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26 décembre 2017 2 26 /12 /décembre /2017 09:57
Jusqu'où ira le culte de la laïcité ?

 

 

 

La laïcité est une spécificité française : "principe de séparation de la société civile et de la société religieuse et d'impartialité de l'État à l'égard des confessions religieuses", la laïcité repose sur la liberté de conscience, l'égalité de tous devant la loi quelles que soient les croyances ou les convictions de chacun.

La laïcité est un bon moyen d'assurer la coexistence pacifique des religions, c'est certain... elle maintient une neutralité de l'Etat.

 

Mais la laïcité ne doit pas devenir elle-même un culte, un dogme au point d'interdire à de jeunes élèves la projection d'un film sous prétexte qu'on y parle de Jésus.

Ainsi, apparemment mal renseignées sur le sujet d'un film qui raconte la Nativité, des enseignantes ont  suspendu la séance à laquelle assistaient leurs élèves, à Langon, en Gironde.

Selon ces enseignantes, ce film d'animation américain n'était pas en accord avec le principe républicain de laïcité à l'école...

 

Le titre "L'étoile de Noël" était pourtant suffisamment explicite...

Dans tous les cas, la suspension de la séance paraît aller dans le sens d'une radicalité dangereuse.

On ne doit pas sombrer dans une forme d'intégrisme laïque : la culture religieuse ne devrait pas être un problème.

 

Notre civilisation n'est-elle pas fondée sur cette culture chrétienne ? En témoignent de nombreuses oeuvres architecturales, picturales, la musique sacrée.

Et il faudrait renoncer à cette culture ?

C'est absurde...

 

De la même façon, on ne devrait pas s'offusquer de voir des crèches installées dans des lieux publics : ce sont là des symboles de paix, de fraternité et d'unité.

La plupart des musulmans ne sont pas eux-mêmes choqués par ces crèches.

Symbole de tolérance, d'amour, d'espoir : c'est bien là tout ce que représente une crèche...

 

Ces mots sont-ils devenus obscènes ? Ces symboles n'ont-ils plus de sens ?

Assez de terrorisme autour du principe de laïcité !

Il est des valeurs essentielles qu'il convient de préserver !

Il convient aussi de ne pas renier notre culture, de l'expliquer, d'en montrer la richesse et la diversité.

Oui, notre culture est empreinte de 2000 ans de christianisme : faut-il en avoir honte ?

Faudrait-il renoncer à la musique religieuse, occulter l'art sacré, cacher les églises ?

Tout cela n'a plus de sens si la laïcité invite à censurer tout ce qui constitue notre culture.

On peut alors parler d'un véritable extrémisme qui ne correspond plus du tout à la définition de la laïcité.

Comment pourrait-on renier les valeurs véhiculées par la tradition chrétienne qui nous ont été transmises par nos aïeux, des valeurs spirituelles, morales, culturelles ?

 

 

 

 

 

 

 

 

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24 novembre 2017 5 24 /11 /novembre /2017 11:41
La clope au cinéma...

 

 

On a beau fustiger les déclarations de la ministre de la santé Agnès Buzyn, la cigarette a connu et connaît encore trop souvent ses heures de gloire au cinéma...

 

Une promotion soutenue par les industriels du tabac, une publicité récurrente pour mettre en évidence une certaine beauté du geste, une élégance...

 

La cigarette a été, ainsi, souvent associée à une émancipation de la femme : on se souvient de Lauren Bacall qui, cigarette à la main, soulignait par le geste, la finesse de ses mains, et affirmait sa personnalité.

 

La cigarette a été souvent magnifiée au cinéma : moment de détente, de complicité ou de tension, la cigarette est mise en scène dans de nombreux films, comme si elle était indispensable aux scénarios.

Bien sûr, il n'est pas question de supprimer la cigarette de tous les écrans : ce n'est ni souhaitable ni possible.

Mais il conviendrait sans doute d'accorder moins de place au tabac qui comporte des dangers pour la santé.

On assiste à une esthétisation et une valorisation du tabac par les stars.

"En y regardant de plus près, on s'est aperçu que le tabac était mis en scène de manière plutôt positive par les réalisateurs ou au travers de personnages sympathiques vertueux ou représentant la loi", déclare Sylviane Ratte qui a mené une étude sur le sujet.

 

Les jeunes, en particulier, se laissent influencer par les images cinématographiques : ils commencent à fumer de plus en plus tôt, voulant imiter les acteurs qui sont, pour eux, des modèles.

