"Le démologue ne fait que verbaliser les émotions, les rêves, les colères de la foule..." écrit Roger-Pol Droit dans un de ses ouvrages paru récemment, intitulé Et si Platon revenait...
Jean Luc Mélenchon est ainsi défini comme un "démologue", quelqu'un qui "parle peuple", un de "ces parleurs qui ne parlent que pour mystifier, manipuler, contrefaire".
Comment ne pas percevoir la justesse de cette analyse quand on entend les propos de Jean-Luc Mélenchon, à l'occasion des perquisitions dont il a été l'objet ?
Peu importent les contradictions, peu importent les reniements, Jean Luc Mélenchon n'hésite pas à se contredire.
Et quand on lui pose une question gênante, il adopte l'esquive, il use même parfois d'un humour douteux et méprisant.
Face à une journaliste toulousaine qui l'interrogeait, il s'est permis de railler la dame, de se moquer de son accent...
"Et alors? Quesseu-que ça veut direuh?", a répliqué Jean-Luc Mélenchon en singeant l'accent méridional de la journaliste originaire de Toulouse...
Pourtant, la journaliste posait une question pertinente, évoquant les propos de l'ancien candidat à la présidentielle lorsqu'il jugeait normal que la justice enquête au sujet de François Fillon et Marine Le Pen.
Visiblement gêné par la question, Jean Luc Mélenchon a feint l'incompréhension : "Je ne comprends pas ce que vous voulez dire..." et de rajouter devant l'insistance de la journaliste : "Je ne me rappelle pas..." et encore : "Non madame, vous ne savez pas de quoi vous parlez, vous dites n'importe quoi..."
Puis : "Quelqu'un a t-il une question formulée en français et à peu près compréhensible, parce que moi, votre niveau me dépasse..."
Voilà une attitude méprisante qui n'honore pas le chef de la France insoumise...
La journaliste ne pouvait que se sentir blessée par de tels propos.
Jean Luc Mélenchon s'est déjà comporté de cette façon à l'égard de journalistes...
Invité lors de l'Emission politique, il avait dénoncé notamment Nathalie Saint-Cricq, la journaliste qui "ne comprend pas la moitié des sujets dont on discute".
Il s'était emporté contre Léa Salamé qu’il avait présentée comme "une personne sans foi ni loi", en "pleine hystérie", qui sert de "passe-plat des campagnes des USA".
Il avait accusé France 2 de lui avoir tendu un "traquenard médiatique" lors de L'Emission politique, appelant à "la création d'un tribunal professionnel des médias pour sanctionner symboliquement les menteurs, les tricheurs, les enfumeurs"...
L'outrance, encore et toujours...
Une façon de mettre en scène la colère du peuple, de la prendre à son compte...
Cette colère existe bel et bien car les inégalités se creusent dans notre pays et les réformes en cours risquent de les aggraver.
Pour autant, Jean Luc Mélenchon, en se montrant méprisant à l'égard des journalistes, en esquivant des questions qui le gênent, montre ses faiblesses et ses limites.
C'est dommage !