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8 octobre 2016 6 08 /10 /octobre /2016 17:23
Ma verte campagne où je suis né...

 

 

De nombreux auteurs ont célébré leur terre natale, leur pays, leurs racines et quand le message se teinte d'écologie, on obtient un texte et une chanson qui mettent en valeur la nature, une campagne intacte et préservée : ces thèmes sont traités dans une mélodie célèbre, intitulée Verte campagne, interprétée par les Compagnons de la chanson...

La chanson revêt une dimension lyrique, on y perçoit la présence du poète avec l'emploi de la première personne du singulier et l'évocation de sentiments personnels.

Le texte s'ouvre sur une apostrophe "Verte campagne, où je suis né". Cette campagne originelle est magnifiée grâce au procédé de personnification, elle devient, ainsi, par un jeu de mots "verte compagne".....

Associée à l'enfance, à la jeunesse, elle apparaît comme un véritable personnage, une confidente à qui s'adresse le poète...

En contraste, la ville qui est, aussi, personnifiée, est associée à la tristesse : "la ville pleure". Le décor de la ville se met, ainsi, à l'unisson du coeur du poète qui s'ennuie, loin de sa terre natale... On perçoit là un paysage qui reflète l'état d'âme de l'auteur...

Une métaphore transforme la pluie qui devient "larmes", dans l'expression "des larmes de pluie", des larmes qui "dansent et meurent", un bel oxymore qui peut traduire une forme de désarroi : le poète est comme insensible à ce spectacle et cette magie de la pluie...

L'imagination se tourne, alors, vers un passé et un bonheur perdu : "Et moi je rêve de toi, ô mon amie"... La campagne d'autrefois devient "une amie", le poète la tutoie comme une douce confidente.

Il constate, avec amertume, que le temps a passé et a entraîné une distance : "que tu es loin !", l'exclamation traduisant un désarroi...

Mais le temps est aboli grâce aux souvenirs, et l'emploi du présent en montre toute la vivacité :

"Pour moi, rien n'a changé 
Deux bras m'enlacent
Parmi les champs de blé..."

La campagne devient même une présence féminine, l'image d'une amante qui rassure, réconforte, avec ces mots : "deux bras m'enlacent".

Par le rêve, le poète revit ses bonheurs passés...

La ville pourrait, pourtant, être séduisante, avec toutes ses possibilités, ses richesses, un monde d'abondance comme le suggèrent les pluriels : 

"Là, dans la ville toutes ces mains tendues
M'offrent des fleurs et des fruits inconnus..."

Mais le poète, malgré la foule, éprouve un sentiment de solitude, mis en évidence par l'emploi du pronom au singulier"moi" et il reste attaché à ses racines : même un air de guitare entendu lui rappelle sa terre d'origine, sa verte campagne...

La ville a beau "chanter, éparpiller sa joie", il rêve encore à son "amie"...

La mélodie pleine de mélancolie souligne à la fois tristesse et douceurs du souvenir...


 

On doit cette chanson aux compositeurs auteurs : Richard Dehr, Terry Gilkyson, Frank Miller. C'est Roger Varnay qui en a signé l'adaptation française.
 




 

Photos : rosemar

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5 octobre 2016 3 05 /10 /octobre /2016 15:55
Les jambins de l'Estaque...

 

 

Le "jambin" : voilà un mot que seuls les gens du sud peuvent connaître,  un terme et un objet d'autrefois utilisé par les "pescadous" ou pêcheurs de l'Estaque.

Avec ce mot, on entre dans le domaine méditerranéen, on côtoie le petit monde des pêcheurs, on entend l'accent savoureux de Marseille.

On entend leurs mots : "le gobi, l'esquinade, l'arapède, le pataclet, les piades, le salabre"...

Le mot "jambin" évoque tout un art de tresser l'osier avec patience : mon grand-père fabriquait, lui-même, ses jambins, ces nasses en joncs, destinées à attirer les poissons et à les capturer : c'était encore l'époque du travail laborieux de tous les petits artisans pêcheurs...

