux effets du tabagisme. Selon les auteurs, une réduction du volume des voies respiratoires les rendrait plus sensibles aux substances toxiques de la fumée de cigarette."

 

Il faut savoir aussi qu' une seule cigarette par jour suffit à être dangereuse pour le cœur et les artères. 

"L’incidence de l’infarctus du myocarde a augmenté de 50% entre 2002 et 2015 chez les femmes de moins de 65 ans, contre 16% chez les hommes. Sur la même période, la mortalité par cancer du poumon et BPCO (une maladie pulmonaire) a augmenté respectivement de 71% et 3% chez les femmes, alors qu’elle a diminué de 15% et 21% chez les hommes.

 En France, comme dans l’ensemble des pays riches, les femmes ont commencé à fumer bien après les hommes. Le sexe féminin ne subit donc que maintenant le gros des conséquences de cette addiction."

 

 

Dans de nombreux films, la cigarette a été souvent associée à une émancipation de la femme : on se souvient de Lauren Bacall qui, cigarette à la main, soulignait par le geste, la finesse de ses mains, et affirmait sa personnalité.

La cigarette a été souvent magnifiée au cinéma : moment de détente, de complicité ou de tension, la cigarette est mise en scène dans de nombreux films, comme si elle était indispensable aux scénarios.

 

Les jeunes, en particulier, se laissent influencer par les images cinématographiques : ils commencent à fumer de plus en plus tôt, voulant imiter les acteurs qui sont, pour eux, des modèles.

Nul doute que les lobbies du tabac ont un poids dans l'industrie cinématographique et qu'ils agissent dans l'ombre pour promouvoir la cigarette.

 

Sources :

 

https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/27591-Mois-tabac-bilan-femmes-fument

 

https://www.femmeactuelle.fr/sante/news-sante/tabagisme-cigarette-augmente-femmes-39271

 

 

De plus en plus de femmes fument...
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31 mai 2021 1 31 /05 /mai /2021 11:03
La prévention pour lutter contre les épidémies...

 

Prévenir pour mieux soigner : ce devrait être le maître mot d'une politique de santé efficace...

 

Lutte contre la cigarette, contre la consommation excessive d'alcool, contre la consommation d'une alimentation trop sucrée, trop salée, trop grasse, lutte contre la sédentarité, promotion de l'exercice physique : autant de mesures utiles pour préserver la santé des gens.

Quelles sont les personnes les plus impactées par le Covid-19 ? Les obèses, les diabétiques, les personnes atteintes de maladies chroniques...

Le coronavirus est aussi une maladie de la malbouffe. Les personnes en situation d'obésité ont été les plus touchées.

 

Le problème est que ces mesures de prévention vont à l'encontre de nos sociétés de consommation.

La publicité nous incite à consommer toujours plus une alimentation ultra transformée, contenant des additifs, riche en sucres, en gras et en sel.

 

Si la pub pour le tabac est interdite, "la Ligue contre le cancer dénonce la valorisation et la promotion du tabagisme dans les films français... elle publie une enquête sur plus de 150 films, an amont de la journée mondiale sans tabac du 31 mai. "Le tabac demeure quasi omniprésent dans les films français : entre 2015 et 2019, 90,7 % comprennent au moins un événement, un objet ou un discours en rapport avec le tabac : personnes en train de fumer, présence de cendriers, cigarettes, personnage qui parle de tabac", note la Ligue d’après la 3e édition de son enquête."

 

"Cette surreprésentation du tabac dans les films est d’autant plus préoccupante que, depuis le 1er confinement en mars 2020, 66 % des 18-24 ans indiquent passer plus de temps devant des films ou séries, quel que soit le support. (TV, ordinateur, tablette, smartphone….)"

 

Ainsi, la politique de prévention se heurte à des lobbies très puissants, contre lesquels il est difficile de lutter.

