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31 décembre 2014 3 31 /12 /décembre /2014 10:24

Marmite-Paul-venter-creative.jpg

 

 

"De larges tranches de pain coupées sur de petites assiettes de terre rouge, et l'on était là, autour de la marmite, l'assiette tendue, la narine ouverte ... je n'ai jamais rien mangé de meilleur que cette bouillabaisse de langoustes..."

 

C'est ainsi qu' Alphonse Daudet décrit une dégustation de bouillabaisse, dans son recueil intitulé Les Contes du lundi...

 La marmite ! Voilà un nom familier qui rayonne de sa labiale "m" redondante : la marmite apparaît accueillante, chaleureuse, elle renferme des mets délicieux qu'elle cache aux regards...


On s'empresse autour de la marmite, pour humer les bonnes odeurs de cuisine, on a hâte de l'ouvrir, pour savourer certains mets.

Avec ses consonnes variées, labiale "m", gutturale "r", dentale "t", ce mot nous laisse entrevoir le plaisir de goûter, d'engloutir, de déguster les préparations qu'elle renferme précieusement...

 

Cet instrument dont le nom paraît si familier, si sympathique semble, aussi, plein de mystère : profonde, munie d'un couvercle, la marmite se distingue de la poêle : elle permet de faire mijoter longuement les aliments, d'en exalter toutes les saveurs !

 

Ce mot connu de tous, aux sonorités populaires, nous charme de ses éclats de voyelles et de consonnes : ce mot chante, comme le fait parfois la marmite quand elle est sur le feu... léger frémissement empli de vapeurs odorantes qui enivrent les sens et ouvrent déjà l'appétit...

 

La marmite annonce le repas qui va suivre, la convivialité, le partage, la réunion, car la marmite, assez large et profonde contient de quoi nourrir toute une tablée !

 

Ce mot associé à une multitude de sensations, le goût, l'odorat, la vue, le toucher et même l'ouie, ouvre l'appétit, nous annonce des agapes prometteuses et chaleureuses...

Voilà un mot qui nous parle, qui ravit les papilles, qui exalte les sens !

 

Pourtant, ce terme, issu de l'ancien français  désignait, à l'origine, un "hypocrite", c'était un adjectif composé de deux éléments : "marm-" du verbe "marmonner" et "mite", qui était, autrefois, l'autre nom du chat...

 

On connaît ces mots associés à ce radical : "mistigri, mitaine, chattemite"... en ancien français, la "mite" etait le nom affectueux du chat.

Le chat se cache, parfois, sous des apparences câlines et hypocrites.

 

Le glissement de sens s’explique par le fait que la marmite, profonde et fermée par un couvercle, cache son contenu aux curieux, contrairement à la poêle, plate et ouverte. 

 

La marmite est secrète, mystérieuse, elle ne révèle pas son contenu, elle agit en hypocrite...

Une belle hypocrite, tout de même ! Voilà ce qu'est devenue la marmite, pleine de saveurs et de parfums, emplie de fumets qui s'exhalent, dès qu'on ouvre le couvercle...

La marmite a connu une belle évolution de sens : elle nous est, d'ailleurs, si familière que le sens premier nous étonne : si la marmite se cache, c'est tout de même, pour mieux révéler son contenu et exhaler des parfums, des saveurs, des sucs variés...

 

 

Le texte de Daudet : 

http://fr.wikisource.org/wiki/Les_C...

 

 

http://youtu.be/Q4NDDsoIrLg

 

 

 

 

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Photos : creative commons



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26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 16:28

 

datte-Madhif-creative.JPG

 

 

La datte, rêves de soleils, de lumières, de pays du sud, aux déserts de sables ! La datte nous fait admirer, au coeur de l'hiver, des paysages exotiques et lointains, aux charmes orientaux... L'Egypte, ses oasis au bord du Nil, la Tunisie, ses caravansérails, ses marchés...

