Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 décembre 2021 1 13 /12 /décembre /2021 12:53
François Sarano, Réconcilier les hommes avec la vie sauvage...

 

Dans son ouvrage intitulé Réconcilier les hommes avec la vie sauvage, François Sarano, plongeur et océanographe nous raconte l’Océan, sa faune, sa flore, et la cohabitation de l’homme avec ce qui lui est étranger. Il invite à voir dans la diversité du vivant une richesse et à changer notre regard sur la vie sauvage. Un témoignage salutaire illustré de jolis moments de ballets avec les cachalots et les raies géantes.

J'ai pu assister à une conférence de cet océanographe : François Sarano insiste sur la notion de rencontre, de partage sans tomber dans la culpabilisation : les livres écologistes sont souvent pessimistes, ce n'est pas le cas du livre de François Sarano.

Voici le message qu'il délivre :

"En plongée, on n'est jamais seul, mais toujours en équipe... C'est beaucoup mieux de partager les bonheurs, à la rencontre de la vie sauvage, de l'autre côté de la surface de la peau de l'océan... c'est un monde qui n'a rien à voir avec notre monde à terre...

Sur terre, on est toujours besogneux, sous l'eau, on s'envole, on vole au dessus d'une forêt de gorgones, on rejoint les poissons, tout est léger, une sensation physique formidable.

C'est un monde libre, ouvert, pas de route... c'est notre dernier monde sauvage.

On peut s'approcher des poissons, on peut se mêler à cette vie sauvage sans que cela perturbe. On peut tisser des liens, être bienveillant l'un avec l'autre.

On peut encore rencontrer les géants de la planète, des baleines, des cachalots. On peut rencontrer les derniers prédateurs de notre planète. On peut même s'approcher du grand requin blanc.

Cela nous amène à comprendre ce que pourrait être notre relation avec tous "les sauvages."

Pour beaucoup de gens, le requin représente la mort : on reste avec cette image du film Les dents de la mer..."

Et François Sarano nous raconte ses rencontres avec les requins blancs dans le Pacifique. "Il faut être très discret, les attirer avec l'odeur de poissons.

En fait, les requins ont peur, fuyant l'approche des plongeurs. Mais un jour, une femelle l'a accepté pendant une minute, tout près.

Oubliez le film de Spielberg et tous les films sensationnels ! s'exclame François Sarano.

Cette rencontre nous dit des choses extraordinaires... On n'ose pas aller à la rencontre des autres.

C'est valable pour toutes les autres différences de religions, de sexualité, de traditions.

Il faut y aller sans rien, sans fusil, sans bâton, sans tricherie : si on veut recevoir, il faut être complètement offert.

En fait, nous faisons partie du même monde : il faut considérer les animaux à égalité.

Ainsi, on peut leur donner des noms : Lady Mystery pour cette femelle requin, par exemple. On peut côtoyer l'animal à 10 centimètres sans le toucher, on respecte ainsi la vie sauvage, avec une marque de respect essentielle.

Aujourd'hui, tout est médiatisé : les animaux nous appartiendraient, la nature serait à notre service.

Le génie de l'homme, c'est d'avoir conscience du monde, de toutes les espèces, de leur fragilité, de notre force, et cette conscience nous donne une invraisemblable responsabilité à leur égard. Il s'agit de respecter les autres avec leurs différences, de nous réconcilier avec la vie sauvage.

Dans ces moments de contact avec un requin, on aime le monde entier : la vie sauvage est riche parce qu'elle est imprévisible à la dimension de nos rêves.

La diversité biologique, c'est la richesse de notre planète.

Le requin a un langage, même s'il ne fait pas de bruit alors que les petits poissons demoiselles se servent de leurs dents pour communiquer. Le langage du requin est fait d'attitudes, de contorsions : si ses nageoires sont baissées, il manifeste son mécontentement, il essaie de vous intimider et vous demande de partir, et si on reste calme, il se détourne.

D'autres animaux extraordinaires sont des animaux sociaux : les cétacés, notamment les cachalots qui ne sont que tendresse. Les cachalots jouent, se caressent, se font des câlins. Ces animaux sauvages se laissent approcher, acceptent une autre espèce, même dans des moments de fragilité.

Une maman cachalot qui allaite un bébé accepte la présence des humains. Chez les cachalots, il existe des nounous : un bébé tête une femelle puis une autre.

