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29 octobre 2021 5 29 /10 /octobre /2021 08:45
L'hôpital en manque de soignants...

 

"Les hôpitaux tournent au ralenti en France !

 

A la Timone, à Marseille, plusieurs chambres doubles n'accueillent qu'un seul patient : les soignants ne sont pas assez nombreux pour ouvrir tous les lits.

 

Une infirmière témoigne : "C'est un service d' hépato-gastroentérologie où il y a normalement 28 lits, et actuellement dix sont fermés, faute de personnel infirmier."

A Marseille, il y a aujourd'hui 448 lits fermés sur 2700, soit 16 % des capacités.

A la Timone, une cadre de santé avait besoin de 6 infirmières de nuit au mois d'octobre : aucun de ces 6 postes n'a été pourvu.

"Souvent, c'est l'équipe de jour qui fait les nuits et elles sont payées en heures supplémentaires ou sinon, c'est quelqu'un d'un autre secteur, d'un autre hôpital...", explique cette cadre de santé.

 

Conséquence de cette pénurie : beaucoup d'examens et d'opérations déprogrammées dans certaines pourtant urgentes.

Un professeur de la Timone commente encore : "C'est tous les examens qu'on réalise pour dépister le cancer, biopsier les cancers, ce qui permet ensuite de débuter un traitement. Sans ces examens, on ne peut pas prendre en charge les patients, pour des pathologies qui sont très graves."

Et Marseille n'est pas un cas isolé.

 

Au niveau national, le conseil scientifique tire le signal d'alarme et parle d'un pourcentage important de lits fermés : environ 20 % , touchant tous les secteurs de soin.

 

Le gouvernement lui-même reconnaît que des services ont dû fermer temporairement, faute de personnels.

 

Certains soignants ont même changé de vie après la crise du Covid-19 pour cause de conditions de travail trop difficiles.

C'est le cas dans le service d'un chirurgien parisien qui témoigne : "Ce sont des infirmières qui, pendant la crise du Covid, ont vu leurs amis, leur famille faire du télétravail, gagner plus qu'elles, chez elles, tranquillement, pendant qu'elles devaient aller à l'hôpital, étaient changées de secteur dans lequel elles travaillaient, allaient en réanimation, prenaient des risques, tout ça pour des salaires de misère."

Le gouvernement annonce lancer une grande enquête nationale pour connaître plus précisément la situation de chaque hôpital..."

 

Vraiment ? Comme si le gouvernement ne connaissait pas la crise que traverse l'hôpital depuis longtemps en France !

Les services d'urgence étaient en grève bien avant la crise du Covid !

Les soignants sont depuis longtemps débordés de travail : mal payés, exploités, victimes de burn-out, la coupe est pleine !

 

Et on ose dire que les Français ne travaillent pas assez ! "Nous sommes un pays qui travaille moins que les autres", a récemment déclaré Emmanuel Macron.

Cela fait des décennies que l'hôpital public est malade... Cela fait des années qu'on assiste à des dysfonctionnements graves.

Des urgences saturées, des malades qui ne sont pas bien pris en charge, trop tardivement soignés.

 

 

 

Source :

 

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/hopitaux-publics-20-de-lits-fermes-actuellement-en-france-pourquoi_4823801.html

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11 juin 2021 5 11 /06 /juin /2021 12:26
Un après-midi provençal...

 

Nombre de traditions sont essentielles : elles constituent pour chacun d'entre nous des repères, un ancrage dans le passé... elles nous offrent un lien avec ceux qui nous ont précédés...

 

Je suis née en Provence, du côté de Marseille. Mon grand-père et ma grand-mère maternels appartenaient au monde paysan : ils cultivaient la terre dans le pays d'Aix. Mon grand-père paternel était pêcheur à l'Estaque.

Mes racines sont donc provençales.

 

Comment ne pas être attaché à cette terre du sud et à ses traditions ancestrales ?

 

La Feria de Nîmes est aussi l'occasion de faire revivre certaines de ces traditions, notamment des danses provençales.

