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2 juillet 2023 7 02 /07 /juillet /2023 11:58
Vénus et la lune se donnent en spectacle...

 

Tous les soirs, l'éclatante Vénus s'allume peu après le coucher du Soleil, une vingtaine de degrés au-dessus de l'horizon ouest...

 

 

Un spectacle magique ! La planète brille de tous ses éclats !

 

 

 

Et tout proche, un croissant de lune accompagne l'apparition de Vénus...

 

 

 

Les deux planètes rivalisent de splendeur et de brillance !

 

 

 

Tandis que l'horizon se teinte de quelques vagues lueurs roses du couchant, les deux astres se donnent en spectacle !

 

 

 

"Avez-vous Vénus ?" écrit Victor Hugo dans un poème intitulé Crépuscule... Vénus, à la fois astre du soir et déesse de l'Amour... Vénus "fleur de lumière", Vénus symbole de beauté et de l'harmonie du monde...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rappel : Le poème de Victor Hugo

 

http://rosemar.over-blog.com/article-avez-vous-vu-venus-123955814.html

 

 

 

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30 juin 2023 5 30 /06 /juin /2023 11:38
L'art méconnu des troubadours...

 

D'après une conférence donnée par Matthieu Poitavin, auteur occitan, professeur de Provençal et Yanira Martinez, née à Cuba, musicologue et ethnologue : L'inspiration des troubadours dans le monde, entre France et Cuba...

 

Pourquoi a-t-on occulté cette littérature occitane : l'art des troubadours ? Qui est capable, de nos jours, de citer un seul nom de troubadour ?

Pourtant, ils étaient pas moins de 500 dans la région occitane...

Des auteurs tombés dans l'oubli alors qu'ils ont exercé une influence considérable dans le temps et dans l'espace...

Qui connaît Bernard de Ventadour, Cercamon, Marcabru, Geoffroy Rudel, Peire Cardinal, Guillaume d'Aquitaine ? Qui connaît la Comtesse de Die ?

Qui connaît leurs oeuvres ?

L'art du trobar couvre pourtant un grand espace des Alpes aux Pyrénées, 32 départements du sud de la France...

Et cet art va se déplacer en Italie, en Catalogne jusqu'à Valence, au Portugal, en Angleterre.

Cette littérature va devenir la première littérature de l'occident, et elle va influencer la littérature moderne, et contemporaine.

Dante et Pétrarque se réfèrent à cette littérature.

Une littérature qui chante l'amour...

L'influence de cette littérature s'est étendue jusqu'à Cuba ! Comment ? C'est difficile de le préciser...

Des comédiens venus d'Espagne, d'Italie, de France débarquent à Cuba pour divertir la population et cette tradition musicale va arriver dans les villes principales à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle.


Au 19ème siècle à Cuba, des chanteurs de rues allaient de ville en ville avec leur guitare pour interpréter leurs compositions. Ce mouvement emblématique est considéré comme l’âme de la chanson cubaine. 

C'est tout un art de faire des sérénades avec des textes qui décrivent la beauté de la femme créole, on trouve aussi des textes patriotiques qui évoquent la bravoure de ceux qui se battent pour la liberté du pays.

C'est toute une génération d'auteurs-interprètes qui chantent seuls, en duo, ou trio accompagnés d'une guitare qui apparaissent au début du XXe siècle, appelés trovadores, ces groupes de troubadours chantent des habaneras, des guajiras, ou boléros, chansons sentimentales nées vers 1880 à Santiago de Cuba...

 

En Occitanie, il faut oublier l'image du troubadour qui va de château en château. L'art du troubadour appartient d'abord à de riches seigneurs, c'est un art très savant, codifié... un art porté et diffusé ensuite par des "jongleurs" qui interprètent les oeuvres des troubadours.

La femme est souvent déifiée, elle apparaît lointaine, inaccessible...

 

Le terme d'ancien occitan  "paratge" est relativement fréquent dans la poésie des troubadours où il revêt tour à tour le sens premier de "noblesse de sang" et le sens plus original de "noblesse de cœur  ou de mérite", c'est une ouverture d'esprit aux autres...

La civilisation occitane est ainsi une civilisation de progrès.