Quand on prête attention à ces animaux, on découvre des choses incroyables : ces animaux qui ressemblent à de grosses saucisses sont très proches de nous.

Un jour, un cachalot a commencé à danser pour nous : avec des expressions sonores, associées à une demande de câlins, il a essayé de m'apprivoiser. Moi, l'autre espèce, j'étais l'objet de toutes ses attentions. Jamais, il ne nous touchait, il était délicat, attentionné...

Non, je ne fais pas d'anthropomorphisme ! Il a choisi de venir voir une autre espèce, de rentrer en contact et de m'apprivoiser. C'est le renard et le petit Prince...

Les cachalots sont différents de nous, mais ils ont une société basée sur la solidarité. Non, la vie sauvage n'est pas agressive si nous nous montrons bienveillants et accueillants.

Bientôt, nous serons 10 milliards d'habitants sur cette planète : on ne pourra pas tous se comprendre, cette impossibilité nous oblige-t-elle à nous affronter ?

Ce qui est important, c'est de vouloir se comprendre. Prêter attention aux fleurs, aux arbres, aux hérissons, aux libellules... Ce sont là des trésors que nous avons oubliés : on a les poches pleines d'or !"

 

Une conférence pleine d'enthousiasme et d'optimisme : François Sarano sait passionner son auditoire et remporter l'adhésion !


 

 

 

 

https://www.lepoint.fr/sciences-nature/cop26-les-oceans-ces-grands-oublies-09-11-2021-2451319_1924.php

François Sarano, Réconcilier les hommes avec la vie sauvage...
Partager cet article
Repost0
9 octobre 2020 5 09 /10 /octobre /2020 10:30
Vent debout ! Il est temps d'écouter des chants de marins !

 

 

Vent debout ! Il est temps d'écouter des chants de marins ! L'auteur-compositeur Marc Simon nous invite à une traversée pour découvrir les chants de marins connus ou moins connus...

 

Les chants de marins sont avant tout des chants de travail et de courage : autrefois, dans tous les métiers, on chantait pour se donner du courage, pour se donner de l'allant...

Les marins chantaient lors des différentes manoeuvres qui exigeaient de la force : les bateaux n'étaient pas mécanisés... Pour sortir du port, pour rentrer au port, il fallait tracter le bateau : on parle alors de chants de déhalage...

Quelques chants de marins sont aussi des chroniques : ils évoquent des événements politiques, des naufrages, des actes de piraterie, un peu comme des journaux... Le chant permet ainsi de diffuser une information.

Par exemple, une complainte raconte cet épisode : un galion espagnol est arraisonné par un navire français...

"Un galion d'Espagne est parti d'Aligan (Alicante) chargé de marchandises et quantité d'argent.Croyant faire voyage comme à l'accoutumée un navire de France lui en a empêché."

 

Mais les chants tournent surtout autour du travail des marins : virer une ancre, hisser, affaler les voiles, remonter l'ancre...

Les bateaux servaient alors pour l'exploration, pour le commerce, ou la pêche : des cap horniers partaient de Dunkerque allaient jusqu'au sud de l'Amérique du sud puis remontaient vers Valparaiso, étymologiquement la Vallée du paradis.

Une chanson célèbre évoque ces campagnes de pêche : Hardi les gars...

 

"Hardi les gars, vire au guindeau
Good bye farewell, good bye farewell
Hardi les gars, adieu Bordeaux
Hourra! oh Mexico ooo
Au cap Horn, il ne fera pas chaud
Haul away hé, hou là tchalez
A faire la pêche au cachalot
Hale matelot et ho hisse et ho

Plus d'un y laissera sa peau
Good bye farewell, good bye farewell
Adieu misère, adieu bateau
Hourrah! oh Mexico ooo
Et nous irons à Valparaiso
Haul away hé, hou là tchalez
Où d'autres laisseront leur peau
Hale matelot et ho hisse et ho..."

Farewell est un cap au sud du Groenland... Le guindeau est un treuil à axe horizontal utilisé sur les navires pour relever l'ancre. Le travail au guindeau était particulièrement dur et dangereux.