Nul doute que les lobbies du tabac ont un poids dans l'industrie cinématographique et qu'ils agissent dans l'ombre pour promouvoir la cigarette.

 

Ces lobbies sont tout puissants et le cinéma est un vecteur de promotion très influent.

"Nous pensons que la plupart des images fortes autour des cigarettes et de la tabagie sont créées par le cinéma et la télévision", peut-on lire dans une archive de Philip Morris datée de 1989. "Les films et les personnalités ont plus d’influence sur les consommateurs qu’une affiche statique d’un paquet de cigarettes."

 

Sans interdire le tabac au cinéma, il convient de ne pas en faire la publicité.

Il convient de diminuer la présence du tabac sur les écrans.

C'est aussi un enjeu de santé publique...

 

 

 

 

https://www.ladepeche.fr/article/2003/05/31/288050-tabac-et-cinema-les-liaisons-dangereuses.html#

 

 

 

 

 

La clope au cinéma...
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1 août 2017 2 01 /08 /août /2017 08:14
Jeanne et le tourbillon de la vie...

 

Une étoile s'en est allée...

 

Jeanne Moreau nous a quittés ce lundi 31 juillet, à l'âge de 89 ans : actrice, comédienne de théâtre, réalisatrice, chanteuse, Jeanne Moreau a marqué de son empreinte le cinéma français.

 

Comment ne pas se souvenir de cette chanson du film Jules et Jim, Le tourbillon de la vie ?

Une petite musique que l'on doit à Serge Rezvani.

Et aussi l'histoire de la rencontre fatale d'une femme mystérieuse désignée seulement par le pronom "elle".

 

La description nous laisse entrevoir ses mains, serties de "bagues et de bracelets", "sa voix, ses yeux, l'ovale de son visage."

Et c'est un véritable coup de foudre qui est évoqué, comme le suggère l'emploi du passé simple qui traduit une instantanéité : "une voix qui m"enjôla, femme fatale qui me fut fatale." L'adverbe "sitôt" vient souligner l'immédiateté de la passion amoureuse.

Le verbe "enjôler" restitue l'idée d'un envoûtement quasi-magique.

 

Le coup de foudre est réciproque, ce que révèle l'utilisation du pronom "on" qui réunit les deux amoureux :

"On s'est connu, on s'est reconnu, 
On s'est perdu de vue, on s'est r'perdu d'vue 
On s'est retrouvé, on s'est réchauffé, 
Puis on s'est séparé. "

 

Ce jeu amoureux aboutit, pourtant, à une séparation sans drame. Le ton et la mélodie sont légers, sautillants et traduisent tout le bonheur et toute la  liberté d'une vie insouciante.

Ainsi, chacun repart "dans le tourbillon de la vie."

Et puis, les hasards de la vie offrent l'occasion d'une nouvelle rencontre où l'émotion est encore plus vive :


"Au son des banjos je l'ai reconnue. 
Ce curieux sourire qui m'avait tant plu. 
Sa voix si fatale, son beau visage pâle 
M'émurent plus que jamais."

Le thème du temps qui passe ajoute une note mélancolique à cette chanson, d'autant que le poète s'enivre pour oublier.

Mais il se réveille sous les baisers de l'amante retrouvée et la voilà "retombée dans ses bras..."

Dès lors la conclusion paraît évidente :

"Quand on s'est connu, 
Quand on s'est reconnu, 
Pourquoi s’perdre de vue, 
Se reperdre de vue ?" 

Mieux vaut rester "tous les deux enlacés...."

Cette chanson reflète bien cet esprit de liberté qui anima Jeanne Moreau tout au long de sa vie : elle a été par sa vie une ambassadrice de la femme libre et moderne.

Elle a milité pour la libération des femmes, pour l'avortement, pour la cause des sans-papiers.

Jeanne Moreau reste à jamais une femme éprise d'amour et de liberté...

 

 

 

 

 

Jeanne et le tourbillon de la vie...
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21 juillet 2017 5 21 /07 /juillet /2017 08:30
Une soirée télévisée surprenante sur ARTE...

 


 
Ce soir là, je m'apprête à regarder un programme alléchant sur ARTE : tout d'abord, un film de Spike Jonze intitulé Her, une histoire moderne qui aborde le thème de la solitude dans nos sociétés déshumanisées.


 
Le héros de ce film Théodore est un homme sensible, inconsolable à la suite d'une rupture amoureuse. Il acquiert alors un logiciel informatique, capable de s'adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de Samantha, une voix féminine pleine de charme, intelligente, et particulièrement drôle... c'est alors que commence un jeu de séduction et les deux personnages tombent amoureux l'un de l'autre.


