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2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 11:48
"Il nous faut travailler davantage..."

 

"Il nous travailler davantage" a martelé Emmanuel Macron lors de ses voeux adressés aux Français...

"Devra-t-on travailler plus longtemps en 2023 ? Là aussi, comme je m’y suis engagé devant vous, cette année sera en effet celle d’une réforme des retraites qui vise à assurer l’équilibre de notre système pour les années et décennies à venir. Il nous faut travailler davantage, c’est le sens même de la réforme de l’assurance chômage qui a été portée par le Gouvernement et votée par le Parlement." a déclaré Emmanuel Macron...

 

Le personnel médical, les infirmières, les infirmiers, les aides-soignants, les caissières, les enseignants apprécieront cette injonction à travailler toujours plus.

Eux qui sont déjà accablés de travail, à tel point que certains renoncent à leur métier et démissionnent...

 

Travailler davantage alors que nombre d'entre eux sont déjà saturés de travail, près du burn-out ?

Travailler davantage alors que leurs conditions de travail se détériorent au fil du temps ?

 

Les hôpitaux manquent de bras, les EHPAD cherchent des aides-soignants, les écoles, les lycées et les collèges manquent de professeurs...

 

Il faut être aveugle ou inconscient pour ne pas voir cette réalité : les métiers du soin peinent à recruter...

Manque de considération, de reconnaissance, salaires insuffisants...

Qui veut encore exercer ces métiers essentiels ? Le mérite attaché à ces professions n'est même pas reconnu, ni récompensé.

Comme le rappelle Sophie Coignard, "L'épisode de Covid a été l'occasion éblouissante de s'en souvenir : un trader est-il plus méritant qu'une infirmière ? A l'évidence, non. Il a peut-être fait de brillantes études de finance, mais son métier est dépourvu de toute utilité sociale. La crise des subprimes a même montré qu'il pouvait nuire gravement à la prospérité collective.

Pourtant un trader peut gagner largement plus d'un million d'euros par ans contre 30 000 euros en moyenne pour une infirmière... Comment le mérite peut-il s'en accommoder ?"

 

Que dire des caissières rémunérées au SMIC qui exercent leur métier dans des conditions difficiles ?

 

Et quid de la situation des enseignants ? Mal payés, déconsidérés par les parents, les élèves, accablés de tâches de toutes sortes...

 

Travailler davantage dans de telles conditions ?

C'est inimaginable.

 

Mais les politiques ont-ils encore une conscience des réalités du terrain, des difficultés de ces métiers dont ils sont bien éloignés ?

"Travail, engagement" a répété Emmanuel Macron... mais on ne peut demander plus à certains.

 

 

 

"Il nous faut travailler davantage..."
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17 octobre 2022 1 17 /10 /octobre /2022 12:26
Et l'humain ?

 

La numérisation du monde tend à effacer l'être humain : les services publics reculent et sont de plus en plus remplacés par des ordinateurs et des machines...

Vous téléphonez pour obtenir des renseignements, c'est une machine, un robot qui vous répond...

Nous avons tous l'habitude de récupérer de l'argent dans des distributeurs automatiques... 

 Dans les supermarchés, les caisses automatiques se développent...

 

 Les machines deviennent de plus en plus présentes dans le monde moderne : toujours plus efficaces, plus performantes, autonomes...

 

Dans les gares, les guichetiers disparaissent : il faut avoir un smartphone, ou une carte bancaire pour acheter un billet...

 

Et que dire des agriculteurs ? 7 millions ont disparu en quelques décennies : mécanisation, spécialisations, monocultures, épuisement des sols et recours à la chimie, pesticides, engrais...

Et voici que l'agriculture a recours au numérique : capteurs, tracteurs guidés par des satellites... capteurs et algorithmes sont censés savoir tout mieux que l'humain...

Même les animaux sont connectés !

 Le numérique, les ordinateurs sont déjà en place dans nombre de lycées et d'écoles : de nombreuses salles de classe sont équipées d'ordinateurs, les élèves dans certaines régions ont reçu des portables fournis gratuitement... La plupart des adolescents disposent d'un ordinateur familial...

