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15 mai 2023 1 15 /05 /mai /2023 12:14
"On me maltraite ici !"

 

Le témoignage de Didier Eribon sur le plateau de la Grande Librairie est particulièrement fort et émouvant : il a dû faire entrer sa mère dans un EHPAD, car elle tombait chez elle et lui et ses frères n'avaient pas d'autres solutions que de l'installer dans un EHPAD... "elle était réticente, elle a fini par accepter. Et elle est morte sept semaines après.

Ma mère me laissait des messages la nuit sur mon répondeur en me disant : "On me maltraite ici, je suis malheureuse. J'appelais le médecin de la maison de retraite car ma mère me disait : "On m'interdit de prendre des douches".

Le médecin expliquait alors : "Pour la lever, il faut deux aides soignantes, je n'ai pas assez de personnel, donc ce n'est possible qu'une fois par semaine..."

Et là, j'étais pris d'exaspération, de colère... Comment c'est possible qu'on traite les personnes âgées comme ça ? C'est un débat public, cela veut dire que le service public est tellement sous financé qu'il n'y a pas de personnel pour que les personnes âgées puissent prendre une douche chaque jour.

Une maltraitance systémique et qui sévit partout.

Les aides soignantes sont elles-mêmes maltraitées dans leur métier. C'est tout un système qui fait qu'il n'y a pas de financement.

Un livre a déjà écrit sur le sujet : EHPAD, une honte française, de Anne-Sophie Pelletier... tout est dit dans le titre. L'auteur parle d'immoralité, elle parle d'un EHPAD dans le secteur privé où la loi du profit veut faire de l'argent, le principal motif de ce qui se passe dans les EHPAD, c'est faire de l'argent pour donner de l'argent aux actionnaires.

L'idée qu'on fasse du profit sur la vieillesse, le grand âge, la perte de l'autonomie physique, parfois aussi la perte de l'autonomie cognitive, tout ça m'a tellement révolté...

Ma mère me laissait des messages et c'étaient des messages très politiques, au fond. Sa plainte était politique.

Tout un système la maltraitait mais cette plainte avait un destinataire qui était moi. Et je me suis dit : je veux faire entendre cette plainte dans l'espace public, parce que, elle, elle ne pouvait pas y accéder. Donc, je serai le porte-parole de ces milliers de femmes qui dans la nuit de leur EHPAD téléphonent à leurs enfants, en disant : On me maltraite ici."

Que raconte ce sandale de notre pays ? 

Voici l'analyse de Nicolas Mathieu :

"Cela raconte quelques chose de notre civilisation, pas seulement de notre pays... Qu'est ce que c'est que notre raison calculante, celle qui fonctionne avec des tableaux excels, qui assigne des moyens ici, qui quantifie là  le nombre de biscottes, de couches, de serviettes, de douches, de personnels.

En fait, quand vous commencez à rechercher la performance et l'efficience à tout prix, cette manière-là, cela produit des situations inhumaines dans tous les coins, partout. Et personne n'est responsable puisque c'est un dispositif. C'est une question d'idéologie, profondément.

Il y a des gens qui au bout du dispositif ont tout à coup des vies de moindre valeur. On est dans une civilisation qui donne des valeurs différentes aux vies selon qu'elles sont puissantes ou misérables, selon qu'on est jeune ou vieux, selon qu'on est étranger ou de souche, etc."

Et rien ne change...

"Un livre dénonce la loi du profit mais ceux qui font fonctionner à leur profit cette loi du profit se moquent totalement de ce qu'on peut dire dans un livre qui les dénonce. Ce qui compte pour eux, c'est de continuer à faire ce profit. C'est la loi du profit poussée à son immoralité la plus abjecte..." ajoute Didier Eribon, auteur du livre Vie, vieillesse et mort d'une femme du peuple.

"On est tous terriblement précaires devant la vieillesse, quelle que soit notre classe sociale... c'est une violence extrême exercée à l'encontre de ces personnes sans défense et sans possibilité de résistance."

Plusieurs livres ont été écrits sur le sujet mais effectivement rien ne change.

 

 

Source :

 

https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-15/4859749-emission-du-mercredi-10-mai-2023.html

 

Rappel : La chanson de Ferrat :

 

http://rosemar.over-blog.com/2018/01/tu-verras-tu-seras-bien.html

 

 

"On me maltraite ici !"
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12 avril 2023 3 12 /04 /avril /2023 11:12
Le scandale des bébés maltraités dans les crèches françaises...