 

On les voyait remailler leurs filets sur le port de l'Estaque, on les voyait confectionner ces pièges à poissons et langoustes que sont les jambins.

Les joncs étaient cueillis, puis séchés et pouvaient être, ensuite, tressés avec soin pour devenir de véritables objets d'art...

Les pêcheurs allaient ramasser, eux-mêmes, les joncs dans la calanque du Jonquier située entre le Rove et Niolon... Dominée par un viaduc à 5 arches, cette calanque offrait un cadre idéal pour la cueillette des joncs...

 

Je revois ces nasses habilement ouvragées par des mains expertes.

Je revois ces entrelacs de mailles, ces objets aux formes rondes, aux teintes de paille.

 

Les jambins étaient remisés dans une cave, et on les voyait luire dans l'ombre, formes apaisantes et douces...

Pour la pêche, ces nasses étaient remplis de pain ou de moules écrasées, les poissons, attirés par cette manne, entraient dans le piège par une ouverture en forme d'entonnoir.

 

Le mot évoque, pour moi, des paysages familiers, le petit port de l'Estaque, grouillant de bateaux, "des bettes et des pointus", comme on les appelle en Provence.

Le mot nous fait sentir des embruns marins, des algues, un air vivifiant.

Aussitôt, surgissent des images marines, la Méditerranée aux reflets flamboyants, des pins qui dévalent les pentes des calanques.

Des rochers abrupts qui s'accrochent sur des ravines... des pins qui se penchent sur la mer.

 

Et puis, bien sûr, une pêche merveilleuse : des langoustes prises au piège, des couleurs étonnantes de roux, des algues accrochées aux bords de la nasse, des poissons aux teintes variées : des fiélas, des murènes, des girelles, aux teintes lumineuses et étincelantes...

Le jambin, mot du sud, avec ses deux voyelles nasalisées, nous fait rêver à des flots ondoyants, à des envolées de vagues.

Le jambin évoque le monde des pêcheurs d'autrefois qui étaient de petits artisans laborieux, des gens simples qui arrivaient à vivre de leur activité de pêche.

 

 

 

 

Chanson : Les pescadous... les paroles 

http://gauterdo.com/ref/pp/pescadous.html

 

 

Les jambins de l'Estaque...
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2 octobre 2016 7 02 /10 /octobre /2016 15:02
Voici revenue la saison des potirons et potimarrons...

 

 

 

Voici revenue la saison des potirons et des potimarrons... Tout un programme avec ces noms de légumes aux sonorités variées de labiale, dentale, gutturale...

Ces mots qui s'arrondissent de leurs voyelles "o", ces mots qui évoquent des rondeurs de fruits épanouis.

 

Les potirons nous émerveillent de leurs couleurs dorées, de leurs éclats d'orange vif...

Des couleurs de rouille, de xanthe surgissent, cerclées de blanc...

Des formes généreuses s'épanouissent.

 

A l'intérieur, la chair dorée révèle des teintes éclatantes encore, des senteurs douces et sereines, des graines d'un jaune pâle, dans des ravines et des effondrements.

De la famille des cucurbitacés, comme la citrouille et la courge, le potimarrron éclaire les journées d'automne de ses éclats de couleurs vives.

 

Et quel goût raffiné ! Un suc délicat de châtaignes...

 

La surface du fruit fait briller des miroirs, de légères aspérités apparaissent, de petits cratères.

 

Potirons, potimarrons, citrouilles, cucurbitacés... tous ces noms remplis d'expressivité semblent mimer les formes mêmes de ces fruits de l'automne : on entevoit des rondeurs, des épanouissements, des épanchements de couleurs.

 

Redondances dans les sonorités, éclats solaires de palatales, mots qui rebondissent et s'étirent dans des tourbillons de consonnes variées.

Quelle bonhomie dans ces termes !

Ils nous amusent, nous font sourire, nous annoncent toutes les couleurs bigarrées de l'automne.

On en perçoit toute la poésie, tant ils éveillent en nous des images : couleurs réitérées, formes apaisantes, cercles de lumières...