 

Des mosquées, des hérissements de minarets, des coupoles, des palais, des dunes, des barcanes, des oasis, du sable à perte de vue...

 

Fruit oblong aux couleurs d'ambre et de miel, la datte gorgée de soleil, de douceurs, de lumières, nous éblouit de ses teintes nuancées...

Sa texture moelleuse, ses éclats dorés et brillants ravissent tous les sens.

Le mot lui-même, très simple, avec ses deux dentales éclatantes "d" et "t" suscite la curiosité...

L'homonymie avec cet autre mot, "date" nous intrigue, aussi.

 

La datte, fruit du soleil semble reproduire les couleurs mêmes de l'astre du jour : elle est parfois mate, mais, aussi, brillante, comme brunie par le soleil !

Parcouru de vaguelettes, le fruit semble simuler des embruns de sillons sur les dunes...

L'intérieur fait rayonner des fibres plus claires, aux saveurs de lumières.

 

D'où vient ce mot, "datte" ? Quelle est son étymologie ? Curieusement, ce terme est issu directement du grec "dactylos", qui désigne le "doigt". C'est la forme allongée du fruit qui lui a donné son nom...

Cette origine est bien lointaine, d'autant que le mot a perdu sa forme initiale, et que la dernière syllabe s'est effacée.

 

On connaît d'autres dérivés plus facilement reconnaissables : "dactylographie, dactyle, ptérodactyle"...

La datte, doigt solaire, effilée, élancée suggère, encore, par ses stries, la surface de la peau. 

 

Ce simple mot nous permet de remonter aux origines de notre langue : le grec... et l'on est étonné de découvrir le sens premier de ce terme.

La datte nous emmène, aussi, vers l'Orient, vers l'univers des Contes des mille et une nuits : elle nous raconte les douceurs orientales, un monde raffiné, lointain et mystérieux, un monde secret...

 

Celui des sultans et des califes, celui de Sindbad, le marin, celui de Shéhérazade.... Des villes orientales surgissent dans nos mémoires : Bagdad, Bassora, Babylone, noms aux sonorités étranges et remplies d'exotisme...

 

Symbole de fertilité, de prospérité, de bonheur, le palmier dattier est un arbre sacré dans la tradition orientale. 

Selon cette tradition, il faut manger sept dattes, le matin, au petit déjeuner, pour profiter de tous les bienfaits de ce fruit divin...

 

La datte fait, aussi,  partie des treize desserts provençaux de Noël : ce fruit venu d'Orient symbolise donc le partage, les dattes pourraient représenter les présents apportés par les rois mages à l'enfant Jésus...

 

 

http://youtu.be/Q6UoWgM5Lv8

http://youtu.be/AEwBy6Y8Wug

http://youtu.be/1qTaNSpYGqA

 

 

http://youtu.be/Pwri2NKtHB8

 

 

 

 

 

 

 

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mille et une nuits ali baba auteur Parish
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

        

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mille et une nuits le cheval enchanté

 

 

 

 

 

 Photos de dattes : creative commons  en haut de l'article : auteur : Madhif

  Sous l'article photo 1 auteur :  Madhif   photo 3 : Med Dhifallah

Autres : illustrations des Contes des Mille et une nuits


 

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24 décembre 2014 3 24 /12 /décembre /2014 17:24

 

feu-de-bois-copie-1.JPG

 

 

"D'une des cheminées sortaient des étincelles qui montaient en gerbes pour retomber en pluie d'or, sous une fumée épaisse dont le ciel était voilé."

C'est ainsi qu'Anatole France décrit une cheminée dans son roman historique, La Rôtisserie de la reine Pédauque... Belle description qui fait rêver...

 

Issu du grec ancien "κάμινος, káminos, le fourneau, le four", le mot "cheminée" nous est familier : la cheminée représente le coeur du foyer, le centre d'une maison.

 

Avec ses sonorités de chuintante "ch", de labiale "m", ce nom crée une impression chaleureuse, et douce...