Il y a les lobbies du tabac mais aussi ceux de l'industrie agroalimentaire, le premier secteur industriel en France, pourvoyeur de centaines de milliers d'emplois, un secteur très influent où les lobbies travaillent activement pour servir ses intérêts.

 

Les lois contre la malbouffe sont souvent rejetées en raison de pressions exercées par les lobbies.

L'économie et la santé ne font pas bon ménage.

 

Encore un problème difficile à résoudre !

Les consommateurs que nous sommes doivent sans doute oeuvrer pour éviter d'acheter tous ces produits nocifs pour la santé, que nous vend l'industrie agroalimentaire.

Mais cette alimentation nocive est peu chère : elle est donc achetée par les plus pauvres, et ce sont les plus pauvres qui sont victimes de ce système.

 

 

Sources :

 

https://www.lepoint.fr/sante/l-omnipresence-du-tabac-dans-les-films-francais-denoncee-26-05-2021-2428185_40.php

 

https://tv.marianne.net/rencontres/alimentation-aujourd-hui-les-pauvres-n-on

 

 

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28 mai 2021 5 28 /05 /mai /2021 11:00
Une vie de passion pour le cinéma !

 

 

Une exposition intitulée "Une vie de passion, Yves Thos, affichiste de cinéma", présentée au Carré d'Art à Nîmes, a été l'occasion pour Marc Simon, comédien, musicien, de donner une conférence sur les musiques de film en lien avec les affiches de cinéma...

 

Pour mettre les spectateurs dans l'ambiance, Marc Simon interprète d'abord une chanson de sa composition, pleine d'entrain : une personne déploie toutes sortes d'arguments et de moyens pour emmener sa chère "tantine" au cinéma.

Et c'est déjà une invitation à vivre les aventures du cinéma à travers musiques et affiches de films.

 

On découvre ainsi une affiche d'un film de Blake Edwards : "La grande course autour du monde", avec Tony Curtis et Nathalie Wood. Et si on regarde tout en bas de l'affiche, on voit que la musique a été composée par Henry Mancini : son nom est à peine mentionné, en petits caractères.

 

Henry Mancini ? Vous connaissez ? Moi, pas du tout. Mancini est pourtant un grand compositeur de musiques de film, c'est à lui que l'on doit notamment la musique de "La panthère rose", un autre film de Blake Edwards, une musique célèbre entre toutes, que tout le monde connaît, cette fois....

Blake Edwards avait aussi signé une série télévisée "Mister Lucky", dont la musique fut composée encore par Henry Mancini.

Henry Mancini a composé la musique d'un autre film de Blake Eddwards : Darling lili.

Henry Mancini est né en 1924 à Cleveland de parents italiens originaires des Abruzzes. Il grandit à Aliquippa, près de Pittsburgh. Son père était ouvrier dans la sidérurgie et pratiquait la musique dans un orchestre. Il encouragea son fils à apprendre la flûte et le piano. Mancini est donc issu d'un milieu très modeste.

 

 

On se déplace ensuite vers une autre affiche : "Il Bidone, L'Arnaque", en langage populaire,  un film de Fellini, avec Giulietta Masina. On doit la musique à Nino Rota, célèbre compositeur.

Fellini raconte dans ce film les aventures au quotidien de gens très simples.

Et bien sûr, on ne peut évoquer Fellini sans parler de "La Strada" dont le thème célèbre fut composé aussi par Nino Rota.

 

Une autre affiche retient encore notre attention, celle d'un film de Jean Renoir, avec Jean-Louis Barrault, "Le testament du docteur Cordelier" :  Il s'agit d'une adaptation non officielle de l'histoire  "Docteur Jekyll et Mister Hyde."

C'est Joseph Kosma qui en signe la musique. C'est l'occasion pour Marc Simon d'évoquer les liens étroits entre chansons et cinéma...

