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16 mai 2015 6 16 /05 /mai /2015 16:17
Mais qu'elle est belle, cette fraise sauvage !

 


"Et oui ! Je le sais bien !
Je n'emporterai rien,
Pas même l'ombre d'un nuage.
Mais qu'elle est belle, dans ma main,
Cette fraise sauvage !"

Tels sont les vers de Maurice Carême qu'on peut lire, dans le jardin des poètes, à Paris... On y découvre toute la beauté  et la simplicité de ce fruit du printemps, aux couleurs éblouissantes...


La fraise, petit fruit oblong, aux teintes de feux, laisse voir, sur sa surface, de légères graines aux teintes de vert pâle, elle se termine par une collerette aux couleurs de verdures, aux éclats nuancés...

La fraise rutile de ses enluminures rouges... à l'intérieur, le fruit révèle des embruns glacés et translucides de pulpes blanches et roses.

Ouvert, le fruit devient miroir lumineux,  exhale des fragrances inouies.

La fraise exalte, aussi, une substance pleine de douceur, des sucs rouges aux parfums printaniers...

Le mot lui-même, avec sa fricative initiale, sa consonne sifflante "s" suggère tant d'harmonie... Seule la gutturale "r" lui confère un aspect rustique, plein de charmes...

La collerette danse sur le fruit, l'habille de verdures, et le fruit piqueté de graines d'un vert léger, se pare d'éclats.

Des odeurs sucrées de bois s'envolent, auréolent le fruit plein de saveurs.


La Mara des bois, très parfumée nous emmène vers des sous-bois mystérieux, des ombrages apaisants et des parfums subtils.

Reine des vallées, ciflorette, gariguette, charlotte, jolis noms de fraises !

 

Couleurs, parfums, sucs s'accordent dans ce fruit lumineux !

Les noms mêmes des fraises nous font découvrir des paysages, la garrigue éblouie de soleils, des fleurs, des forêts, des vallonnements.

La garrigue âpre, parfumée de thym, la garrigue aux embruns de lavandes et de romarins.

Des bois aux écumes de mousse, des arbres, de douces obscurités...


Le mot "fraise" issu du latin "fraga" remonte à l'antiquité : probablement venu d'un verbe "fragro", "exhaler une odeur", le terme souligne les parfums délicieux de ce fruit... On reconnaît, aussitôt, le radical du nom "fragrance".

Quelles fragrances dans la fraise ! Quels éclats ! Quelles couleurs !

Le temps des fraises est revenu : du bonheur pour les yeux, pour le goût, des saveurs, des parfums !


 

 

Photo : Benoit Kommann   creative commons

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15 mai 2015 5 15 /05 /mai /2015 16:05
Il ne put en retrouver une seule miette...

 

 



"Le petit Poucet ... croyait retrouver aisément son chemin, par le moyen de son pain qu'il avait semé partout où il avait passé ; mais il fut bien surpris lorsqu'il ne put en retrouver une seule miette : les oiseaux étaient venus, qui avaient tout mangé."

 

Tout le monde se souvient de cet épisode célèbre du conte de Perrault, où le personnage du petit Poucet, confronté à l'épreuve de l'abandon, sème des miettes de pain sur son passage... Mais, il prend conscience, plus tard, que les oiseaux ont picoré les miettes avec avidité...

Ce mot "miette" est si évocateur, si léger, il suggère tant d'images !

La "miette" qui désigne une des petites parcelles qui tombent du pain, quand on le coupe, évoque de bonnes odeurs de pain, de petit déjeuner...

On reconnaît, dans ce nom, une formation de diminutif, avec un suffixe -ette qu'on trouve dans de nombreux mots pleins de charme : "maisonnette, fleurette, dinette, clochette, bouclette, lunette, noisette"...

La "miette",  petite portion de "mie", vient d'un terme latin "mica", "parcelle, miette, grain"...


On rapproche le mot du radical de l'adjectif grec : "micros", "petit" qui a donné de nombreux dérivés, en français : "microscopique, microbe, microcosme, microfilm."


La miette est bien de l'ordre du "minuscule", autre mot qui vient de ce même radical...

Le mot lui-même nous fait voir de petits débris de pain ou d'objets brisés : labiale initiale, dentale finale, ce terme bref  correspond bien à la réalité qu'il désigne...

La voyelle "i", assez aiguë, peut traduire l'idée d'une brisure et d'un morcellement soudain et brutal.

Le nom lui- même du minéral, le "mica" est issu directement du mot latin "mica", car, on le sait, ce minéral a tendance à s'émietter facilement.

"La miette, la mie, le mica, le microscope, minuscule", autant de mots issus d'un même radical et dont on ne soupçonne pas toujours les relations de sens...
Le français a su les intégrer avec des variations de significations tout à fait étonnantes.

J'aime ce mot "miette" qui comporte une valeur affective et tendre avec son suffixe de diminutif, sa labiale "m' associée souvent à une idée de tendresse.