 

De nombreuses chansons évoquent aussi la pêche à la morue : "la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve - qui remonte au 15e siècle - concernait à son apogée plus de trente ports français. Avant 1914, plus de deux cents trois-mâts et goélettes appareillaient pour les bancs, avec des équipages d'une trentaine d'hommes." 

La vie sur les bancs est décrite par tous les marins comme un des métiers les plus durs qui soient : neuf mois de campagne sans escale, en travaillant jusqu'à dix-huit heures par jour, sans dimanche, et dans une mer particulièrement rude (glaces, coups de vent, brouillard...).

Dans certains chants, il était question du travail pour saler la morue...

 

On connaît aussi des chansons de revendication où étaient évoqués les problèmes entre marins et capitaine : par exemple, Louis Tavernier, patron de pêche qui ne traite pas bien ses matelots.

" On sait bien qu'cett' année, si la pêche a manqué, ce n'est pas de notre faute, 

Ah ah Louis Tavernier, ne fais plus jamais de la misère aux hommes !"

 

Il existe encore des chants de revendication plus récents : ainsi, un chant des dockers au sud des Etats-Unis, ils protestent car ils n'ont pas été payés : Pay me my money down, interprété par Bruce Springsteen.

Certaines chansons ont une tonalité plus souriante : c'est le cas de cette chanson napolitaine, où un pêcheur évoque son activité, il fait du cabotage, il pêche aux alentours de sa ville et il invite les femmes du village à venir acheter ses poissons frais.

 

"Ueh, tenimmo lu pesce fresca stamattina!

Tenimme lu cefalo, tenimme l'anguilla e lu capitone,

Li calimeri e lu merluzza!

Ueh, bella fé, te piace lu pesce, bella fé. uhe, uhe, uhe.

Ma sent'allegra stamattina

Jei iettata la ret'ammera

Tanta pesci jei pescheta

E ma sent'addegrieta

 

Ueh, lu pesce, calameri, triglie,

Le pescheta stamattina

Ighu vegnu a bon mercheta

E perché, e perché, i me spusà.

Corrite femmene de lu paese

Aiutate la bancarella

Mettitavilla dintala gunella

Jetela frije dinta la padella."

Auteurs : Francesco Antonelli, Matteo Salvatore

 

Merci à Marc Simon pour cette conférence sur les chants de marins : un magnifique voyage dans le temps et l'espace...

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
17 janvier 2020 5 17 /01 /janvier /2020 13:19
On allait au bord de la mer...

 

Les vacances, la mer, le soleil, voilà de quoi composer une chanson pleine de gaieté... 

Michel Jonasz, lui, nous raconte ses vacances d'autrefois au bord de la mer, avec nostalgie et mélancolie : il évoque des vacances familiales, en toute simplicité : 

"On allait au bord de la mer 
Avec mon père, ma sœur, ma mère..."

L'imparfait semble marquer une habitude, des voyages répétés, toujours les mêmes, les mots simples restituent la modestie de ces gens qui partent en vacances. La famille est alors amenée à côtoyer "les autres gens" qui, eux, appartiennent à d'autres catégories sociales...

On perçoit un regard un peu envieux :

"On regardait les autres gens 
Comme ils dépensaient leur argent 
Nous il fallait faire attention..."

C'est bien sûr l'argent qui fait la différence, ce qui suggère bien le champ lexical utilisé : "dépenser, argent, payer, prix.

Mais, le seul spectacle de la mer et des bateaux suffit à contenter la famille, les "glaces à l'eau" viennent compléter le bonheur de ces gens simples : les sensations visuelle, gustative sont particulièrement soulignées et appréciées.

"Alors on regardait les bateaux 
On suçait des glaces à l'eau..."

Pour ces gens modestes, "les palaces, les restaurants" ne sont pas accessibles, et on les voit "passer devant" sans regret, puisque d'autres plaisirs sont disponibles : "on regardait les bateaux" et puis il y a les bonheurs de la plage 

"Le matin on se réveillait tôt 
Sur la plage pendant des heures 
On prenait de belles couleurs"

On perçoit là une certaine monotonie dans cet emploi du temps invariable, ce que suggère bien l'emploi de l'imparfait d'habitude.
 

Une seule variation est introduite : 

"Et quand les vagues étaient tranquilles 
On passait la journée aux îles 
Sauf quand on pouvait déjà plus..."