 

Le spectacle se déroulait dans un lieu somptueux et prestigieux  les Jardins de la Fontaine, devant l'antique temple de Diane...

 

Un temple vieux de 2000 ans, monument le plus romantique, et aussi le plus mystérieux de Nîmes, un édifice associé au culte impérial...

Etait-ce un temple ou une bibliothéque ? Ce bâtiment  était l’une des composantes du grand sanctuaire dédié à Nemausus et au culte impérial.


On ne connaît pas la véritable fonction de cet édifice dans le sanctuaire antique : bibliothèque ? salle cultuelle ? On ne sait pas vraiment...

En tout cas, un lieu empli de charmes et d'histoire...

 

Au cours de ce spectacle, on pouvait admirer des costumes et des robes d'autrefois, des tissus provençaux aux motifs variés, des coiffes à l'ancienne, de savants chignons, des dentelles, des jupes empesées...

 

Au rythme d'un orchestre provençal, les danseurs et les danseuses ont offert aux spectateur un florilège de danses traditionnelles.

Danse des jardinières, danse des pêcheurs, danse des rubans, farandoles, ballet des filles de marbre, volte, le spectacle était haut en couleurs...

 

On pouvait entendre les instruments traditionnels de la Provence : les fifres, les tambourins, les galoubets...

 

La musique, les costumes, les chorégraphies nous permettaient de retourner dans le passé, et de retrouver une certaine douceur de vivre : des airs et des rythmes apaisants, des costumes confectionnés avec soin, des danses pleines de gaieté, de charme.

 

Un spectacle simple, sans fioriture, sans artifice, en plein air, à la lumière du soleil de Provence, sous les tilleuls et les marronniers qui bordent le temple de Diane...

Un spectacle harmonieux qui apporte douceur et réconfort...

 

 

 

 

 

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22 mars 2021 1 22 /03 /mars /2021 12:05
Le Carnaval Marseillais...

 

 A Marseille, hier, 6 500 personnes se sont rassemblées, déguisées mais sans masque, pour un carnaval... Un carnaval sans masque ! Voilà qui est surprenant !

Les participants auraient tout de même pu pour la circonstance, un Carnaval, se munir d'un masque, surtout en temps de pandémie...

 

Une façon, sans doute, de braver les autorités, de narguer la police...

 

Alors, bien sûr, la plupart des participants à la fête étaient des jeunes, insouciants, ayant envie de s'amuser...

Pour autant, une telle attitude est-elle responsable ? Alors que l'épidémie gagne du terrain, même à Marseille, et malgré les bons soins du professeur Didier Raoult, ces jeunes se comportent de manière frivole et inconséquente.

Ce faisant, ils risquent de propager le virus et de provoquer de nouvelles contaminations dans leur famille...

D'ailleurs, le virus a tendance à prospérer dans les Bouches-du-Rhône...

 

"D’après les dernières données de Santé Publique France, une majorité de communes dans le département des Bouches-du-Rhône, ont un taux d’incidence supérieur au seuil d’alerte maximal. En effet, une soixantaine de communes ont un taux d’incidence entre 250 et 500 cas pour 100.000 habitants. 

Parmi elles, la ville de Marseille (sauf le 7e arrondissement), Aix-en-Provence, Arles, Port-de-Bouc, Fos-sur-Mer, Saint-Rémy-de-Provence, ou encore Vitrolles. 

Au niveau départemental, les dernières données de Covid Tracker datant du samedi 20 mars 2021, montrent un taux d’incidence à 315 cas pour 100.000 habitants."

 

Dans ce contexte, était-il raisonnable d'organiser un carnaval débridé à Marseille ? Une foule compacte, aucun geste barrière, des dégradations, des feux de poubelles...

 

Dès lors, il est possible qu'on impose un confinement strict dans ce département...

 

Que dire ? On perçoit un manque de conscience collective, une forme d' inconscience d’un enjeu national, sanitaire. Égoïsme et égocentrisme, individualisme, solipsisme, perte de valeur, absence de hauteur...