J'aime ce mot qui évoque le pain, ses saveurs croustillantes, ses rondeurs de mies, un goût simple : du pain, du beurre, des tartines trempées dans le café, au petit matin, des senteurs de pains grillés.

La miette, petite parcelle de pain, aux éclats de mie fait rayonner des teintes de candeurs, le pain se brise, se morcelle et répand des brisures.

 

La miette, parfois envahissante, se répand, tombe sur la table, le sol, s'éparpille, mais elle révèle tous les éclats du pain, elle montre un pain croustillant à souhait, qui s'épanche, avec bonheur...

 

Le pain, symbole de vie, de partage, de travail, nourriture essentielle se brise en parcelles dorées.

Mais, il est vrai que les miettes peuvent symboliser, aussi, la pauvreté, la misère, puisqu'il ne reste à certains que des "miettes".

Ainsi, ce petit mot revêt différentes valeurs contrastées : plein de tendresse, il peut suggérer toute la misère du monde...



 

 

 

 

 

Il ne put en retrouver une seule miette...
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14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 16:07
Le scandale de l'ascension...

 

Variations sur un mot : l'ascension...

L'ascension, fête religieuse de l'espérance indique une élévation, l’Église célèbre l'élévation du Christ : Jésus monte dans le ciel, connaît une résurrection, une renaissance.



L'ascension indique un mouvement vers le haut, une transcendance, une exaltation : ce mot aux sonorités de sifflante répétée, avec ses deux voyelles nasalisées "en" et ""on", semble suggérer un envol, une légèreté...

Le mot semble mimer une évanescence, une envolée mystérieuse, pleine de douceur.

Et pourtant, certaines ascensions sont douloureuses : quand il faut gravir une montagne, le corps est à la peine, les muscles sont tendus vers l'effort... mais le bonheur de parvenir au sommet efface les contraintes et les douleurs de la fatigue.

L'ascension permet d'atteindre des sommets de plénitude, des paysages éblouissants, des ciels d'un bleu infini, des cripures de nuées sur l'azur, des vertiges de hauteurs, des envols d'oiseaux, des dégringolades de pins...

 

Ce mot venu d'un verbe latin "scando", "monter, escalader", doit être, curieusement, rattaché au nom grec "scandalon" qui désigne, à l'origine, "un piège, un obstacle" à franchir...

Les mots "scandale" et "ascension" appartiennent donc à la même famille de mots !

Curieux rapprochement de deux mots qui semblent si éloignés l'un de l'autre !


Les mots latins associés sont, aussi, le nom "scala", "l'échelle"( avec les dérivés français : l'escalier, l'escale, l' escalade, escalader) les verbes préfixés en -scendere : ascendere, "monter", descendere, "descendre", transcendere, "passer par-dessus"... On peut citer de nombreux termes qui viennent de ce radical : "ascendance, ascendant, ascenseur, ascensoriste, ascensionnel, condescendance, condescendant, condescendre, descendance, descendant, descendre, descente, transcendance, transcendant, transcendantal, transcender..."


Une évolution populaire du radical "sca"- en "éch"- a abouti à quelques termes : "échalier, échantillon, échantillonnage, échelle, échelon, échelonner."

Enfin, à partir du mot grec "scandale", on a formé "scandaliser, scandaleux et esclandre"....

Dans un certain nombre de mots, l'idée d'élévation n'est plus perceptible, et on voit bien, ainsi, l'évolution que peuvent connaître les mots, par l'ajout de préfixes, par une spécialisation de sens.


Parfois, la notion d'élévation demande une explication : par exemple, "scander" un vers, c'est mettre en évidence les syllabes accentuées dans un vers, en élevant la voix.

Le scandale, grave affaire qui émeut l'opinion, suscite une indignation et le mot a, quelque peu, perdu son sens premier d'obstacle à franchir.


Cette belle famille de mots montre toute la variété des dérivations, la souplesse de la langue française, sa capacité à intégrer des mots avec des modifications phonétiques...

Elle montre, aussi, toute la richesse des langues premières : le latin et le grec où nous avons puisé tant de mots de vocabulaire !


L'ascension peut-elle constituer un scandale ?

Non, bien sûr... sauf quand elle concerne certains hommes et femmes politiques qui font fi de toutes les règles morales, qui s'enrichissent grâce à des malversations, qui prospèrent sur la misère des pauvres gens : ces scandales existent, ils sont de plus en plus nombreux, on peut évoquer, à ce sujet, les différentes affaires qui encombrent la vie politique du couple Balkany, par exemple...

Oui, de telles ascensions sont scandaleuses et indignes : quand seront-elles, vraiment, punies et sanctionnées par la justice ?

On peut se poser la question...


 

 

Le scandale de l'ascension...
Le scandale de l'ascension...
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6 mai 2015 3 06 /05 /mai /2015 15:04
Au rythme de la flûte...

