Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 mars 2022 3 16 /03 /mars /2022 10:50
Election confisquée : absence de débat pour la présidentielle...

 

Après le Covid, c'est la guerre en Ukraine qui occupe toute la place dans les actualités...

Le débat pour les élections présidentielles est escamoté : on ne parle pas d'éducation, de la santé, du monde du travail, de la retraite... toutes les questions essentielles disparaissent des médias.

La guerre en Ukraine a envahi tout l'espace médiatique ! Sur internet, sur les chaînes de radio, de télévision...

 

De plus, Emmanuel Macron a refusé tout débat avec ses concurrents avant le premier tour. C'est regrettable !

Notre président semble vouloir profiter des sondages favorables qui le donnent déjà gagnant... Pourquoi se fatiguer ?

C'est aussi inquiétant pour notre démocratie : Emmanuel Macron semble même utiliser la guerre en Ukraine pour ne pas avoir à débattre avec les autres candidats.

Pourtant, notre école, nos hôpitaux, nos EHPAD sont en difficulté.

 

La situation dans les services d'urgence des hôpitaux est catastrophique : on l'a vu avec la crise du Covid, mais cela fait des années que ces services sont saturés...

Rien n'a été fait pour sauver l'Hôpital : les soignants ne peuvent plus faire face, comme dans les EHPAD, ils sont contraints à faire preuve de maltraitance à l'égard des patients.

Un soignant témoigne : "l’état des services d’urgences de France, au lendemain d’une pandémie sans précédent, à l’aube d’une concertation politique décisive pour l’avenir de l’hôpital public, est pire qu’en 2019. Chaque jour, de modestes services d’urgences ferment et les patients sont alors orientés dans les urgences de centres hospitaliers alentour qui explosent. Les brancards des urgences et les précieux lits de médecine aiguë jouent le rôle de l’antichambre des EHPAD, au grand désespoir de soignants usés et démissionnaires."

 

Que dire de la situation dans les EHPAD ? Elle est catastrophique. Les personnes âgées y subissent des maltraitances indignes : repas rationnés, absence de soins, violences, abandon...

Comment peut-on accepter un tel mépris des vieux ?

Le business de la vieillesse est installé depuis des années : rien n'a été fait pour y mettre fin. On a même donné un nom à ce modèle économique : silver economy. Silver : argenté, comme les cheveux des pensionnaires et comme leur compte en banque...

Scandaleux !

Le scandale Orpea a secoué quelque temps l'opinion et le monde des médias, mais comme il s'agit de vieux, ce système scandaleux va perdurer : un business qui fonctionne et tourne à plein.

 

L'école, quant à elle, a subi une succession de réformes mal pensées qui n'ont servi qu'à la fragiliser : la réforme du lycée menée par Blanquer n'a pas convaincu.

L'école publique souffre, comme l'hôpital : de nouvelles réformes se préparent visant à la fragiliser un peu plus encore.

 

 

 

 

Source :

https://www.huffingtonpost.fr/entry/je-suis-medecin-urgentiste-et-le-dis-aux-nom-de-la-profession-nous-ne-pouvons-plus-faire-face-blog_fr_6228b8e8e4b004e4e3890a6d

 

 

 

 

Election confisquée : absence de débat pour la présidentielle...
Partager cet article
Repost0
25 février 2022 5 25 /02 /février /2022 09:26
Non à la guerre !

 

Vladimir Poutine a donc choisi d'envahir à grande échelle l'Ukraine, les Ukrainiens résistent mais les troupes russes avancent vers Kiev et des combats sont signalés près de Tchernobyl.

 

La chaîne RT France est dans le collimateur : elle est accusée de relayer la propagande russe.

Ainsi, Frédéric Taddeï a mis fin à son émission sur la chaîne russe RT France,  l’ex-présentateur de France 2 a annoncé l’arrêt de son talk-show quotidien, eu égard à "la situation internationale" en Ukraine. "Par loyauté envers la France, je ne peux pas continuer une émission de débat contradictoire à partir du moment où mon pays se retrouve en conflit ouvert avec la Russie", a annoncé le journaliste...

 

Après des semaines de mensonges sur ses prétendues intentions pacifiques, Vladimir Poutine a donc décidé de lâcher ses troupes sur l'Ukraine. Le président russe dit vouloir dénazifier un pays dirigé par un juif : étonnant, tout de même !