On a tendance à victimiser une jeunesse qui ne peut pas aller au bar ou en boîte : c'est plutôt affligeant et consternant. Il existe bien d'autres moyens de se distraire.

 

Que dire ? N'est-ce pas là un mépris total du personnel hospitalier qui se bat tous les jours contre le virus ?

N'est-ce pas une mise en danger des personnes les plus fragiles susceptibles d'être contaminées par le virus  ?

 

La foule a été finalement dispersée par la police, en fin de journée.

 

 

 

 

 

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1 avril 2019 1 01 /04 /avril /2019 08:33
Un poisson pour célébrer le mois d'avril : la rascasse...

 

 

La rascasse a une allure impressionnante : petit monstre à large bouche, ce poisson osseux, aux teintes brunâtres, vit dans les fonds rocheux...

 

Le mot lui-même est rude avec ses sonorités de gutturales "r", "k", sa voyelle "a" redoublée, la sifflante "s" réitérée faisant claquer le nom de ce poisson.

 

"Crapaud de mer, scorpion, diable de mer, scorpène" : les autres dénominations de la rascasse sont saisissantes, elles suscitent l'effroi, d'ailleurs certaines espèces sont venimeuses, par leurs piquants chargés de poisons.

 

La rascasse évoque bien sûr la Méditerranée, ses côtes découpées, ses calanques abruptes, ses paysages somptueux, son nom vient du mot provençal « rascous » qui signifie « rugueux », « teigneux ». 

 

 C'est aussi un des poissons emblématiques de la fameuse bouillabaisse marseillaise et plus généralement de la soupe de poissons.

 

Les sonorités elles-mêmes du mot nous emmènent vers le sud, on entend le parler provençal, les poissonnières qui vantent leurs marchandises, sur les quais du port de Marseille : "ELLE EST BELLE, MA RASCASSE !"

On savoure ce mot, on se délecte de toutes ses consonnes et de ses voyelles...

On entend des mots du sud : "le pataclet, la favouille, le fada, l'arapède, le cagnard, la galline, la pigne"...

 

Ce poisson évoque, pour moi, le petit port de l'Estaque dont je suis originaire...

De nombreuses rues de ce village portent des noms de poissons : la rue de la rascasse, le passage du pataclet, la montée de la sardine, la traverse du fielas... comme si la proximité de la mer avait définitivement marqué de son empreinte ce petit coin de la Méditerranée.

 

Aussitôt, je sens des embruns marins, des senteurs de pins, je revois des pointus, des barques de pêcheurs, des filets, des salabres...

La Méditerranée, ses replis, ses flots d'un bleu infini, le sac et le ressac de la mer, les baignades en été...

Mon grand-père en train de ravauder ses filets sur sa barque...

Je revois le petit port de l'Estaque qui a inspiré des peintres célèbres, Cézanne, Braque, Renoir, les collines environnantes, des paysages marins emplis de charme, le murmure incessant des cigales, en été.

 

 

 

 

 

Un poisson pour célébrer le mois d'avril : la rascasse...
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8 novembre 2018 4 08 /11 /novembre /2018 09:50
Non, il n' y a pas eu de tremblement de terre à Marseille...

 

Non, il n' y a pas eu de tremblement de terre à Marseille... et pourtant, trois immeubles se sont effondrés, des logements de pauvres, bien sûr, dans un quartier où plus de 40 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, où près d'un immeuble sur deux est "indécent ou dégradé".

 

Les pauvres n'ont droit ni au confort, ni à la sécurité.

 

L'état de délabrement des bâtiments concernés était connu avant le drame, mais rien n'a été fait à temps pour l'éviter. 

A Marseille, une des plus grandes villes de France, il existe encore des taudis insalubres où s'installe la misère...

 

Six corps ont été retrouvés dans les décombres et ce bilan est provisoire : il reste encore sans doute d'autres victimes ensevelies.

Ces corps n'ont pour l'instant pas été identifiés : des anonymes, des moins que rien sacrifiés à l'incurie et l'inconscience des hommes politiques qui nous gouvernent.