 

 

 

 

Photos : Pixabay et rosemar

Voici revenue la saison des potirons et potimarrons...
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25 septembre 2016 7 25 /09 /septembre /2016 13:32
Feuilles dorées, feuilles brunes...

 

 

 

Feuilles dorées, feuilles brunes, cerclées de lumières et de roux...

Feuilles d'automne aux teintes de rouilles et d'or : voici que les arbres s'illuminent des couleurs de l'aurore et du couchant...

 

Voici que les feuillages s'embrasent de couleurs nouvelles et éclatantes...

 

Roux, verts, xanthe, brun, paille, c'est un vertige de couleurs, c'est un éblouissement d'éclats sur le ciel azuré de l'automne.

 

Le soleil fait miroiter les feuilles, le soleil les magnifie, les auréole d'une lumière vive et intense.

Voici les premiers jours de l'automne... Voici la fête des couleurs qui commence.

 

L'arbre rayonne, les feuilles d'or se détachent sur les entrelacs de branches noires et sombres... les bords brûlés aux teintes de rouille, les feuilles s'animent, encore, de couleurs chaudes et lumineuses.

 

L'arbre célèbre l'automne qui arrive... L'arbre éclaire l'azur de son feuillage aux teintes dorées.

 

 

 

 

 

 

 

Photos : rosemar

Feuilles dorées, feuilles brunes...
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23 septembre 2016 5 23 /09 /septembre /2016 12:29
Pourtant que la montagne est belle !

 



Jean Ferrat est l'auteur de chansons magnifiques qui restent gravées dans nos esprits à jamais. Ferrat chante l'amour, la vie, la nature, les bonheurs simples, le monde de la campagne...


Il évoque dans une de ses chansons les plus célèbres, intitulée La montagne, l'exode des paysans loin de leur pays vers la ville qui attise les convoitises, la ville avec "ses secrets, le formica", la modernité, mais la ville qui est décrite comme un monde frelaté et vicié, avec ses "HLM, son poulet aux hormones".

Cet exode est restitué par des verbes de mouvement : "ils quittent, pour s'en aller gagner leur vie", et par l'emploi du pronom personnel au pluriel "ils", qui traduit une foule nombreuse.

Ces paysans partent "loin de la terre où ils sont nés"... on perçoit comme une trahison dans cette fuite loin de la terre natale, une sorte d'abandon de l'essentiel : les racines, le pays d'origine...


Ferrat célèbre  la beauté de la nature, la dureté et la simplicité de la vie paysanne, la nourriture du terroir, "la caille, le perdreau, la tomme de chèvre" ...un monde où l'on a l'âme bien né, où le travail est rude, où la vie est difficile mais où règne la liberté...

Il nous fait voir "les vieux" du pays en train de "s'essuyer d'un revers de manche les lèvres...", des gestes quotidiens, simples.


Le refrain décrit les splendeurs de la montagne, ses merveilles, les hirondelles et leur vol dans le ciel... L'exclamation et l'interrogation soulignent bien cet émerveillement devant la nature :

"Pourtant que la montagne est belle !

Comment peut-on s'imaginer

En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver ?"

 

Ferrat nous montre, aussi, ces paysans à l'ouvrage et célèbre leur courage, en magnifiant leur travail manuel... 

"Avec leurs mains dessus leurs têtes
Ils avaient monté des murettes
Jusqu'au sommet de la colline..."


Les vignes, le vin sont chantés, un vin qui produisait "des centenaires", même si c'était aussi "une horrible piquette"... mais les vignes ne sont plus cultivées, comme le suggère cette image : "elles courent dans la forêt".

La vie rurale est évoquée, avec ses aléas et ses difficultés :

"Deux chèvres et puis quelques moutons
Une année bonne et l'autre non
Et sans vacances et sans sorties..."


La ville, elle , symbole d'emprisonnement et d'enfermement offre des emplois de "flics et de fonctionnaires" à ceux qui quittent leur terre natale.