L'ordinateur est un outil de savoir unique mais l'école doit rester un lieu de contact privilégié entre l'enseignant et les élèves. Pour ma part, j'ai toujours des difficultés à laisser des élèves devant un ordinateur, j'ai l'impression alors que le contact, la relation directe se perdent.

 

On remplace ainsi les humains par du matériel : ordinateurs, réseaux internet, centres de stockage des données...

On parle alors de "dématérialisation", un terme tout à fait inapproprié, car, c'est l'inverse qui se produit, il s'agit d'une matérialisation des services, qui a pour conséquence une déshumanisation.

 

Les relations humaines sont ainsi monétisées, comme l'écrit Nicolas Bérard, dans son ouvrage intitulé Ce monde connecté qu'on nous impose...

 

Et il donne cet exemple révélateur : "Dorénavant, les facteurs ne peuvent plus accepter votre invitation à boire le café. Une pratique vieille comme La Poste, sans doute très sympathique mais qui ne rapportait pas un kopeck à l'entreprise. En revanche, on te propose désormais de souscrire au forfait "Veiller sur mes parents", auquel cas ton facteur sera contraint d'accepter l'invitation une, trois ou cinq fois par semaine selon l'argent que tu auras bien voulu débourser. Bonjour la convivialité ! Géolocalisé tout au long de sa tournée, l'agent postal ne pourra pas se dérober."

La Poste ne fait, pourtant, que rendre payant un service que les facteurs ont toujours rendu aux usagers gratuitement, et le plus naturellement du monde.

 

Nous allons à marche forcée vers une société hyperconnectée qui efface notre humanité : il convient de résister à la tentation du tout numérique...

 

 

Source : Ce monde connecté qu'on nous impose de Nicolas Bérard

 

Et l'humain ?
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10 octobre 2022 1 10 /10 /octobre /2022 12:20
Des élèves qui ne maîtrisent pas les outils de la langue...

 

Sans la maîtrise de la langue, point de pensée, point de réflexion, point de compréhension des idées...

Les apprentissages de la langue, de la grammaire, de l'orthographe sont essentiels : pourquoi les avons nous abandonnés ?

 

Au nom de l'égalitarisme, on a voulu supprimer les difficultés, les subtilités, les nuances de la langue française... Quelle erreur !

Car au bout du compte, ce sont de nombreux élèves qui en font les frais : ils se retrouvent démunis devant des textes littéraires, philosophiques, et ils ne les comprennent pas.

 

Dès le primaire, la grammaire de notre langue doit être apprise avec rigueur : la grammaire n'est pas innée, elle doit être l'objet d'un apprentissage précis et minutieux.

Non, l'élève n'est pas apte à construire lui-même son savoir : il faut lui donner les outils, lui apprendre les règles qui régissent notre grammaire.

Cet apprentissage doit passer aussi par la mémorisation de règles...


Or, depuis des années, l'enseignement n'a plus de mémoire, la mémoire a été sacrifiée : autrefois, les élèves devaient apprendre des règles de grammaire et d'orthographe, les mémoriser... Ces apprentissages fondamentaux ont été négligés au profit d'une pédagogie de la découverte.

Désormais, c'est à l'occasion de textes, que s'organisent les leçons de grammaire, si bien qu'elles ne sont pas vraiment structurées, ni mémorisées.

Il faudrait, pourtant, réhabiliter la mémoire qui est essentielle : il faudrait que chaque élève ait l'occasion de former et de développer sa mémoire, par un apprentissage permanent.
 

 

Comment s'étonner de la baisse du niveau quand on sait que dans le primaire l'horaire hebdomadaire de français a été divisé par deux en moins d'un siècle ?

De la même façon, au collège, les heures de français ont été considérablement réduites.

Et que dire de l'enseignement des lettres classiques sacrifié par la réforme du Collège de Najat Vallaud-Belkacem ? Tout organisme vivant, privé de ses racines, est voué à mourir...