Images de flammes vacillantes, odeurs de bois brûlés, crépitements d'étincelles, chaleur prégnante près du feu, la cheminée nous offre une ambiance pleine d'harmonie.

 

Elle voit se réunir, autour d'elle, des amis, une famille, elle se donne en spectacle...

Un spectacle complet qui sollicite le regard, mais aussi l'ouie, les sensations olfactive et tactile...

Fascinant spectacle des flammes ! Vision éclatante du feu qui palpite, qui vibre, retentit d'un bruissement léger.

 

On voit des braises, des rougeoiements, des bois calcinés et sombres...

 

Des fumées, des fumerolles se dispersent, montent dans le conduit.

Les toits se couvrent de cheminées aux formes variées, cheminées de briques, carrées ou arrondies, massives ou légères.

 

La cheminée est, ainsi, un symbole de communication entre les hommes et le monde céleste : c'est un chemin, un conduit qui s'élève vers le ciel.

 

C'est la voie qu'empruntent les sorcières pour se rendre au sabbat, c'est par ce conduit que le père Noël passe, pour déposer tous ses cadeaux.

 

La fumée qui s'échappe évoque une sorte de respiration de la maison...

 

Symbole du lien social, la  cheminée rapproche et rassemble, autour d'elle, les âmes et les coeurs.

La cheminée évoque l'hiver et ses frimas, elle offre un refuge contre les rigueurs du vent, de la neige, du gel. 

 

Dans nos maisons modernes, la cheminée, l'âtre ont tendance à disparaître au profit de chaudières centralisées.

On en oublie tout le spectacle chaleureux que nous apportent les vraies flammes qui titubent, se penchent, vivent sous nos yeux...

 

La cheminée, lieu convivial, associée aux fêtes de Noël,  réunit les gens, dans une ambiance de bonheurs...

 

Elle fait briller des lumières dans les yeux, elle éblouit les regards, elle fascine...

 

 

http://youtu.be/tEFK1Z3l6GU

http://youtu.be/eWJi5wX_1t0

 

http://youtu.be/3POSI8SuMdo

 

http://youtu.be/kxZz8QbVRNE

 

http://youtu.be/Wb3scirJoOw

 

 

 

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cheminée cendrillon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Photos : wikipédia  creative commons



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23 décembre 2014 2 23 /12 /décembre /2014 17:15

 

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Les aiguilles de pins déroulent leurs guirlandes de verts, brillantes, laquées : les aiguilles se hérissent, sur la branche, la décorent de panaches verdoyants...

D'aiguilles, elles portent bien le nom : elles lancent leurs pointes acérées et vives... 

Des fourreaux d'aiguilles entrelacées couvrent les rameaux, en une harmonie de pinceaux subtils.

 

Le mot "aiguille" résonne de sa gutturale "g", prolongée par les voyelles aiguës, "u" et "i", il nous fait entendre et entrevoir une pointe acérée... 

Venu du joli nom latin "acucula", formation de diminutif, le terme "aiguille"restitue bien la forme de l'objet.

 

De nombreux mots appartiennent à cette famille :"acéré, acerbe, exacerber, acétate, acétone, acétylène acide, acidifier, aciduler, acidité, acier, aciérie, acuité, acupuncteur, acupuncture, âcre, âcreté, acrimonie, acrylique, aigre, vinaigre, vinaigrette, aigrelet, aigrir, aigreur, aigu, aiguilleur, aiguiser, aiguillage, aiguillon..."

 

Tous ces termes sont, en fait, dérivés de l'adjectif latin, "acer", "aigu, tranchant, perçant, vif, âcre."

 

Dans le nom "aiguille", le radical initial s'est modifié notablement, mais il a gardé une gutturale devenue sonore "g" qui traduit bien la vivacité de la pointe...

 

Les aiguilles de pins toujours vertes, montrent leurs éclats soyeux, leurs vernis brillants.

 

Elles se couvrent de guirlandes lumineuses et colorées à l'approche de Noël, elles font briller des étoiles, elles exhalent leurs douces senteurs ambrées. 