Comment peut-on laisser au XXIème siècle des gens vivre dans des logements aussi précaires ?

J'ai vu les images de ces immeubles effondrés : on a l'impression qu'un gigantesque séisme les a anéantis, on se trouve devant un champ de ruines.

Comment pourrait-on encore espérer trouver des survivants dans cet amas de pierres et de gravats ?

 

Des gens sont morts en France victimes de la pauvreté et de la misère.

Qui s'est soucié de leur sort ? 

Sûrement pas les élus en charge de la cité phocéenne, sûrement pas les "responsables" politiques qui ferment les yeux devant la détresse des gens humbles.

Selon un rapport remis au gouvernement en 2015, à Marseille,"un parc privé potentiellement indigne" présente "un risque pour la santé ou la sécurité de quelque 100.000 habitants". 40.000 logements sont concernés, soit 13 % du parc de résidences principales.

 

Un des immeubles qui s'est effondré était occupé par une copropriété de 10 appartements. Pourtant, depuis 2007, les signaux d'alerte se multipliaient : effondrement du plafond du hall d'entrée, fissures inquiétantes, façades délabrées... Un expert agréé auprès du tribunal avait même visité l'immeuble le 18 octobre sans décider une évacuation des lieux.

 

 

 

 

https://www.lepoint.fr/societe/a-marseille-une-situation-affolante-sur-le-front-du-logement-indigne-ou-insalubre-06-11-2018-2268950_23.php

 

 

 

 

 

Non, il n' y a pas eu de tremblement de terre à Marseille...
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1 avril 2018 7 01 /04 /avril /2018 10:16
Un poisson pour ouvrir le mois d'avril : le pataclet....

 

Le "pataclet" ! Un nom étrange pour ceux qui habitent loin de Marseille et des côtes méditerranéennes...

Un mot inconnu et mystérieux qui fait surgir des accents de Provence, une langue qui chante, qui savoure les mots...

 

 

Le "pataclet" ! Voilà un mot du sud, un nom de poisson plein de charme !

 

Le mot déroule des consonnes éclatantes : labiale initiale, dentale, gutturale. La voyelle redondante "a" fait rayonner ce nom...

 

Le "pataclet" nous laisse entrevoir des étendues marines, des vagues incessantes, des remous, des écumes...

 

Le pataclet,  petit poisson de roche argenté et plat,  arbore sur sa queue une tache noire, et fait miroiter ses nageoires aux teintes de xanthe.

C'est un poisson méditerranéen de dimensions modestes.

 

Le mot évoque le sud, le soleil, les calanques, de petits ports de pêche, près de Marseille.

Il me parle de l'enfance, du petit village où je suis née : l'Estaque.

Il me parle de mon grand-père, artisan pêcheur dans la baie de l'Estaque...

 

A l'Estaque, il existait et il existe encore une petite rue obscure, creusée sous des maisons, appelée "le passage du pataclet"... une ruelle sombre, mystérieuse par laquelle on accédait au coeur du village.

"Le passage du pataclet" permettait d'atteindre les hauteurs de l'Estaque... les collines environnantes, un belvédère sur la Méditerranée, une vue magnifique sur la baie de l'Estaque...

 

Ce mot nous fait entendre, aussi, le parler de Provence, l'accent du sud, des mots savoureux.

"Le gobie, la girelle, le loup, le muge, la rascasse, le capelan, le fielas, le pageot"... autant de noms pittoresques de poissons.

Des mots sympathiques qui suggèrent toute une ambiance : le soleil, la mer et ses reflets argentés, des senteurs marines, des odeurs d'algues et de sel...

 

Le pataclet argenté et doré brille dans les eaux méditerranéennes.

Il nous fait admirer des côtes découpées, des calanques, des pins qui s'inclinent vers la mer.

On perçoit le murmure de l'eau, des embruns qui s'envolent, des vagues ondoyantes, on s'enivre d'air marin...

 

 

 

 

 

 

 

Un poisson pour ouvrir le mois d'avril : le pataclet....
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24 mars 2018 6 24 /03 /mars /2018 09:58
Quel bagou !