Des enfants insultés, maltraités, frappés, négligés : et cela se passe en France ! 

"Le rapport de l'IGAS sur les crèches fait froid dans le dos. Missionnée par le gouvernement à la suite de la mort d'un bébé de 11 mois en juin dernier dans un crèche privée, l'Inspection générale des affaires sociales a fait une enquête de 4 mois.

 

Et même si ce rapport pointe la très grande hétérogénéité du secteur avec des structures très bien gérées et de qualité, il donne aussi à voir l'état lamentable du secteur de la petite enfance dont les premières victimes sont des bébés, les plus vulnérables des vulnérables...

 

Des bébés insultés, frappés, attachés à des radiateurs ou à leur lit pour qu'ils s'endorment, des bébés hurlant de peur et de faim, à qui on ne donne pas à boire pour qu'ils ne mouillent pas leurs couches, des bébés qu'on laisse dans leurs linges souillés, faute de temps pour les changer, que l'on force à manger en leur pinçant le nez jusqu'à les faire vomir, quitte à leur faire ingurgiter leurs vomis ensuite...

Des enfants en apprentissage de propreté, humiliés, battus, tout en faisant ensuite bonne figure auprès des parents...

Le rapport de l'IGAS est digne d'un roman de Charles Dickens, et ce ne sont pas des faits isolés.

Sur les 50 000 questionnaires recueillis, un quart des professionnels du secteur ont décrit des maltraitances.

En cause : le chiffre, l'objectif de rentabilité appliqué à tout le secteur.

Depuis 2005, malgré la volonté ronflante sans cesse brandie par les gouvernements de créer un service public de la petite enfance, l'objectif des politiques publiques délocalisées est d'accueillir le plus d'enfants possibles dans les crèches, quitte à rogner sur la qualité.

Une brèche dans laquelle s'est engouffré le secteur marchand. Résultat : des micro crèches privées et des multinationales de la petite enfance qui font du business sur le dos des familles et des enfants.

Le gouvernement a promis plus de contrôles dans les crèches mais sans en donner les contours...

Il promet une campagne de communication pour faire connaître les métiers de la petite enfance mais il n'opère pas le changement de paradigme recommandé par le rapport : faire passer la qualité de l'accueil des enfants avant la quantité."

 

En entendant ce reportage, j'étais sidérée : cela se passe en France, des enfants subissent des maltraitances très graves, ce qui peut avoir un retentissement et des conséquences sur leur psychisme. Un enfant est même mort à la suite de ces maltraitances.

 

Evidemment, cela nous rappelle les maltraitances que subissent les personnes âgées dans les EHPAD : mêmes causes, mêmes effets... la rentabilité avant tout...

Le business de la vieillesse existe depuis longtemps.

Depuis des années, ce scandale perdure et rien n'a été fait pour améliorer la situation des EHPAD par les gouvernements successifs... RIEN !

Et voici qu'est révélé un nouveau business : celui de l'enfance. C'est scandaleux et ignoble !

Une honte ! Et on ose nous dire que les Français sont paresseux ! La plupart sont saturés de travail et ont des difficultés à assurer les charges de travail qui leur sont imposées que ce soit dans les hôpitaux, les EHPAD, les crèches ou les écoles...

 

Sources :

 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/journal-de-18h-emission-du-mardi-11-avril-2023-8845803

 

 

https://www.francetvinfo.fr/societe/enfance-et-adolescence/petite-enfance-un-rapport-de-l-inspection-generale-des-affaires-sociales-accable-les-creches_5765348.html

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2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 11:48
"Il nous faut travailler davantage..."

 

"Il nous travailler davantage" a martelé Emmanuel Macron lors de ses voeux adressés aux Français...

"Devra-t-on travailler plus longtemps en 2023 ? Là aussi, comme je m’y suis engagé devant vous, cette année sera en effet celle d’une réforme des retraites qui vise à assurer l’équilibre de notre système pour les années et décennies à venir. Il nous faut travailler davantage, c’est le sens même de la réforme de l’assurance chômage qui a été portée par le Gouvernement et votée par le Parlement." a déclaré Emmanuel Macron...

 

Le personnel médical, les infirmières, les infirmiers, les aides-soignants, les caissières, les enseignants apprécieront cette injonction à travailler toujours plus.

Eux qui sont déjà accablés de travail, à tel point que certains renoncent à leur métier et démissionnent...

 

Travailler davantage alors que nombre d'entre eux sont déjà saturés de travail, près du burn-out ?