 

Ainsi, Fernandel a d'abord été chanteur puis acteur, Bourvil avait une formation de musicien, il s'est fait connaître par l'opérette.  Au départ musicien et chanteur de music-hall et d'opérette, il connut le succès à la Libération avec la chanson Les Crayons, en se créant un rôle caricatural de paysan normand naïf et benêt.

C'est Joseph Kosma qui compose Les feuilles mortes , une chanson célèbre du film "Les portes de la nuit" de Marcel Carné.

 

Une nouvelle affiche encore, celle du film "Drame de la jalousie" de Ettore Scola, avec Marcello Mastroianni et Monica Viti. La musique du film fut composée par Armando Trovajoli : ce musicien a joué avec les plus fameux jazzmen : Duke Ellington, Louis Armstrong, Miles Davis, Stéphane Grappelli et Django Reinhardt.

Musicien éclectique, Trovajoli alterne musiques légères, romantiques, jazz... il a écrit de très nombreuses musiques pour le cinéma.

 

Un peu plus loin, une affiche du film "Une vierge sur canapé", avec Tony Curtis et Nathalie Wood : les personnages ont un air coquin et souriant. La musique est signée Neal Hefti.

Hefti a aussi fait beaucoup d’arrangements pour Count Basie, notamment une session d’enregistrement avec Frank Sinatra. Hefti était surtout connu pour sa musique de swing... l'occasion de rappeler que Henry Salvador a chanté Count Basie.

 

Puis, Marc Simon évoque un compositeur français : Georges Delerue si talentueux pour mêler des musiques venues d'horizons différents. C'est ainsi qu'il écrivit la musique du film "Les tribulations d'un Chinois en Chine" : un subtil mélange de traditions chinoises et de valse française.

Georges Delerue compose aussi les musiques de L'homme de Rio, et Cartouche avec Jean-Paul Belmondo. des styles de musique très variés.

On connaît aussi cette chanson célèbre : "Trois petites notes de musique",  chanson française écrite par Henri Colpi sur une musique de Georges Delerue pour le film "Une aussi longue absence" d'Henri Colpi, où elle est interprétée par Cora Vaucaire (1961).

 

Enfin, Marc Simon nous présente des affiches de James Bond : le succès des films doit beaucoup à la musique de John Barry.

John Barry qui fut le mari de Jane Birkin a composé onze bandes originales de James Bond.

Le "James Bond Theme" est une musique instrumentale créé par Monty Norman et arrangée puis orchestrée par John Barry. Les deux compositeurs se sont disputé la paternité du titre.

John Barry est un musicien polyvalent, un magnifique orchestrateur. Ses musiques font rêver.

On remarque aussi que, sur les affiches, le rôle de la femme n'est pas très valorisant : par exemple, sur une image, la femme est au pied de James Bond, un cliché sexiste des années 60.

Merci à Marc Simon pour ce voyage musical à travers des affiches de cinéma : l'occasion de mieux connaître ces musiciens qui savent magnifiquement accompagner les images et les mettre en valeur...

Que serait le cinéma sans la musique ?

 

 

 

 

 

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15 janvier 2021 5 15 /01 /janvier /2021 12:28
Converser avec un robot ?

 

Converser avec un robot ? Mais quel intérêt ? Et pourtant, ces robots conversationnels existent déjà...

En Corée du sud, Lee Luda, un chatbot, permet de converser avec ce qui serait une étudiante de 20 ans.

Ce robot a rapidement obtenu un succès phénoménal grâce à sa spontanéité, son naturel.

Une jeune étudiante a forcément du succès !

On croit rêver ! Nous voici dans un scénario digne du film de Spike Jonze intitulé Her, une histoire moderne qui aborde le thème de la solitude dans nos sociétés déshumanisées.

 
Le héros de ce film Théodore est un homme sensible, inconsolable à la suite d'une rupture amoureuse. Il acquiert alors un logiciel informatique, capable de s'adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de Samantha, une voix féminine pleine de charme, intelligente, et particulièrement drôle... c'est alors que commence un jeu de séduction et les deux personnages tombent amoureux l'un de l'autre.