Notre monde qui oublie trop souvent de rendre hommage à la nature, qui vante le "formica", les plaisirs frelatés a besoin de ce retour aux sources...

Oui, "que la montagne est belle" ! Et qu'elle nous manque, souvent, dans nos villes de béton et de violences ! Que d'artifices autour de nous ! Que d'écrans qui s'interposent ! Que de bonheurs oubliés et perdus !

Ferrat nous fait prendre conscience de toute l'importance d'une nature que nous méprisons souvent ou que nous ne voyons plus... Ferrat chante un monde intact, la liberté, les oiseaux qui virevoltent dans le ciel, l'hirondelle, symbole du printemps et du renouveau...

Au passage, Ferrat compare les âmes des paysans à des "vignes noueuses" et dures à la tâche... et cet hymne au monde des paysans est empreint d'émotions !

 

Ferrat, le poète, met en évidence, avec ses mots, toute l'importance du monde qui nous entoure et que nous sacrifions à une modernité faite de plaisirs souvent factices. La mélodie limpide traduit bien ce bonheur de l'homme qui vit près de la nature...

 

 

 

 

 

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18 septembre 2016 7 18 /09 /septembre /2016 13:55
Mosaïques de nuages...

 

 

 

Des nuages s'étirent, se dispersent formant des carrés, des losanges de blancs, de gris... Des cascades d'argent et de lumières côtoient des brumes ondoyantes de gris...

Le soleil semble courir derrière les nuages, glissement de l'astre du jour, mais ce sont bien les nuages qui défilent et passent devant la lumière solaire.

Les formes géométriques se disloquent, deviennent légèreté, soie, gazes ondoyantes... Les bords s'effilochent en plumetis blancs.

Des cripures se détachent, formant des étincelles, des flammèches lumineuses.

Des trouées de lumières embellissent de flammes les bords des nuages : les nuées deviennent enluminures dorées de roses sur leurs contours.

Des couleurs se côtoient : gris foncé, perle, blancs d'écumes, griselis, rose frémissant...

Des fjords apparaissent, des isthmes, des continents de blancs et de gris, des îles sur le bleu du ciel se forment puis se fondent dans l'azur.

Les nuages ondoient, forment des archipels, des îlots écumants dispersés sur l'horizon.

Le ciel resplendit de ces nuées d'écumes changeantes : des fleurs spumeuses décorent l'azur, le transforment, de nouveaux paysages surgissent...

Des mosaïques voient le jour, véritables entrelacs de motifs concentriques, tessons blancs et gris sur le bleu du ciel...


 

 



 

Photos : rosemar

Mosaïques de nuages...
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16 septembre 2016 5 16 /09 /septembre /2016 13:56
C'est bien joli, tout de même à Göttingen, à Göttingen...

 

 


Göttingen ! tout le monde connaît, désormais, ce nom grâce à la célèbre chanson de Barbara...

La chanteuse rend hommage, dans ce texte, à un public chaleureux et bienveillant, celui qu'elle a rencontré, un soir, au cours d'un concert, dans une ville d'Allemagne, à Göttingen.

Chanson de paix et de réconciliation, Göttingen montre que l'amour n'a pas de frontière, grâce à la musique et la poésie qui rassemblent les peuples.

La chanson s'ouvre sur des références bien françaises qui sont niées : "Bien sûr, ce n'est pas la Seine, ce n'est pas le bois de Vincennes", mais on trouve aussi de jolis paysages à Göttingen : le nom de la ville réitérée insiste sur ce mot qui, bien que rude et étrange dans les sonorités, en devient familier.

D'autres négations interviennent : "pas de quais, pas de rengaines, qui se lamentent et qui se traînent", allusion à certaines de nos chansons pleines de mélancolie... Mais l'amour lié à ces rengaines "fleurit" aussi à Göttingen, nous dit Barbara...

Au passage, elle souligne le goût de l'histoire tant prisée par les allemands, eux qui connaissent parfaitement notre histoire, notamment celle de nos rois.

L'énumération de prénoms qui suit, nous rend familier et sympathique ce public allemand :
"Hermann, Peter, Helga et Hans"...