 

Trop souvent, aussi, dans des articles de journaux publiés sur internet, on voit des fautes d'orthographe, des erreurs grossières de syntaxe.

Ces articles mériteraient d'être relus et corrigés : c'est la moindre des choses...

            

 

 

 

 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/l-ecole-republicaine-a-t-elle-un-avenir-3621509

 

 

Des élèves qui ne maîtrisent pas les outils de la langue...
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19 septembre 2022 1 19 /09 /septembre /2022 11:41
Mademoiselle qui m'avez appris...

 

En ces temps où les enseignants sont mis à mal, déconsidérés, mal aimés, voici une chanson qui leur rend un vibrant hommage... une chanson écrite par Didier Barbelivien et composée par Julien Clerc, intitulée Mademoiselle...

 

Le poète s'adresse directement à celle qui lui a tant appris grâce à cette apostrophe "Mademoiselle"... car l'enseignement est avant tout une transmission de connaissances.

 

L'énumération qui suit : "Les rois de France et mon pays
Les grandes cités industrielles
Les montagnes, les neiges éternelles" souligne bien l'importance de cette transmission... Sont évoquées ici, l'histoire, la géographie, et plus loin dans une autre énumération "la lecture, la poésie, les jolies fables de La Fontaine, Victor Hugo et Paul Verlaine", des apprentissages de base, bien sûr comme la lecture, mais aussi la culture, avec des exemples littéraires de grands auteurs classiques...

 

Et le poète remercie cette Mademoiselle en lui vouant une "reconnaissance infinie", une expression très forte...

 

Mais l'éloge va plus loin encore ! puisque le poète ajoute : "Vous avez embelli ma vie", montrant bien tout le bénéfice apporté par cette culture littéraire et poétique.

L'éducation apparaît bien ainsi comme une force  et une source de bonheur, d'épanouissement, d'espérance...

 

A tel point que le son de la voix est comparé à une "presque chanson". que le poète garde en mémoire...

 

Et il égrène d'autres leçons de vie délivrées par cette enseignante : 

-L'importance de la liberté pour laquelle il faut se battre...

"Mademoiselle qui m'avez appris
Que la liberté a un prix
Pour les chiens et les papillons
Pour les hommes de toutes conditions
Je pense à vous dès que j'écris"

-L'importance de l'esprit critique où il s'agit de reconnaître les vraies aspirations du peuple, d'être fidèle au peuple, aux gens dont on ne parle jamais, le peuple réel et concret désigné par l'expression populaire : "le peuple pour de bon."

"Mademoiselle qui m'avez appris
À ne pas confondre les cris
Des marchands de révolution
Avec le peuple pour de bon
Je me dois de vous dire "merci""

Et on entend encore un remerciement dans ce simple mot : "merci".

 

La simplicité des mots, les auteurs cités, Hugo, Verlaine, La Fontaine parlent à chacun d'entre nous. Qui n'a pas appris dans son enfance des fables de La Fontaine, des poèmes de Hugo et de Verlaine ?

La mélodie joyeuse et rythmée restitue le bonheur de ces années passées sur les bancs de l'école.

Une belle déclaration !

 

 

Le texte :

 

https://www.lacoccinelle.net/1395903-julien-clerc-mademoiselle.html

 

 

 


 

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24 août 2022 3 24 /08 /août /2022 09:42
Pénuries....

 

Pénurie d’enseignants, de médecins, d’infirmières, de personnels dans la restauration, l’hôtellerie, l’agriculture, pénuries de chauffeurs de cars scolaires, de maîtres-nageurs...

Que de secteurs impactés par ces pénuries !

 

Des enfants privés de transport scolaire pour la rentrée, le 1er septembre... Des enfants, des adolescents privés d'enseignants...

Pourquoi tant de difficultés à recruter dans ces secteurs ?

 

La plupart de ces métiers ne sont plus attractifs : problèmes de rémunération, surcharge de travail, manque de considération et de reconnaissance...

 

C'est le cas des enseignants qui font face à des classes surchargées, dans des locaux parfois vétustes.