 

 

"Mais il arriva, du fond de la salle, un bourdonnement de surprise et d'admiration. Une jeune fille venait d'entrer. 


  Sous un voile bleuâtre, lui cachant la poitrine et la tête, on distinguait les arcs de ses yeux, les calcédoines de ses oreilles, la blancheur de sa peau. Un carré de soie gorge-de-pigeon, en couvrant les épaules tenait aux reins, par une ceinture d'orfèvrerie. Ses caleçons noirs étaient semés de mandragores - et d'une manière indolente, elle faisait claquer de petites pantoufles en duvet de colibri. 

 Sur le haut de l'estrade, elle retira son voile - c'était Hérodias, comme autrefois dans sa jeunesse - puis elle se mit à danser. 

Ses pieds passaient l'un devant l'autre, au rythme de la flûte et d'une paire de crotales. Ses bras arrondis appelaient quelqu'un qui s'enfuyait toujours. Elle le poursuivait, plus légère qu'un papillon, comme une Psyché curieuse, comme une âme vagabonde et semblait prête à s'envoler. "


C'est ainsi que Flaubert dépeint la danse de Salomé, dans un de ses Contes, intitulé Hérodias... La description montre toute la puissance d'évocation de Flaubert : la jeune fille danse, au son de la flûte, et envoûte les spectateurs de ses gestes ondoyants. La flûte accompagne et souligne ses arabesques.


Le mot "flûte", si familier, donne une impression de légèreté, d'élégance, grâce à sa fricative initiale "f", pleine de douceur, ses éclats de voyelles feutrées "u" et "e".

La fricative peut suggérer le souffle du flûtiste dans l'instrument... Cette consonne élancée nous montre, aussi, la forme de l'objet, plein de finesse.

On entend des airs champêtres d'autrefois : le son de la flûte, simple roseau utilisé par des bergers et des pâtres, nous émeut et nous séduit, par sa rusticité et sa simplicité.

On songe à d'autres instruments proches, la clarinette, le piccolo, des mots pleins de résonances et de lumières...

La flûte plus simple, encore, nous emporte vers des temps anciens, mythiques, à l'époque d'Homère ou de Virgile, vers des paysages apaisés et sereins... des bords de rivières, des arbres aux ombrages bienveillants, des pins aux rondeurs anisées, des cyprès élégants et fuselés...

Tityre, Mélibée, Corydon, des bergers d'autrefois, dans un décor champêtre, s'expriment comme des poètes, composent des chants harmonieux, jouent, sur leur "calame", des airs envoûtants.

Le musicien nous transmet, par son souffle, tant d'émotions, de vertiges de sensations, de pureté, d'harmonie !


On perçoit, aussi, des airs célèbres : la flûte enchantée de Mozart, féérie musicale, empreinte de fantaisie... Tamino, Papageno, la reine de la nuit, Pamina ! Des noms mystérieux, aux sonorités lointaines et exotiques, pleines de poésie !
Une flûte qui envoûte des bêtes sauvages... Des personnages aux pouvoirs merveilleux...
Force, beauté, sagesse viennent triompher de toutes les épreuves que traversent les personnages !

 

On est  ébloui par le concerto pour flûte traversière de Vivaldi, on est subjugué par les concertos de Quantz pour flûte et orchestre, on est séduit par la musique somptueuse de Mozart.

 

On se laisse emporter par les sons étranges de la flûte de Pan...

La flûte, souvent associée à des pouvoirs magiques et étranges, met, ainsi,  en évidence tous les charmes de la musique, capable de bercer les coeurs, de les transformer, de métamorphoser la vie...

On songe à une autre légende plus tragique : celle du joueur de flûte de Hamelin.... racontée, notamment, par les frères Grimm. Elle évoque un désastre survenu en 1284 en Allemagne. Le maire de la ville promit au joueur de flûte une somme de mille écus s'il parvenait à débarrasser la ville des rats qui l'infestaient. L'homme, grâce à sa flûte, attira les rats qui le suivirent jusqu'à la Weser, la rivière qui arrose la ville, où ils se noyèrent. Les habitants  refusèrent, alors, de payer le joueur de flûte en le chassant, même, à coup de pierres. On sait comment se vengea le musicien... Il entraîna, de son instrument, tous les enfants de la ville qui se noyèrent dans le fleuve.

Cette légende montre bien tous les pouvoirs ensorceleurs que recèle la musique : elle enchante les esprits, les envoûte...

La flûte signe, ainsi,  une forme d'élégance et de mystères...

 

Ce mot venu, peut-être, du verbe latin, "flare", "souffler" semble évoquer une sorte de souffle spirituel et magique...


 

Pour compléter, un article sur la musique des chalumeaux :

 

http://rosemar.over-blog.com/article-la-musique-des-chalumeaux-123265229.html
 

 

 

 

 

Flûtes   photo de Christel42   creative commons

Flûtes photo de Christel42 creative commons

Au rythme de la flûte...
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29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 16:26
Andouilles, saucisses et boudins...