 

On distingue plusieurs genres : la cansoun, genre le plus noble, une poésie chantée consacrée à la louange et à l'amour associé à la galanterie et la politesse... l'alba, texte narratif où les personnages se séparent et sont en attente... le sirvantès, genre politique, satirique, littérature de combat... la pastourelle, chanson qui évoque l'amour pour une bergère... la romance, récit d'une aventure amoureuse.

 

Mais cette culture occitane des troubadours a été quelque peu oubliée : on ne l'enseigne que très peu dans nos écoles...

 

Certains groupes font renaître la chanson occitane : par exemple, Massilia Sound System, avec cette chanson :

"Les compagnons du fin amour
Oh braves gens de ce quartier, je viens chanter la gloire de ceux qui ont fait notre histoire : les compagnons de fin amour
Je chanterai pour tous ceux qui ont mis dans notre mémoire le plaisir, la peine et la noblesse, un trésor pour nos enfants
Hélas il nous faut le chanter car ils ne l'ont pas dit à l'école
Je vais maintenant commencer le voyage avec Guilhem d'Aquitaine qui fut le premier d'entre eux il ya plus de mille ans
Jaufré Rudel est devenu fou d'une princesse de Tripoli et sans avoir jamais vu son visage, pour elle, il fit toutes ses chansons
De Ventadorn il faut que je parle et de Vidal et de Cerveri car ils nous ont envoyé le message : le plaisir ne dure pas qu'un instant
Je chante aussi pour Peire Cardinal qui nous a appris le courage de ne jamais se taire quand gouvernent les méchants
Nous en avons plein encore dans notre camion, de quoi remplir un dictionnaire, plaisir, poésie et noblesse, un trésor pour nos enfants..."

 

 

https://www.moyenagepassion.com/index.php/2019/04/03/quan-lerba-fresch-ou-la-joie-du-troubadour-bernart-de-ventadorn-au-renouveau-printanier/


https://www.lemonde.fr/blog/mundolatino/2011/01/11/des-troubadours-a-la-trova-cubaine/

 

https://genius.com/Massilia-sound-system-lei-companhs-de-fin-amor-lyrics

 

 

 

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2 juin 2023 5 02 /06 /juin /2023 11:50
Vendredi, le jour de Vénus...

 

Avez-vous vu Vénus ? "Avez-vous vu Vénus à travers la forêt ? Avez-vous vu Vénus au sommet des collines ?", écrit Victor Hugo dans un poème intitulé Crépuscule...

Vénus, déesse de la beauté et de l'amour... Vénus est aussi la planète soeur de la Terre, Vénus la brillante, que l'on connaît encore sous le nom d'étoile du berger...

 

De plus, Vénus a donné son nom à ce jour de la semaine : Vendredi, étymologiquement le jour de Vénus...

Vendredi, "Veneris dies" ; nous devons à la mythologie romaine et aux astres les noms des jours de la semaine, lundi, jour de la lune, mardi, jour de Mars, Mercredi, jour de Mercure, jeudi, jour de Jupiter...

On voit, à travers ces exemples, l'empreinte qu'a laissée le latin sur notre langue : le latin est présent dans de nombreux mots de vocabulaire, il nous accompagne tous les jours sans qu'on en ait conscience.

Notre langue, notre culture sont latines et grecques.

 

Le vendredi, jour de Vénus devient ainsi un jour idyllique, associé à l'amour, la tendresse, il est vrai qu'il annonce de jolies perspectives avec l'arrivée de la fin de semaine et du repos dominical...

Le vendredi apparaît alors comme revêtu d'une dimension mythique, associé au nom d'une déesse, l'une des plus belles, des plus connues du Panthéon romain...

Le vendredi associé à l'amour, à la beauté, à la séduction ; quelle belle étymologie !

 

En ces jours de printemps, il nous est loisible aussi d'admirer la planète Vénus : à l'ouest, au couchant, elle brille, à la nuit tombée, d'un éclat particulièrement lumineux...

Un spectacle éblouissant !

Elle est repérable à l’œil nu au-dessus de l’horizon nord-ouest dès le coucher du Soleil et devient éclatante à mesure que le crépuscule s’installe.

Quelle brillance ! 

"Avez-vous Vénus ?" Le spectacle est magnifique...

 

Chaque soir, je l'observe quand le ciel est dégagé : on ne voit qu'elle, la brillante !

Elle scintille, lance des éclats dorés, elle rutile... elle se donne en spectacle !