Puis, faisant référence à nos contes enfantins, Barbara nous rappelle que, sans doute, de nombreuses légendes sont aussi nées à Göttingen, en Allemagne.

La chanteuse revient, ensuite, sur des décors bien français : "Bien sûr, nous avons la Seine, Et puis notre bois de Vincennes." Mais dans une exclamation qui restitue une admiration, Babara souligne la beauté des roses, à Göttingen, à Göttingen... les roses qui peuvent représenter une forme de beauté et d'harmonie.

On retrouve une référence littéraire qui nous est propre, avec l'évocation de Verlaine et de "son âme grise"... Mais, aussitôt, Barbara rappelle que la mélancolie fait aussi partie de la culture allemande.

Elle met en évidence, bien sûr, la barrière de la langue qui peut nuire à la communication, mais souligne un langage universel, celui du "sourire des enfants blonds de Göttingen", des enfants symboles de fragilité et d'innocence, quel que soit leur lieu de naissance : Paris ou Göttingen.

La chanson s'achève sur une sorte de prière, précédée d'une interjection : O faites que jamais ne revienne le temps du sang et de la haine". Barbara fait rimer les deux mots "haine" et "j'aime", pour montrer que l'amour peut triompher.

Enfin, évoquant un possible retour de rancunes, Barbara sait et affirme qu'elle gardera toujours un souvenir ému de cette ville.

On perçoit, dans ce texte, toute la sensibilité de Barbara : son attachement à la France, à Paris et ses paysages, à la culture française, mais aussi une forme de respect pour la civilisation allemande dont elle perçoit tout l'éclat. On est ému, quand elle évoque les enfants blonds, les roses, la mélancolie de Göttingen.

La mélodie, toute en tendresse et douceur, met en évidence tant de délicatesse, et d'émotions.


Et cette chanson prend encore plus de résonances, quand on sait que Barbara, enfant juive, a dû se cacher, pendant la guerre, pour échapper à la persécution et à la barbarie nazie.


 
https://youtu.be/t0sNy1xOhRc




 



Photo : rosemar

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11 septembre 2016 7 11 /09 /septembre /2016 12:46
Des éclats de rouille et de verts...

 

 

 

L'été brûlant a roussi les feuilles du marronnier : l'arbre esplandit sur le ciel bleu d'azur...

 

Les couleurs virevoltent sur les branches, les couleurs hésitent entre automne, printemps, été.

 

Rouilles, verts, xanthes éblouissent les feuilles...

Les feuillages se parent de teintes contrastées si vives ! Le vert côtoie le brun... le brun devient éclats de rouille.

 

La lumière exacerbe toutes ces couleurs... Le bord brûlé, les feuilles font surgir des teintes nouvelles...

 

L'arbre nous dit le printemps, il nous dit l'été rayonnant, l'automne qui arrive...

Il nous raconte le cycle des saisons...

 

Voici qu'un foisonnement de couleurs, un embrasement s'emparent du ciel et font vibrer l'azur d'un bleu intense...

Voici la fête luxuriante des feuilles qui couvrent l'horizon.

 

L'arbre rayonne, attire tous les regards, les feuilles se couvrent de panaches dorés.

 

 

 

 

 

 

Photos : rosemar

Des éclats de rouille et de verts...
Des éclats de rouille et de verts...
Des éclats de rouille et de verts...
Des éclats de rouille et de verts...
Des éclats de rouille et de verts...
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9 septembre 2016 5 09 /09 /septembre /2016 15:56
Un poète d'autrefois : l'aède...

 

 

 

La langue grecque, par ses sonorités, ses graphies, n'est-elle pas, en elle-même, une ode à la poésie ? Et l'aède de l'antiquité symbolise tout un univers poétique...