Le mensonge pour stratégie : Vladimir Poutine est passé maître dans cet art de la dissimulation...

Comme à l’ordinaire, la première victime de la guerre et de ses préparatifs, c’est la vérité.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré au dernier moment dans la nuit de mercredi à jeudi qu'il lançait une opération militaire en Ukraine. Il a également menacé ceux qui s'opposent au conflit de "conséquences que vous n'avez encore jamais connues."

 

La supériorité militaire de la Russie est évidente, et les Ukrainiens auront bien des difficultés à résister. Le président Zelenski a ordonné à ses troupes d'infliger le maximum de pertes aux militaires russes. Mais le combat est inégal : les Russes disposent d'un arsenal militaire considérable, leurs troupes sont prêtes à encercler l'Ukraine, les Russes bénéficient aussi de l'effet de surprise.

Plusieurs villes ont été bombardées.

L'horreur de la guerre à nouveau au coeur de l' Europe !

Alors, bien sûr, Poutine affirme ne viser que des objectifs militaires... mais une guerre n'est jamais propre, elle tue, elle blesse, elle meurtrit, elle anéantit des civils, des hommes, des femmes, des enfants.

 

Les Russes se rapprochent de Kiev où ils ont pris un aéroport : 3 hélicoptères russes ont été abattus. Mais, la bataille autour de cet aéroport est terminée : les Russes se sont rapidement emparés de ce lieu stratégique.

 

Conséquence de ce conflit : des dizaines de milliers d'Ukrainiens fuient l'invasion russe : les routes sont saturées et les automobilistes se ruent dans les stations services.

 

Le président russe est-il soutenu par sa population dans cette aventure ukrainienne ?

A Moscou, des manifestations contre la guerre étaient prévues hier, mais le pouvoir a promis de réprimer tout rassemblement hostile à l'intervention militaire.

Plusieurs centaines de personnes ont décidé de braver le ministère de l'intérieur qui avait prévenu qu'il y aurait des sanctions et, malgré cela, quelques centaines de personnes sont venues crier : "Non à la guerre !"

 

En Russie, le simple fait de brandir un panneau peut vous envoyer en prison.

 Plusieurs dizaines de personnes ont déjà été arrêtées dans la capitale russe. D'autres manifestations ont été signalées dans d'autres villes. On ne peut pas dire que la contestation soit massive. Mais, malgré les risques encourus, certains ont décidé de venir protester contre l'offensive menée par la Russie.

Non à la guerre !

 

 

Source :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/journal-de-18h/journal-de-18h00-stanislas-vasak-du-jeudi-24-fevrier-2022

 

 

Non à la guerre !
Partager cet article
Repost0
2 février 2022 3 02 /02 /février /2022 09:48
"Cette publicité qui rend désirable tout ce qui détruit la planète..."

 

"La force, le pouvoir, les puissances de l'argent viennent inonder de publicités diverses et variées tous nos imaginaires. Cet argent vient faire de la publicité et rendre désirable tout ce qui détruit la planète.", déclare l'écologiste Marie Toussaint.

"On ne lutte pas à armes égales et tant qu'on n'aura pas fait tomber ce pouvoir, alors, on continuera à nous vendre ce qui constitue des forces de mort."

 

Et que nous vendent les publicités ?

Des grosses voitures, des SUV, des bolides... au lieu de fabriquer des petites voitures économes en énergie, les constructeurs automobile s'acharnent à sortir des modèles puissants, coûteux, énergivores.

 

Que dire des écrans de télévision ? Toujours plus grands, toujours plus impressionnants, à tel point qu'ils atteignent des dimensions gigantesques.

 Des écrans "led", ultra-plats, certes, mais aux dimensions écrasantes.


Qui peut avoir envie d'acquérir des appareils si envahissants ?

Pour ma part, je me refuse à une telle mégalomanie, à cette gabegie technologique, qui n'a aucune utilité.

En passant dans le rayons des téléviseurs d'un grand magasin, on se sent comme écrasé par cette débauche d'écrans surdimensionnés. C'est un monde effrayant où les écrans dévorent l'espace, où les objets s'emparent de l'environnement, où l'on se sent minuscule...
Des téléviseurs de plus d'un mètre, parfois un mètre cinquante, qui sont si encombrants qu'on en est, à la fois, étonné et inquiet.

