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3 septembre 2014 3 03 /09 /septembre /2014 16:41
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"Tout crépuscule est double, aurore et soir. Cette formidable chrysalide qu'on appelle l'univers tressaille éternellement de sentir à la fois agoniser la chenille et s'éveiller le papillon", a écrit Victor Hugo, dans un de ses ouvrages, intitulé Philosophie, Commencement d'un livre.
                  
Le mot "chrysalide" rayonne de ses sonorités : gutturales, sifflante, dentale, voyelle "i" dupliquée... Ce nom est issu du grec ancien "chrysos" qui désigne l'or...
 
La chrysalide se nuance de reflets dorés : avant de devenir papillon, la chenille se mue en chrysalide.
 
Etat intermédiaire, la chrysalide annonce le papillon à venir, elle est pleine de promesses, elle permet un renouveau, un embellissement, une métamorphose merveilleuse.
 
Associée à l'or, la chrysalide révèle des éclats, des transparences lumineuses, elle évoque d'autres mots : chrysanthe, chrysanthème, chrysolithe....
 
Noms de fleurs, nom de pierre, le radical du mot "chrysos" a donné naissance à quelques mots isolés et rares : on songe, ainsi, à l'adjectif "chryséléphantin"...
 
La graphie même du mot révèle son origine grecque, le "ch" initial, le "y" qui vient de la voyelle "upsilon".
 
La chrysalide nous emmène dans un univers poétique et mystérieux : liée à l'idée de transformation et de métamorphose, ce mot implique une mutation étonnante...
 
C'est comme si la chrysalide permettait une nouvelle naissance, un renouveau complet, surprenant.
 
Le mot lui-même suggère cette métamorphose, comme une transmutation alchimique : la chrysalide se couvre d'or pour une renaissance.
 
Les sonorités contrastées de ce terme, pleines de charme et de poésie attirent l'attention : contraste entre la rudesse des gutturales, la douceur de la sifflante "s"... 
 
Difficultés de la transformation, apaisement du renouveau... il semble que ce mot réponde par ses sonorités à la réalité qu'il désigne.
 
Certaines chrysalides ressemblent à des bijoux ambrés, à des broches couleur d'ocres.
 
Mot rare, mot précieux, la chrysalide nous fait voir des teintes éclatantes, elle nous fait rêver à la magie des métamorphoses de certains insectes...
Elle nous fait songer au renouvellement incessant des jours, comme le suggère, si bien, Victor Hugo...
 
 
 
 
 
 
 
 
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Photo de chrysalide sous l'article : Lamiot
Autres : rosemar



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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 14:18

 

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Au sommet des colonnes, des forêts somptueuses de feuilles d'acanthe se hérissent, se dressent, et retombent en corolles.

 

Issu du grec ancien, "ανθός, anthos", la "fleur", le mot "acanthe" désigne une plante, aux feuilles épineuses et acérées...


Les feuilles d'acanthe composent de véritables motifs, en volutes, sur les chapiteaux corinthiens : des retombées de feuilles, pleines d'élégance, s'épanouissent, en haut des colonnes.

Le mot résonne de sa voyelle "a" reprise sous une forme nasalisée, "an", comme un écho sonore, il retentit de ses consonnes, gutturale et dentale.

 

Ce mot rappelle d'autres noms de fleurs : anthémis, chrysanthe, chrysanthéme, amaranthe, aux sonorités éblouissantes.

Les feuilles d'acanthe nous font voir des formes voluptueuses, des enroulements, des vagues, des motifs délicats.

 

Sur les hautes colonnes élancées, on admire des encorbellements, des subtilités de feuilles, celles-ci débordent sur la colonne, elles s'épanchent, formant des embruns, des dentelles finement ouvragées.

 

L'acanthe orne les colonnes, les sublime, en fait des oeuvres d'art lumineuses, l'acanthe dessine des fleurs d'élégance, des corolles épanouies, des basquines légères.

 

Les colonnes se parent de ces souplesses de feuilles, de ces friselis, de ces frémissements subtils.

 

Les feuilles découpées forment des réseaux et les colonnes se drapent de tissus, de mailles, d'étoffes dentelées d'une blancheur étonnante...

 

Les éclats de feuilles se multiplient en haut des colonnes, ils composent des motifs en relief, des arabesques, des épis de lumières.

 

Belle harmonie de formes pour ces oeuvres sculptées par des artistes d'autrefois, grecs ou romains...

Belle pureté dans les lignes qui se croisent et s'entrecroisent !

 

Des forêts de motifs, de nervures se dessinent...

 

Certaines feuilles semblent se mouvoir, chavirer, s'enrouler sur elles mêmes, comme agitées par des souffles d'air.

 

http://youtu.be/X-77I_VFNm8

 

http://youtu.be/PuyYc0gINbU

 

 

 

 

 

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Photos : 1-2-3 : rosemar / 4 : Meneerke Bloem / 5 : Sony Mavica   créative commons

 



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5 juillet 2014 6 05 /07 /juillet /2014 17:51

 

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L'amphore, comme nous le dit l'étymologie du mot, est un récipient que l'on tient des deux côtés : c'est l'origine même de ce nom, venu de deux termes grecs : "amphis, des deux côtés" et "phoreo, porter"...

 

Ce grand vase à deux anses dans lequel on conservait du vin, du miel, de l'huile, du garum, révèle des formes épurées.

 

La simplicité, la pureté de ce récipient utilitaire étonnent : on perçoit, là, de véritables oeuvres d'art.

 

La couleur claire, comme marbrée, le col évasé, la base arrondie, ovalisée donnent un aspect décoratif à ces objets.

 

Les amphores, par leurs formes allongées, font songer à des colonnes de temples... Elles s'élancent en hauteur, avec une base très étroite.

Le col évasé se termine par un rebord ourlé qui évoque le haut d'une colonne.

 

Des deux côtés, les anses symétriques dessinent des arabesques, et contribuent à une sorte d'harmonie.

 

L'amphore est, souvent, irisée de couleurs de roses, atténuées.

 

C'est bien l'harmonie qui préside à l'ensemble : on perçoit le geste habile du potier qui a fabriqué l'objet, on perçoit une sensibilité pleine de simplicité.

 

Comment ne pas admirer tant de clarté, de pureté, de naturel, d'élégance ?

 

Cet objet modeste, reproduit à des milliers d'exemplaires, semble, pourtant, avoir une valeur d'exception.

 

Il existe, aussi, des amphores de petites dimensions appelées "amphorisques" : sortes de modèles réduits, elles étaient utilisées pour y placer des onguents, des parfums.

 

Le raffinement, la sobriété de l'amphore nous éblouissent : formes, teintes,  silhouette allurée.

 

Ces objets qui nous sont parvenus par delà les siècles, nous émeuvent par leur histoire : on en a retrouvé dans nombre de bateaux naufragés, car les amphores ont été transportées et diffusées à travers toute la Méditerranée : amphores phéniciennes, grecques, égyptiennes, gauloises, amphores romaines...

 

Les amphores empilées dans les navires romains, à fond de cale, permettaient le transport de nombreux produits.

 

Ces vases, purement utilitaires, semblent être, pourtant, l'oeuvre d'artistes pleins de savoir-faire et de talent.

 

L'amphore, aux formes élancées et aériennes n'est-elle pas un symbole même de simplicité, de finesse, d'harmonie ?

 

 

http://youtu.be/YuGQipKhtGA

 

http://youtu.be/uJLXyBzMci0

 

 

 

 

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Photos : Christophe F. et rosemar



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