Les îles représentent traditionnellement le voyage, le rêve... mais ce rêve n'était pas toujours à portée de mains, comme le montre l'expression pleine de pudeur : "sauf quand on pouvait déjà plus", sans doute par manque de moyens.

Dans le dernier couplet, on retrouve cette douce monotonie dans les activités :

"Alors on regardait les bateaux 
On suçait des glaces à l'eau..."

Le texte s'achève sur des remarques nuancées : une certaine tristesse, d'un côté, mais aussi une admiration vouée sans doute au spectacle de la mer :
 

"On avait le cœur un peu gros 
Mais c'était quand même beau" 

Ces souvenirs d'enfance sonnent vrai : aucune joie exubérante, ici, aucune amertume, mais une douce mélancolie... 

La dernière phrase montre l'importance du regard porté sur les paysages, sur leur beauté.

La mélodie restitue une ambiance feutrée, douce, mélancolique, mais aussi dans le refrain, un bonheur de profiter de ces vacances au bord de la mer, un bonheur de regarder et d'apprécier.
 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
21 août 2019 3 21 /08 /août /2019 09:51
L'été, pour profiter des bienfaits de la lumière du soleil...

 

Le soleil, s'il est bien dosé,  apporte de nombreux bienfaits pour les os, le moral, le sommeil, la peau qu'il dore et sublime de ses rayons.

En été, on peut se dénuder, s'exposer au soleil, pas aux heures les plus chaudes de la journée évidemment... le soleil du matin, celui du soir sont adaptés pour acquérir un joli hâle, sans brûler.

Les Egyptiens les appelaient Khépri, Atoum, des noms emplis de poésie et de charme.

 

On peut dès lors prendre le temps d'admirer des levers et des couchers de soleil, de véritables spectacles aux couleurs chaleureuses.

A la plage, il faut éviter les heures de début d'après-midi qui sont étouffantes.

 

Rien de mieux qu'une baignade matinale, au moment où le soleil commence à poindre, où les températures sont encore modérées.

On profite, alors, d'une plage déserte, d'une mer limpide, de rayons de soleil adoucis.

On se livre alors au soleil, on se laisse caresser par ses rayons, on se ressource, on s'abandonne à la rêverie, on retrouve une énergie perdue.

 

Les visages se dorent ainsi de teintes lumineuses, les sourires en deviennent plus éclatants, les corps se parent de belles couleurs d'ambre, emplies de lumières !

 

Les bains de soleil nous sont bénéfiques : le corps retrouve enfin sa place, il n'est plus caché par des vêtements, il s'épanouit, il se réchauffe...

 

Le corps retrouve sa vérité, loin des vêtements qui cachent, loin de la mode qui est de plus en plus envahissante.

Le corps qui bronze, qui nage, qui s'unit à la nature, gagne en beauté, en énergie.

Le soleil, la mer, le grand air donnent bonne mine.

 

N'oublions pas de marcher sous ce soleil adouci du matin ou du soir... car la marche est une activité particulièrement bénéfique pour le corps et l'esprit.

Marcher, c'est avoir la possibilité d'observer le monde, de s'enivrer de senteurs, de contempler des paysages, on peut, à son gré, s'arrêter, repartir.
Marcher, c'est s'ouvrir au monde et aux autres.... c'est prendre le temps, dans un monde où s'impose sans cesse la vitesse.

 

 

 

 

 

 

 

L'été, pour profiter des bienfaits de la lumière du soleil...
Partager cet article
Repost0
1 avril 2019 1 01 /04 /avril /2019 08:33
Un poisson pour célébrer le mois d'avril : la rascasse...

 

 

La rascasse a une allure impressionnante : petit monstre à large bouche, ce poisson osseux, aux teintes brunâtres, vit dans les fonds rocheux...

 

Le mot lui-même est rude avec ses sonorités de gutturales "r", "k", sa voyelle "a" redoublée, la sifflante "s" réitérée faisant claquer le nom de ce poisson.

 

"Crapaud de mer, scorpion, diable de mer, scorpène" : les autres dénominations de la rascasse sont saisissantes, elles suscitent l'effroi, d'ailleurs certaines espèces sont venimeuses, par leurs piquants chargés de poisons.

 

La rascasse évoque bien sûr la Méditerranée, ses côtes découpées, ses calanques abruptes, ses paysages somptueux, son nom vient du mot provençal « rascous » qui signifie « rugueux », « teigneux ». 