On le voit : un thème passionnant qui évoque l'emprise des ordinateurs dans le monde moderne...

 

Et ce robot sud coréen illustre bien cette emprise.

Comment peut-on avoir envie de converser avec une machine ?

Il déjà assez agaçant de tomber sur un robot, lorsqu'on se sert d'un téléphone...

 

En plus, ce robot a déraillé : il a tenu des propos sexistes, homophobes, et a prononcé des propos haineux à l'encontre de personnes handicapées.

" Lee Luda fonctionnait sur la base de discussions qui ont existé, et ses déboires pourraient être révélateurs de l'enracinement de certaines idées au sein de la société sud-coréenne."

En fait, si les robots déraillent, c'est l'homme qui en est l'origine. Les machines ne font que reproduire ce qu'on leur a appris.

Inutile donc de rêver à de machines parfaites...

 

La modernité nous entraîne ainsi à créer des objets inutiles, des gadgets sans intérêt...

Plutôt que de converser avec un robot, il serait plus bénéfique de converser avec des livres.

La lecture ouvre des horizons nouveaux, les livres rendent compte d'expériences, de sentiments, de sensations...

La lecture nous rend plus heureux, plus épanouis, et meilleurs. Elle nourrit notre âme et notre intelligence...

La lecture peut ainsi nous métamorphoser, elle élargit nos horizons...

 

Oui, les livres permettent une conversation enrichissante avec leurs auteurs, leurs personnages...

Mieux vaut un bon livre qu'un robot !

 

 

 

Source :

 

https://www.lepoint.fr/monde/coree-du-sud-un-chatbot-deraille-et-se-revele-homophobe-et-sexiste-14-01-2021-2409591_24.php

 

 

 

Converser avec un robot ?
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6 novembre 2020 5 06 /11 /novembre /2020 11:26
Les chansons et le cinéma : tout un programme...

 

 

Un concert de chansons et des airs d'accordéon, des musiques de films : un très joli moment pour ce concert donné dans une bibliothèque, au milieu des livres, des films, des disques, des partitions...

Une ambiance chaleureuse, intimiste, grâce au bibliothéco-maestro Jean Bousquet-Véla, et à l'accordéoniste Esther Hégé....

Une belle complicité avec le public, des chansons connues de notre répertoire, ou d'autres venues d'ailleurs...

 

D'abord, les artistes nous invitent à une belle promenade au bord de l'eau... une chanson emplie de gaieté et de joie de vivre... une chanson créée en 1936 pour le film La Belle Équipe, réalisé par Julien Duvivier.

Dans le film, elle est chantée par Jean Gabin. Les paroles furent écrites par Julien Duvivier et Louis Poterat, et la musique par Maurice Yvain et Jean Sautreuil.

Le texte évoque tout un monde de sensations agréables : "l'odeur des fleurs, le bleu, le vert, le trémolo des p'tits oiseaux."

 

"Quand on s'promène au bord de l'eau
Comme tout est beau
Quel renouveau
Paris au loin nous semble une prison
On a le coeur plein de chansons
L'odeur des fleurs
Nous met tout à l'envers
Et le bonheur
Nous saoule pour pas cher
Chagrins et peines
De la semaine
Tout est noyé dans le bleu dans le vert

Un seul dimanche au bord de l'eau
Au trémolo
Des p'tits oiseaux
Suffit pour que tous les jours semblent beaux
Quand on s'promène au bord de l'eau"

 

Puis, c'est la magnifique Complainte de la butte qui raconte un beau rêve d'amour : 

 

"En haut de la rue St-Vincent
Un poète et une inconnue
S'aimèrent l'espace d'un instant
Mais il ne l'a jamais revue

Cette chanson il composa
Espérant que son inconnue
Un matin d'printemps l'entendra
Quelque part au coin d'une rue

La lune trop blême
Pose un diadème
Sur tes cheveux roux
La lune trop rousse
De gloire éclabousse
Ton jupon plein d'trous..."