 

Les smartphones eux, s'ils  sont d'une taille raisonnable, deviennent de plus en plus sophistiqués : on nous incite à acheter le dernier modèle présenté comme toujours plus performant.

Michel Houellebecq se moque ainsi de cette fuite en avant au début de son roman Anéantir : "Bastien Doutremont prenait souvent des photos avec son iPhone désuet- on devait en être à la génération 23, il s'était arrêté à la 11."

 

Dans les publicités, c'est le luxe qui s'affiche le plus souvent : un luxe éhonté, d'autant que certains n'ont pas les moyens d'y accéder.

Des sacs, des parfums, des montres, des voitures de luxe...

C'est ainsi que l'on crée des besoins nouveaux et totalement superflus.

L'industrie du vêtement fonctionne de la même manière : on nous incite à acheter une mode qui se renouvelle sans cesse... nouvelles formes, nouvelles couleurs, nouveaux tissus...

Aucune limite et nous nous laissons emporter par ce système productif.

Comment y résister ?

Les hommes politiques eux-mêmes se soumettent au pouvoir de l'économie et de l'argent.

 

 

 

https://www.france.tv/france-5/c-ce-soir/c-ce-soir-saison-2/3035293-l-ecologie-peut-elle-faire-rever.html

"Cette publicité qui rend désirable tout ce qui détruit la planète..."
Partager cet article
Repost0
1 septembre 2021 3 01 /09 /septembre /2021 08:49
Dans un monde intoxiqué par la vitesse, la lecture est un acte de résistance...

 

Vite, encore plus vite, toujours plus vite ! Notre monde est voué à la vitesse, à une frénésie d'activités sans fin...

La télévision, internet nous emportent dans un flot d'images rapides : a-t-on le temps de les analyser ?

Les images nous dictent leur rythme, nous sommes happés par toutes sortes d'informations qui nous submergent...

 

Le télétravail lui aussi ne nous laisse guère le temps de nous déconnecter...

 

A l'inverse, ouvrir un livre, c'est comme "lancer un défi au culte de la vitesse".

On se cale dans un fauteuil et on oublie tout le reste : on se livre entièrement à la lecture, avec délice et selon le rythme qui nous convient.

 

On a même le loisir de feuilleter les pages, de revenir en arrière, de relire pour mieux savourer...

Quelle détente ! Un pur bonheur !

La lecture permet un maximum de concentration et de réflexion...

Oui, vraiment, lire est un acte de résistance !

 

Dans notre monde hyperactif, la lecture permet un temps d'arrêt, un recul, une attention, une concentration qu'il nous faut retrouver.

Evidemment, dans un monde voué au marché, à l'économie, la culture littéraire semble obsolète, elle paraît n'avoir aucun intérêt...

 

Et pourtant, quel apport essentiel ! 

"Le lecteur de littérature apprend la langue de l'âme. Il apprend que d'autres peuvent ressentir les choses d'une manière différente de la sienne. Un autre amour, une autre haine. Il apprend de nouveaux mots et de nouvelles métaphores pour décrire les états d'âme. Grâce à l'enrichissement de son vocabulaire, de son répertoire de notions, il est en mesure de parler de son vécu d'une façon plus nuancée, ce qui lui permet de ressentir les choses avec plus de finesse.", écrit le philosophe berlinois Peter Bieri.

 

Dans un temps où prime l'économie, la lecture, la culture deviennent suspectes...

Il est temps de réagir contre ces tendances : le culte de la vitesse et de la performance, le mépris de la culture littéraire jugée inutile dans un monde de technicité grandissante...

Il est temps de réagir !

Lisons !

 

 

 

 

 

Dans un monde intoxiqué par la vitesse, la lecture est un acte de résistance...
Partager cet article
Repost0
28 juillet 2021 3 28 /07 /juillet /2021 08:39
Ces écrans qui s'adressent à nos pulsions...

 

Le temps que nous passons devant des écrans ne cesse de croître : des écrans qui se multiplient à l'infini, télévision, téléphones portables, tablettes, ordinateurs...

 

Afin de capter notre attention, les politiques, les publicitaires s'adressent à nos pulsions plutôt qu'à notre raison.