Cette année, plus de 4 000 postes n'ont pas été pourvus aux concours des enseignants : des pénuries inquiétantes à quelques jours de la rentrée scolaire...

Qui veut désormais devenir enseignant ? Posez la question autour de vous...

 
Qui veut être muté, en début de carrière, dans une région lointaine, inconnue ? Qui veut affronter la violence ordinaire, l'indiscipline des élèves ?
 
Qui accepte d'être déconsidéré, méprisé dans une société où l'autorité des professeurs est sans cesse contestée par les parents, par les élèves eux-mêmes ?
 
Qui a envie de corriger des copies de plus en plus indigestes, mal orthographiées, mal rédigées, des copies de plus en plus nombreuses, car les classes sont de plus en plus chargées ?
 
Qui souhaite entrer dans un métier où l'enseignant est taillable et corvéable à merci ? Rencontres avec les parents, organisation de bacs blancs, de devoirs communs, correction des épreuves orales du baccalauréat, parfois dans des villes fort éloignées du lieu de travail et de résidence...
 
Qui a envie d'être contrôlé par des inspecteurs qui sont totalement coupés du terrain et n'en connaissent plus la réalité ?

 

Triste constat ! Un des métiers les plus importants de nos sociétés est sacrifié à des modes : la transmission des connaissances n'est plus au coeur de ce métier, or, elle est essentielle, seules les connaissances permettent de progresser, elles sont un support indispensable de la réflexion...
 

Pour répondre à la crise de recrutement, des contractuels ont été embauchés dès juin grâce à des "job dating", entretiens organisés dans plusieurs académies. Les personnes retenues, qui doivent avoir au minimum une licence – quelle qu'elle soit –, enseigneront dès la rentrée, avec souvent quelques jours de formation seulement, proposés à partir de cette semaine.

Ces personnes recrutées en hâte ne sont bien évidemment pas véritablement formées pour enseigner...

C'est du bricolage !

 

 

 

Source :

 

https://www.lepoint.fr/societe/une-rentree-scolaire-sous-tension-marquee-par-la-penurie-d-enseignants-23-08-2022-2487017_23.php

 

 

Pénuries....
Pénuries....
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10 août 2022 3 10 /08 /août /2022 08:30
Société du dédain : la fin de la promotion sociale ?

De plus en plus difficile pour des jeunes d'origine modeste d'obtenir une promotion sociale...

 

Ainsi, dans le domaine de l'éducation, existaient autrefois les IPES : un concours permettait à des étudiants d'être payés pendant leurs études, s'ils s'engageaient à rentrer dans l'enseignement.

Trois ou quatre années d'études payées, c'était appréciable !

 

Mais les IPES ont disparu depuis longtemps.

Créés en 1956, les IPES permettaient à des étudiants en fin de première année d'université d'obtenir le statut d'élève professeur salarié pendant leur préparation au CAPES (Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré) et, pour un quart d'entre eux, pendant leur préparation à l'agrégation.

En échange d'un engagement à servir l'État pendant au moins dix ans, les "ipésiens" recevaient un traitement mensuel. 

 

Ainsi, "de réforme en réforme, l'angoisse des parents à situation modeste demeure. Il y a longtemps que les systèmes qui brillaient dans les années 1970 comme les IPES (instituts de préparation aux enseignements du second degré) permettant aux élèves de famille à revenu bas ou moyen de préparer les concours de professeurs en bénéficiant d'un salaire, se sont évaporés. Ils disparaissent dès 1979 sans avoir été réellement remplacés.", déplore Christian Vigouroux dans son ouvrage La société du dédain...

 

Et il ajoute : "Aujourd'hui, pour qu'un jeune issu de famille très modeste rejoigne les futures élites à HEC, à l'X, il faut avoir, au prix de démarches assidues, décroché une bourse. Les filières de type IPES ne sont plus de mise. Les ascenseurs sociaux sont ralentis. Le dédain de l'appareil d'Etat est ressenti devant la porte close."