Avez-vous vu Vénus ? "Avez-vous vu Vénus à travers la forêt ? Avez-vous vu Vénus au sommet des collines ?"

 

 

 Le poème de Victor Hugo :

 

http://rosemar.over-blog.com/article-avez-vous-vu-venus-123955814.html

 

 

Photos : Pixabay

Vendredi, le jour de Vénus...
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19 mai 2023 5 19 /05 /mai /2023 09:45
La glycérie flottante...

 

Dans un extrait des Travailleurs de la mer, Hugo évoque les herbes luxuriantes de l'île de Guernesey, et notamment la "glycérie flottante"...

 

"L’herbe à Guernesey, c’est l’herbe de partout, un peu plus riche pourtant ; une prairie à Guernesey, c’est presque le gazon de Cluges ou de Géménos.

Vous y trouvez des fétuques et des pâturins, comme dans la première herbe venue, plus le cynodon pied-de-poule et la glycérie flottante, plus le brome mollet aux épillets en fuseau, plus le phalaris des Canaries, l’agrostide qui donne une teinture verte, l’ivraie raygrass, le lupin jaune, la houlque qui a de la laine sur sa tige, la flouve qui sent bon, l’amourette qui tremble, le souci pluvial, l’ail sauvage dont la fleur est si douce et l’odeur si acre, la fléole, le vulpin dont l’épi semble une petite massue, le stipe propre à faire des paniers, l’élyme utile à fixer les sables mouvants.

Est-ce tout ?

non, il y a encore le dactyle dont les fleurs se pelotonnent, le pannis millet, et même, selon quelques agronomes indigènes, l’andropogon. Il y a la crépide à feuilles de pissenlit qui marque l’heure, et le laiteron de Sibérie qui annonce le temps. Tout cela, c’est de l’herbe ; mais n’a pas qui veut cette herbe ; c’est l’herbe propre à l’archipel ; il faut le granit pour sous-sol, et l’océan pour arrosoir."

 

Quelle variété dans cette évocation ! Et quelle poésie dans tous ces termes mystérieux et étranges ! Fétuques, pâturins, cynodon, brome, phalaris, agrostide, ivraie, lupin, houlque, flouve, fléole, vulpin, stipe, élyme, dactyle, pannis, crépide, laiteron !

 

On est ébloui par cette énumération de plantes, par cette profusion de mots !

 

Que de noms aux sonorités lointaines, pleines d'exotisme ! Que de végétations à découvrir !

 

Et la glycérie flottante nous semble particulièrement étrange...

 

Quelle est cette plante aquatique, qui flotte sur les ondes ? Le nom nous étonne par des sonorités discordantes : rudesse des gutturales "g" et "r", douceur de la sifflante, acuité de la voyelle "i" réitérée...

 

Ce mot ancien vient d'un adjectif grec "glykéros", "doux" qui peut qualifier dans l'antiquité le miel, une fleur, une lumière, un chant, le sommeil ou encore le retour dans la patrie, chez Homère...

Ainsi, la "glycérie" revêt une dimension mythique, elle évoque une idée de douceur, d'harmonie...

 

Associé à l'adjectif "flottante", le nom prend encore plus de relief, on perçoit des ondoiements d'herbes, des images d'eau miroitante, des frissons de lumières sur les ondes...

 

On voit des roseaux, aux tiges feuillées, des herbes vertes qui se reflètent dans les moires des étangs, des mouvements légers...

 

Un tableau digne des peintres impressionnistes nous séduit, et nous subjugue de couleurs, de lumières, de vie...
La glycérie flottante fait naître des paysages de lacs, de marécages aux miroirs éblouissants...

 

 

 

 

 

 

La glycérie flottante...
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15 mai 2023 1 15 /05 /mai /2023 12:14
"On me maltraite ici !"

 

Le témoignage de Didier Eribon sur le plateau de la Grande Librairie est particulièrement fort et émouvant : il a dû faire entrer sa mère dans un EHPAD, car elle tombait chez elle et lui et ses frères n'avaient pas d'autres solutions que de l'installer dans un EHPAD... "elle était réticente, elle a fini par accepter. Et elle est morte sept semaines après.

Ma mère me laissait des messages la nuit sur mon répondeur en me disant : "On me maltraite ici, je suis malheureuse. J'appelais le médecin de la maison de retraite car ma mère me disait : "On m'interdit de prendre des douches".