 
On le voit : un thème passionnant qui évoque l'emprise des ordinateurs dans le monde moderne...
Mais, hélas, au bout d'un quart d'heure, l'image se fige, puis apparaît ce message : "no signal".


J'essaie alors de changer de chaîne, je passe sur la 5 : l'image est figée également. C'est ce que l'on appelle les aléas de la TNT...
Je retourne sur ARTE : l'image est toujours immuable...
Après une dizaine de minutes, le film redémarre...


 
Le temps de voir une scène torride entre Théodore et la voix de Samantha, un accouplement virtuel par le truchement de l'informatique.... soudain, c'est à nouveau une image figée qui apparaît. Nouvelle panne de la TNT qui décidément pose parfois bien des problèmes.
 
C'est ainsi que les progrès annoncés deviennent des régressions.


Plus tard, le film recommence avec un troisième personnage : apparemment, une femme chargée de jouer le rôle de Samantha afin de concrétiser la relation virtuelle entre les deux personnages...


Nouvelle scène torride : nouvelle interruption... J'essaie alors d'aller sur mon ordinateur pour visionner la suite, mais la machine me dit que ce programme n'est pas disponible sur internet...

 

Le film s'achève sans que j'aie pu connaître la fin de l'histoire...
 
Deuxième partie de la soirée : un spectacle chorégraphique intitulé La fiesta présenté au festival d'Avignon dans la Cour d'honneur du palais des Papes.
 
De quoi susciter et aiguiser ma curiosité... Et miraculeusement, dès le début de ce programme, la TNT fonctionne à nouveau...
Je vais pouvoir visionner ce spectacle donné, en plein air, dans un décor grandiose et somptueux...
Ce soir, c'est La fiesta sur ARTE, enfin si l'on peut dire...

 
Car, dès le début, je suis décontenancée par ce que j'ai sous les yeux.
Cette soirée consacrée au flamenco me laisse perplexe : il s'agirait de revenir aux origines de cet art, comme l'affirme Israël Galvan, le concepteur de ce spectacle...
 
"On a cherché à revenir à la sonorité primitive, brute, originelle du flamenco qui est sauvage... il y a des cris, des murmures..." explique le chorégraphe.


 
Sur la scène, quelques chaises vides, une estrade, une table... deux personnages, un homme, une femme s'avancent en silence et s'assoient. Ils se mettent à crier et lancer des onomatopées, tout en tapant des mains...
Puis, deux hommes en jogging apparaissent en tapant également des mains...


 
La femme caquette, glousse, l'homme hurle des "ah oh" prolongés.
Ces cris, ces glapissements d'animaux m'insupportent assez vite...

Soudain, on entend et on voit des tambourinements de pieds sur le sol, on découvre, alors, Israël Galvan qui descend les escaliers de la Cour du palais des Papes, en rampant, tel un animal...
 
Voilà de l'art contemporain à l'état brut : j'ai vraiment des difficultés à apprécier ce genre de spectacle où l'esthétique est absente.


 
Bientôt, j'éteins mon poste de télévision.


Voilà une soirée vraiment surprenante sur ARTE...


Entre les pannes de la TNT et l'art contemporain, je me dis que la modernité est parfois décevante.
Je me dis que notre art est décadent, que notre technique est bien fragile.

Je me dis que les nouvelles formes d'art sont déconcertantes et que les progrès nous réservent bien des surprises...
 
 

 

 Vidéo : La Fiesta

 

 

 

https://youtu.be/iM0yyuMTQMo

 

 

 

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23 juin 2017 5 23 /06 /juin /2017 13:34
Microcosmos : un monde à découvrir et à protéger...

 

 

On survole une forêt, une prairie, puis on entre dans un monde d'herbes frissonnantes...

 

Aussitôt, apparaissent des créatures étranges et étonnantes : une sauterelle aux teintes d'anis qui escalade un brin d'herbe, un scarabée sombre au dos cuivré de roux qui chemine, belle carapace luisante et dorée... une chenille à tête de clown, avec un nez énorme, des yeux globuleux, deux cornes sur l'arrière du corps, qui semble nous jeter un regard curieux...

 

Bientôt, une espèce de rhinocéros à corne se devine et se profile derrière les herbes... d'autres chenilles, l'une chamarrée de bruns, l'autre à cornes rouges et au corps vert surgissent, puis, un insecte au corps immense étire ses articulations, un papillon déploie ses ailes...