Quelles sont ces pulsions primaires ?

 

On connaît sur internet le succès grandissant des sites pornographiques qui mettent en jeu l'obsession du sexe lié à l'instinct de reproduction.

 

Les médias jouent aussi sur la peur , un instinct vieux comme le monde...

 

Enfin, les médias exploitent aussi la pulsion de conflit et d'animosité.

On assiste à une culture du "clash" : les débats télévisés mettent souvent en scènes ces clashs qui alimentent les autres médias.

 

Faire le BUZZ, faire du bruit, afin d'attirer l'attention : c'est devenu l'objectif premier de certains médias.

Les titres, les photos choc sont à la mode, une façon de capter tous les regards.

Le BUZZ joue sur les bas instincts de l'homme, sur une curiosité malsaine, sur l'émotion suscitée par des conflits...

 

Ainsi, la face obscure de notre cerveau prend le dessus : nous nous laissons entraîner par ces instincts primaires.

Nous sommes véritablement manipulés et nous ne faisons plus fonctionner notre raison.

Nous nous laissons aller à ces instincts de la peur, du conflit, de la sexualité.

 

Ainsi, les vidéos pornographiques sont de loin les plus regardées dans le monde, dans tous les pays.

Et il n'est pas rare que des enfants, des adolescents accèdent, sans même l'avoir voulu, à ces sites.

Depuis plusieurs années, les professionnels de santé ainsi que les acteurs du numérique s’accordent à reconnaître l’impact négatif de la pornographie sur le développement psychologique des enfants.

Si la majorité des parents sont conscients que le numérique augmente le risque d’accès aux contenus inappropriés , la première exposition à la pornographie arrive de plus en plus tôt, la plupart du temps avant 12 ans, et elle est très souvent involontaire : un jeune sur deux affirme être tombé dessus par hasard , et plus de la moitié estime avoir vu ses premières images pornographiques trop jeune.

 

 

Source :

Apocalypse cognitive de Gérald Bronner

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
2 juillet 2021 5 02 /07 /juillet /2021 10:50
Et si on lisait à voix haute : le pouvoir de la poésie...

 

Nouvelle édition de ce concours réservé aux collégiens et lycéens : Si on lisait à voix haute, à l'initiative de François Busnel, l'animateur talentueux de "La grande librairie".

Ce fut encore un régal d'écouter ces adolescentes et ces adolescents férus et passionnés de lecture.

 

L'occasion de découvrir ou de redécouvrir des textes :  une belle incitation à la lecture !

Les candidats ont choisi eux-mêmes leurs textes et témoignent ainsi de leurs goûts littéraires...

Romain Gary, Antoine Leiris, Sylvie Germain, Musset, Salinger, Yasmina Reza, Maylis de Kerangal, Murakami, Le Clézio, Claude Bourgeyx, Olivier Adam, Jules Vallès, Maupassant, Sylvain Tesson, Jean-Pierre Siméon, Pierre Lemaître, des choix éclectiques.

On a pu ainsi écouter, avec bonheur, Colin qui lisait un extrait un extrait de La Promesse de l'Aube de Romain Gary. Magnifique texte d'une tendresse désespérée, dédié à la mère de l'auteur...

"“Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais... Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants.”

Ou encore Gaspard, 17 ans, musicien, guitariste qui lisait un extrait d'un texte de Sylvie Germain, La Pleurante des rues de Prague. Un superbe hymne à la nature et à la vie ! Un texte d'une grande poésie !

"Il dansait le cygne, il dansait au ras de l’eau, à fleur de nuit, au cœur de la ville, si proche des humains et pourtant si étranger... Il dansait, le cygne... il n'était ni mâle, ni femelle, il n'était qu'un vivant ivre de sentir en lui le pouls de la vie..."

 

 

Amélie, 16 ans nous fit redécouvrir un poème de Musset : Le Pélican... Beau texte romantique tendre et déchirant à la fois...

Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.
Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage,
Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux,
Ses petits affamés courent sur le rivage
En le voyant au loin s'abattre sur les eaux.
Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
Ils courent à leur père avec des cris de joie
En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Lui, gagnant à pas lent une roche élevée,
De son aile pendante abritant sa couvée,
Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.
Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte;
En vain il a des mers fouillé la profondeur;
L'océan était vide et la plage déserte;
Pour toute nourriture il apporte son cœur."