 


 

Pour célébrer la semaine de la langue française et de la Francophonie du 17 au 25 mars 2018...

Dis-moi dix mots sur tous les tons...

 

 

Quel bagou ! Voilà un mot familier, issu du langage populaire, aux sonorités évocatrices, la labiale "b" pouvant suggérer le plaisir de parler, la gutturale "g" traduisant une certaine audace, le son "ou" langoureux révélant un désir de subjuguer, de tromper, de faire illusion.

 

Venu de l'argot "bagouler", "parler inconsidérément", ce nom contient aussi le mot "goule", qui désigne anciennement la "gueule".

En latin "gula"fait référence à la gorge, au gosier. Le terme "gueule" est souvent employé dans un sens péjoratif et a aussi une connotation populaire.

 

Le "bagou", c'est le plaisir de parler, de manière effrontée, excessive, sans mesure... pour en imposer à autrui.

Le terme implique une envie de tromper, de dominer les autres par la parole.

Le bagou est une arme, mais on décèle assez facilement ses faiblesses : marqué par le mensonge, la tromperie, le bagou comporte parfois une nuance péjorative.

 

Le bagou, la parlote, le baratin, la tchatche, le blablabla, le boniment, le bobard, la gouaille... que de termes familiers et évocateurs ! 

 

Ceux qui ont du bagou font preuve d'audace mais ne sont guère crédibles : certains n'hésitent pas à mentir, inventer, se contredire, usent d'un langage outrancier, sans vergogne.

 

Mais le bagou peut comporter des aspects plus sympathiques quand il s'agit de raconter de belles histoires, d'embellir une réalité ordinaire...

 

J'aime ce mot car il semble avoir aussi des accents du sud : il nous fait entendre le bagou des bonimenteurs, des poissonnières du port de Marseille, leur parler haut en couleurs, leurs cris tonitruants.

 

On voit des scènes familières, des vendeurs de rues qui vantent leurs marchandises, des éloges appuyés, des voix qui se haussent.

 

Ce mot populaire a des accents de bonheur : on entrevoit le plaisir des mots, la joie des phrases qui s'enchaînent.

 

Ce nom dégage une impression de gaieté de liberté, on perçoit un certain brio, une volupté dans cette envie de s'exprimer, de dérouler des idées, de les magnifier.

 

Le "bagou" est un mot du sud, il représente bien ces hâbleurs de Marseille, ces gens volubiles qui ne s'arrêtent pas de raconter des histoires.

Ce nom évoque des personnages pittoresques, des Tartarins parfois comiques, des conteurs qui s'animent et font vivre leurs propos.

 

 

  
 

 

Les dix mots sélectionnés cette année :
 

accent, bagou, griot, jactance, ohé, placoter, susurrer, truculent, voix, volubile

 

 

 

 

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15 mars 2016 2 15 /03 /mars /2016 14:14
Le fada de l'Estaque...

 

 

 

 

Pour qui connaît un peu Marseille, ses habitants et le parler de Provence, le mot "fada" est souvent utilisé, dans le sud, comme un terme à la fois familier et sympathique...

 

Ce mot peut, d'ailleurs, à Marseille ou à l'Estaque, se décliner sous une autre forme : "espèce de fadasse !", pourra-t-on dire, parfois, à quelqu'un qui raconte des bêtises ou des fadaises.

 

Ces termes "fada, fadasse" méritent, comme il se doit, d'être prononcés avec l'accent du cru, en insistant sur la voyelle "a", pour donner encore plus de poids à ces insultes plutôt bienveillantes et même chaleureuses.

 

On peut, aussi, entendre, à Marseille, cette atténuation affectueuse : "fadoli !", et dans ce cas, l'accent se fait plus insistant sur la voyelle "o"...

 

Le "fada", c'est le simple d'esprit, le fou... mais, comme il est d'usage à Marseille, d'exagérer et d'amplifier nombre d'expressions, il ne faut pas vraiment prendre le mot au pied de la lettre.