 

Voici un extrait de l'Odyssée qui illustre bien le rôle essentiel de ces poètes du passé, que l'on appelait des aèdes :

 

Ἀλκίνοε κρεῖον, πάντων ἀριδείκετε λαῶν,
ἦ τοι μὲν τόδε καλὸν ἀκουέμεν ἐστὶν ἀοιδοῦ
τοιοῦδ', οἷος ὅδ' ἐστί, θεοῖσ' ἐναλίγκιος αὐδήν.
οὐ γὰρ ἐγώ γέ τί φημι τέλος χαριέστερον εἶναι
ἢ ὅτ' ἐϋφροσύνη μὲν ἔχῃ κάτα δῆμον ἅπαντα,
δαιτυμόνες δ' ἀνὰ δώματ' ἀκουάζωνται ἀοιδοῦ
ἥμενοι ἑξείης, παρὰ δὲ πλήθωσι τράπεζαι
σίτου καὶ κρειῶν, μέθυ δ' ἐκ κρητῆρος ἀφύσσων
οἰνοχόος φορέῃσι καὶ ἐγχείῃ δεπάεσσι·


 "Roi Alkinoos, le plus illustre de tous les peuples, il est doux d'écouter un aède tel que celui-ci, semblable aux dieux par la voix. Je ne pense pas que rien soit plus agréable. La joie saisit tout ce peuple, et tes convives, assis en rang dans ta demeure, écoutent l'aède. Et les tables sont chargées de pain et de chairs, et l'échanson, puisant le vin dans le cratère, en remplit les coupes et le distribue...", ainsi parle Ulysse, dans un extrait du chant IX de l'Odyssée...




Le mot "aède" évoque immanquablement l'antiquité grecque, le poète Homère, des oeuvres qui sont à l'origine de notre littérature, deux épopées illustres : L'Iliade et l'Odyssée...

L'aède est à la fois poète et chanteur : il accompagne ses poèmes, au son d'un instrument de musique, une cithare ou une lyre.

Le mot vient du verbe grec "
ἀείδω,aeido, ou ado, chanter"... 


Ce radical est à l'origine de nombreux autres mots français, même si on ne le perçoit pas toujours : "l'ode, la mélodie, la tragédie, la comédie, la monodie" comportent ce même radical, avec un timbre '"o". Le rhapsode, étymologiquement celui qui "coud ou ajuste des chants", est proche de l'aède, mais il ne compose pas, lui-même, ses chants.

L'aède est mis en scène, à plusieurs reprises, dans les épopées anciennes : dans l'Odyssée, on le voit apparaître sous les traits de Démodocos, le poète aveugle, image probable de l'auteur grec, lui-même, Homère.

Il est aède à la cour d'Alkinoos et apparaît aux chants VIII et IX de l'épopée. Ulysse, échoué sur l'île des Phéaciens, après avoir été malmené par une terrible tempête, assiste à un banquet donné en son honneur. Démodocos chante, alors, des épisodes de la guerre de Troie : notamment la querelle entre Ulysse et Achille, ce qui déclenche les larmes du héros.

La lyre est l' instrument de l'aède : selon la légende, la lyre ou phorminx fut inventée par Hermès à partir d'une carapace de tortue à laquelle étaient fixées deux cornes d'antilope et des cordes de boyau. Hermès l'offrit à Apollon dont elle devint l'instrument privilégié et l'un des attributs. 

La littérature, à l'époque d'Homère, était essentiellement orale : les aèdes composaient et apprenaient des poèmes qu'ils récitaient, au son d'un instrument de musique.

Musique et poésie étaient, ainsi, dès les origines intimement liées et indissociables : la poésie fait intervenir des rythmes, des effets sonores, des échos...


L'aède symbolise bien cette association : il est représenté, dans l'antiquité, sous les traits d'un aveugle, inspiré par les dieux, comme si la cécité lui conférait un statut divin, et lui donnait une intériorité particulière, propice à la créativité.

L'aède, celui qui chante et fait vivre la poésie était essentiel, à l'époque d'Homère : il représentait la mémoire des peuples, il était aussi, à lui tout seul, un spectacle vivant, grâce à la musique, à la beauté des textes, il avait la capacité d'émouvoir tout un auditoire : l'aède revêtait un caractère sacré, il était souvent assimilé à un dieu...


