De plus en plus, on voit, en France, des femmes vêtues de pied en cap, encapuchonnées d'un voile noir à l'allure inquiétante : des images que l'on ne croisait pas, autrefois et qui suscitent bien des questions...
Le burkini, réservé aux bains, quant à lui, couvre aussi l'ensemble du corps de la femme, à l'exception du visage...
Mais jusqu'où ira la pudeur ?
On apprend, ces jours-ci, qu'une auto-école de Villefranche-sur-Saône se propose d'ouvrir une salle de code réservée aux femmes... La gérante Sarah Bakar déclare même : « Les leçons de conduite seront effectuées par moi pour les femmes, et par un homme pour des hommes. »
Ainsi, semble s'organiser, dans notre pays, une sorte d'apartheid visant à séparer les hommes et les femmes...
On sait, aussi, que certaines femmes musulmanes refusent de se laisser examiner par des médecins hommes.
Tout cela va à l'encontre de nos principes fondamentaux d'égalité, on ne peut traiter la femme comme un être à part. Avec de tels principes, nous perdons nos valeurs essentielles. C'est, là, une régression inadmissible.
Quelle est cette fureur hystérique attachée au corps de la femme ? Pourquoi la pudeur serait-elle une spécificité féminine, pourquoi ne concernerait-elle pas les hommes ?
On le conçoit : il faut remettre de l'ordre dans tous ces manquements à la république et montrer la stupidité que représentent ces moeurs d'un autre temps.
Pourquoi la femme devrait-elle être soumise à des contraintes vestimentaires ?
Quelle image de la femme véhiculent ces coutumes ? La femme maudite, la séductrice, la pécheresse...
La femme maudite, impure, souillée : cette représentation date des premiers textes mythologiques et bibliques et il semble que certains ne puissent s'en détacher.
Aussitôt, ressurgissent des siècles de malédiction qui ont accompagné l'image dela femme : la femme séductrice, coupable de tous les péchés du monde, la femme maudite, à qui revient le triste rôle de répandre tous les malheurs sur le monde, avec le personnage de Pandore, dans la mythologie grecque...
La femme responsable tous les péchés du monde, couverte d'opprobres, la femme, cette pestiférée !
Ce sont là des images éculées, poussiéreuses, véhiculées par les religions...
Des images qui stigmatisent les femmes et les ravalent au rang de boucs émissaires chargés de culpabilité...
Mais jusqu'où ira, donc, la pudeur ?
"Couvrez ce sein, que je ne saurais voir.
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées.", s'exclame Tartuffe, dans la célèbre pièce de Molière, révélant, ainsi, son hypocrisie religieuse... Ce faux dévot s'offusque ou plutôt feint de s'offusquer d'apercevoir la poitrine de la servante Dorine.
Eh oui, au 17 ème siècle, de nombreux textes religieux enjoignaient aux chrétiens de fuir la séduction de la beauté féminine.
Mais ce temps et ces idées sont révolus : les femmes ont le droit, comme les hommes, d'être visibles dans l'espace public, elles ont le droit de vivre sans ces contraintes vestimentaires, sans ce poids d'une culpabilité millénaire qui les accable...