 

 C'est aussi un des poissons emblématiques de la fameuse bouillabaisse marseillaise et plus généralement de la soupe de poissons.

 

Les sonorités elles-mêmes du mot nous emmènent vers le sud, on entend le parler provençal, les poissonnières qui vantent leurs marchandises, sur les quais du port de Marseille : "ELLE EST BELLE, MA RASCASSE !"

On savoure ce mot, on se délecte de toutes ses consonnes et de ses voyelles...

On entend des mots du sud : "le pataclet, la favouille, le fada, l'arapède, le cagnard, la galline, la pigne"...

 

Ce poisson évoque, pour moi, le petit port de l'Estaque dont je suis originaire...

De nombreuses rues de ce village portent des noms de poissons : la rue de la rascasse, le passage du pataclet, la montée de la sardine, la traverse du fielas... comme si la proximité de la mer avait définitivement marqué de son empreinte ce petit coin de la Méditerranée.

 

Aussitôt, je sens des embruns marins, des senteurs de pins, je revois des pointus, des barques de pêcheurs, des filets, des salabres...

La Méditerranée, ses replis, ses flots d'un bleu infini, le sac et le ressac de la mer, les baignades en été...

Mon grand-père en train de ravauder ses filets sur sa barque...

Je revois le petit port de l'Estaque qui a inspiré des peintres célèbres, Cézanne, Braque, Renoir, les collines environnantes, des paysages marins emplis de charme, le murmure incessant des cigales, en été.

 

 

 

 

 

Un poisson pour célébrer le mois d'avril : la rascasse...
Partager cet article
Repost0
1 août 2018 3 01 /08 /août /2018 07:48
Riches et radins...

 

 

Triste constat : plus on est riche, plus on est radin... C'est ce que révèle cette histoire qui se déroule à Saint -Tropez.

 

Saint-Tropez ? Vous connaissez : c'est la destination la plus huppée, en période estivale...

C'est là que l'on peut trouver les plus beaux spécimens de riches nantis... C'est là que l'on peut admirer les yachts des plus grands milliardaires.

C'est là que se déroulent les soirées les plus fastueuses de la Côte d'azur...

C'est cette destination que prisent de nombreux hommes d'affaire cossus aux comptes en banque bien fournis...

 

Pourtant, les propriétaires de yachts de Saint-Tropez ont refusé de répondre à l'appel aux dons d'une association, la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). Le canot de sauvetage de cette association est en panne, à quai depuis mi-juillet. En effet, une pièce mécanique défectueuse immobilise le bateau.

 

Rien... Aucun de ces riches propriétaires n'a daigné verser un centime pour aider cette association dont le travail est utile à tous...

Rien... Aucun de ces milliardaires n'a fait un geste de générosité à l'égard de ces sauveteurs.

 

Pourtant, ces nantis ont eu maintes fois recours à cette association qui a oeuvré pour les secourir et leur porter assistance.

L'an dernier, la SNSM a réalisé 87 interventions dans la cité balnéaire, dont 90 % entre le 15 juin et le 15 septembre. 

La saison estivale bat son plein et il est urgent de trouver des solutions pour que la SNSM puisse reprendre ses activités.

 

Quand on pense à l'argent gaspillé dans des soirées jet-set, on se dit que cet argent serait mieux utilisé pour aider ceux qui sont dans le besoin.

Tout le monde devrait se sentir concerné par le sauvetage en mer !

Mais plus on est riche, moins on est généreux...

Alors, là, on peut dire que la théorie du ruissellement prônée par le président de la République est vraiment en panne.

Solidarité, générosité : ces mots qui sont au coeur même de l'action des sauveteurs en mer semblent être ignorés par les gens les plus riches de la planète.

C'est consternant !

 

 

 

 

Source :

 

http://www.lepoint.fr/societe/saint-tropez-la-charge-des-sauveteurs-contre-les-proprietaires-de-yachts-30-07-2018-2240257_23.php#xtmc=saint-tropez&xtnp=1&xtcr=5

 

Riches et radins...
Partager cet article
Repost0
1 avril 2018 7 01 /04 /avril /2018 10:16
Un poisson pour ouvrir le mois d'avril : le pataclet....