 

 

 

L'andouille ! Encore un mot familier, de la langue courante, issu du latin : ce mot vient d'un verbe latin, "inducere", "introduire, conduire vers", car l'andouille, comme chacun le sait, est un boyau de porc dans lequel on a introduit de la chair hachée de ce même animal...


Quelle expressivité dans ce nom commun ! Une voyelle nasalisée "an", le son "ou" prolongé par une palatale, une dentale "d", toutes ces sonorités donnent à ce mot un air familier et sympathique...


La voyelle nasalisée suggère une apparente légèreté, la dentale donne envie de dévorer, le son "ou" semble prolonger le plaisir de la dégustation...


Je dois l'avouer : je ne suis pas une adepte des "andouilles", ce n'est pas du tout, pour moi, un mets de prédilection, mais le mot revêt des allures aimables et sympathiques...

Les andouilles sont cousines des saucisses, dont le nom nous vient, aussi, du latin, "salsicius" et "salsus", "salé"...

Le saucisson en est une variante, avec un suffixe "on", à valeur de diminutif...

 

Quant au mot "boudin", son étymologie est incertaine, peut-être est-ce une onomatopée exprimant une enflure, à rapprocher des termes "bedon, bedaine, bide."


On le voit : le latin a donné naissance à de nombreux termes culinaires et gastronomiques ! Il faut dire que les romains s'adonnaient, au cours de banquets, à des agapes savoureuses... On connaît les fameuses recettes d'Apicius, où se côtoyaient, souvent, le sucré, et le salé...


L'andouille a donc des origines lointaines... elle se rattache à toute une famille de mots : "conducteur, déduction, introduction, irréductible, producteur, réduction, reproducteur, séduction, traduction..."


 D’autres descendants de la famille du même verbe ducere et du nom dux, ducis, "le chef", se reconnaissent par le radical -duc- ou -duqu-, parmi lesquels, on trouve les mots : "duc, duchesse, ducat, duché, aqueduc, gazoduc, oléoduc, viaduc, éducation, éducateur, éducatif, éduquer..."


Curieux rapprochement entre "l'andouille et l'éducateur" ! Mais les éducateurs ne se transforment-ils pas en "andouilles" du système, souvent contraints d'appliquer des réformes ridicules ?


Enfin, au fil des siècles, le verbe latin "ducere" est devenu le verbe français -duire, qui n’est plus utilisé qu’avec un préfixe : "conduire, déduire, enduire, introduire, produire, réduire, séduire, traduire."


Que de mots divers ! Et "l'andouille" qui semble éloignée, par ses sonorités, de tous ces termes, vient, également, du même radical ancien du verbe "ducere", "conduire".


On connaît bien le sens péjoratif de ce mot : "imbécile, idiot", mais cette insulte reste plutôt familière et sympathique...

Ce terme revêt, même, parfois, un sens affectif, et on aime bien ce genre d'andouille, aux allures débonnaires...


Ce mot nous fait remonter aux origines souvent peu connues de notre langue, le latin, si productif, dont on parle souvent comme une langue morte, alors que cette langue ancienne est bien présente dans de nombreux mots de vocabulaire, même si on ne le soupçonne pas toujours.

Des mots familiers, du langage courant, aux sonorités évocatrices montrent toute la richesse de notre langue et de son ancêtre : le latin.

Des termes qui font partie de notre patrimoine et de notre culture...

Des mots pleins de saveurs, qui mettent en appétit tous ceux qui sont friands de saucisses, de saucissons et d'andouilles !



 

 

 

 

 

Andouilles, saucisses et boudins...

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22 avril 2015 3 22 /04 /avril /2015 16:28
Quelques vers des troubadours...

 


"Quelques vers des troubadours ont su exprimer la joie d'une manière si pure qu'à travers elle, transparaît la douleur poignante, la douleur inconsolable de la créature finie. "Quand je vois l'alouette mouvoir De joie ses ailes contre le rayon, Comme elle ne se connaît plus et se laisse tomber Par la douceur qui au cœur lui va."

C'est ainsi que Simone Weil évoque les oeuvres des troubadours du Moyen Age, dans ses Ecrits historiques et politiques...



Le mot "troubadour" résonne d'éclats, de tourbillons, ce nom n'est-il pas un poème, à lui tout seul, avec ses échos de sonorités qui se répondent et s'inversent dans la dernière partie ?

Le troubadour, (le "trobador", en ancien occitan), n'est-il pas l'inventeur par excellence, le poète, le trouveur de mots ?


Dentale, gutturale, labiale, dentale à nouveau... des consonnes variées expriment, dans ce seul nom, toute l'inspiration de ces poètes, aux talents étonnants et multiples.

Poètes, chanteurs, musiciens, créateurs, les troubadours se sont illustrés au Moyen Age, par des oeuvres d'une diversité et d'une créativité étonnantes.