Travailler davantage alors que leurs conditions de travail se détériorent au fil du temps ?

 

Les hôpitaux manquent de bras, les EHPAD cherchent des aides-soignants, les écoles, les lycées et les collèges manquent de professeurs...

 

Il faut être aveugle ou inconscient pour ne pas voir cette réalité : les métiers du soin peinent à recruter...

Manque de considération, de reconnaissance, salaires insuffisants...

Qui veut encore exercer ces métiers essentiels ? Le mérite attaché à ces professions n'est même pas reconnu, ni récompensé.

Comme le rappelle Sophie Coignard, "L'épisode de Covid a été l'occasion éblouissante de s'en souvenir : un trader est-il plus méritant qu'une infirmière ? A l'évidence, non. Il a peut-être fait de brillantes études de finance, mais son métier est dépourvu de toute utilité sociale. La crise des subprimes a même montré qu'il pouvait nuire gravement à la prospérité collective.

Pourtant un trader peut gagner largement plus d'un million d'euros par ans contre 30 000 euros en moyenne pour une infirmière... Comment le mérite peut-il s'en accommoder ?"

 

Que dire des caissières rémunérées au SMIC qui exercent leur métier dans des conditions difficiles ?

 

Et quid de la situation des enseignants ? Mal payés, déconsidérés par les parents, les élèves, accablés de tâches de toutes sortes...

 

Travailler davantage dans de telles conditions ?

C'est inimaginable.

 

Mais les politiques ont-ils encore une conscience des réalités du terrain, des difficultés de ces métiers dont ils sont bien éloignés ?

"Travail, engagement" a répété Emmanuel Macron... mais on ne peut demander plus à certains.

 

 

 

"Il nous faut travailler davantage..."
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28 septembre 2022 3 28 /09 /septembre /2022 09:44
Société : du dédain pour les faibles...

 

Dans une société où triomphent la performance, la rapidité, l'efficacité, les faibles sont les premières victimes du dédain...

On les efface, on veut les oublier, surtout ne pas les voir... comme s'ils dérangeaient la bonne conscience...

 

C'est ainsi que les vieux sont relégués dans des maisons de retraite, désignées par cet acronyme : EHPAD.

"Ces machines à broyer les vieux le font en toute impunité avec la complicité des États. On tue les vieux dans les Ehpad du monde entier. Dans ces zones de non-droit, mauvais traitements et défaut de soins ne sont que des "dysfonctionnements" graves, pour Brigitte Bourguignon, Ministre de la Santé, empêchant la bientraitance, mais qui ne relèvent pas de la justice. Il est pourtant urgent de regarder la réalité en face et d'agir."

 

Les faibles, ce sont aussi les gens malades, parfois abandonnés sur des lits d'hôpitaux, dont on connaît aussi les dysfonctionnements graves : manque de personnel, de moyens, de lits, etc.

 

Les faibles, ce sont encore les pauvres, "un qualificatif minorant exprimant le dédain", comme l'écrit Christian Vigouroux.

Eux aussi, on préfère ne pas les voir : les SDF dans nos rues sont souvent invisibles pour la plupart des passants, on ne les voit pas, on ne les regarde pas...

 

Et puis, il y a les gros, les enrobés, les obèses, ceux qui sont en surpoids...

"Il ou elle souffre, en France, en Allemagne et ailleurs, de l'assimilation trop automatique par les tiers et les employeurs entre surpoids et absence de volonté, de maîtrise de soi au-delà même des canons de la beauté. Cette présomption de faiblesse projetée sur le gros est le premier facteur de dédain à son détriment." écrit Christian Vigouroux.

Et il rajoute : "Le dédain des gros(ses) est aujourd'hui un phénomène d'avenir : l'obésité en augmentation chez les Français, la hausse de l'indice de masse corporelle est particulièrement sensible parmi les plus jeunes. Elle frappe en priorité les milieux défavorisés et concerne plus le Nord-Est que le Sud-Ouest. Le dédain retrouve ses cibles favorites."

 

Ainsi, dans nos sociétés vouées à la vitesse, les catégories les plus faibles sont les cibles et les victimes du dédain : on refuse de les prendre en considération, on les cache, on les occulte, on ne veut pas les voir...

 

 

Sources : 

Un ouvrage de Christian Vigouroux : La société du dédain

 

https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/on-tue-les-vieux-dans-les-ehpad-du-monde-entier-avec-la-complicite-des-etats

 

 

 

 

Société : du dédain pour les faibles...
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25 mai 2022 3 25 /05 /mai /2022 08:39
Maltraitance même à domicile...