 

"C'est une prairie au petit jour, quelque part, sur la terre", nous dit une voix off... mais on a l'impression de découvrir un autre univers, d'autres dimensions dans l'espace et le temps.

 

Une chenille, une coccinelle, un papillon aux ailes dentelées, une fourmi qui butine une goutte d'eau... tout un peuple s'anime sous nos yeux éblouis...

Puis, la caméra s'éloigne et on perçoit des images somptueuses d'arbres aux teintes dorées.

 

Soudain, c'est la naissance d'un papillon qui sort de sa chrysalide, aux ailes froissées, tremblantes qui s'épanouissent et se parent de teintes nouvelles...

 

Des insectes font leur toilette, avec minutie, alors qu'un bourdon décolle dans un bruit assourdissant, un brin d'herbe s'enroule sur une tige, on admire des fleurs qui déroulent leurs corolles, un coquelicot qui se défroisse peu à peu, butiné par un bourdon.

Le monde végétal s'anime, prend vie sous nos yeux.

On entend des bruissements d'oiseaux, puis, c'est un insecte acrobate qui nous étonne avec ses longues pattes... vol de coccinelle, fourmis qui dévorent des pucerons, coccinelles amoureuses...

Le spécimen de chenille verte à face de clown réapparaît, puis des papillons multiples, aux motifs étonnants virevoltent...

Gros plan sur des escargots qui se rejoignent dans un ballet de coquilles...

 

Microcosmos nous fait découvrir une vie diverse, des couleurs, des formes nouvelles, le petit monde des insectes, son extraordinaire diversité...

On s'interroge sur ces êtres qui semblent venus d'une autre planète, qui vivent, pourtant, près de nous et que nous ne voyons pas.

 

Une araignée saisit sa proie qu'elle enveloppe comme une momie dans sa toile, scène terrifiante !

 

Des insectes velus au bec acéré butinent des fleurs et en boivent le suc dans un bourdonnement incessant.

 

C'est un émerveillement perpétuel de formes, de couleurs !

Des chenilles processionnaires forment une chaîne continue dans un ordre impeccable, comme une armée en marche.

Puis, on assiste au travail des fourmis qui font des réserves de nourriture, on voit un grouillement tourbillonnant de guêpes près de leur nid, et leurs larves aux formes humaines qui palpitent...

L'épopée du bousier qui transporte sa bouse, malgré tous les obstacles, nous fascine : une obstination, une détermination sans faille, une volonté de puissance qui s'exprime avec force.

On est sensible à la poésie de certaines images : des libellules bleues aux ailes translucides qui frôlent la surface de l'eau, une araignée d'eau argentée, des nuages qui s'évaporent...

 

Ce peuple de l'herbe suscite admiration, fascination, étonnement...

Le film Microcosmos nous montre toute la beauté de cet univers que nous méconnaissons trop souvent.

 

Il convient de préserver toute cette richesse et cette diversité, il convient de protéger cette faune sauvage qui vit sur notre planète : les hommes ont un devoir de préservation à l'égard de ces espèces qui semblent insignifiantes mais qui participent à l'équilibre, à l'harmonie, la beauté de notre terre.

 

 

 

 

On peut visionner le film sur internet :

 

https://youtu.be/J9KkzlntuC8

 

 

 

 

Microcosmos : un monde à découvrir et à protéger...
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29 mai 2017 1 29 /05 /mai /2017 09:19
Ma nuit des Musées : le Carré d'Art à Nîmes...

 

 


Le samedi 20 mai 2017, était organisée la 13 ème édition de la nuit européenne des Musées, l'occasion de voir des expositions présentées au Carré d'Art de Nîmes...

 

Une exposition d'art contemporain, c'est toujours un peu une découverte entre étonnement, perplexité, scepticisme, curiosité, amusement, doute...

 

La première exposition intitulée Du verbe à la communication faisait appel à un art du questionnement, de la réflexion : des artistes attachés aux mots, à la phrase, au verbe présentent des oeuvres qui n'ont pas pour but de plaire visuellement mais plutôt d'interroger l'art, d'y découvrir des dimensions politiques et sociales.

 

C'est ce que l'on appelle de l'art conceptuel : l'art est défini non par les propriétés esthétiques des objets ou des œuvres, mais seulement par le concept ou l'idée de l'art.

 

On découvrait d'abord une toile du 19ème siècle : une Annonciation dévernie et allégée d'une partie de sa couche picturale par Fabrice Samyn.