 

Le "pataclet" ! Un nom étrange pour ceux qui habitent loin de Marseille et des côtes méditerranéennes...

Un mot inconnu et mystérieux qui fait surgir des accents de Provence, une langue qui chante, qui savoure les mots...

 

 

Le "pataclet" ! Voilà un mot du sud, un nom de poisson plein de charme !

 

Le mot déroule des consonnes éclatantes : labiale initiale, dentale, gutturale. La voyelle redondante "a" fait rayonner ce nom...

 

Le "pataclet" nous laisse entrevoir des étendues marines, des vagues incessantes, des remous, des écumes...

 

Le pataclet,  petit poisson de roche argenté et plat,  arbore sur sa queue une tache noire, et fait miroiter ses nageoires aux teintes de xanthe.

C'est un poisson méditerranéen de dimensions modestes.

 

Le mot évoque le sud, le soleil, les calanques, de petits ports de pêche, près de Marseille.

Il me parle de l'enfance, du petit village où je suis née : l'Estaque.

Il me parle de mon grand-père, artisan pêcheur dans la baie de l'Estaque...

 

A l'Estaque, il existait et il existe encore une petite rue obscure, creusée sous des maisons, appelée "le passage du pataclet"... une ruelle sombre, mystérieuse par laquelle on accédait au coeur du village.

"Le passage du pataclet" permettait d'atteindre les hauteurs de l'Estaque... les collines environnantes, un belvédère sur la Méditerranée, une vue magnifique sur la baie de l'Estaque...

 

Ce mot nous fait entendre, aussi, le parler de Provence, l'accent du sud, des mots savoureux.

"Le gobie, la girelle, le loup, le muge, la rascasse, le capelan, le fielas, le pageot"... autant de noms pittoresques de poissons.

Des mots sympathiques qui suggèrent toute une ambiance : le soleil, la mer et ses reflets argentés, des senteurs marines, des odeurs d'algues et de sel...

 

Le pataclet argenté et doré brille dans les eaux méditerranéennes.

Il nous fait admirer des côtes découpées, des calanques, des pins qui s'inclinent vers la mer.

On perçoit le murmure de l'eau, des embruns qui s'envolent, des vagues ondoyantes, on s'enivre d'air marin...

 

 

 

 

 

 

 

Un poisson pour ouvrir le mois d'avril : le pataclet....
Partager cet article
Repost0
25 août 2017 5 25 /08 /août /2017 13:24
Galets aux formes oblongues ou arrondies...






Les galets aux formes oblongues ou arrondies resplendissent de lumières, sous les flots : ils s'étirent de reflets, de blondeurs sous le soleil éclatant du sud.

Ils déploient des teintes variées de bruns, blanc, de roses, de pourpres.

Polis par l'eau, les galets aux arrondis pleins de douceurs, révèlent des formes apaisantes et lisses.

Le mot suggère bien la solidité de la substance, grâce à la gutturale "g", empreinte d'âpreté et de rudesse.

Les voyelles "a", "e" s'arrondissent comme pour nous montrer les ovales adoucis de la pierre.

Les galets sculptés par l'eau laissent voir la fluidité des vagues.

Les galets font, parfois, apparaître des micas, des étoiles brillantes, éblouissantes au regard.

Certains sont, même, sculptés par la main de l'homme et deviennent de véritables oeuvres d'art, tel ce galet ramené d'un de mes voyages en Grèce : le bas-relief d'un éphèbe au profil harmonieux...

Ce galet lumineux, d'un blanc de lys, laisse apparaître le profil d'un jeune grec, avec un oeil vu de face, à la manière antique.

Le front ceint d'un bandeau, cet éphèbe aux cheveux savamment bouclés, sourit légèrement. Le menton volontaire, le nez droit, la sérénité du visage, l'oeil épanoui donnent à ce portrait une harmonie pleine de douceur.

Ce galet, souvenir d'un voyage en Grèce, si doux au toucher évoque toute la statuaire antique : des marbres blancs, des formes élégantes, simples, des oeuvres d'art empreintes d'harmonie, de beauté.

Ce simple galet, taillé révèle un goût délicat, un charme fait de modestie, de retenue.

Des éclats de brillance nimbent légèrement la pierre...

Le visage si doux de cet éphèbe, sa limpidité émeuvent : ce galet fait surgir des images de villes antiques : Delphes et sa vallée des oliviers, Olympie, Cap Sounion, Athènes...