 

 

Lubin, en classe de première, lisait un extrait émouvant de l'Attrape-coeurs, roman de Salinger.

 

"Vous l’auriez aimé. Il avait deux ans de moins que moi mais il était dans les cinquante fois plus intelligent. Il était super-intelligent. Ses professeurs écrivaient tout le temps à ma mère pour lui dire quel plaisir çà leur faisait d’avoir Allie dans leur classe. Et c’était pas du baratin. Ils le pensaient pour de vrai. Non seulement Allie était le plus intelligent de la famille mais en bien des façons il était le plus chouette. Il se mettait jamais en rogne. Les rouquins, on dit qu’ils se mettent en rogne facilement, mais Allie jamais. Je vais vous dire le genre de rouquin que c’était. J’ai commencé à jouer au golf quand j’avais à peine dix ans. Je me souviens d’une fois, l’année de mes  douze ans, je plaçais la balle sur le tee, et j’ai eu l’impression que si je me retournais je verrais Allie. Je me suis retourné. Et tout juste il était là, assis sur son vélo, de l’autre côté de la clôture- y avait cette clôture qui entourait le terrain- et il était là, à cent cinquante mètres de moi qui me regardait faire. Voilà le genre de rouquin que c’était. Bon Dieu, on n’a jamais vu un môme aussi chouette. Pendant les repas ça lui arrivait de rire tellement en pensant à quelque chose qu’il en tombait presque de sa chaise. C’était l’année de mes treize ans et mes vieux allaient être forcés de me faire psychanalyser et tout parce que j’avais brisé toutes les vitres du garage. Je leur en veux pas. Je couchais dans le garage,  la nuit où Allie est mort, et j’ai brisé toutes les foutues vitres à coups de poing, juste comme ça."

 

J'ai particulièrement apprécié aussi la lecture faite par le jeune Gaspard d'un texte de Jean-Pierre Siméon : Stabat mater furiosa... une dénonciation de la guerre :

 

"ma prière voilà comment commence ma prière
j’aime que le matin blanc pèse à la vitre et l’on tue ici
j’aime qu’un enfant courant dans l’herbe haute vienne à cogner sa joue à mes paumes et l’on tue ici...

j’aime que la pierre roule dans la rivière et que cela fasse un bruit de clarinette et l’on tue ici
j’aime que les heures ne soient que le temps qui passe pour faire les heures et l’on tue ici
et voilà comment continue ma prière
êtes-vous là encore êtes-vous là mangeurs d’ombres
je crache
je crache sur l’homme de
l’homme de guerre
je crache sur le guerrier 
de la prochaine guerre..."

 

De la poésie pour dénoncer la guerre... et quelle poésie flamboyante !

 

"Plaidoyer du verbe de la vie contre le verbe de la guerre, âpre, aiguisé, sans faux-semblants, et à la fois empreint d’une douceur ample, pleine, "accordée à la nécessité simple de vivre", cette prière profane répond mot pour mot au langage de la violence, en appui sur la colère, sur la douleur, mais à coups d’arguments de la beauté vivante, de l’amour inguérissable, des matins clairs, des soirs ouverts, des cerisiers bêtement z’en fleurs…

Dans une forme épurée, concentrée sur la langue et sa force de fabrique sensible, la poésie s’incarne alors comme "arme inverse".

Il nous faut redécouvrir le pouvoir de la poésie, la "puissance provocatrice du verbe" ! La poésie est une des formes de résistance, elle permet d'échapper à la folie de notre monde...

 

Elle nous montre que le regard est essentiel, que la pensée est une force, une force de joie et de bonheur.

Elle nous fait redécouvrir le monde, elle est musique, rythme, réflexions, et surtout attention.

C'est un moyen de résister à la déferlante des progrès qui nous submergent et qu'on a du mal à contrôler...

 

Quand on écoute des textes  lus avec autant d'intensité et de passion, et notamment des textes poétiques, on ne peut qu'avoir la curiosité d'aller à la rencontre de ces auteurs classiques ou non, qui ont écrit des ouvrages de grande qualité empreints d'émotion, de sensibilité.

 

Bravo aussi à tous les enseignants qui ont motivé et sélectionné les candidats de ce concours. Sans eux, une telle expérience n'aurait pas été possible...