Le dévernissage serait une invitation à aller au delà du vernis superficiel du tableau : le personnage principal n'est pas la Vierge Marie, c'est Saint Jean et ce qui est encore plus important, c'est le message qu'il écrit : "Et factum verbum est caro, Et le verbe s'est fait chair."

Il s'agit donc de représenter l'incarnation du verbe.

A côté, une photographie de Joseph Kosuth : un extrait de dictionnaire, un négatif agrandi, la définition du mot "abstract", une façon de représenter ce qui est irreprésentable : l'abstrait est, ainsi, concrétisé par cette définition du mot. L'artiste rend visible ce qui  ne l'est pas.

 

Cet art conceptuel, on le voit, doit être expliqué pour être bien compris.

Un art intellectuel, assez hermétique... un art qui exige d'être décrypté, décortiqué.

Certaines oeuvres restent malgré tout assez obscures et lointaines.

 

Une autre exposition intitulée A différent way to move était également visible : elle permettait d'approcher les formes du minimalisme, à travers la musique, la danse, le texte, le film, des performances.

 

J'avoue que certaines "oeuvres" exposées m'ont laissée perplexe : des morceaux de plomb dispersés sur le parquet, un accrochage de tissu inquiétant sur un mur, oeuvre de Robert Morris, des tapisseries, deux boîtes en contreplaqués posées à même le sol... c'est là le summum de l'art moderne : peut-on appeler cela de l''art ?

Je m'interroge...

 

En revanche, j'ai pu apprécier des oeuves plus classiques : deux mosaïques avec de superbes dégradés de couleurs, d'autres tableaux dans un style naïf aux teintes vives de Etel Adnan, ou encore une oeuvre de Sylvain Fraysse, un fusain qui fait apparaître un personnage féminin au bord de l'eau : on a l'impression de sentir le vent, le mouvement léger des vagues et d'entrer dans le paysage...

 

Des films étaient également présentés : lavage de mains au savon d'Alep, mouvements de danse, gestes d'une main qui s'agite.


Le film intitulé Le savon d'Alep de Jaime Pitarch a requis la participation de plus de 400 personnes de différentes origines sociales filmées, durant 5 heures, dans le studio de l’artiste.
On retrouve le geste universel de se laver les mains, la même action se répétant jusqu’à la disparition du savon. La présence du savon lui-même serait une métaphore de la cité d’Alep, de son histoire et de la tragédie actuelle. On y trouve ensuite l’idée que les pays occidentaux n’agissent pas pour différentes raisons liées à des stratégies géopolitiques.

 

Une performance était, aussi, mise en scène : des cordes avec des noeuds posées sur une planche inclinée étaient l'occasion pour deux jeunes femmes de se livrer à des mouvements chorégraphiques : j'avoue n'avoir pas bien perçu la signification de cette performance.

 

En tout cas, le mérite de cette exposition est, sans doute, d'amener le spectateur à se poser des questions, à faire des recherches, à s'intéresser à de nouvelles formes artistiques.

 

Mais je me dis que cet art moderne est souvent trop élitiste : il n'est pas directement accessible à la sensibilité, il exige des explications compliquées, et il ressemble parfois à une forme d'escroquerie...

 

"Comment l’art contemporain s’y prend-il pour être simultanément élitiste et populaire, ou incompréhensible et accessible ? D’abord parce que étant d’une qualité variable, il a besoin, pour prospérer, de recourir au sentiment que ce qui est inaccessible est génial. Comment vendrait-on des chiens en bulle, des baignoires amputées, des pastèques sur piédestal et d’autres produits dont le minimalisme recouvre la vacuité, sans parier sur le snobisme d’un spectateur qui, flatté d’en pressentir le sens caché, excommunie les sceptiques comme un troupeau de grincheux réactionnaires ?", écrivent Raphaël Enthoven et Adèle Van Reeth.

 

L'art contemporain symbole de snobisme ? C'est là une caractéristique de notre monde voué souvent, hélas, à ce qui est artificiel et finalement très superficiel.

 

 

 

 

Photos et vidéo : rosemar

Ma nuit des Musées : le Carré d'Art à Nîmes...
Ma nuit des Musées : le Carré d'Art à Nîmes...
Ma nuit des Musées : le Carré d'Art à Nîmes...
Ma nuit des Musées : le Carré d'Art à Nîmes...
Ma nuit des Musées : le Carré d'Art à Nîmes...
Ma nuit des Musées : le Carré d'Art à Nîmes...
Ma nuit des Musées : le Carré d'Art à Nîmes...
Ma nuit des Musées : le Carré d'Art à Nîmes...
Ma nuit des Musées : le Carré d'Art à Nîmes...
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Ma nuit des Musées : le Carré d'Art à Nîmes...
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11 janvier 2017 3 11 /01 /janvier /2017 13:04
Mal de pierres de Nicole Garcia : sensibilité, émotion, romanesque...