"L'illustre aède, le divin aède" : ces épithètes soulignent la vénération que suscitaient ces poètes de l'antiquité.

Créateurs, musiciens, chanteurs, ils étaient des artistes complets qui provoquaient le respect et l'admiration...


 

 

 

Homère :

 

http://expositions.bnf.fr/homere/it/13/01.htm

 

http://expositions.bnf.fr/homere/it/12/05.htm

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8 septembre 2016 4 08 /09 /septembre /2016 15:59
D'où viens-tu, gitan ?

 

 

 

Les gens du voyage ont souvent suscité à la fois la peur et la fascination. Venus d'ailleurs, les gitans représentent un monde mystérieux et inconnu...

Dans une chanson célèbre, le poète évoque ce peuple de nomades avec tendresse et émotion.

La chanson s'ouvre "in medias res" sur des interrogations adressées à des gitans : le tutoiement rend le discours particulièrement familier...

La chanson mime un jeu de questions-réponses : "D'où viens-tu, gitan ? Je viens de Bohême..." Trois pays d'origine sont, ainsi, évoqués successivement "Bohême, Italie, Andalousie..."

Enfin, un vieux gitan est interrogé, et sa réponse détonne : "Je viens d'un pays qui n'existe plus...", comme si ses souvenirs avaient été effacés par l'usure du temps.


Le tableau qui suit restitue magnifiquement une veillée de gitans : on voit les chevaux, en troupeau, canalisés par une barrière, "la poussière" qui les recouvre, "leurs naseaux écumants" : un tableau plein de vie et de magnificence...

On voit les gitans assis près d'une "flamme claire", magnifiés par la lumière : leur ombre palpite dans le noir, leurs silhouettes deviennent "ombres de géants."

Un tableau se dessine fait de clair-obscur : la flamme est personnifiée, grâce à un verbe d'action : "la flamme qui jette à la clairière leurs ombres de géants..."

Et, on entend monter soudain la chanson des gitans, "un refrain bizarre".

On entrevoit un spectacle complet, fait de lumière et de chants, ponctués par "le coeur des guitares". Ces instruments de musique personnifiés sont, ainsi, mis en valeur...

On connaît la passion des gitans pour la guitare, cet instrument qui évoque des images de liberté, le sud, la lumière, la douceur, cet instrument que caresse le musicien, et dont il fait naître tant d'harmonies.

Et on entend monter ce chant "des errants qui n'ont pas de frontières", belle périphrase désignant ce peuple de nomades.

Les questions reviennent dans le couplet suivant, et cette fois, elles concernent la destination future des gitans interrogés..."Où vas tu, gitan ? Je vais en Bohème".

Trois lieux sont, à nouveau, égrenés : "Bohême, Italie, Andalousie..."

Et le vieux gitan questionné répond : "Je suis bien trop vieux, moi, je reste ici."

On perçoit, à travers ce personnage, toutes les difficultés de la vie de nomade : un jour, cette vie errante n'est plus possible, on perçoit la fatigue et l'usure du temps.

Le refrain suggère de nouveaux voyages, de nouvelles découvertes, parfois semées d'embûches, puisqu'elles passent sur "des chemins mouvants".

Et une voix invite le gitan à "laisser encore un instant vagabonder son rêve", un rêve qui paraît bien illusoire, comme le suggère l'expression "avant que la nuit brève le réduise à néant".

Des impératifs invitent le gitan à chanter ces rêves, représentés par "un pays de Cocagne, un château en Espagne", une envie de trouver toujours et encore d'autres horizons meilleurs.


La mélodie restitue tendresse, émotion, puis soudain plus vive, elle révèle un esprit aventureux, une passion de la liberté...

Bel hommage à ce peuple errant de nomades, cette chanson parvient à traduire toute la rudesse de la vie de ces gens du voyage, leur esprit de liberté, leur passion pour la musique...


On doit les paroles de cette chanson à Pierre Cour, la musique a été composée par Hubert Giraud.




 

 

Photos : Pixabay

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