Elles renvoient les lumières, les reflètent, les exaltent et les subliment...

Sur le sapin, des contrastes de rouges, de verts, de xanthe apparaissent : belles lueurs de Noël, sur les aiguilles ...

 

Les aiguilles répandent leurs entrelacs, emplis de parfums de l'hiver... elles forment des épis réguliers, des motifs géométriques, elles s'illuminent de brillances...

 

Elles nous font entrevoir toutes les splendeurs de l'hiver : des pins verdoyants encore, malgré le froid ou la neige, des éclats de verts, des arbres qui gardent leur frondaison malgré les frimas et le gel.

Elles s'irisent de pignes brunes, aux couleurs de bois et de brumes...

 

Leurs parfums mêlés à ceux de la mousse terreuse, au pied du sapin, nous enveloppent d'embruns de forêts et de sous bois....

 

http://youtu.be/YuB57LcUwRA

http://youtu.be/KFdVoKnPTKQ

 

http://youtu.be/E1L6ty1jGI4

 

 

 

http://youtu.be/5UT4UVQtoQc

 

 

 

 

 


 

 

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Photos : rosemar



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22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 16:14

 

crèche

 

 

La crèche de Noêl est une véritable institution, en Provence : crèche vivante, crèche en carton, ou petite crèche improvisée avec quelques brins de mousse et des branches de houx... Partout, en Provence, c'est l'usage de préparer une crèche, à l'approche de Noël.

 

Ce nom nous étonne, avec ses sonorités de gutturales "c" et "r", et sa chuintante finale pleine de mystères : mélange hétéroclite de consonnes rudes et douce...

 

Il faut dire que la crèche initiale et originelle est une simple mangeoire, un râtelier, pour les animaux : telle est l'origine du mot.

C'est un lieu modeste, humble et inconfortable, c'est un lieu plein de rudesse et d'âpreté...

C'est une simple étable, une auge pour nourrir les animaux, c'est aussi l'endroit où est né l'enfant sacré, où il a ouvert les yeux, pour la première fois.

 

Le mot restitue bien, à la fois, la rudesse du lieu et son caractère empreint de douce solennité.

A la crèche, on associe le boeuf et l'âne qui encadrent l'enfant nouveau-né, qui lui apportent réconfort et chaleur.

 

On voit des images de recueillement, de bonheur, dans un lieu des plus modestes.

La crèche attire tous les regards : les santons sont tournés vers ce lieu, le vénèrent, comme un endroit sacré.

 

L'enfant rayonne sur l'humble paille, il est un symbole d'espoir et de renouveau, comme tout nouveau-né peut l'être...

Beau symbole que celui de Noël ! L'enfant, signe d'espoir annonce une ère nouvelle, un avenir étincelant...

 

Et la crèche nous émeut, par sa simplicité, par ses significations : elle est, d'abord, l'image d'une nourriture qui apporte l'essentiel, elle est aussi la marque d'une humilité originelle...

Celle des premiers chrétiens, d'une foi pure et intacte, celle d'un monde qui n'est pas frelaté.

 

Le mot a pris un sens plus commun et plus ordinaire et désigne, de nos jours, un établissement accueillant les jeunes enfants.

 

Dans un langage populaire et argotique le mot peut même évoquer une chambre, où l'on habite... Le verbe "crécher" en est le dérivé.

 

Ce mot a donc connu un bel essor, simple mangeoire pour des animaux, il en est arrivé à désigner un lieu sacré, d'abord, puis un endroit pratique et moderne pour recevoir des enfants.

 

J'aime ce mot simple et familier qui a pris une connotation sacrée et mystérieuse et que l'on utilise encore de nos jours, dans un sens plus commun et plus courant...

 

J'aime ce mot associé à la fête de Noël, symbole de simplicité, de bonheur, de rudesse et d'harmonie, à la fois...