 

On a beaucoup entendu parler, ces derniers mois,  du scandale ORPEA et de la maltraitance dans les EHPAD... "Mais, décidément, mieux vaut ne pas vieillir en France, triste constat après une nouvelle enquête publiée par le journal Libération...

 

Cette fois, ce ne sont pas des résidents d'EHPAD qui témoignent de maltraitance mais des personnes âgées qui restent chez elles et sont, elles aussi, victimes d'abus par certaines aides à domicile.

Des personnes âgées pas levées, pas lavées, peu nourries, ceux et celles qui ont fait le choix de rester à domicile subissent aussi des abus.

Les soignants sont trop peu nombreux et surchargés de travail... les soignants sont trop mal payés...

 

Les métiers du grand âge ont du mal à recruter et à former des professionnels, un manque d'effectif et de moyens qui a des répercussions notamment sur les personnes âgées soignées chez elles.

 

Le président de la Fédération contre les maltraitances témoigne : sur près des 9000 appels qu'il reçoit chaque année, les trois quarts concernent des violences à domicile.

 

Dans l'immense majorité des cas, c'est une forme de maltraitance qu'on appelle négligence : on est en présence d'une personne qui est en difficulté dans sa vie quotidienne pour répondre à ses besoins élémentaires, faire sa toilette, s'habiller, manger, faire ses courses, et ce que disent les personnes qui se plaignent, c'est : je n'ai pas la réponse que j'attends dans mes besoins. Soit quantitativement : c'est trop vite, il n'y a le temps et finalement, ça ne suffit pas, ou bien c'est fait trop brutalement, c'est mal fait, une question de qualité de l'aide apportée...

Dans seulement 20 % des cas de maltraitance à domicile, c'est un professionnel qui est mis en cause.

 

"Il y a d'autres situations de maltraitance à domicile qui sont les plus fréquentes, en particulier, il y a, au sein des familles, au sein des couples, entre parents et enfants, entre parents et petits enfants, il peut y avoir des formes de violences qui n'ont rien à voir avec des professionnels.

 

Et tout cela n'est bien sûr que la partie émergée de l'iceberg : dans la grande majorité des cas, à 95%, les maltraitances sur les personnes âgées ne sont pas connues."

 

C'est dire combien le problème est complexe : beaucoup de personnes âgées n'osent pas dire, avouer la maltraitance, elles n'osent pas se plaindre...

Il peut même arriver que des vols soient commis, vols d'argent, d'objets de valeur...

Les personnes âgées n'osent pas dénoncer, elles sont dans la honte, l'indicible, le mutisme...

Cette maltraitance généralisée révèle, selon Michel Onfray, "une civilisation qui fonctionne mal. Cette façon de dire : "Vous n'êtes plus productifs, eh bien, on vous met dans des usines à crever.", et on fait semblant de le découvrir aujourd'hui...On est dans un système capitaliste : c'est rentable, les vieux... les morts, aussi.

Dans nos sociétés, il faut être jeune, il faut être performant, il ne faut pas être malade, il ne faut pas être moche, il ne faut pas être fatigué..."

 

 

 

Source :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/journal-de-18h/journal-de-18h00-magalie-homo-du-vendredi-06-mai-2022

 

 

 

 

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13 avril 2022 3 13 /04 /avril /2022 09:56
Macron : l'enseignement sur le modèle de l'entreprise...

 

Nous connaissons les hôpitaux gérés comme des entreprises, nous avons vu les EHPAD gérés comme des entreprises... 

Quel fiasco ! L'hôpital en détresse face à la crise du Covid, les EHPAD devenus des mouroirs où l'on maltraite les vieux...

A l'hôpital, désormais, les infirmiers sont autorisés à travailler 60 heures par semaine ! Est-ce bien prudent pour le personnel comme pour les patients ?

Et voici que l'on nous promet une conception de l'enseignement inspirée du monde de l'entreprise !

Pour Emmanuel Macron, il convient de renforcer l’autonomie des établissements, avec la possibilité pour les directeurs "de récuser des profils (d’enseignants) et de participer à la décision d’en recruter d’autres."

