Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses de la Pitié-Salpêtrière, lance un cri d'alarme : il dénonce le laxisme français face à l'épidémie de coronavirus...
Un laxisme qu'il juge dangereux car il peut annoncer une deuxième vague du virus, dès cet été.
Éric Caumes fustige notamment le laisser-aller qui règne aux frontières, et plus particulièrement dans les aéroports, qui font pourtant face à un flux de voyageurs potentiellement contaminés au Covid-19. Alors qu'en Autriche, on "trace" les touristes en prenant leurs coordonnées, en France on se contente de demander au visiteur s'il a des symptômes.
Je l'ai moi-même constaté en allant chercher des résultats d'examens radiologiques dans un centre médical : le visiteur est invité à remplir un questionnaire... il est interrogé sur une éventuelle fièvre, toux, anosmie, faiblesse, fatigue... mais, en fait, il peut répondre n'importe quoi.
Selon Eric Caumes la France a "perdu sa culture de la santé" ces quinze dernières années. Résultat : "Pour le Covid-19, il n'y a pas de traitement, pas de vaccin […]. Où sont les 700 000 tests par semaine qu'on nous avait promis ?"
Le professeur dénonce aussi l'organisation du second tour des élections municipales dans des conditions où les mesures barrières n'étaient pas du tout respectées : embrassades, accolades, serrages de main. Les politiques ne donnent pas le bon exemple...
La France serait-elle en train de devenir le pays du laxisme, du laisser-aller, du laisser-faire ?
On voit aussi que nombre de gens portent mal le masque, rabattu sur le menton, en dessous du nez, sur le cou.
Déjà oubliée, la distanciation sociale, on voit de moins en moins de masques et de visières.
En revanche, de plus en plus de masques sont jetés et abandonnés dans la rue.
Un fait divers tragique témoigne de cette indiscipline : un conducteur de bus de 58 ans est en état de mort cérébrale à Bayonne, après avoir été agressé par plusieurs hommes qui voyageaient sans masque et sans ticket.
"Selon une source policière, le chauffeur a été roué de coups et grièvement blessé à la tête après avoir refusé la montée à un homme sans masque accompagné d'un chien, demandant en même temps à quatre passagers, qui se trouvaient déjà dans le bus sans porter de masque, d'en descendre."
Ce refus de se plier à des règles d'hygiène dans un espace confiné est très inquiétant.
Porter un masque, c'est se protéger soi-même mais aussi protéger les autres, à condition, bien sûr, de le porter correctement et de respecter les gestes barrières.
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