 

http://youtu.be/IIBYxkG2yX0

 

http://youtu.be/wkhUdy5Z2ig

 

http://youtu.be/qw6YngfV9lM

http://youtu.be/-wybmi7sRKI

http://youtu.be/yfVe7np7TqE

 

 

 

 

 

 

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santon Pernmith

 

 

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Photos de santons : Creative commons   Le berger, auteur : Marie Blanche Sorribas

Le meunier et Le porteur de bois, auteur : Pernmith

 



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21 décembre 2014 7 21 /12 /décembre /2014 17:09

 

 

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Le mot "papillote" évoque la fête de Noël : les enfants se voient offrir, en cette occasion, des papillotes, ces friandises entourées de papier brillant, aux éclats d'argent...

 

Les papillotes font miroiter leurs teintes vives, des étoiles lumineuses, des volutes et des dentelles...

 

Avec sa labiale"p" redoublée, sa dentale finale "t", ses éclats de voyelles variées, son suffixe de diminutif, ce mot fait rayonner des lumières...

Des rayons de rouges, de verts, de bleu, de jaune explosent, sous nos yeux...

 

Emerveillements des enfants, les papillotes sont une référence aux ailes chatoyantes des papillons.

Le papier découpé en petites lamelles offre des friselis dorés ou argentés, et entoure la friandise de ses reflets ondoyants.

 

Le mot "papillote" est issu de l'ancien français "papillot" qui désigne le petit papillon...

Le nom  "papillon" pourrait, lui-même, provenir d'un verbe grec, "pallo", palpiter, agiter vivement, mouvoir légèrement et rapidement.

 

On voit aussitôt le vol léger du papillon, ses envolées palpitantes, ses couleurs d'ocre, de rouille...

 

Avec les papillotes, on entre dans une ambiance de fêtes, on est ébloui par des dorures, des brillances.

 

Traditionnellement, la papillote contient, aussi, une devinette, une blague, une citation amusante, parfois, un pétard.

 

La légende veut que les papillotes soient nées à Lyon à la fin du XVIIIe siècle, quand le jeune commis d'un confiseur eut l'idée, pour séduire une jeune fille, de lui envoyer des petits mots d'amour, enveloppés autour d'une confiserie.

 

Voilà une jolie légende qui fait de la papillote un message de tendresse, qui lui confère une part de séduction supplémentaire...

 

Enfants, nous avons tous rêvé de papillotes : les couleurs, la surprise du contenu, les papiers étincelants nous promettaient tous les bonheurs du monde !

Voilà un mot d'enfance qui nous rappelle des Noëls d'autrefois, qui éveille, en nous, des souvenirs colorés et brillants !

 

http://youtu.be/1FO2kU5v6T8

 

http://youtu.be/FfG5ha7Zg5w

 

 

http://youtu.be/sa7i-YYhc5Q

 

http://youtu.be/IYdF4nKnqPQ

 

http://youtu.be/biw7vjHeZ4E

 

 

 

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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 15:26

 

forêt Tom Harpel creative

"J'aime le son du cor, le soir, au fond des bois,

 Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois,

Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille

Et que le vent du nord porte de feuille en feuille."

 

Tout le monde connaît ces vers célèbres d'Alfred de Vigny : c'est, là, le prélude d'un poème où Vigny raconte la mort de Roland, à Roncevaux... le poète évoque la tristesse, la solitude d'une biche traquée par des chasseurs.... On y perçoit toute la fragilité de cet animal, une biche...


Ce mot "biche", aux sonorités si douces, a des origines bien étranges : le terme vient, en fait, du latin, "bestia" qui désigne la bête, l'animal.

Le nom "bestia" est, donc, à l'origine de deux dérivés distincts en français, la "bête", et la "biche"...

 

On voit que le mot "biche" a connu des évolutions phonétiques importantes : la voyelle"e" s'est transformée en "i", les consonnes "st" ont évolué vers une chuintante "ch".

 

Quelle poésie dans ce mot qui n'était, au départ, que le nom d'une bête, parmi d'autres !