Le médecin expliquait alors : "Pour la lever, il faut deux aides soignantes, je n'ai pas assez de personnel, donc ce n'est possible qu'une fois par semaine..."

Et là, j'étais pris d'exaspération, de colère... Comment c'est possible qu'on traite les personnes âgées comme ça ? C'est un débat public, cela veut dire que le service public est tellement sous financé qu'il n'y a pas de personnel pour que les personnes âgées puissent prendre une douche chaque jour.

Une maltraitance systémique et qui sévit partout.

Les aides soignantes sont elles-mêmes maltraitées dans leur métier. C'est tout un système qui fait qu'il n'y a pas de financement.

Un livre a déjà écrit sur le sujet : EHPAD, une honte française, de Anne-Sophie Pelletier... tout est dit dans le titre. L'auteur parle d'immoralité, elle parle d'un EHPAD dans le secteur privé où la loi du profit veut faire de l'argent, le principal motif de ce qui se passe dans les EHPAD, c'est faire de l'argent pour donner de l'argent aux actionnaires.

L'idée qu'on fasse du profit sur la vieillesse, le grand âge, la perte de l'autonomie physique, parfois aussi la perte de l'autonomie cognitive, tout ça m'a tellement révolté...

Ma mère me laissait des messages et c'étaient des messages très politiques, au fond. Sa plainte était politique.

Tout un système la maltraitait mais cette plainte avait un destinataire qui était moi. Et je me suis dit : je veux faire entendre cette plainte dans l'espace public, parce que, elle, elle ne pouvait pas y accéder. Donc, je serai le porte-parole de ces milliers de femmes qui dans la nuit de leur EHPAD téléphonent à leurs enfants, en disant : On me maltraite ici."

Que raconte ce sandale de notre pays ? 

Voici l'analyse de Nicolas Mathieu :

"Cela raconte quelques chose de notre civilisation, pas seulement de notre pays... Qu'est ce que c'est que notre raison calculante, celle qui fonctionne avec des tableaux excels, qui assigne des moyens ici, qui quantifie là  le nombre de biscottes, de couches, de serviettes, de douches, de personnels.

En fait, quand vous commencez à rechercher la performance et l'efficience à tout prix, cette manière-là, cela produit des situations inhumaines dans tous les coins, partout. Et personne n'est responsable puisque c'est un dispositif. C'est une question d'idéologie, profondément.

Il y a des gens qui au bout du dispositif ont tout à coup des vies de moindre valeur. On est dans une civilisation qui donne des valeurs différentes aux vies selon qu'elles sont puissantes ou misérables, selon qu'on est jeune ou vieux, selon qu'on est étranger ou de souche, etc."

Et rien ne change...

"Un livre dénonce la loi du profit mais ceux qui font fonctionner à leur profit cette loi du profit se moquent totalement de ce qu'on peut dire dans un livre qui les dénonce. Ce qui compte pour eux, c'est de continuer à faire ce profit. C'est la loi du profit poussée à son immoralité la plus abjecte..." ajoute Didier Eribon, auteur du livre Vie, vieillesse et mort d'une femme du peuple.

"On est tous terriblement précaires devant la vieillesse, quelle que soit notre classe sociale... c'est une violence extrême exercée à l'encontre de ces personnes sans défense et sans possibilité de résistance."

Plusieurs livres ont été écrits sur le sujet mais effectivement rien ne change.

 

 

Source :

 

https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-15/4859749-emission-du-mercredi-10-mai-2023.html

 

Rappel : La chanson de Ferrat :

 

http://rosemar.over-blog.com/2018/01/tu-verras-tu-seras-bien.html

 

 

"On me maltraite ici !"
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12 mai 2023 5 12 /05 /mai /2023 11:49
Nîmes et le prix Goncourt...

Une exposition intitulée Nîmes et le prix Goncourt mettait en lumières trois figures illustres, trois Nîmois : Alphonse Daudet, Marc Bernard et Jean Carrière...

L'exposition présentait aussi de nombreuses couvertures de romans qui ont obtenu le prix Goncourt.

Une exposition qui raconte l'histoire de ce célèbre prix littéraire, en mettant l'accent sur trois auteurs nîmois.