Le mot "troubadour" chante le sud, la langue d'oc, celle du soleil, de la mer, des collines, des paysages méditerranéens.

Et ces poètes ont su, aussi, par leur lyrisme, évoquer les tourments, les désarrois de la vie humaine.

Les troubadours, orfèvres de la langue et des mots, chantent l'amour, ses charmes, ses détours, ses blessures...


Guillaume de Cabestaing, Geoffroy Rudel, Bernard de Ventadour, Arnaud de Marveil, Folquet de Marseille, Raimond de Miravals... autant de poètes du passé dont on a oublié les noms, et les oeuvres, autant d'auteurs dont les noms aux sonorités lointaines nous émeuvent et nous intriguent.


Ils excellent, pourtant, dans les chants de la fin'amor, une sublimation de l'amour courtois envers la Dame vertueuse, belle et inaccessible. L'exaltation du désir devient, pour eux, une quête mystique, et l'amour rejoint une sorte de ferveur religieuse.

"Alba, ballade, canso, chanson de toile, lai, madrigal, rondeau, pastourelle, virelai, chansons de gestes", les troubadours se sont illustrés dans de nombreux genres littéraires.

"Alba", la chanson d'aube réunit les deux amoureux, dans un dialogue où ils connaissent des moments délicieux, ils en viennent à oublier l'aube qui paraît, le chant d'un oiseau les avertit du danger de se faire surprendre.

"La canso" exalte l'amour coutois, la fin'amor où le poète suggère, à la fois, la sensualité et l' idéalisation de l'être aimé.

Dans "la chanson de toile", ou chanson à filer, à tisser, on entend une amoureuse qui se lamente sur la mort de son amoureux, ou sur son entrée au couvent...

"La pastourelle" évoque les amours d'un seigneur et d'une bergère qui ne se laisse pas facilement séduire.

Ces poésies, pleines de fraîcheur, méritent d'être remises à l'honneur...

Les chansons de Bernard de Ventadour sont riches et limpides, nourries de sentiments personnels. Il fut l’un des meilleurs musiciens de son temps et figure parmi les plus grands poètes de l’amour en langue d’oc.

 

 Bernard de Ventadour (en ancien occitan Bernartz de Ventedorn),  poète et troubadour du 12 ème siècle écrivit de nombreux poèmes, parmi lesquels on peut citer celui-ci : 


"J’ai le cœur si plein de joie,
Qu’il transmute Nature :
C’est fleur blanche, vermeille et jaune
Qu’est pour moi frimas ;
Avec le vent et la pluie
S’accroît mon bonheur.
Aussi mon Prix grandit, monte ;
Et mon chant s’épure.
J’ai tant d’amour au cœur
De joie et de douceur,
Que gelée me semble fleur,
Et neige, verdure.


Je puis aller sans habits,
Nu dans ma chemise,
Car pur amour me protège
De la froide bise...


D’amitié elle m’écarte !
Mais j’ai confiance,
Car d’elle j’ai du moins conquis
La belle apparence.
Et j’en ai, en la quittant,
Tant d’aise en mon âme
Que le jour de la revoir
Serai sans tristesse.
Mon cœur est près d’Amour :
Donc l’esprit là-bas court,
Mais le corps ici, ailleurs,
Est loin d’elle, en France.


Je garde bonne espérance,
– Qui m’aide bien peu –
Car mon âme est balancée
Comme nef sur l’onde.
Du souci qui me déprime
Où m’abriterai-je ?
La nuit il m’agite et jette
Sur le bord du lit :
Je souffre plus d’amour
Que l’amoureux Tristan
Qui endura maints tourments
Pour Iseult la blonde.


"Ah Dieu ! que ne suis-je aronde
Pour traverser l’air,
Voler dans la nuit profonde
Jusqu’en sa demeure ?
Bonne dame si joyeuse,
Votre amant se meurt ;
Je crains que mon cœur se fonde
Si mon mal ne cesse…
Dame, je joins les mains,
Je prie : je vous adore.
Beau corps aux fraîches couleurs,
Bien cruel vous m’êtes !...


Messager, va et cours,
Dis moi à la plus belle
Que je pâtis pour elle
Douleur et martyre."



 Dans ces vers, l'amour transfigure le monde, il procure des souffrances démesurées, mais aussi des bonheurs inouis, des sensations de joie débordantes...

 

Les troubadours, souvent oubliés, ont écrit des oeuvres attachantes, ils méritent d'être redécouverts : la langue du Moyen Age, avec ses tournures et ses mots d'autrefois, revêt un charme lointain et particulier.

Les troubadours nous font voyager dans le temps, nous font entendre des voix et des musiques anciennes, un monde plein d'harmonie et de tourments...