 

La Complainte de la Butte a été écrite par Jean Renoir pour les paroles et Georges van Parys pour la musique. Créée originellement pour le film French Cancan (1955) de Jean Renoir, La Complainte de la Butte est devenue un classique de la chanson française.

 

Puis, on redécouvre une autre Complainte, celle des infidèles, avec laquelle Mouloudji obtint son premier grand succès, une chanson extraite du film La Maison Bonnadieu de Carlo Rim (1951).

 

"Bonnes gens
Ecoutez la triste ritournelle
Des amants errants
En proie à leurs tourments
Parce qu'ils ont aimé
Des femmes infidèles
Qui les ont trompés
Ignominieusement...

(Refrain)
Coeur pour coeur
Dent pour dent
Telle est la loi des amants
Coeur pour coeur
Dent pour dent
Telle est la loi des amants."

 

On se laisse, ensuite, charmer par la douce Chanson de Maxence, extraite du film Les Demoiselles de Rochefort...

 


"Je l'ai cherchée partout j'ai fait le tour du monde
De Venise à Java de Manille à Hankor
De Jeanne à Victoria de Vénus en Joconde
Je ne l'ai pas trouvée et je la cherche encore

Je ne connais rien d'elle et pourtant je la vois
J'ai inventé son nom j'ai entendu sa voix
J'ai dessiné son corps et j'ai peint son visage
Son portrait et l'amour ne font plus qu'une image

Je pourrais vous parler de ses yeux, de ses mains
Je pourrais vous parler d'elle jusqu'à demain..."

 

 

On écoute encore avec bonheur India Song, titre d'une chanson tirée du film éponyme, interprétée notamment par Jeanne Moreau :

"Chanson,
Toi qui ne veux rien dire
Toi qui me parles d'elle
Et toi qui me dis tout
Ô, toi,
Que nous dansions ensemble
Toi qui me parlais d'elle
D'elle qui te chantait
Toi qui me parlais d'elle
De son nom oublié
De son corps, de mon corps..."

 

 


Pour ne pas oublier le registre humoristique, Jean Bousquet-Véla interprète une chanson célèbre de Boby Lapointe "Avanie et Framboise", que l'on pouvait entendre dans le film de François Truffaut Tirez sur le pianiste (réunissant en vedettes Charles Aznavour et Marie Dubois), sorti en 1960.

 Ce virtuose des calembours nous a laissé des textes d'une drôlerie inouïe...
Boby Lapointe nous surprend encore par les trouvailles de langage dont il fait preuve : poète incontestable des mots, il nous fait rire, sourire de sa bonne humeur...

 

"Elle s'appelait Françoise
Mais on l'appelait Framboise
Une idée de l'adjudant
Qui en avait très peu, pourtant, des idées
Elle nous servait à boire
Dans un bled du Maine-et-Loire
Mais ce n'était pas Madelon
Elle avait un autre nom
Et puis d'abord, pas question
De lui prendre le menton
D'ailleurs, elle était d'Antibes !
Quelle avanie !

Avanie et Framboise
Sont les mamelles du destin !


Pour sûr qu'elle était d'Antibes !
C'est plus près que les Caraïbes
C'est plus près que Caracas
Est-ce plus loin que Pézenas ? Je ne sais pas
Et tout en étant Française
L'était tout de même Antibaise
Et, bien qu'elle soit Française,
Et malgré ses yeux de braise
Ça ne me mettait pas à l'aise
De la savoir Antibaise
Moi qui serais plutôt pour !
Quelle avanie !"