 

Hélas ! Même le métier d'enseignant n'est plus attractif : sous payés, méprisés, déconsidérés, les professeurs n'ont plus la cote...

Il convient de revaloriser ce métier essentiel pour l'avenir d'un pays.

Et il conviendrait aussi de permettre à des jeunes d'origine modeste d'accéder à des formations d'excellence, grâce à des bourses, des soutiens pour mener leurs études.

Il est urgent de favoriser la promotion sociale ! 

"L'avenir de notre société dépendra en grande partie de notre capacité à dépasser le dédain.", écrit Christian Vigouroux.

Et il ajoute : "Le dédain attise et entretient la sauvagerie alors que la vie sociale crée des liens apprivoisés. Le dédain est négation.

En nous souvenant que, de toute façon, nous ne saurions nous priver de la solidarité dans une société organisée. Alors que le dédain n'a jamais produit que de l'isolement et des tensions."

 

 

 

 

Société du dédain : la fin de la promotion sociale ?
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8 août 2022 1 08 /08 /août /2022 10:14
On manque même de maîtres-nageurs !

 

Pénurie de professeurs, pénurie de soignants, pénurie de pompiers, et même pénurie de maîtres-nageurs !

En France, ces pénuries se font cruellement sentir...

"Des couloirs de nage et des bassins désormais moins fréquentés : en plein été, la direction d'une piscine près de Maubeuge n'a pas eu le choix : elle a dû restreindre ses capacités d'accueil...

"Du fait de l'absence de l’un des maîtres-nageurs, nous avons été contraints aujourd'hui de fermer cet espace-là", déclare le directeur adjoint du pôle cohésion sociale de Maubeuge.

Un bassin a donc été fermé faute d'effectif.

Deux maîtres-nageurs seulement, alors qu’il en faudrait trois pour assurer la surveillance. Et l'établissement a beau chercher, il est difficile de trouver un remplaçant.

"On est tenu de réduire les amplitudes d'ouverture et d'adapter le fonctionnement pour faire en sorte qu'il soit le moins impactant pour l'usager.", explique encore le directeur adjoint du pôle cohésion sociale de Maubeuge.

 

Cet établissement n'est pas un cas isolé. À Lyon, trois piscines comme celle-ci sont contraintes de fermer un jour par semaine, à cause du manque de maîtres-nageurs en été. 

 

Une pénurie et une crise des vocations...

Alice Gueucier est titulaire d'un brevet de nageur-secouriste, mais elle souhaiterait se réorienter pour devenir kinésithérapeute.

 

Le métier de maître-nageur est devenu trop contraignant pour elle : "Je trouve que le métier est assez rébarbatif. On fait de la surveillance, il y a de la pédagogie, de l'enseignement, mais à long terme, je ne me vois pas faire ça toute ma vie".

 

La formation est coûteuse, jusqu'à 10 000 euros, et le salaire pas assez attractif : 1 300 euros nets par mois en début de carrière, selon la Fédération professionnelle des maîtres-nageurs sauveteurs. Certains dénoncent également les conditions de travail qui se dégradent autour des bassins...

 

"Les incivilités sont de plus en plus présentes ainsi que les comportements à risques : on ne respecte plus le règlement intérieur, on ne respecte plus l'uniforme. Bon, on n'est pas là pour faire la police ! On est plutôt là pour essayer d'éviter les accidents. De plus en plus de gens ne le comprennent pas. C'est dommage !"

 

Selon la Fédération, il manquerait actuellement 5000 postes de maître-nageur en France."

 

Etonnant, tout de même ! Ce sont les métiers du soin et du service qui sont les plus mal rémunérés et en même temps les métiers les plus essentiels et les plus utiles...

 

1300 euros par mois ! Une misère ! Peut-on vivre dans des conditions décentes avec un tel salaire ?

Ces métiers exposés au mépris et au dédain ne sont plus du tout attractifs...

Il est temps de redonner toute leur valeur à ces métiers de service !


 

 

 

https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/piscines-la-grosse-penurie-de-maitres-nageurs_5293615.html

 

 

 

 

On manque même de maîtres-nageurs !
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22 juillet 2022 5 22 /07 /juillet /2022 11:02
Dictées de notre enfance...