 

 

Quelques repères sur Bernard de Ventadour :

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernart_de_Ventadour

 

En haut de l'article : Paolo et Francesca   Tableau de Ingres



 

Manuscrit  auteur de la photo : Fabricio Cardenas  creative commons

Manuscrit auteur de la photo : Fabricio Cardenas creative commons

Miniature du Moyen-Age

Miniature du Moyen-Age

Nymphe et troubadour  Tableau de Hans Makart

Nymphe et troubadour Tableau de Hans Makart

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15 avril 2015 3 15 /04 /avril /2015 15:50
L'épingle si fine, si légère...



 L'épingle, si fine, si légère, si pointue, nous fait sentir sa légéreté et sa piqûre à travers ses sonorités : douceur de la labiale "p", envolée de la voyelle nasalisée "in", et pointe acérée de la gutturale "g"...


L'épingle chère à la couturière, moins utilisée de nos jours, petite tige de métal, à bout pointu,  servait à fixer, à assembler des tissus pour confectionner toutes sortes de vêtements...

Mais on connaît, de nos jours, aussi d'autres épingles : épingle à cheveux, épingle à nourrice, anglaise, épingle à linge... de petits objets utiles.

Ce mot vient  d'un nom latin "spinula", diminutif de "spina", l'épine. Ce petit mot latin"spina" restituait bien, aussi, par sa brièveté, sa voyelle "i", très aiguë, la finesse de l'objet, du piquant d'un végétal.


"Epine, épingle", les deux termes sont formés sur un même radical, et l'épingle comporte un suffixe de diminutif qui ajoute de la délicatesse à l'objet !

L'épingle peut être si fine ! Elle est de si peu de poids qu'elle désigne, parfois, une chose de peu d'importance, de peu de valeur...
L'épingle traduit une légèreté, une évanescence, et paraît à la fois fragile et rude, à la fois douce et âpre.

Ce mot entre dans des expressions familières, connues de tous : "tirer son épingle du jeu" ou encore "être tiré à quatre épingles"... Habileté, élégance, parfois guindée, sont, ainsi, associées à ce terme.

Ce mot symbolise, aussi, la petitesse, une forme de modestie...

L'épine, elle, se fait sentir sur les ronces, les rosiers, elle évoque une difficulté, une nature rebelle, parfois... L'épine acérée blesse, abîme, meurtrit, fait retentir sa piqûre.

 

Que d'épines rencontrons-nous, tout au long de nos vies ! Que de tourments, que de blessures ! Que d'obstacles à franchir, à dépasser ! Ces épines, à n'en pas douter, nous font progresser,  évoluer et nous offrent des expériences renouvelées... et ce ne sont pas, souvent, de simples piqûres d'épingles !

Epine, épingle, aubépine, épineux, épi, épinette, épinard, épinoche : tous ces mots appartiennent bien à la même famille...

L'aubépine, la blanche épine, arbrisseau épineux de la famille des rosacées, décline de petites fleurs blanches, quelquefois roses ou rouges, d’une odeur très agréable, disposées en bouquets.

L'aubépine, "alba spina" réunit la blancheur de l'aube et la pointe de l'épine en un seul mot... Une belle association, pour cette fleur sauvage !

Tous ces mots, venus du latin offrent une parenté de sens, ils remontent aux origines de notre langue, à des temps très anciens.

Ils nous parlent d'une certaine poésie de notre langue, ils évoquent des formes, des couleurs, des idées, des sensations, des difficultés, tout un monde contenu dans les mots !

Couleurs de l'aube et de l'aubépine, blondeurs des épis, piqûres des ronces, éclats de rosiers, senteurs de fleurs, espoirs, renouveau, obstacles !

 

Ils suggèrent des images variées : fleurs épineuses, rosiers, églantiers, ronces aux mûres couleurs d'ébène, ondoyances d'épis, âpreté, finesse, légèreté...

 

Ils nous révèlent tout un univers de formes, de couleurs, de sonorités éblouissantes !


 

Auguste Renoir  Le chapeau épinglé, esquisse

Auguste Renoir Le chapeau épinglé, esquisse

Epines, auteur de la photo : 0X010C     creative commons

Epines, auteur de la photo : 0X010C creative commons

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13 avril 2015 1 13 /04 /avril /2015 16:25
Les humanités vont-elles disparaître ?

 



La nouvelle réforme des collèges entérine, bel et bien, la disparition du latin et du grec qui deviennent des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires, mis en concurrence avec tous les autres projets de l’établissement, qui aura la charge de faire le « choix » entre ceux-ci, selon les moyens qui lui auront été accordés...


Ainsi, se trouve programmée la disparition de l’enseignement des Langues et Cultures de l’Antiquité, là où elles sont présentes aujourd’hui, car leur maintien ne tiendra qu’au bon vouloir local, après une mise en concurrence avec d’autres nouveaux projets. 


Que chacun en prenne conscience : les humanités sont essentielles, dans la formation intellectuelle, elles apportent une culture de base qui permet une réflexion sur notre monde, elles offrent une meilleure compréhension de notre langue et de notre culture...