 

On remonte encore le temps avec une chanson qui était interprétée par Frehel, intitulée "Où est-il donc ?" une chanson extraite du film Pépé le Moko (Paroles de Lucien Carol et André Decaye - Musique de Vincent Scotto)

"Y’en a qui vous parlent de l’Amérique
Ils ont des visions de cinéma
Ils vous disent " quel pays magnifique
Notre Paris n’est rien auprès d’ça "
Ces boniments-là rendent moins timide,
Bref, on y part, un jour de cafard...
Encore un de plus qui, le ventre vide
A New-York cherchera un dollar
Parmi les gueux et les proscrits,
Les émigrants aux cœurs meurtris;
Il dira, regrettant Paris

{Refrain:}
Où est-il mon moulin de la Place Blanche?
Mon tabac et mon bistrot du coin?
Tous les jours pour moi c’était Dimanche!
Où sont-ils les amis les copains?
Où sont-ils tous mes vieux bals musette?
Leurs javas au son de l’accordéon
Où sont-ils tous mes repas sans galette?
Avec un cornet de frites à deux ronds
Où sont-ils donc?"

 

On écoute enfin America, extrait de West Side Story... joué magnifiquement à l'accordéon...

 

Une belle revue de chansons de cinéma au cours de ce spectacle : une occasion de remonter le temps, d'écouter des textes emplis de charme, de poésie...

 

 

 

Quand on se promène au bord de l'eau...

La Complainte de la Butte...

La chanson de Maxence...

India Song...

Avanie et Framboise...

America West Side Story

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11 mars 2020 3 11 /03 /mars /2020 11:19
Louise de Vilmorin, une femme passionnée...

 

 

Vilmorin... Cela vous dit quelque chose ? Tout le monde connaît les graines Vilmorin, les produits pour jardins et potagers...

 

Mais qui connaît Louise de Vilmorin, cette femme de lettres française née au début du vingtième siècle ?

Geneviève Haroche lui a consacré une biographie intitulée "Louise de Vilmorin, une vie de Bohème"... Elle est venue présenter son ouvrage, lors du Festival de la Biographie, à Nîmes.

 

"Elle a été oubliée en tant que poète, c'était aussi une grande romancière, une grande épistolière, une journaliste et aussi quelqu'un dont le goût a beaucoup compté au vingtième siècle, aussi bien le goût en matière de décoration qu'en matière d'élégance... on peut parler de son élégance, de sa tenue, de ses bijoux. et de sa conversation.

Elle avait, dit-on, une conversation absolument étincelante.

Et donc tous ces éléments font d'elle un personnage d'Ancien Régime. Il y a chez elle quelque chose de Marivaux.

Pourquoi ? Parce que Marivaux était quelqu'un qui se plaçait à un point d'observation d'une société extrêmement raffinée et spirituelle.

Et Louise de Vilmorin qui a un art du dialogue tout à fait hors du commun marivaude un peu à la façon du XVIIIème siècle.

 

Et d'ailleurs, certains cinéastes ne s'y sont pas trompés, puisque Louis Malle lui a confié les dialogues du film Les amants, Orson Welles aussi a pris ses conseils, et un cinéaste comme Ophüls s'est inspiré de ses romans.

Donc, voilà un auteur qui est véritablement au point de jonction de différentes façons de vivre, d'écrire, et elle vit poétiquement sa vie."

 

"Alors, il y a un cahier photos très intéressant", commente le journaliste qui interroge Geneviève Haroche : "On la voit choisir ses étoffes, dans son salon particulièrement bien meublé avec des recherches de couleurs tout à fait étonnantes...

Et puis parlez-nous de son éducation, parce que Vilmorin, cela rappelle les graines, la famille des grainetiers, il y a encore un magasin à Paris."

 

"Elle naît en 1902 dans la célèbre famille de grainetiers, elle reçoit une éducation strictement familiale et elle meurt en 1969, entre temps, il y a un homme fondamental, c'est Malraux...

Il y a eu beaucoup d'hommes dans la vie de Louise de Vilmorin.

 

Il y a eu d'abord quelqu'un de très important : Saint-Exupéry qui a été son fiancé, qui lui dédie des poèmes, avec qui elle a une sorte de parenté poétique, et aussi une parenté d'insatisfaction.