Alphonse Daudet fut d'abord l'exécuteur testamentaire d'Edmond de Goncourt, Marc Bernard fut primé en pleine guerre, L'épervier de Maheux de Jean Carrière fut l'un des prix les mieux vendus de l'histoire mais aussi l'un des plus lourds à porter pour son auteur.

 

Le premier prix Goncourt fut décerné en 1903.

Il y a 50 ans, le prix Goncourt était attribué à Jean Carrière, à cette occasion son fils a demandé une exposition sur ce thème à la ville de Nîmes.

 

 

Dans un premier espace, on découvre les prémices de l'histoire de ce prix.

Les frères Goncourt sont deux intellectuels argentés, et aussi deux affreux bonhommes : misogynes, antisémites, mais ils sont attachés à la modernité de la littérature. Ils ont soutenu de jeunes auteurs talentueux.

Edmond de Goncourt crée l'académie Goncourt. Et quand il dépose son testament, il choisit Alphonse Daudet comme exécuteur testamentaire...

Daudet est alors très connu comme un écrivain régionaliste, il a écrit aussi des romans d'aventures qui paraissent dans la presse sous forme de feuilletons...

Dans l'exposition, on pouvait voir ainsi un manuscrit d'un  roman intitulé Jack, corrigé par la femme de Daudet qui joua un rôle actif dans l'écriture de ses oeuvres.

 

Le prix Goncourt est créé en 1903 et décerné à un roman de science fiction : il est attribué à  John-Antoine Nau pour son roman Force ennemie (Editions de la Plume).

En voici le résumé :
Un homme est enfermé dans un asile d'aliénés. Est-il fou ? Ou bien sont-ce les aliénistes qu'il faudrait mettre à sa place ? Il se croit habité par un esprit d'une autre planète et tombe passionnément, follement, désespérément amoureux d'une femme, Irène, internée comme lui dans le même établissement. Il s'enfuit, elle sort de l'asile, disparaît... Il court jusqu'au bout du monde pour la retrouver...

On le comprend : cette oeuvre est complètement tombée dans l'oubli, alors que d'autres prix Goncourt restent célèbres, par exemple Le Feu de Barbusse en 1916, un ouvrage écrit en pleine guerre.

 

Marc Bernard, quant à lui, reçoit le prix Goncourt en 1942 : c'est un écrivain nîmois, issu d'un milieu populaire, il écrit des romans prolétariens, et en 1942, il est récompensé pour "Pareils à des enfants." Marc Bernard y retrace son enfance à Nîmes...

L’objectif de Marc Bernard pour Pareils à des enfants était de faire revivre des gens simples. Le récit relate les premières années du héros : son enfance, le départ de son père infidèle et coureur de jupons, la vie quotidienne difficile avec sa mère, tout cela inscrit dans le décor de sa Nîmes natale.

En raison d'une pénurie de papier, le livre s'est mal vendu à l'époque, en pleine guerre.

Les oeuvres de Marc Bernard ont été cependant constamment rééditées, il fut un homme de gauche très engagé.

L'exposition permettait des découvrir des extraits de son roman "Pareils à des enfants", qui étaient situés sur un plan de la ville de Nîmes.

On pouvait découvrir aussi un film Une journée toute simple, réalisé d'après un roman de Marc Bernard... une journée à Nîmes en 1968.

 

Enfin, Jean Carrière, né à Nîmes, est issu d'une famille de musiciens. Il écrit d'abord des essais sur le jazz et la musique du début du XXème siècle.

A 17 ans, il connaît une crise existentielle : il a l'impression de perdre son enfance, une période vécue comme une merveille, il a la nostalgie de cette époque.

Puis, il devient le secrétaire particulier de Jean Giono qu'il considère comme son père spirituel. Giono l'encourage à écrire.

En 1967, il écrit son premier roman : Retour à Uzès, couronné par le prix de l'Académie Française.

En 1972, il reçoit le prix Goncourt pour L'épervier de Maheux : un des plus gros succès de l'histoire du Prix Goncourt.

Pourtant, Jean Carrière vit mal ce succès, c'est une personnalité fragile.

Son père meurt peu après dans un accident et il fait une dépression.

En 1987, il publie Le Prix d'un Goncourt où il raconte ses difficultés à la suite de l'obtention de ce prix. Il était passé soudain de l'ombre à la lumière... il était devenu très vite l'écrivain des Cévennes. Et ce n'était pas son intention...