Comment peut-on prétendre que le latin et le grec sont des "langues mortes", alors qu"elles vivent à travers la plupart des mots que nous utilisons ?


Alors que la langue anglaise exerce, un peu partout, une suprématie triomphante, il est temps de réagir et de défendre notre propre langue, composée essentiellement de latin et de grec.

Alors que l'anglais nous envahit de ses "like", de ses "hashtags", il faut préserver cet héritage précieux que nous avons reçu de l'antiquité.

Certaines réactions me font bondir, notamment, celle d'un commentateur parue sur le Journal Le Point, à la suite d'un article intitulé : Les humanités, avenir de l'humanité.

 

Voici ce qu'il écrit :

"Je suis passionné par Rome, mais...
Au XXIème siècle, la langue universelle est l'anglais, et non plus le latin, langue morte depuis des siècles. 
Apprendre une langue que plus personne ne parle sur Terre est absurde : il vaut mieux apprendre des langues... Latines, comme l'Espagnol, l'Italien ou le Portugais. 
Il vaut mieux étudier les passionnantes civilisations Grecques et Romaines que dégoûter les enfants en leur imposant des langues mortes. 
Dans leur collège, mes enfants me disent que tous les élèves latinistes détestent cette matière : on ne la conserve que pour la carrière des professeurs de grec et de latin !"

 


Tout d'abord, le fait de présenter l'anglais comme une langue universelle me semble pour le moins dangereux. Il faut, justement, lutter contre cette tendance qui fait de l'anglais une langue de référence.

Le langage informatique nous impose ce jargon, alors qu'on pourrait fort bien s'en passer.

Par ailleurs, utiliser l'expression "langues mortes" pour évoquer le latin et le grec est une hérésie, ce sont des langues anciennes qui restent présentes dans la plupart du vocabulaire que nous utilisons !

L'étymologie, ne l'oublions pas, permet de comprendre le sens essentiel des mots, elle offre un retour aux sources et souvent, elle restitue la définition même du mot.

Affirmer de manière péremptoire que la plupart des élèves détestent les langues anciennes est totalement abusif et absurde.

De nombreux élèves s'intéressent non seulement aux civilisations antiques, mais aussi à l'étude de la langue, qui apporte rigueur, solidité, ou encore à l'étymologie qui leur permet de maîtriser des notions essentielles : comment comprendre les spécificités du théâtre, de la poésie, sans se référer à l'étymologie de ces mots ?

Comment ne pas évoquer l'origine de nombre de mots littéraires qui remontent à l'antiquité ?

Le terme même d'humanités associé à ces disciplines nous en montre toute l'importance : dans un monde de technicité accrue, il est essentiel de ne pas perdre contact avec nos propres racines, avec ce qui constitue notre humanité et notre passé.

Dans un monde où la violence s'impose, où triomphe, parfois, la barbarie, les humanités nous permettent de retrouver un humanisme qui se perd et se délite, elles sont sources d'épanouissement et de réflexion, elles consolident les connaissances, elles montrent l'importance de l'effort, de la rigueur.

Elles constituent tout un passé, qui est le fondement de notre propre culture : le théâtre, la tragédie, la comédie, la fable, la philosophie sont nés en Grèce, tous ces mots viennent du grec.

Les mots "rhétorique, éloquence, grammaire, lettre" sont issus du grec et du latin, comme de nombreux mots de notre vocabulaire.

Les humanités vont-elles disparaître ? Seront-elles, désormais, réservées à une élite éprise de curiosité et de savoir ? Comment ne pas percevoir tout l'apport culturel, intellectuel, humain qu'elles nous délivrent ?

Comment peut-on envisager de réduire à neant ces enseignements aux multiples facettes qui sont les sources mêmes de notre culture ?


 
Une pétition à signer pour le maintien de l'étude du latin et du grec :

https://secure.avaaz.org/fr/petition/Madame_la_Ministre_Latin_et_grec_ancien_pour_tous_les_eleves_dans_tous_les_etablissements/?tiPHxbb

 

Deux articles sur le sujet :
 
http://www.lepoint.fr/chroniques/les-humanites-avenir-de-l-humanite-04-04-2015-1918618_2.php


 
http://www.lepoint.fr/editos-du-point/sophie-coignard/coignard-education-nationale-la-haine-de-l-excellence-13-04-2015-1920587_2134.php

 



 

La fresque du pêcheur

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Le début de l'Iliade

Le début de l'Iliade

Muse jouant de la cithare

Muse jouant de la cithare

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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 16:58
Naias ! mystères des ondes...

 

 

Des enroulements, des volutes, des tourbillons vertigineux, des efflorescences d'écumes naissent à la surface des ondes...

 

Naias ! Mystère des ondes et des marécages, roseaux entrelacés, nénuphars, fleurs éblouissantes de candeurs, ondoyances des eaux, les nymphes se fondent dans les flots et imitent le mouvement des vagues...