 


 

Un film, porté par une actrice forte et sensible à la fois, des histoires d'amour passionnées et ardentes, le bonheur à portée de mains que l'on ne voit pas, la dureté de la vie marquée par des épreuves à traverser... on est ému par ce film de Nicole Garcia qui nous raconte une histoire de femme et d'hommes.

 

Marion Cotillard qui incarne le rôle de Gabrielle, l'héroïne du film, nous fait croire à son personnage d'amoureuse rêveuse, qui s'enflamme de passion pour des hommes inaccessibles.

 

On la suit dans sa vie amoureuse, avec tendresse : elle dégage une vérité, tout en incarnant un être romanesque qui veut vivre des passions absolues.

 

En toile de fond, la Provence, ses pins, ses cigales, ses paysages de collines, ses champs de lavande, et puis, bien sûr, la Méditerranée, ses calanques, ses côtes abruptes...

 

La réalisatrice, Nicole Garcia sait incontestablement filmer le sud et les acteurs qu'elle met en scène.

 

Gabrielle, mariée par sa mère à un ouvrier agricole, rêve à d'autres amours...

 

D'abord un professeur qu'elle ne parvient pas à séduire, car il est déjà marié : la sensualité, la violence de la passion s'emparent de l'héroïne qui devient un personnage tragique, accablée par la force de ses émotions et de ses sentiments.

 

Puis, alors que Gabrielle est en cure pour soigner son "mal de pierres", elle rencontre un lieutenant blessé lors de la guerre d'Indochine, un beau ténébreux, et, immanquablement, elle tombe sous son charme.

 

Elle tente de le séduire et encore une fois, cet homme se dérobe à son amour : il sait qu'elle est mariée.

 

Le jeune homme quitte l'établissement de cure, laissant la jeune femme à son désespoir.

Pourtant, on le voit réapparaître, et il finit par céder, lui aussi, à la passion amoureuse.

On est sous le charme de cette barcarolle de Tchaikovski, jouée au piano par André Sauvage, ce beau lieutenant qui fait rêver Gabrielle.

 

La suite du film nous réserve des surprises, un rebondissement final, plein de sensibilités.

Quant au message délivré par ce long métrage de Nicole Garcia, il nous concerne tous : ne cherche-t-on pas sans arrêt un bonheur inaccessible, alors qu'il est là tout proche, à portée de mains ?

 

On peut percevoir d'autres messages, encore : l'amour, le vrai est une acceptation de l'autre, de ses manques, de ses faiblesses.

 

L'humanité des êtres se cache, aussi, parfois sous des apparences frustes et banales.

 

Enfin, Gabrielle, l'héroïne est sans doute marquée par son éducation, le désamour de sa mère.

 

Nicole Garcia a réalisé, là, une oeuvre sensible, humaine, pleine de vérité et de romanesque...

 

Ce film  a été adapté d'un roman italien, Mal di pietre de Milena Agus. 

 

 

 

 

 

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19 juillet 2016 2 19 /07 /juillet /2016 13:10
Blue Jasmine, un miroir de notre société...

 

 



Les films de Woody Allen sont souvent verbeux, les personnages s'y expriment abondamment, comme si la parole était un exutoire aux malheurs de ce monde...


L'héroïne de Blue Jasmine, incarnée par Kate Blanchett est de cette veine : dès la première scène du film, on la voit, dans un avion, parler à une inconnue, racontant sa vie, sa rencontre avec son mari, dans un flot ininterrompu de paroles.

Notre monde n'est-il pas celui du verbe triomphant ? Les êtres humains veulent de plus en plus une forme de reconnaissance qui passe par la parole écrite ou verbale...

Sur internet, sur Facebook, sur Tweeter, la parole est permanente, elle déborde, parfois, dans un flux incontrôlé...


Le film de Woody Allen met en scène une femme déchue qui a connu un passé frivole, fait de mondanités, de luxe facile, d'illusions...

Une vie factice, où la réflexion n'avait pas sa place, une vie, sans intérêt, sans profondeur...


Mariée à un homme d'affaires véreux, Jasmine a vécu, dans l'ombre de ce mari, sans même voir ses nombreuses infidélités, ou refusant peut-être de les voir, pour conserver un confort de vie agréable.