 

Labiale initiale, prolongée par un "i", chuintante finale pleine de douceur, et d'harmonie, le mot "biche" déroule des images de nature, de bois, de forêts...

 

Des images d'un animal gracile, à l'élégance raffinée, au charme rempli de féminité.

On entre dans l'univers des contes merveilleux de Perrault, on entrevoit des images de légéreté, de grâce...

 

Ce mot nous fait aussi percevoir toute l'importance des sonorités de notre langue : les mots "biche" et "bête" produisent des effets totalement différents : on est sensible à la douceur de la biche et on ressent la brutalité de la bête.

 

La chuintante "ch", notamment, apporte une douceur qui n'apparaît pas du tout dans le terme "bête".

Le mot a pris, d'ailleurs, une valeur affecteuse dans les expressions :"ma biche, ma bibiche, des yeux de biche".

 

Dans les contes, la biche est, souvent, une figure féminine : animal à la course légère, au caractère farouche, elle symbolise la beauté... Des jeunes filles, des princesses sont souvent métamorphosées en biches.

 

Dans la mythologie grecque, la biche était consacrée à Héra, déesse de l'Amour et de l'hyménée, et elle était associée à Artémis, la vierge chasseresse.

 

Des images de liberté, de courses dans la nature, de légèreté surgissent à l'évocation de cet animal sauvage.

On perçoit une harmonie, une finesse dans les lignes, un museau fuselé, des pattes graciles, toute l'élégance de cet animal.

 

De grands yeux doux, un pelage couleur de brun doré parsemé de blanc...

 

Tout autour, un cadre champêtre : des arbres, des bois, des taillis, de grands espaces, des étangs, une nature intacte et préservée...

La biche aux yeux pleins de douceur nous entraîne dans un univers sauvage, un monde éloigné des réalités que nous connaissons...

 

Quelle légèreté, quel charme dans ce seul nom !

 

Le poème de Vigny : 

http://poesie.webnet.fr/lesgrandscl...

 

 

 

http://youtu.be/bLNxHW4ZgXE

 

http://youtu.be/4_BavGnbmKM

 

 

 

 

 

 

 

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La parodie du poème de Vigny :

 

 



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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 16:06

confiture Quadell creative

 

 

"Jeanne était au pain sec dans le cabinet noir,

 Pour un crime quelconque, et, manquant au devoir,

J'allais voir la proscrite en pleine forfaiture,
Et lui glissai dans l'ombre un pot de confiture."

 

C'est ainsi que Victor Hugo évoque sa petite fille, Jeanne, dans un poème extrait du recueil L'art d'être grand-père. Il lui apporte, subrepticement, de la confiture, pour la consoler d'une punition.

La confiture ! Voilà un mot familier dont l'étymologie et l'origine apparaissent lointaines et obscures ! 

 

Les sonorités, la gutturale initiale "c", la voyelle nasalisée "on", la fricative "f", la dentale "t", la gutturale "r", à la fin, font, de ce mot, un ensemble composite, avec une certaine variété d'ingrédients....

De fait, la confiture exige un certain temps de préparation, avec différents éléments : sucre, fruits divers, vanille parfois.

 

Quels délices de couleurs, de goûts, de parfums nous offrent les confitures !

Quelles textures variées, en fonction des fruits utilisés ! Confitures de fraises, d'abricots, de melons, de pastèques, de myrtilles !

Que de couleurs apparaissent, à la simple évocation de ces mots !

On sent, aussitôt, différents parfums qui s'évaporent de la marmite ! On goûte aux saveurs de l'été !

Doré de miel, pourpre, orangé, noir, paille, des teintes variées et chaleureuses surgissent.

 

La confiture évoque, aussi, le monde de l'enfance, les tartines de beurre et de confiture, délices des goûters d'autrefois...

Je me souviens de ce pain garni de confiture d'abricots, aux couleurs éclatantes que l'on dévorait dans l'après midi.