Naïades, nymphes des eaux et des fleuves ! Divinités des ondes, algues ondoyantes, toisons de longues chevelures !


Ondines venues d'un lointain passé ! 

Naïade ! Echos sonores de voyelles emplis de poésie ! Charme de ce mot étrange, avec ses trois voyelles successives, son tréma... Nom grec venu d'un lointain passé !


Des enroulements, des volutes, des tourbillons vertigineux, des efflorescences d'écumes naissent à la surface des ondes...
 

Aréthuse, Harmonia, Mélité surgissent du fond des fleuves et des sources, elles murmurent les échos renouvelés des flots.... Elles bruissent du chant de la vie.

Les algues roulent sous les eaux, forment des nuées de verts, les algues disent toute l'harmonie des sources...

Les murmures se perpétuent, les ondes se répondent, comme les échos des naïades !

Vert, bleu, reflets irisés de l'eau, les couleurs se mêlent, se confondent, les vagues se hérissent, se teintent de soleils, de lumières...

L'eau glisse, rivalise de tournoiements, de souplesse, de lucidité, de transparence....

L'eau devient naïade, elle parle, elle dit la splendeur des ondoyances, des rives couvertes de mousses, des soleils qui illuminent l'onde...




 

 

 

Photos : rosemar

Naias ! mystères des ondes...
Naias ! mystères des ondes...
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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 20:01
Le printemps est un barbare qui déchire les robes...

 


"Le printemps est un barbare qui déchire les robes, s'engouffre dans les villes, saccage les citadelles de la raison. Le printemps est une cathédrale de feuillage et de désir qui surgit dans les ruines de l'hiver."

C'est ainsi que René Frégni décrit l'irruption du printemps, dans un tableau à la fois brutal et poétique... Le printemps assimilé à un barbare semble tout emporter sur son passage...


 "Un barbare" ! Quelle violence, quelle cruauté, quelle sauvagerie surgissent, à la seule évocation de ce mot ! Les sonorités nous révèlent un être primitif et fruste.

 

La répétition redondante de la même syllabe restitue une sorte d'aspect primaire, d'autant que la gutturale "r" , consonne assez dure correspond bien à cette notion d'âpreté et de férocité...

La labiale "b" réitérée semble, aussi, nous montrer un être dont le langage est hésitant, rudimentaire, peu développé.

Ce mot très ancien nous vient directement du grec, "barbaros" : il désigne, à l'origine, l'étranger, celui qui parle un autre langage peu compréhensible, celui qui ne maîtrise pas la langue grecque...

Le "barbarisme" s'applique, ainsi, à des incorrections, des fautes de langue...

Terme particulièment expressif, le mot "barbare", formation d'onomatopée, évoque des bruits incompréhensibles... Il qualifie, à l'origine, tous les peuples qui ne sont pas gréco-latins...

Il en vient à désigner, ensuite, des êtres sauvages, grossiers, inhumains, cruels...

Quel mot éloquent ! Ce mot nous parle de langues différentes, jugées vulgaires, inintéressantes, il nous dit aussi toute la cruauté du monde : les guerres, les meurtres, les destructions, les exactions, la violence...

Il nous raconte des siècles de férocité, d'inhumanité, il nous dit également une forme d'intolérance puisque le barbare est, dans l'antiquité, celui qui parle une langue différente...

Il nous raconte notre monde fait de fureur, de fanatisme, de haines, il nous dit la brutalité, le mépris, l'arrogance des êtres humains.


L'homme n'a-t-il pas été le plus barbare des animaux, au cours des siècles et ne l'est-il pas encore, maintenant ?

Des guerres inhumaines se perpétuent, irrémédiablement, elles révèlent toutes les formes de barbarie qui traversent le monde.

Ce terme peut être utilisé aussi, dans un sens imagé, comme le montre la description du printemps, dans l'extrait de René Frégni. On y voit le printemps s'emparer du monde, dans une personnification pleine de violence et d'expressivité...

On apprécie ce type de barbarie qui s'abat sur la nature, la transforme, lorsque des feuillages et des désirs nouveaux apparaissent.

Le mot restitue, alors, toute cette force de la nature qui balaie les rigueurs de l'hiver.

On le voit : le mot "barbare", venu directement du passé, a connu une belle continuité, dans notre langue, avec une évolution de sens notable.

Ce terme à connotations péjoratives peut être employé dans un sens figuré, pour traduire une forme d'impétuosité et d'emportement. Venu du grec, il nous fait remonter aux sources de notre langue... plein de résonances, il évoque tout un passé et toute une histoire.

Comment ne pas apprécier toutes les nuances de ce mot, si riche de sens ?

Comment ne pas en voir tous les éclats et toute la force ?



 

Le printemps est un barbare qui déchire les robes...
Le printemps est un barbare qui déchire les robes...
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