La lâcheté, l'aveuglement de Jasmine, le manque de réflexion, des défauts très humains, souvent fustigés par des satiristes, sont au centre de ce film.


Après l'arrestation de son mari, qu'elle a provoquée, par vengeance, l'héroïne sombre dans le marasme et la dépression, elle quitte New York pour aller se réfugier chez sa soeur, à San Francisco.

Woody Allen joue, alors, du contraste entre ces deux soeurs, l'une grande bourgeoise, blonde, aux allures de déesse, l'autre, simple fille du peuple, brunette, au physique plus terne et plus effacé...


Ce contraste quelque peu simpliste n'est pas la meilleure trouvaille de ce film.

La satire, et le message délivré sont plus intéressants, même si on peut voir un certain manque de réalisme dans l'arrestation du mari de Jasmine, cet homme d'affaire véreux : dans la réalité, le mari de Jasmine, homme d'influence pourrait, sans doute, échapper à la justice, grâce à son argent, ses appuis...


Mais la satire et le message délivré sont plus intéressants : l'univers factice dans lequel vivent certains êtres humains, entourés d'un luxe éhonté, de distractions tapageuses et coûteuses, paraît insensé, absurde, face à la misère du monde.


Ces gens en oublient la réalité, sont hors du monde.

Ces gens très riches, trop riches construisent leur fortune sur des malversations, n'hésitant pas, au passage, à anéantir la vie des autres.

Vivant dans le mensonge, la tromperie permanente, ils n'ont pas accès à un vrai bonheur...


Ce bonheur fait de pacotilles, de bling-bling, de faux-semblants est, au fond, assez pitoyable, et ne peut satisfaire personne : la morale s'efface, n'a plus sa place dans un tel univers, et les plaisirs simples, ordinaires ne sont même plus accessibles à ces nantis. 


L'héroïne du film Jasmine vit dans un mensonge permanent et quand elle rencontre une nouvelle possibilité de bonheur, avec un autre homme, elle retombe dans ses travers : le mensonge et la duplicité... Elle ne pourra reconstruire un avenir heureux.

Belle dénonciation du monde de la finance, ce film de Woody Allen nous invite à réfléchir sur le sens de la vie et sur les apparences : le vrai  bonheur est constitué d'efforts, de labeur et de plaisirs simples, il ne peut s'accommoder de compromissions.


 


 

 

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23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 12:51
Ken Loach : punir les pauvres, quelle indignité !

 

 

 

Le Festival de Cannes, ses paillettes, son luxe éhonté me hérissent souvent, mais cette nouvelle Palme d'or qui récompense le cinéma engagé de Ken Loach me réconcilie quelque peu avec cette fête du cinéma qui nous montre toute l'importance des messages délivrés, parfois, par le septième art.

 

Ken Loach vit dans un pays où sévit l'ultra-libéralisme : la Grande Bretagne, et il fustige ce système injuste qui punit les pauvres, les rejette, dès lors qu'ils ont à affronter des problèmes de santé...

 

"Moi, Daniel Blake" évoque le parcours d'un menuisier de 59 ans, qui, après des problèmes cardiaques, doit faire appel à l'aide sociale, puisque son médecin lui interdit de reprendre son activité...

 

Un véritable parcours du combattant au cours duquel ce modeste artisan, Daniel Blake doit affronter les incohérences du système administratif de son pays.

 

La Grande Bretagne, on le sait, c'est le pays des petits boulots mal rémunérés, le pays où les salariés sont souvent contraints de cumuler deux ou trois emplois pour survivre, le pays où le prix des loyers explose.

 

Et certains auraient tendance à faire l'éloge de ce système ultra-libéral, dans lequel le chômage serait en voie d'extinction...

Mais à quel prix ?

 

En sacrifiant des millions de travailleurs, en sacrifiant des pauvres, en enrichissant les plus riches... le système ultra-libéral qui nous gouverne nous conduit au pire.

Le message de Ken Loach devrait être un avertissement pour ces puissants qui dirigent le monde, qui ne voient même plus les souffrances des peuples, qui les ignorent.

 

Ken Loach met bien en évidence les aberrations d'une telle politique, il déclare notamment :

"En Grande Bretagne, l'état fait pression pour que les gens trouvent du travail, et s'ils n'ont pas de travail, c'est leur faute. Les personnes malades sont les plus vulnérables... La manière dont l'état fonctionne qui consiste à punir les pauvres est une histoire spécifique à la Grande Bretagne, mais elle existe, aussi, dans le reste de l'Europe."