Il s'agit, en fait, souvent d' une appellation pleine de tendresse...

 

Ce terme pourrait, ainsi provenir du latin "fata", "la déesse de la destinée", à rapprocher du nom de la "fée", issu d'un verbe "for, fari" : "dire, parler", la fée étant celle qui dit et dicte les destins par avance.

 

Le "fada" peut donc désigner celui qui est touché par les fées, à l'origine, un simple d'esprit, celui qui regarde le monde avec un oeil naïf et nouveau.

 

Cette relation avec les fées rend le "fada" plutôt aimable, attirant et sympathique.

 

Le fada sort du lot, il se démarque, c'est un original... "la maison du fada", c'est ainsi que les marseillais ont appelé l'immeuble construit par Le Corbusier, entre 1947 et 1952, un immeuble futuriste, pour l'époque.

 

Les Marseillais et les provençaux cultivent, ainsi, un langage savoureux, des expressions souvent amusantes et pleines de charmes.

"Feignasse, frotadou, balèse, ballèti, bancaou, barjaquer, bisquer, main de pâti, malon", autant de mots savoureux à découvrir...

 

Des mots qui sont, pour moi, des mots d'enfance puisque je suis née à Marseille, plus précisément à l'Estaque, petit port de pêche, si pittoresque, connu de tous.

 

Des mots simples, des mots de tous les jours...

 

Des mots qui rayonnent, qui évoquent le soleil, la lumière, la mer, ses embruns, ses couleurs changeantes et moirées, des paysages du sud, des collines parfumées de thym, des senteurs marines toutes proches...

 

Des mots qui chantent la langue du sud, qui nous font entendre des accents chaleureux, pleins de bonhommie et de tendresse...

 

 

Dans le cadre de la semaine de la langue française...

Ressource :

 

http://dai.ly/x38e1e5

 

 

Le lexique du parler marseillais :

 

http://parler.marseillais.overblog.com/lexique-du-parler-marseillais

 

 

 

 

Photos : Christelle

L'Estaque

L'Estaque

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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 17:25

pecheurs.jpg

 

On l'appelait pépé, comme on le faisait, autrefois : pépé Déri, diminutif de son prénom Frédéric, un beau prénom qui claque ! 

 

On le voit, sur une photo d'autrefois, assis sur sa barque de pêcheur, à l'Estaque, en train de ravauder ses filets, attentif à sa tâche, pendant que, derrière lui, enfants, nous mimons le salut militaire.

 

Tout autour, des paniers, des sacs, des jambins, des cordages, des rames, tout un attirail de pêcheur...

 

Tout autour, la mer, le port de l'Estaque, une bette dans le lointain, les replis de la mer, la jetée...

 

Le teint basané, les cheveux blancs qui dépassent d'une casquette de marin, de couleur sombre, mon grand-père s'occupe de ses filets, largement étalés sur la barque, il les ravaude, les met en ordre pour la prochaine pêche, travail attentif et patient.

 

Le filet de nylon, d'une blancheur éclatante, et son quadrillage de mailles régulières envahissent l'espace de la barque.

La mer est là, sereine, à peine ridée, tranquille, comme l'est mon grand-père, paisible, aux mouvements calculés et lents.

 

On sent l'odeur de la mer, le sel marin, les senteurs de poissons, de cordages.

 

On perçoit le dur labeur du pêcheur et aussi, le temps qui s'étire, le temps que l'on prend, un certain bonheur de profiter du temps qui passe.

On perçoit le temps d'autrefois, un certain art de vivre, sans se presser.

 

Mon frère et moi, sur le fond du bateau, nous semblons étonnés et émerveillés de ce spectacle de la mer, comme bercés par la barque.

Mon frère avec sa petite casquette de marin semble vouloir imiter mon grand-père, son salut est mal assuré, comme le mien, gestes à peine esquissés...

 

Mon grand-père apparaît comme le maître incontesté de sa barque : assis, impassible, il nous tourne le dos, pris par son travail, l'air sérieux, concentré, alors que nous sourions timidement pour la photo.