 

Le mot "galet", en lui-même suggère des images méditerranéennes, des flots redoublés qui s'enroulent et déferlent sur des plages irradiées de soleil, des embruns marins, des reflets éblouissants...


 





Photos : Pixabay et rosemar

Galets aux formes oblongues ou arrondies...
Partager cet article
Repost0
25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 09:48
Destination : la Côte Bleue pour une après-midi de baignades...

 

 

 


C'est l'été, nous décidons d'emmener les petites à la mer... destination : la Côte Bleue, et ses plages dorées, pour une après-midi de baignades. La Côte Bleue, c'est cette portion de rives situées à l'ouest de Marseille, avec de jolies calanques et des criques aux noms emplis de charme : "Niolon, l'Establon, la Redonne, la Couronne". L'autoroute nous conduit vers les flots de la Méditerranée que nous apercevons enfin ! "La mer ! Elle est belle !", s'écrient les filles, devant le long ruban bleu qui apparaît sur l'horizon...

Et nous reprenons en choeur : "Thalassa ! Thalassa !"

Nous atteignons, enfin, la station balnéaire : le parking saturé de voitures nous permet d'accéder tout de même à une place...  au soleil. Après quelques pas, nous arrivons à la plage.

Que dire ? A cette heure de l'après-midi, elle est surchargée et envahie de monde, les serviettes posées sur le sable se touchent et ne laissent guère de place à la circulation... Impossible de nous installer près du bord de l'eau, comme j'aime le faire, dans les calanques, au petit matin.

Après quelques détours, nous trouvons, enfin, un petit carré de plage où nous déposons nos serviettes et marquons notre territoire. Tout autour, c'est une agitation permanente, les gens parlent, se déplacent, lancent au passage quelques giclées d'eau, après s'être baignés.

Nous enduisons les filles de crème solaire, car le soleil, à son zénith, brûle le sable qui réverbère intensément la chaleur.

Puis, nous rejoignons la grande Bleue : les petites sont ravies, malgré la foule environnante qui ne nous accorde que peu de place pour de longues traversées marines. Elles se livrent à toutes sortes de jeux, elles s'élancent vers nous sous l'eau, elles s'amusent à passer sous nos jambes, elles nous éclaboussent, elles profitent de tous les plaisirs de la baignade.

La mer leur apporte un espace de liberté inouie, elles caracolent dans l'eau, se jouent des vagues, les apprivoisent avec le plus grand bonheur....

L'eau trouble, remuée par tant de monde, laisse voir des envolées de sable, et n'offre pas sa belle transparence du matin. Les filles s'amusent, pourtant, et oublient l'environnement oppressant de la plage : tant de monde réuni sur si peu d'espace !

Les petites montrent leurs exploits aquatiques, et sont, sans doute, ravies de révéler devant tant de spectateurs tout leur savoir-faire ! Les nageurs, tout autour, apprécient leurs cabrioles, leur témérité, leur talent !

Les filles s'ébrouent dans l'eau avec bonheur et profitent pleinement de tous les plaisirs de la mer.. Les cheveux ruisselants, elles se rafraîchissent tant et plus, et goûtent aux bonheurs infinis de l'eau de mer : ondoyances, saveurs salées, parfums d'algues et d'iode...

Après bien des ébats, nous rejoignons la plage et ses débordements de monde : nous éprouvons quelques difficultés à retrouver le petit carré où nous avons installé nos affaires, tant la foule est dense...

Nous scrutons du regard les espaces libres et nous apercevons enfin, les couleurs de nos serviettes... Voici le moment venu de sécher au soleil nos corps délassés.

Bientôt, nous rejoignons le parking : les petites sont ravies de cette escapade marine et nous le montrent, par leurs sourires rayonnants.

Le retour en voiture nous permet de découvrir d'autres paysages, puisque nous délaissons l'autoroute, pour suivre la côte ouest de l'étang de Berre, nous profitons, alors, de paysages somptueux, des abrupts de cèdres et de pins qui s'écoulent sur les pentes, nous bordons Istres, Saint Chamas, des villages perchés sur les hauteurs... Les senteurs de pins nous enivrent et viennent compléter agréablement les plaisirs de la baignade.