 

"Avec le désespoir, c'est l'extrême droite qui en profite, il faut rapporter l'espoir, dire qu'un autre monde est possible".  Tel est le message engagé qu'a délivré, aussi, Ken Loach, lors de la remise de la palme d'or à Cannes.

Un message fort, empli de conviction, un message essentiel, une mise en garde que beaucoup devraient méditer.

 

Et, hélas, l'actualité récente lui donne raison : on assiste partout à une montée dangereuse des populismes en Europe, aux Etats-Unis.

 

En Autriche, c'est l'extrême-droite qui bat des records pour les élections présidentielles, aux Etats Unis, c'est Donald Trump qui donne au monde entier des sueurs froides, avec des déclarations débridées et dangereuses.

 

Certains dénoncent, déjà, cette palme d'or, criant à l'hypocrisie, à la bonne conscience : des gens fortunés applaudissent Ken Loach, mais ils sont bien éloignés du monde des chômeurs, des salariés et de leurs difficultés.

 

C'est vrai, mais Ken Loach emporte la conviction, par sa simplicité, la sincérité de son film et le message qu'il délivre...

 

 

 

 

 

 

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11 mars 2016 5 11 /03 /mars /2016 14:04
Le troisième homme, un film envoûtant...

 

 



Une musique que tout le monde connaît et reconnaît, c'est, manifestement, celle du Troisième homme réalisé en 1949 par Carol Reed, une musique envoûtante, jouée à la cithare, cet instrument métallique, aux sons inoubliables...

Le film est, lui-même, envoûtant, par ses ombres, ses lumières, ses personnages, notamment, celui de Harry Lime incarné par Orson Wells, héros énigmatique, que l'on croit mort, au début de l'histoire.

Ce personnage cynique, sans morale, qui se fait passer pour mort, afin d'échapper à la justice est, à la fois, fascinant et repoussant.

Face à lui, le romancier, Holly Martins, interprété par Joseph Cotten symbolise, à l'inverse, l'image de l'honnête homme, quelque peu naïf, qui croit encore en la sincérité de son ancien ami Lime, et qui enquête sur sa disparition.

L'opposition entre ces deux personnages est flagrante, sans doute, un peu simpliste, teintée d'un certain manichéisme, mais on se laisse porter par cette histoire qui se déroule dans la Vienne de l'après guerre.

On y perçoit les ravages de la guerre : certains, pleins de désillusions et de cynisme se livrent, alors, à des trafics ignobles, quitte à sacrifier la vie de jeunes enfants. C'est en découvrant ce trafic que l'ami de Lime se décide, enfin, à le trahir et à le livrer à la police : la scène de l'hôpital, où le romancier voit la détresse d'enfants sacrifiés par un trafic de pénicilline frauduleuse, est déterminante.

On est fasciné par certaines images : l'apparition soudaine de Lime, que l'on croyait mort, sous un porche, dans l'obscurité de la nuit ou encore la rencontre avec le romancier, lors d'une fête foraine...

Le visage, à la fois enfantin et cynique d'Orson Wells étonne et déstabilise le spectateur... personnage énigmatique, trouble et troublant, personnage mystérieux et dangereux, à l'extrême, n'hésitant pas à sacrifier de jeunes enfants pour alimenter des trafics ignobles.

Quel est ce personnage séduisant qui a su attirer la sympathie de nombreux protagonistes de l'histoire, à commencer par la jeune Anna, qui en est tombée amoureuse ?

On perçoit, là, toutes les ambiguités de l'âme humaine : comment cette crapule a-t-elle pu tromper son monde ?

La guerre et ses horreurs semblent, ainsi, avoir généré des monstres froids, dénués d'humanité, des êtres prêts à toutes les compromissions pour s'enrichir...

Face à Lime, le personnage du romancier pétri d'humanisme est, pourtant, lui aussi, un être désabusé : quelque peu alcoolique, il succombe au charme de la jeune Anna qui reste insensible à ses avances.

Ce film noir, ponctué par la musique de Anton Karas, un air lancinant et entêtant, laisse un certain goût d'amertume et de désarroi...

Mais, il nous séduit par le traitement des images, des jeux de clair-obscur, des gros plans qui fascinent et font peur, à la fois.

Ce film met aussi en évidence le danger des apparences souvent trompeuses : on voit qu' on peut se laisser facilement berner et abuser par certaines personnalités au charme envoûtant...

 

Deux articles sur wiki :
 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Troisi%C3%A8me_Homme_(film)

 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Troisi%C3%A8me_Homme_(roman)


 



 

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