Délices du goûter, des saveurs de sucre et de beurre mêlés ! 

 

Ce mot si familier "confiture" nous fait voir des images de bonheurs simples : la lente préparation des confitures, la mise en pot, la dégustation, le plaisir d'offrir des confitures, faites à la maison.

 

Mes grands-tantes avaient l'art de confectionner des confitures : je me souviens de ces confitures de pastèques qu'elles préparaient, avec amour, et dont elles nous faisaient l'offrande, chaque année.

 

La confiture, c'est tout un art de la confection ! Le mot vient d'un verbe latin "confingere", façonner : il est composé du préfixe, "cum", "avec, ensemble" et du verbe "fingere", "faire".                                  

Confiseries, compotes sont formées avec le même préfixe.

 

La confiture, c'est tout un art de l'assemblage, tout un savoir-faire qui a tendance à se perdre, car, désormais, on achète des confitures dans les magasins !

 

Retrouvons le plaisir de préparer des confitures, d'en savourer les odeurs qui montent, qui s'éparpillent, retrouvons le bonheur d'en goûter les différents fruits !

Avec un simple morceau de pain, la confiture et ses différentes variétés nous offrent des délices et nous permettent de retrouver un goût d'enfance...

 

Le poème de Hugo :

 

http://poesie.webnet.fr/lesgrandscl...

 

 

http://youtu.be/Im0PsrsZJXQ

 

 

http://youtu.be/jkoHfa0WPeU

 

http://youtu.be/inQWb2sgiPc

 

http://youtu.be/7LZ1WdOx-n0

 

 

 

 

 

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Chanson pour Anna : une de mes grands tantes se prénommait Anna :

 

 

 

 



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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 16:54

 

fossile libre

 

"Dans les galeries du Muséum, ils passèrent avec ébahissement, devant les quadrupèdes empaillés, avec plaisir devant les papillons, avec indifférence devant les métaux ; les fossiles les firent rêver, la conchyliologie les ennuya. Ils examinèrent les serres chaudes par les vitres, et frémirent en songeant que tous ces feuillages distillaient des poisons."


Dans cet extrait du roman de Flaubert, Bouvard et Pécuchet, les fossiles suscitent, plus particulièrement, l'intérêt des deux héros de l'histoire.

 

Comment ne pas être fasciné par ces restes très anciens d’organismes pétrifiés dans une roche sédimentaire ? Poissons, coquillages gravés dans la pierre, comme sculptés par la nature, les fossiles sont des merveilles qui attirent tous les regards.

 

Les couleurs rosées, pastels de ces pierres venues du fond des âges, les formes parfois incomplètes, incertaines, les brisures les transforment en objets précieux, rares.

Venu d'un verbe latin, "fodio", "creuser, fouir", le fossile est souvent enfoui dans la terre : il demande une recherche attentive et minutieuse...


Et chaque découverte est comme un émerveillement : on admire, alors, les formes, les enroulements, les stries, les volutes de ces galets qui ont porté la vie.

 

On devine des coquilles, des incrustations de plantes et d'herbes, des insectes, des poissons, des ammonites, des étoiles de mer, des oursins... toute une peinture de la vie d'autrefois...

Gravées dans la pierre, ces formes diverses fascinent : on y voyait autrefois des talismans, des objets magiques et mystérieux.


Les mondes minéral, animal et végétal se côtoient dans ces pierres incrustées.

On peut, aussi, y percevoir de lointains vestiges du passé : traces de pas, morceaux de bois, galeries, dents, graines...

Tirés des entrailles de la terre, les fossiles révèlent la vie d'autrefois : on est ému, devant ces objets dont les formes paraissent familières et dont les origines sont si anciennes.

 

Découvrir un fossile est un véritable éblouissement : chacun est unique dans ses formes, ses reliefs, ses teintes nuancées.

Troncs fossilisés, feuilles de fougères, enroulements de coquilles : quelle diversité et quelle beauté dans les motifs !