 

L'exposition permettait de découvrir de nombreux documents : manuscrits, extraits de romans, photos, article de journaux... ainsi que de nombreuses reproductions de couvertures de romans qui ont obtenu le prix Goncourt.

 

 

 

 

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5 mai 2023 5 05 /05 /mai /2023 11:29
La reine de l'Egyptologie...

 

Claudine Le Tourneur d'Ison a rédigé une biographie de Christiane Desroches Noblecourt, égyptologue : elle a été son élève et elle est venue présenter son ouvrage lors du Festival de la Biographie à Nîmes...

Christiane Desroches Noblecourt est une des rares femmes à avoir laissé son nom dans l'histoire de l'Egyptologie.

 

"Elle a fait beaucoup pour l'Egypte, pour le musée du Louvres qu'elle a vraiment enrichi. C'est elle qui a initié la campagne de Nubie : en 1954, Nasser qui arrive au pouvoir décide qu'il faut moderniser et industrialiser le pays. Il va faire construire un grand barrage au sud d'Assouan. Ce grand barrage va créer un lac de 500 kilomètres qui va noyer la Nubie. Il noie ainsi toute une partie de l'histoire, avec deux temples emblématiques, le temple d'Abou Simbel et les temples de l'île de Philae.

 

Christiane Desroches Noblecourt clame qu'on ne peut pas laisser disparaître un patrimoine aussi colossal. C'est elle qui génère le début de la campagne de Nubie qui va durer 20 ans, et pendant 20 ans de sa vie, elle va se battre pour que les temples soient sauvés, déplacés.

Et elle y parvient grâce à l'Unesco et au soutien des Egyptiens. C'est une énorme aventure humaine.

 

Construire ces temples a été déjà une colossale entreprise humaine. Ce qu'ont fait les Egyptiens anciens, construire ces temples, cela a déjà été colossal... Ceux qui ont déplacé le monument et qui ont découpé Abou Simbel, (parce qu' Abou Simbel, c'était un temple creusé dans la roche), tous ces hommes qui ont découpé, qui ont démonté, qui ont remis le temple dans un endroit préservé ont fait un vrai travail de génie.

 

Dans le livre, il y a deux chapitres sur la campagne de Nubie : une grande aventure humaine... on n'imagine pas aujourd'hui que cinquante nations dans le monde ont donné de l'argent pour sauver des temples...

Aujourd'hui, cela paraît vraiment inimaginable et cette grande aventure humaine nécessite d'être remise au goût du jour et racontée, parce qu'il faut voir ce que les hommes au XXème siècle ont fait aussi. L'amitié et la coordination entre les peuples, à ce moment-là, entre 1960 et 1980 a fait en sorte qu'un patrimoine mondial a été sauvé.

 

Et c'est de là qu'est issue la notion de patrimoine mondial de l'Unesco.

 

Christiane Desroches Noblecourt a aussi régné 50 ans sur le Louvres, c'est elle qui a vraiment démocratisé et popularisé l'Egyptologie. Avant, c'était quand même un domaine très intimiste et grâce aux grandes expositions qu'elle a initiées, comme en 67 l'expo Toutankhamon, en 76, l'expo Ramsès, ces expositions qui attirent énormément de monde... en 67, il y a un million deux cent mille personnes qui vont voir Toutankhamon, alors que personne n'allait en Egypte et que les voyages en Egypte, c'était pour une toute petite élite."

 

https://www.babelio.com/livres/Le-Tourneur-dIson-Christiane-Desroches-Noblecourt--La-reine-de-lg/1435086#!

 

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1 mai 2023 1 01 /05 /mai /2023 12:34
Le mot "travail" recouvre des réalités très différentes...

 

André Comte-Sponville, invité sur les Matins de France Culture a évoqué sa brève carrière dans l'enseignement : il dit qu'il a pris sa retraite très tôt à 46 ans !

 

Et il précise : "Je n'ai pas touché ma retraite à 46 ans, je la touche depuis que j'ai 62 ans... J'ai arrêté d'enseigner à 46 ans grâce au succès d'un de mes livres, Le petit traité des grandes vertus, je n'avais plus besoin de salaire pendant plusieurs années, bref, j'ai arrêté d'enseigner dès que je l'ai pu. Et donc, je serai très mal placé de faire la leçon à ceux qui veulent arrêter de travailler dès qu'ils peuvent et qui préfèrent s'arrêter à 62 ans plutôt qu'à 64ans..."