Merci à eux !

 

Sources :

 

https://www.france.tv/france-5/si-on-lisait-a-voix-haute/2522839-la-finale.html

 

https://www.facebook.com/LaGrandeLibrairie/videos/187091276672328/

 

Partager cet article
Repost0
19 février 2021 5 19 /02 /février /2021 13:02
Nous sommes tous les héritiers de Voltaire...

 

Voltaire incarne plus qu'un autre l'esprit des Lumières : il a combattu et dénoncé tous les fanatismes, il a lutté pour la liberté de penser. Voltaire s'est attaché à dénoncer le fanatisme religieux, les crimes commis par l'inquisition.

Il a pourfendu  toutes sortes d'injustices.

Une série télévisée diffusée sur France 2 met en scène la jeunesse de l'écrivain : une jeunesse aventureuse, comme l'indique le titre de la série, Les Aventures du jeune Voltaire.

Même si cette série prend quelques menues libertés avec la biographie de l'auteur, elle nous replonge dans une époque, et nous montre un jeune homme ambitieux, séducteur, empli de fougue, sans doute très proche de la réalité.

On entrevoit aussi bien sûr tout le talent de ce jeune écrivain désireux de se faire reconnaître à la cour, lui qui était  fils d'un simple bourgeois.

Fils de notaire, François-Marie Arouet est né en 1694 : il mène de brillantes études au Collège Louis-Le-Grand, et commence à écrire des vers.

Arouet quitte le collège en 1711 à dix-sept ans et annonce à son père qu’il veut être homme de lettres, et non avocat ou titulaire d’une charge de conseiller au Parlement.

La jeunesse mouvementée de Voltaire souligne bien sa volonté de combattre toutes sortes d'injustices.

Et on retrouve ce leitmotiv dans toute son oeuvre.

Voltaire s'attaque notamment à l'arrogance des nobles, il dénonce le règne et le pouvoir de l'argent.

 

Ainsi dans Candide, diverses péripéties emmènent le personnage jusqu'en Amérique du Sud, dans l'Eldorado, pays utopique, sorte d'idéal où l'argent n'a pas de valeur, où les gens sont généreux et accueillants, c'est bien l'envers du monde réel que nous présente ici Voltaire. Cet épisode qui se trouve au centre du conte revêt une importance capitale : c'est une critique du monde ordinaire où l'argent est la valeur suprême, où la générosité n'existe pas, où règnent la peur, l'appât du gain, la méfiance.

 

Voltaire critique encore les abus de pouvoir des rois et des courtisans.

Il met en évidence les horreurs de la guerre dont les principaux responsables sont les rois et les gouvernants, et dont les victimes sont souvent des populations civiles.

Voltaire se livre aussi à une satire de la religion et du clergé : il évoque des superstitions cruelles et inhumaines comme la pratique de l'autodafé.

Il fustige encore l'exploitation coloniale et l'esclavage qui ravale les êtres humains au rang d'objets.

Voltaire s'oppose à la torture et à la peine de mort.

Ecrivain engagé, Voltaire prépare et annonce la Révolution Française.

Son oeuvre diverse mérite d'être lue et relue tant elle est riche et passionnante.

"Voltaire, l'homme qui ne voulait pas se taire... " tels sont les derniers mots de la série télévisée présentée sur France 2.

Quoi qu'il en soit, nous sommes bien les héritiers de ses combats et de ses victoires contre l'obscurantisme et la barbarie.

 

Deux extraits célèbres :

 


Candide sur le champ de bataille, contre les Bulgares
"Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais en enfer. Les canons renversèrent d'abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. La baïonnette fut aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d'hommes. Le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha du mieux qu'il put pendant cette boucherie héroïque.

    Enfin, tandis que les deux rois faisaient chanter des Te Deum chacun dans son camp, il prit le parti d'aller raisonner ailleurs des effets et des causes. Il passa par-dessus des tas de morts et de mourants, et gagna d'abord un village voisin ; il était en cendres : c'était un village abare que les Bulgares avaient brûlé, selon les lois du droit public. Ici des vieillards criblés de coups regardaient mourir leurs femmes égorgées, qui tenaient leurs enfants à leurs mamelles sanglantes ; là des filles éventrées après avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros rendaient les derniers soupirs ; d'autres, à demi brûlées, criaient qu'on achevât de leur donner la mort. Des cervelles étaient répandues sur la terre à côté de bras et de jambes coupés."

