Nous connaissons les hôpitaux gérés comme des entreprises, nous avons vu les EHPAD gérés comme des entreprises...
Quel fiasco ! L'hôpital en détresse face à la crise du Covid, les EHPAD devenus des mouroirs où l'on maltraite les vieux...
A l'hôpital, désormais, les infirmiers sont autorisés à travailler 60 heures par semaine ! Est-ce bien prudent pour le personnel comme pour les patients ?
Et voici que l'on nous promet une conception de l'enseignement inspirée du monde de l'entreprise !
Pour Emmanuel Macron, il convient de renforcer l’autonomie des établissements, avec la possibilité pour les directeurs "de récuser des profils (d’enseignants) et de participer à la décision d’en recruter d’autres."
"Nous sommes face à l’abandon du modèle républicain au profit d’un modèle entrepreneurial à l’anglo-saxonne", a dénoncé auprès de Public Sénat Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine, également vice-président de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication. Cet élu pointe la mise en place d’une logique comptable déterminée par des facteurs de rentabilité. "On tend à faire du chef d’établissement un chef d’entreprise, puisqu’après tout, un chef, c’est fait pour cheffer", commente-t-il.
C'est purement et simplement la fin de notre Ecole publique...
Depuis des années, on voit se profiler cette façon de gérer les établissements scolaires : les profs sont mis sans cesse en concurrence, sur le modèle des entreprises.
Concurrence entre les disciplines, concurrence entre les options, concurrence entre les enseignants... Ce qui crée une très mauvaise ambiance : pour bien fonctionner, les équipes doivent être soudées et solidaires.
Et puis, en fait, ne voit-on pas pointer ce modèle depuis des années ? La compétition est partout, et même dans un secteur comme l'enseignement, qui devrait en être bien éloigné...
De plus en plus, les lycées sont dirigés comme des entreprises : il s'agit pour chaque lycée d'obtenir les meilleurs résultats au Baccalauréat, quitte à fausser les résultats, car de plus en plus on incite les professeurs à valoriser les copies, à être indulgents.
Les inspecteurs donnent eux-mêmes des consignes d'indulgence lors de la correction du Baccalauréat : il faut faire du chiffre !
Les enseignants eux-mêmes sont en concurrence : ils doivent se battre pour obtenir les meilleures classes quitte à faire la cour aux chefs d'établissement.
Ils doivent lutter entre eux pour attirer un maximum d'élèves vers des enseignements optionnels, quitte à faire preuve de démagogie...
Ils se transforment même parfois en publicitaires chargés de faire l'éloge de leur discipline devant les parents d'élèves.
Non, un lycée n'est pas une entreprise : c'est un lieu de savoir, de connaissances, un lieu de travail, bien sûr, mais en aucun cas un lieu où les enseignants se voient contraints de se livrer à une compétition effrénée.
Avec les nouvelles réformes prévues par Emmanuel Macron, cette tendance va encore, hélas, s'accentuer.
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