Certes, la plage saturée de baigneurs ne nous a pas apporté toute la sérénité d'un jour de vacances, mais les petites ont apprécié ces instants de bonheur offerts par l'eau de mer... Elles reviennent, à la maison, emplies d'images solaires : le bleu de la mer, les couleurs chaudes du sable, les pins aux embruns de verts qui ont ponctué le chemin du retour...



 

 

 

Destination : la Côte Bleue pour une après-midi de baignades...
Partager cet article
Repost0
4 juin 2015 4 04 /06 /juin /2015 17:03
Comme s'ils venaient au monde...

 

 

"La mer sans arrêt, Roulait ses galets... ", tout le monde connaît le début de cette célèbre chanson, interprétée et composée par Jean Ferrat, Deux enfants au soleil.

Poème d'amour et de liberté, ce texte mêle l'évocation de la mer à l'innocence de sentiments naissants qui réunissent deux adolescents... 
Dès les premiers mots, on croirait entendre le roulis des vagues sur la grève, grâce aux sonorités  réitérées de gutturale "r".

L'emploi du pronom "ils", au pluriel, dès le premier couplet, donne une valeur générale au texte, les personnages n'étant pas nommés, ni caractérisés.

Le regard des deux amoureux qui se découvrent est souligné, à deux reprises, par un imparfait à valeur durative et itérative : "Ils se regardaient".

Le décor marin, qui sert de cadre à cette rencontre, est suggéré par quelques détails :"l'odeur des pins, du sable et du thym", belle harmonie de senteurs qui enivre les sens.

Ces parfums envahissent la plage, comme le montre l'emploi inversé du verbe "baigner", dans l'expression :"l'odeur qui baignait la plage."

Le décor et les personnages en viennent à se confondre : "Ils se regardaient, comme s'ils buvaient l'eau de leurs visages", belle image qui restitue cette fusion des deux amoureux et de la nature.

On assiste, alors, à une sorte de renaissance liée à la rencontre : "c'était comme si tout recommençait..."

L'innocence des deux jeunes gens est mise en valeur par l'emploi du verbe "trembler" qui traduit une émotion intense, celle du "miracle de l'amour".

Le terme religieux "miraculeux" associé au nom "voyage", montre toute la force de cet amour.

La "nuit" survenue  saisit les deux personnages, et ils se laissent bercer par la mer... Le texte empreint de pudeur suggère, plus qu'il ne dit, et les deux amoureux se réveillent "comme s'ils venaient au monde Dans le premier matin du monde..."

Ces images, pleines de fraîcheur, soulignent une idée de renouveau et de renaissance, liée à l'amour.

Le refrain déroule, alors, à nouveau les galets de la plage et l'on voit les deux enfants "courir dans l'eau, les pieds nus", images de liberté et d'insouciance.

Des gestes tendres apparaissent : "ils se sont pris la main Et sans se défendre Sont tombés dans l'eau Comme deux oiseaux."

Cette comparaison avec deux oiseaux relie encore les deux personnages à la nature et ils semblent, ainsi, se fondre harmonieusement en elle...
Les sonorités de sifflantes "s" et de fricative "f", empreintes de douceur, suggèrent toute la tendresse et la simplicité de cette évocation.

"L'ombre des pins" semble, aussi, veiller sur les amoureux et les protéger.

Un baiser plein de fougue et de tendresse les réunit, dans ce décor idyllique, fait de liberté et de bonheur...

La mélodie tendre et lyrique s'amplifie avec l'évocation du renouveau et du "voyage miraculeux de l'amour."

Simplicité, bonheur des sens, harmonie, cette chanson de Jean Ferrat nous emmène dans un univers empli de pureté, d'innocence.

Ce poème restitue aussi une intimité : les deux amoureux sont comme isolés sur cette plage : le monde alentour disparaît ou se met à l'unisson des deux jeunes gens.


Les paroles de cette chanson, parue en 1961, ont été écrites par Claude Delécluse, parolière à qui on doit de nombeux textes interprétés par Jean Ferrat, Juliette Gréco, Isabelle Aubret, Léo Ferré, Fabienne Thibault et Hugues Aufray.


 


 https://youtu.be/ydQfmmon3tA


 https://youtu.be/8RrRHdRg2a8


 


 

Photo : Christelle

Partager cet article
Repost0