Les dictées de notre enfance étaient souvent des textes choisis qui nous permettaient, aussi, de découvrir la littérature...

Exercice laborieux pour certains, plaisir de bien écrire pour d'autres, la dictée fait partie des apprentissages de l'orthographe.

Quelque peu délaissée ces dernières années, la dictée, la vraie mériterait d'être remise à l'honneur... Je parle ici de la vraie dictée et non de ces ersatz : dictées à trous, ou préparées...

 

Le mot nous parle de l'enfance, il nous fait entendre les voix solides des enseignants qui font vibrer les textes.

 

Ce nom, avec ses sonorités de dentales "d" "t", de gutturale "k" semble claquer et retentir comme pour nous montrer l'autorité du maître.

 

Enfant, j'aimais cet exercice qui permettait de découvrir des mots parfois mystérieux et étranges. Je sais que d'autres éprouvent des difficultés face à cette épreuve...

Pourtant, la dictée, par sa lenteur, permet de se recentrer sur l'essentiel : le texte est d'abord lu intégralement, puis redit avec précision, enfin relu, une dernière fois.

 

Le mot est ancien, il remonte à un verbe latin "dictare", "dire en répétant". Formation de fréquentatif, ce verbe implique, donc, une idée de réitération...

Venu d'un autre verbe "dicere", "dire", le mot "dictée" a des origines très anciennes : un radical "deik" qui signifie "montrer".

 

De là est issu le mot "digitus", "le doigt, ce qui sert à montrer", on retrouve ce sens originel dans les termes "indiquer" ; "index, le doigt qui sert à montrer" et les composés de -dex comme "judex" (« juge, celui qui dit le droit »), "teach" (« enseigner ») en anglais, "δίκη, dikê" (« droit, justice ») en grec ancien.
 

La dictée et le doigt ont donc une même origine !

Dire, c'est "montrer par la parole", et les doigts et les mains servent aussi à s'exprimer...

On a tous en tête des dictées que l'on n'a pas oubliées, des textes envoûtants, par exemple celui-ci :

 

Daudet Les lettres de mon moulin, Installation

 

"Un joli bois de pins tout étincelant de lumière dégringole devant moi jusqu’au bas de la côte. À l’horizon, les Alpilles découpent leurs crêtes fines… Pas de bruit… À peine, de loin en loin, un son de fifre, un courlis dans les lavandes, un grelot de mules sur la route… Tout ce beau paysage provençal ne vit que par la lumière.

Et maintenant, comment voulez-vous que je le regrette, votre Paris bruyant et noir ? Je suis si bien dans mon moulin ! C’est si bien le coin que je cherchais, un petit coin parfumé et chaud, à mille lieues des journaux, des fiacres, du brouillard !… Et que de jolies choses autour de moi ! Il y a à peine huit jours que je suis installé, j’ai déjà la tête bourrée d’impressions et de souvenirs… Tenez ! pas plus tard qu’hier soir, j’ai assisté à la rentrée des troupeaux dans un mas (une ferme) qui est au bas de la côte, et je vous jure que je ne donnerais pas ce spectacle pour toutes les premières que vous avez eues à Paris cette semaine. Jugez plutôt.

Il faut vous dire qu’en Provence, c’est l’usage, quand viennent les chaleurs, d’envoyer le bétail dans les Alpes. Bêtes et gens passent cinq ou six mois là-haut, logés à la belle étoile, dans l’herbe jusqu’au ventre ; puis, au premier frisson de l’automne, on redescend au mas, et l’on revient brouter bourgeoisement les petites collines grises que parfume le romarin… Donc hier soir les troupeaux rentraient. Depuis le matin, le portail attendait, ouvert à deux battants ; les bergeries étaient pleines de paille fraîche. D’heure en heure on se disait : « Maintenant, ils sont à Eyguières, maintenant au Paradou. » Puis, tout à coup, vers le soir, un grand cri : « Les voilà ! » et là-bas, au lointain, nous voyons le troupeau s’avancer dans une gloire de poussière. Toute la route semble marcher avec lui… Les vieux béliers viennent d’abord, la corne en avant, l’air sauvage ; derrière eux le gros des moutons, les mères un peu lasses, leurs nourrissons dans les pattes ; — les mules à pompons rouges portant dans des paniers les agnelets d’un jour qu’elles bercent en marchant ; puis les chiens tout suants, avec des langues jusqu’à terre, et deux grands coquins de bergers drapés dans des manteaux de cadis roux qui leur tombent sur les talons comme des chapes."