 "Nous sommes face à l’abandon du modèle républicain au profit d’un modèle entrepreneurial à l’anglo-saxonne", a dénoncé auprès de Public Sénat Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine, également vice-président de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication. Cet élu pointe la mise en place d’une logique comptable déterminée par des facteurs de rentabilité. "On tend à faire du chef d’établissement un chef d’entreprise, puisqu’après tout, un chef, c’est fait pour cheffer", commente-t-il.

C'est purement et simplement la fin de notre Ecole publique... 

 

Depuis des années, on voit se profiler cette façon de gérer les établissements scolaires : les profs sont mis sans cesse en concurrence, sur le modèle des entreprises.

Concurrence entre les disciplines, concurrence entre les options, concurrence entre les enseignants... Ce qui crée une très mauvaise ambiance : pour bien fonctionner, les équipes doivent être soudées et solidaires.

 

Et puis, en fait, ne voit-on pas pointer ce modèle depuis des années ? La compétition est partout, et même dans un secteur comme l'enseignement, qui devrait en être bien éloigné... 

De plus en plus, les lycées sont dirigés comme des entreprises : il s'agit pour chaque lycée d'obtenir les meilleurs résultats au Baccalauréat, quitte à fausser les résultats, car de plus en plus on incite les professeurs à valoriser les copies, à être indulgents.

Les inspecteurs donnent eux-mêmes des consignes d'indulgence lors de la correction du Baccalauréat : il faut faire du chiffre !

 

Les enseignants eux-mêmes sont en concurrence : ils doivent se battre pour obtenir les meilleures classes quitte à faire la cour aux chefs d'établissement.

Ils doivent lutter entre eux pour attirer un maximum d'élèves vers des enseignements optionnels, quitte à faire preuve de démagogie...

Ils se transforment même parfois en publicitaires chargés de faire l'éloge de leur discipline devant les parents d'élèves.

 

Non, un lycée n'est pas une entreprise : c'est un lieu de savoir, de connaissances, un lieu de travail, bien sûr, mais en aucun cas un lieu où les enseignants se voient contraints de se livrer à une compétition effrénée.

Avec les nouvelles réformes prévues par Emmanuel Macron, cette tendance va encore, hélas, s'accentuer.

 

 

Source :

 

https://www.publicsenat.fr/article/politique/le-programme-d-emmanuel-macron-sur-l-education-un-copier-coller-des-propositions

 

Macron : l'enseignement sur le modèle de l'entreprise...
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16 mars 2022 3 16 /03 /mars /2022 10:50
Election confisquée : absence de débat pour la présidentielle...

 

Après le Covid, c'est la guerre en Ukraine qui occupe toute la place dans les actualités...

Le débat pour les élections présidentielles est escamoté : on ne parle pas d'éducation, de la santé, du monde du travail, de la retraite... toutes les questions essentielles disparaissent des médias.

La guerre en Ukraine a envahi tout l'espace médiatique ! Sur internet, sur les chaînes de radio, de télévision...

 

De plus, Emmanuel Macron a refusé tout débat avec ses concurrents avant le premier tour. C'est regrettable !

Notre président semble vouloir profiter des sondages favorables qui le donnent déjà gagnant... Pourquoi se fatiguer ?

C'est aussi inquiétant pour notre démocratie : Emmanuel Macron semble même utiliser la guerre en Ukraine pour ne pas avoir à débattre avec les autres candidats.

Pourtant, notre école, nos hôpitaux, nos EHPAD sont en difficulté.

 

La situation dans les services d'urgence des hôpitaux est catastrophique : on l'a vu avec la crise du Covid, mais cela fait des années que ces services sont saturés...

Rien n'a été fait pour sauver l'Hôpital : les soignants ne peuvent plus faire face, comme dans les EHPAD, ils sont contraints à faire preuve de maltraitance à l'égard des patients.

Un soignant témoigne : "l’état des services d’urgences de France, au lendemain d’une pandémie sans précédent, à l’aube d’une concertation politique décisive pour l’avenir de l’hôpital public, est pire qu’en 2019. Chaque jour, de modestes services d’urgences ferment et les patients sont alors orientés dans les urgences de centres hospitaliers alentour qui explosent. Les brancards des urgences et les précieux lits de médecine aiguë jouent le rôle de l’antichambre des EHPAD, au grand désespoir de soignants usés et démissionnaires."

 

Que dire de la situation dans les EHPAD ? Elle est catastrophique. Les personnes âgées y subissent des maltraitances indignes : repas rationnés, absence de soins, violences, abandon...

Comment peut-on accepter un tel mépris des vieux ?