 

Et puis, Malraux, c'est celui qui va lui mettre le pied à l'étrier, c'est celui qui lui dit : "Osez écrire...", c'est celui qui lui ouvre la porte des Editions Gallimard.

 

Sur le plan des recherches verbales, avant l'Oulipo, elle joue avec le langage, elle aime les mots, elle aime déconstruire la poésie.

 

En revanche, sur le plan politique, on ne peut pas dire qu'elle soit réellement intéressée, vraiment en phase avec son temps....

La seule question politique qui l'ait vraiment passionnée, ça a été la question de la Hongrie et le moment où les chars russes rentrent dans Budapest, elle prend position, à ce moment-là, elle s'engage.

Mais, elle avait cela en commun avec Roger Nimier, c'est cette très profonde indifférence historique."

 

Question du journaliste :"Est-ce qu'elle est réactionnaire ? Il y a un moment extraordinaire où un journaliste lui dit : "Mais est-ce que vous êtes pour l'indépendance des femmes ?"

Alors, là elle est furieuse, elle dit : "Mais comment ? Mais jamais je ne serai indépendante, c'est horrible d'être indépendante !"

Elle s'exprime avec beaucoup de préciosité, beaucoup de charme... et quand même, elle n'est pas pour le MLF..."

 

Voici la réponse de Geneviève Haroche : "C'est à dire qu'officiellement, elle n'est pas pour l'indépendance des femmes, mais en réalité, elle a toujours vécu de façon totalement libre, complètement indépendante, rêvant peut-être d'une dépendance dont elle ne voulait pas.

Ce n'est pas le moindre des paradoxes parce qu'on peut dire de la destinée de Louise de Vilmorin qu'elle est un enchaînement de paradoxes."

 

"De qui a-t-elle été la plus amoureuse ?" questionne encore le journaliste...

"Je pense qu'elle beaucoup aimé Jean Hugo, l'arrière petit-fils de Victor Hugo, qui était peintre, dessinateur et poète.

J'ai eu la chance de bénéficier d'un inédit, 30 années de correspondance avec Jean Hugo et on voit bien que c'est la relation la plus longue, la plus fidèle et je pense qu'elle aurait aimé vivre avec Jean Hugo..."

 

 

 

 

 

 

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6 mars 2020 5 06 /03 /mars /2020 10:52
Marlène Dietrich, la scandaleuse...

 

 

Jean-Paul Bled, auteur d' une biographie intitulée "Marlène Dietrich, la scandaleuse de Berlin", est venu présenter son ouvrage lors du Festival de la Biographie, à Nîmes, au Carré d'Art...

 

"J'en suis venu à ce sujet par la fascination que Marlène Dietrich exerçait sur moi...

J'ai d'abord été fasciné par sa voix, qui est une voix tout à fait particulière, féminine, mais aussi masculine, un mélange des deux, un mélange qu'on retrouve d'ailleurs dans sa vie...

Elle-même détestait qu'on écrivît sur elle... 

Elle avait écrit ses mémoires, donc c'était la vérité obligatoire... pour elle, en dehors de ses mémoires, rien n'existait. D'ailleurs, pour sa dernière apparition à l'écran, elle a tourné un documentaire avec Maximilian Schell... celui-ci lui pose une série de questions, et elle lui répond à chaque fois : "C'est dans mes mémoires... j'en ai déjà parlé."

Quelques dates...

Elle naît avec le siècle, en 1901 et elle meurt en 1992, à Paris.

Entre ces deux dates, elle est orpheline de son père à 7 ans, et là, elle a une passion pour sa grand-mère maternelle : ce versant de la famille est le versant aisé. Cette grand-mère possède une bijouterie-horlogerie réputée à Berlin... l'horlogerie de référence à Berlin, c'est l'horlogerie de la famille Felsing.