 

Certaines formes intriguent, sont à peine reconnaissables, et laissent libre cours à notre imagination...

 

Le mot lui-même est plein de poésie : fricative initiale, double sifflante confèrent à ce terme une extrême douceur, comme une atténuation et une marque d'un lointain passé.

 

Ce nom peut être utilisé, aussi, de manière ironique, pour désigner une personne qui vit dans le passé, quelqu'un d'arriéré.

 

Le fossile tiré de la terre est un vrai retour aux sources : c'est comme si on touchait du doigt un passé révolu, mais si proche de nous, par la familiarité et la beauté des formes...

 

 

http://youtu.be/36X8mr5Jt_o

 

http://youtu.be/vGI-hYVslPU

 

http://youtu.be/0TSkIG9lFvY

http://youtu.be/fT7MQ1nvLUU

 

http://youtu.be/9XfdlmdhMoQ

 

 

 

 

 

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Photo : en haut de l'article : wikipédia  / creative commons

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 16:47

 

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"Source limpide et murmurante 
Qui de la fente du rocher 
Jaillis en nappe transparente 
Sur l'herbe que tu vas coucher."

 

Ces vers de Lamartine, extraits des Harmonies poétiques et religieuses sont un véritable hymne à la nature, aux ondes limpides des sources...

 La source, symbole de pureté surgit des profondeurs de la terre... Ce mot, issu d'un ancien participe passé substantivé du verbe "sourdre", vient du latin "surgere", surgir.


On évoque souvent le murmure des sources, leur chant plein de douceur... bruissement de l'eau qui jaillit, qui se fait un chemin dans l'antre de la terre.

 

Fraîcheur, transparence des ondes, mousses des bois qui envahissent les bords : tant d'images surgissent à l'évocation de la source !

 

Sifflante redoublée, gutturale "r", le mot résonne d'éclats contrastés : douceur et âpreté se côtoient dans ce mot harmonieux...

La douceur de l'eau qui s'écoule, l'âpreté du cheminement sous la terre et du surgissement de l'onde.

 

Ce mot nous fait voir des paysages de montagne escarpés, entourés de verdure, pleins de transparence et de limpidité.

 

La source a, souvent, inspiré les poètes : elle est l'image d'une nature accueillante, généreuse, pleine de beautés.

 

Aréthuse, Callirhoée, Cyané, Mélité, Praxithéa, doux noms de Naiades qui peuplent les sources dans la mythologie !

 

Callirhoé, le beau ruisseau, Cyané, à l'onde bleue comme la mer, Praxithéa, à l'action divine, des noms évocateurs leur sont associés...

 

Images de féminité, d'harmonie, les nymphes des eaux sont souvent bénéfiques et bienveillantes.

L'eau, symbole de vie nous étonne par ses transparences, sa fluidité... la magie de l'eau qui fascine et attire tous les regards !

 

La magie des eaux qui surgissent des entrailles de la terre, le mystère des sources jaillies du monde souterrain !

 

La source, c'est, aussi, de manière imagée, l'évocation des origines, le retour à des textes anciens qui nous ont abreuvés et nourris...

Nous sommes façonnés de sources diverses, d'une culture, d'un patrimoine qui fait notre richesse.

 

Sans ces sources essentielles, sans ces repères, nous serions perdus... Peinture, arts, littérature, musique sont dans nos mémoires et sont l'essence même de l'humanité : des connaissances, des bases, une envie de progresser, de s'enrichir.

 

Sans ces racines, nous serions désorientés, les sources nous font percevoir toute l'importance de la culture, de ce passé si riche...

 

On voit bien tous les symboles que représente la source : c'est elle qui nous abreuve, qui nous permet de rêver, de nous ancrer dans le passé, de vivre en harmonie avec l'univers, d'aimer et d'apprécier le monde !

 

http://youtu.be/LEa88PPJJCY

 

http://youtu.be/eZmt-Jg045g

 

 

 

 

 

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 Photos : rosemar



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