 

Et il rajoute :

"L'économiste Galbraith écrit dans un de ses livres qu'on utilise le même mot "travail", "work" en anglais pour désigner des activités tellement passionnantes qu'on les ferait, à la limite, bénévolement et pour désigner des activités tellement fastidieuses, fatigantes, désagréables que l'on fait parce qu'on y est contraint pour gagner sa vie.

Et Galbraith concluait en disant qu'utiliser le même mot pour désigner des activités tellement différentes, c'est déjà un signe évident d'escroquerie.

 

Eh bien moi, j'ai fait deux "travail" dans ma vie : il y avait l'enseignement et la correction des copies, c'est lourd, je le faisais bien, sérieusement, mais c'est lourd, et puis il y avait écrire des livres qui  était moins un métier qu'une vocation... Et dès que j'ai pu arrêter mon métier d'enseignant à 46 ans pour écrire davantage, bien sûr, je l'ai fait.

Et donc cela veut dire qu'il y a travail et travail.

 

Bien sûr, pour nous, écrire, faire de la recherche, c'est notre passion, donc on souhaite le faire si on peut jusqu'à la mort.

Mais on ne peut pas appliquer le même genre de discours à des métiers qui sont faits essentiellement parce qu'il faut bien gagner sa vie, et qui sont souvent des métiers fatigants, peu gratifiants et souvent, qui plus est, mal payés..."

 

Eh oui le mot travail recouvre des réalités très différentes : maçon, plombier, couvreur, chauffeur, aide-ménagère, aide soignante, infirmière, enseignant, banquier, informaticien, PDG etc.

Salaires, pénibilité, conditions de travail, horaires ne sont pas les mêmes..

C'est pourquoi une même réforme des retraites qui s'applique à ces différents métiers paraît totalement inadéquate, inadaptée...

André Comte-Sponville a pu s'arrêter d'enseigner à 46 ans, un privilège exorbitant... et s'il l'a fait, c'est qu'il trouvait le métier difficile, rempli de contraintes et d'aléas. Il a pu se consacrer à l'écriture, à la recherche, et s'est ainsi épanoui.

Et de nombreux métiers ne permettent pas cet épanouissement...

Notre époque réduit l'homme à une machine bonne à travailler et à produire... il faudrait redonner du sens au travail.

 

 

 

 

Vidéo : à 3 minutes, 20 secondes

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28 avril 2023 5 28 /04 /avril /2023 11:50
Les Bienheureux de Julien Dufresne...

 

Un livre à la croisée du roman, du récit et du témoignage... pendant 3 ans, l'auteur Julien Dufresne a suivi le quotidien de familles qui ont un enfant atteint d'une maladie rare : le syndrome Williams.

Julien Dufresne a présenté son livre Les Bienheureux lors du Festival de la Biographie à Nîmes...

 

"C'est une maladie orpheline qui se caractérise par des déficiences cardiaques, intellectuelles mais qui présente aussi des caractéristiques merveilleuses, assez magiques, c'est pour ça que j'ai voulu écrire un livre sur le sujet...

 

Ce sont des enfants qui ont un gène qu'on n' a pas de l'hyper sociabilité, ils sont doués d' une musicalité extraordinaire, ils ont tous quasiment l'oreille absolue, capables de retenir des chiffres et des partitions pendant des années entières, alors qu'ils ont 40 à 90 de QI maximum.

Et ils auraient aussi inspiré la légende des elfes et des lutins dans les contes de fée.

 

Ces enfants ne souffrent pas de leur handicap, ils sont heureux tout le temps. Ils sont traversés d'une lumière, d'une gaieté, d'une joie, pour autant, ils se rendent compte de leurs différences, après la petite enfance, avec le regard des autres, à l'école primaire et au collège.

A ce moment là, ils entendent le terme "handicapé" et ils se rendent compte qu'ils ne sont pas exactement à l'image de ceux qui les entourent.

 

Les éducations diffèrent en fonction des modèles familiaux et des talents de ces enfants parce qu'ils ne sont pas tous atteints au même degré par cette maladie.

Assez peu de personnes atteintes par ce syndrome sont autonomes.

 

C'est une naissance sur 7000, ils sont 300 000 dans le monde. En France, c'est environ 3 à 5000 personnes.