Le business de la vieillesse est installé depuis des années : rien n'a été fait pour y mettre fin. On a même donné un nom à ce modèle économique : silver economy. Silver : argenté, comme les cheveux des pensionnaires et comme leur compte en banque...

Scandaleux !

Le scandale Orpea a secoué quelque temps l'opinion et le monde des médias, mais comme il s'agit de vieux, ce système scandaleux va perdurer : un business qui fonctionne et tourne à plein.

 

L'école, quant à elle, a subi une succession de réformes mal pensées qui n'ont servi qu'à la fragiliser : la réforme du lycée menée par Blanquer n'a pas convaincu.

L'école publique souffre, comme l'hôpital : de nouvelles réformes se préparent visant à la fragiliser un peu plus encore.

 

 

 

 

Source :

https://www.huffingtonpost.fr/entry/je-suis-medecin-urgentiste-et-le-dis-aux-nom-de-la-profession-nous-ne-pouvons-plus-faire-face-blog_fr_6228b8e8e4b004e4e3890a6d

 

 

 

 

Election confisquée : absence de débat pour la présidentielle...
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7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 12:35
"Des mouroirs ignobles..."

 

"Des mouroirs ignobles...", telle est l'expression utilisée par un des personnages du roman de Houellebecq Anéantir, pour évoquer les EHPAD.

Et qui est ce personnage ? Il s'agit d'une femme médecin chef de l'hôpital où se trouve le père du héros de l'histoire, Paul Raison.

Et que dit-elle exactement à ce sujet ? "Les EHPAD ont une mauvaise réputation et c'est loin d'être injustifié, il est vrai que dans l'ensemble ce sont des mouroirs ignobles, je ne devrais pas dire ça, mais à mon avis les EHPAD sont l'une des plus grandes hontes du système médical français."

Une expression qui fustige et dénonce un système dans lequel les maisons de retraite sont gérées comme de véritables usines qui doivent être rentabilisées. Mais que reste-t-il d'humain dans ce management ?

De plus, cet avis est exprimé par un médecin, quelqu'un qui connaît bien le problème dont elle parle.

 

Encore une fois, Houellebecq décrit bien les réalités de notre temps : le scandale des EHPAD ORPEA vient de le souligner.

Un livre, "Les Fossoyeurs", paru le mercredi 26 janvier chez Fayard, fait trembler cette chaîne de maisons de retraite. L'auteur et journaliste, Victor Castanet, accuse le leader européen des maisons de retraite de maltraitances sur des résidents d'EHPAD.

Dans ce livre, il décrit un système où les soins d’hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont "rationnés" pour améliorer la rentabilité du groupe.

C'est scandaleux ! Mais ce business de la vieillesse existe depuis longtemps : j'avais écrit un article à ce sujet en 2017.

On feint de découvrir une réalité qui n'est pas nouvelle !

Assez d'hypocrisie ! 

Depuis des années, ce scandale perdure et rien n'a été fait pour améliorer la situation des EHPAD par les gouvernements successifs... RIEN !

Voici ce que j'écrivais en 2017 :

 

Les grands groupes du business de la vieillesse affichent des taux de croissance considérables, 15 % par an. Le groupe Korian a fait 3 milliards d'euros de chiffre d'affaire en 2016 !

L'équipe de Pièces à conviction n'a pas reçu l'autorisation de filmer, mais en caméra cachée, un journaliste a pu visiter un établissement de cette "chaîne".

Les tarifs sont prohibitifs : un hébergement coûte entre 3464 euros et 4443 euros par mois !

Dans les publicités pour ce groupe, on peut voir des résidents heureux, des personnels contents de travailler.

Mais ce tableau idyllique est bien éloigné de la réalité : certains salariés révèlent des manques... des résidents qui restent 6 ou 7 heures dans des couches souillées... des couches inadaptées pour des personnes âgées, qui sont en plus rationnées afin de faire des économies, des résidents livrés à eux-mêmes dans les couloirs, complètement désorientés.

Des repas qui sont préparés au moindre coût : 4, 35 euros par jour et par pensionnaire ! Comment ne pas parler, alors, de restriction alimentaire ? 

De telles conditions de vie sont indignes : en France, le pays des droits de l'homme, comment peut-on admettre que des personnes âgées, sans défense, soient traitées ainsi ?

 

 

http://rosemar.over-blog.com/2017/10/le-scandaleux-business-de-la-vieillesse.html

 

 

https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/dans-l-enfer-des-maisons-de-retraite

"Des mouroirs ignobles..."
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