Cette grand-mère a le goût du luxe, de la beauté, et elle en instruit sa petite fille.

 

Ensuite, différentes étapes dans sa carrière...

D'abord, en 1930, bien sûr L'Ange Bleu... Sternberg, l'ère Sternberg... ça c'est fondamental pour comprendre sa carrière, pour comprendre sa personnalité, le corps, l'allure, le cinéma...

Jusqu'en 1929-30, elle a acquis une certaine notoriété à Berlin, mais elle ne figure pas dans le Panthéon des actrices ou comédiennes allemandes... et puis, arrive à Berlin ce metteur en scène austro-américain Josef von Sternberg qui a été chargé de tourner L'Ange Bleu, il lui faut trouver une actrice pour jouer le rôle féminin principal, le rôle de Lola Lola...

Il n'en a pas, il la recherche et un beau jour, sans prévoir qu'il va découvrir Marlène Dietrich, il se rend dans un théâtre de Berlin pour assister à une revue, et là, il découvre Marlène Dietrich qui danse, qui chante et il est immédiatement fasciné.

 

Alors, c'est une fascination à la fois, parce qu'il a trouvé l'actrice qu'il cherchait, et aussi une fascination personnelle : c'est un véritable coup de foudre.

Immédiatement, il tombe amoureux de cette femme qu'il n'avait jamais vue auparavant.

 

Il va tourner avec elle 6 films en dehors de L'Ange Bleu et il va y avoir un travail de transformation qu'on va voir se dessiner au cours des prochains films.

Par exemple, une silhouette beaucoup plus fine : Marlène Dietrich qui était une femme superbe, certes, mais un peu boulotte... cela disparaît car Sternberg lui donne pour ordre de perdre plusieurs kilos, et elle suit à la lettre ses instructions."

 

"Le cahier-photos est magnifique, commente le journaliste qui interroge l'auteur... Le corps qu'elle a, elle sait ou ils savent l'habiller...

Les robes que portaient Marlène Dietrich donnaient l'impression qu'elle est nue sous sa robe, ce qui est très érotique...

On a l'impression que la couleur des robes correspond au corps."

 

"Elle ne part pas pour Hollywood par opposition à Hitler : lorsqu'elle part pour Hollywood, nous sommes en avril 1930, Hitler ne représente pas à ce moment-là une menace. C'est quelques mois plus tard qu'il y aura des élections, le parti nazi fera alors 18%, et là, la menace deviendra tout à fait réelle.

 

En revanche, lorsqu'en 31, elle rentre en Allemagne pour voir ses amis, célébrer la Noël, puis en 32, c'est là un moment décisif, elle refuse de revenir en Allemagne, parce que la menace hitlérienne est devenue une réalité très forte, et elle ne rentrera plus en Allemagne, à Berlin, qu'en 45, après la chute de Berlin.

 

Et, entre temps, jusqu'en 1938, il y aura toute une série de tentatives d'approches du régime, notamment par Goebbels pour tenter de la convaincre de revenir en Allemagne.

Là, on lui propose des ponts d'or évidemment, et à chaque fois, elle refuse...

 

Il y a une seule fois, où elle peut donner l'impression qu'elle va accepter, mais elle met une condition, évidemment irréalisable, elle dit : "D'accord, je rentre, mais à une condition, c'est que : je choisirai mon metteur en scène, et dans ce cas ce sera Josef Sternberg, or, il faut savoir que Sternberg était juif, donc par définition, c'était une demande qui ne pouvait pas être réalisée par le régime nazi.

Bon, en d'autres termes, elle a toujours refusé."

 

"Marlène Dietrich (1901-1992) incarne la femme fatale, sensuelle, sophistiquée et libre – une liberté dont témoignent ses multiples expériences artistiques comme ses nombreuses relations avec les hommes et les femmes qui ont traversé sa vie. L’immense artiste se métamorphose aussi en symbole politique."

 

 

 

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