 

Le dos penché en avant, les mains rugueuses... on sent, aussi, la lassitude du pêcheur, ses soucis, ses angoisses, l'âge qui pèse, les soucis du lendemain.

 

On entrevoit le dur labeur de l'ouvrier pêcheur qui doit entretenir son bateau, ses outils.

On lit la fatigue, on voit les traits marqués du pêcheur qui travaille au grand air, dans le froid ou sous les soleils accablants de l'été.

 

Le paysage alentour est superbe : la mer redoublée, l'infini des flots, leur murmure, l'eau moirée de mille reflets, le sac et le ressac de la mer...

 

Le paysage impassible nous raconte la nature immuable et les splendeurs renouvelées de la mer...

 

http://youtu.be/P5ItNxpwChE

 

 

 

 

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Photo sous la vidéo : Jean Pierre Bazard  creative commons / Tableaux de Haquette, Maroniez et Cézanne



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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 17:35

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Nous gardons tous des souvenirs des lieux de notre enfance : maison d'autrefois, cuisine, chambre, terrasse...

 

La terrasse, en particulier, est un lieu de découvertes : ouverte sur l'extérieur, elle permet de s'aérer, de goûter l'air du temps, de jouer.

 

La terrasse de notre enfance était une cour rectangulaire, assez pauvre et dénudée, cernée, d'un côté, par un mur gris, couvert de dessins à la craie, de l'autre, par un grillage.

 

Une table en bois, éraflée, avec des abattants, se dressait près du mur, garnie d' un seau et d' un vieux pot de fleurs.

 

Au fond, la porte d'entrée de la maison, mi-bois, mi-vitrage, un rideau de lanières en plastique aux couleurs bariolées, un vieux mur lézardé.

Près de la porte, était disposée une caisse à jouets, sorte de caisson en bois où l'on rangeait des objets divers...

Calés sur le bord, dans un coin, on pouvait voir des rames, un salabre, un parasol... Près de la table une chaise longue en tissu rayé.

 

Aucun luxe, un certain dépouillement dans le décor, une terrasse d'autrefois animée par nos petits jeux d'enfants : la marelle, le hula hoop ou le cerceau, le diabolo, la corde à sauter, des balles, des billes.

 

Ma grande soeur excellait à lancer le diabolo, et à le rattraper, avec habileté, sur le fil en nylon... J'essayais, pour ma part, de faire tourner le hula hoop, autour de ma taille et j'ai dû acquérir, à ce jeu, une certaine souplesse.

 

Des chats peuplaient aussi la terrasse et faisaient toute notre joie : chat tigré, chat grisé et blanc, chat noir.

 

Petits, ils égayaient la terrasse de leurs jeux, de leur mines, de leurs découvertes...

Des chats aux minois inoubliables, charmeurs, tantôt attentifs, tantôt rieurs.

 

La terrasse permettait de prendre le frais, le soir, aux beaux jours, de goûter à la clarté de la lune, de paresser au soleil pendant l'été...

La terrasse nous offrait un havre de paix, à l'abri des regards extérieurs : même pauvre, c'était un luxe ! 

 

On pouvait y faire la lessive en été, étendre du linge : ma mère sortait sa vieille machine à essorer, avec un rouleau où l'on passait le linge.

 

On pouvait, à loisir, toucher l'eau et savourer le bonheur des lessives d'autrefois, en plein air...

 

En été, mes parents installaient une bassine assez grande pour que nous puissions barboter et clapoter dans l'eau.

 

On pouvait s'asseoir sur le pas de la porte, deviser,  observer la rue et ses passants.

 

La terrasse n'était pas un jardin fleuri, verdoyant, c'était, pourtant, une sorte de luxe !

 

La terrasse nous donnait une impression de liberté, d'ouverture, elle nous offrait un cadre extérieur : on y sentait les odeurs marines qui nous parvenaient du petit port de l'Estaque, on y percevait les bruits de la mer...

 

On y ressentait l'air ambré des flots de la Méditerranée toute proche...

 

http://youtu.be/-IRIqII4z_c

 

 

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