 


 

Dictées de notre enfance...
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11 juillet 2022 1 11 /07 /juillet /2022 11:05
Grave crise du recrutement dans l'éducation...

 

À l’issue des concours organisés pour la rentrée 2022, plusieurs milliers de postes ne seront pas occupés : 4000 postes !

Ce n'est pas étonnant quand on connaît tous les acquis sociaux perdus au fil des années par les enseignants : disparition des IPES qui permettaient à des étudiants s'engageant dans la carrière de poursuivre leurs études tout en étant rémunérés, disparition de la CPA : dès l'âge de 55 ans, les professeurs pouvaient exercer à mi-temps, en recevant 80% de leur salaire, report de l'âge de la retraite à 62 ans comme pour tous les salariés...

 

Ce n'est pas étonnant quand on considère toutes les réformes successives menées sans concertation avec le monde éducatif...

Par exemple, la réforme des collèges initiée par Najat-Vallaud Belkacem : l'enseignement du latin et du grec avait été amoindri et réduit à peau de chagrin car intégré dans les fameux EPI, ou Enseignements pratiques interdisciplinaires.

Le latin et le grec étaient, alors, mis en relation avec d'autres disciplines et non plus étudiés en tant que disciplines à part entière.

L'étude de ces langues était bel et bien escamotée, avec cette réforme des Collèges.

 

Autre exemple plus récent : étonnamment, la réforme du lycée initiée par Jean-Michel Blanquer avait consisté à supprimer les maths en classe de première, sauf pour les élèves qui choisissaient cet enseignement de spécialité.

Curieuse décision, tout de même ! Alors que les mathématiques paraissent essentielles dans notre monde numérisé, cette discipline n'était plus obligatoire au lycée, dès la classe de première !

 

Ainsi, certaines disciplines demeurent  "sous tension", c'est le cas justement des lettres classiques, où 57 % des postes seulement sont pourvus, ou de l'allemand (55 % des postes pourvus contre 70 à 81 % durant les trois années précédentes).

Certaines disciplines présentent des taux d'admission insuffisants comme la physique-chimie où 66,7 % des postes sont pourvus, 80 à 100 % durant les trois années précédentes, les mathématiques pour lesquelles 68,5 % des postes sont pourvus, contre 84 à 92 % durant les trois années précédentes, ou encore les lettres modernes où 83,5 % des postes sont pourvus (contre 98 à 100 %).

On remarque des déficits inquiétants notamment en lettres classiques et en mathématiques, conséquence de réformes absurdes, mal pensées...

 

Cette crise inédite du recrutement enseignant se traduit "par un renforcement du recrutement de contractuels afin de préparer dans de bonnes conditions la rentrée 2022 et préserver les capacités de remplacement dans les académies", a affirmé le ministère de l'Éducation nationale. Comme attendu, les résultats des concours enseignants du premier degré dévoilent de sérieux déficits de recrutement dans les académies franciliennes.

Il est temps de revaloriser la profession d'enseignant : augmentation des salaires, rétablissement des IPES pour aider de jeunes étudiants à s'engager dans ce métier, diminution des effectifs des classes souvent surchargées, etc.

 

Mauvaise nouvelle : le nouveau ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a indiqué vouloir "compenser"  l’absence d’un professeur absent par un autre... comme si les emplois du temps des enseignants leur permettaient de remplacer les collègues absents ! Encore une dégradation annoncée des conditions de travail des enseignants...