Cette maladie a été découverte dans les années 60, c'est une maladie assez récente. L'espérance de vie est de 30, 40 ou 50 ans.

 

Les enfants Williams sont des enfants de petite taille, sveltes, avec des problèmes d'élasticité de la peau, donc des visages un peu déformés : ils ressemblent à des elfes et des lutins. Des chercheurs ont étudié l'appétence de ces enfants pour la musique, pour les travaux manuels, pour la nature, pour les animaux, et c'est aussi le cas des elfes et des lutins.

 

Au quotidien pour les familles, c'est un parcours du combattant, parcours médical, paramédical. Certains voient une quinzaine de spécialistes par trimestre, c'est un parcours très lourd.

 

Mais, la moindre petite victoire, le moindre accomplissement viennent effacer ces difficultés."

 

La sociabilité, l'empathie, des qualités essentielles qui se perdent et dont on ferait bien de s'inspirer !

Julien Dufresne écrit beaucoup sur la différence, il a voulu écrire un livre joyeux, drôle sur le sujet.

 

 

 

 

 

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21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 11:25
Champollion : le dernier voyage...

 

Claudine Le Tourneur d'Ison est venue présenter son livre : Champollion, le dernier voyage, lors du Festival de la Biographie à Nîmes...

Claudine Le Tourneur d’Ison s’est passionnée pour l’Égypte dès l’adolescence. Un rêve qui s’est mêlé à celui du voyage et de l’écriture. Après des études de Lettres à la Sorbonne et d’Égyptologie à l’École du Louvre, elle devient journaliste, écrit des livres, dont des biographies consacrées à de grands égyptologues, et réalise des documentaires pour la télévision.

 

"On a du mal à l'imaginer mais ce dernier voyage de Champollion, c'est en fait le premier, le seul et unique voyage que Champollion ait fait dans sa vie. C'était son rêve d'enfant, il l' a fait en 1828, six ans après avoir découvert la clé du système hiéroglyphique.

Cela a été très compliqué pour lui de monter cette expédition, parce qu'il fallait des fonds, il fallait le soutien du roi de France.

Et donc, finalement, le roi de France Charles X a accepté de donner des fonds pour cette expédition parce que le grand duc de Toscane participait aussi pour la moitié des frais.

 

Dans ce voyage, il y avait 14 personnes, sept Français, sept Toscans. Champollion dirigeait l'expédition qui a duré un an et demi, dans des conditions qu'on imagine assez difficilement aujourd'hui, mais quand on est allé en Egypte, on se rend compte de la difficulté du voyage...

 

Pour Champollion, mettre un pied sur la terre Egyptienne, c'est un peu Moïse mettant le pied sur sa terre promise : pour lui, toute l'Egypte vibre dans son sang, dans son coeur, depuis son enfance.

Quatre ans avant sa mort, il a enfin monté cette expédition, et il fait ce voyage avec l'idée de vérifier que la clé de cette langue qu'il a découverte fonctionne bien.

 

On sait qu'en Egypte, il y a des textes partout, sur les temples, dans les tombeaux. C'est une mise à l'épreuve de son système.

Champollion passe presque un an et demi avec ses collaborateurs qui sont essentiellement des peintres et des dessinateurs, à relever les textes et à les traduire, il sort ainsi l'Egypte d'une nuit de 4000 ans.

Il révèle au monde une civilisation que tout le monde ignorait. Il nous a apporté la révélation d'une civilisation dont nous sommes issus."

 

Dès l'enfance, Champollion s'est intéressé aux langues anciennes, très jeune quand il a vu les hiéroglyphes, il a écrit à son frère qu'il serait le déchiffreur, il avait une prémonition, et il avait aussi une telle passion, il adorait les langues anciennes. A 10 ans, il connaissait déjà plusieurs langues anciennes dont le copte, et c'est grâce à cette culture qu'il a pu déchiffrer et trouver la clé du système.

 

 

https://essentiels.bnf.fr/fr/livres-et-ecritures/les-systemes-ecriture/bdf7550f-78f9-497f-85c5-e21c1dcadf2b-ecritures-dans-egypte-et-nubie-antiques/video/71f259dd-a8d8-4130-ae7c-54411b7bd9e5-comment-champollion-dechiffre-hieroglyphes

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