Encore une fois, les politiques méconnaissent les réalités du monde du travail !

 

Sources :

https://www.lepoint.fr/education/education-4-000-postes-vacants-ndiaye-precise-sa-revalorisation-07-07-2022-2482491_3584.php

 

 

https://www.lavoixdunord.fr/1198559/article/2022-06-27/profs-absents-le-ministre-pap-ndiaye-suggere-de-les-compenser-par-les-autres-et

 

Grave crise du recrutement dans l'éducation...
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4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 11:03
Bidouillages au Baccalauréat...

 

 

"On connaîtra bientôt les résultats du Bac, le temps pour les professeurs de terminer de noter les copies et le temps d'harmoniser ces notes.

Cette harmonisation a toujours existé, la nouveauté, c'est que c'est un logiciel qui en est chargé aujourd'hui.

 

Est-ce donc Noël en plein été pour les bacheliers ? Certaines de leurs notes aux épreuves du Bac auraient été massivement relevées, d'un, deux, voire trois points, selon des correcteurs qui dénoncent un tripatouillage informatique.

 

Pour percer le secret des notes du Bac, il faut aller sur Santorin, non ! pas l'île grecque ! mais un logiciel de l'Education nationale : sur cette application réservée aux correcteurs, une prof de français découvre que les 35 copies de spécialité qu'elle avait corrigées ont toutes été relevées d'un point.

 

"J'ai des collègues qui avaient déjà des moyennes de 12, 5 /13 sur un paquet, ce qui est tout de même une grosse moyenne, qui ont vu remonter leurs copies de un à deux points, ça devient énorme, ça perd un peu son sens, je trouve cela méprisant pour notre travail. Cela veut dire qu'on considère que l'on n'a pas corrigé correctement nos copies..."

 

Mais d'où viennent tous ces points en plus ?

Ceux qui les accordent sont les inspecteurs d'académie... Leur objectif ? Rattraper les écarts de moyennes entre différents sujets ou différents correcteurs, en modifiant les notes.

 

L'Education nationale appelle cela l'harmonisation et la pratique depuis longtemps.

Mais la nouveauté, cette année, c'est que cette opération peut désormais se faire en deux clics, sur des dizaines de milliers de copies à la fois. Il peut y avoir 30 000 copies !

 

De quoi inquiéter un inspecteur syndicaliste.

"Cela va très loin, parce qu'il n'y a pas de contrôle. On pourrait très bien cibler une moyenne à l'avance, par exemple, de manière qu'une discipline soit affichée à telle ou telle hauteur de notes, pour être plus présentable."

Contacté, le Ministère de l'Education nationale conteste tout ciblage de résultats, et insiste sur la transparence du processus.

"Auparavant, les correcteurs n'étaient pas automatiquement prévenus sur leur lot de copies, lorsqu'il y avait une harmonisation des notes. Alors que, maintenant, via Santorin, ils ont la possibilité d'en voir le détail."

 

Le Ministère ajoute que l'harmonisation peut se faire autant en ajoutant des points qu'en en retirant aux candidats.

Pas tout à fait vrai, en pratique selon un syndicat d'enseignants : "En théorie, l'harmonisation peut se faire autant vers le haut que vers le bas. En pratique, elle se fait vers le haut, il s'agit d'éviter des redoublements massifs qui coûtent  très cher au système. Et aujourd’hui on est sur des taux du bac qu’il faut maintenir très haut."

L'an dernier, le bac général affichait un taux de réussite supérieur à 97 %. Soit 21 points de plus qu’il y a 25 ans."

 

Encore une fois, c'est l'économie qui prime ! Triste réalité ! Une économie qui s'impose à l'hôpital, à l'école, dans les EHPAD...

 

 

Sources :

 

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/reforme-du-bac/video-baccalaureat-polemique-sur-un-logiciel-pour-relever-les-notes_5229499.html

 

https://lagedefaire-lejournal.fr/le-logiciel-santorin-nest-pas-une-farce/

 

 

 

 

 

 

 

Bidouillages au Baccalauréat...
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