 
Voltaire, Candide, 1748.

 

 

 

"Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un enthousiaste ; celui qui soutient sa folie par le meurtre est un fanatique.

Lorsqu'une fois le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable. J'ai vu des convulsionnaires(1) qui, en parlant des miracles de saint Pâris, s'échauffaient par degrés malgré eux : leurs yeux s'enflammaient, leurs membres tremblaient, la fureur défigurait leur visage, et ils auraient tué quiconque les eût contredits.

Il n'y a d'autre remède à cette maladie épidémique que l'esprit philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les mœurs des hommes, et qui prévient les accès du mal, car, dès que ce mal fait des progrès, il faut fuir, et attendre que l'air soit purifié. Les lois et la religion ne suffisent pas contre la peste des âmes ; la religion, loin d'être pour elles un aliment salutaire, se tourne en poison dans les cerveaux infectés. Ces misérables ont sans cesse présent à l'esprit l'exemple d'Aod, qui assassine le roi Églon ; de Judith, qui coupe la tête d'Holopherne en couchant avec lui ; de Samuel, qui hache en morceaux le roi Agag. Ils ne voient pas que ces exemples, qui sont respectables dans l'Antiquité, sont abominables dans le temps présent ; ils puisent leurs fureurs dans la religion même qui les condamne.

Les lois sont encore très impuissantes contre ces accès de rage, c'est comme si vous lisiez un arrêt du conseil à un frénétique. Ces gens-là sont persuadés que l'esprit saint qui les pénètre est au-dessus des lois, que leur enthousiasme est la seule loi qu'ils doivent entendre."

 

VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique.
 

 

https://www.france.tv/france-2/les-aventures-du-jeune-voltaire/2231571-jesuite-et-libertin.html

 

https://www.france.tv/france-2/les-aventures-du-jeune-voltaire/les-aventures-du-jeune-voltaire-saison-1/2231569-la-bastille-a-20-ans.html

 

https://www.france.tv/france-2/les-aventures-du-jeune-voltaire/les-aventures-du-jeune-voltaire-saison-1/2251811-courtisan-ou-rebelle.html

 

 

https://www.france.tv/france-2/les-aventures-du-jeune-voltaire/les-aventures-du-jeune-voltaire-saison-1/2251809-la-liberte-et-l-exil.html

Partager cet article
Repost0
6 janvier 2021 3 06 /01 /janvier /2021 11:55
Prodiges !

 

Instrumentistes, chanteurs, danseurs, les jeunes prodiges ont une nouvelle fois livré un spectacle époustouflant de maîtrise et de fraîcheur...

Magnifique programme !

 

Ce spectacle diffusé sur France 2 mettait d'abord en valeur des instrumentistes :

Stella, 14 ans, interprète au piano la Rhapsodie hongroise n° 2 de Listz : accompagnée par l'orchestre philharmonique de Marseille, Stella nous entraîne dans le tourbillon de cette rhapsodie avec une virtuosité éblouissante ! Elle dit son bonheur de partager cette musique et le public ressent son enthousiasme.

 

Puis, Raphaël, 13 ans, joue au violon la liste de Schindler de John Williams, une musique emplie de mélancolie : émotion et sensibilité sont au rendez-vous.

 

C'est ensuite au tour de Liam, 15 ans, de nous faire apprécier un extrait de Prokofiev, Roméo et Juliette... La Danse des Chevaliers, qui nous emporte dans une ambiance romantique, pleine d'énergie et de vitalité.

 

 

Dans la catégorie chant, Armand, 12 ans, nous séduit de sa voix angélique et envoûtante, en interprétant Panis Angelicus de César Franck.

 

Isabelle, 16 ans, nous transporte, elle, dans un monde de rêves, celui du Magicien d'Oz grâce à sa voix enchanteresse : elle nous emmène vraiment "Somewhère over the rainbow"...

 

Auguste, 16 ans, fait ensuite vibrer et retentir l'air du toréador, extrait de Carmen, avec panache, conviction et un art maîtrisé de la mise en scène.

 

 

Dans la catégorie danse, c'est Pénélope, 16 ans, qui ouvre le bal : sur un air de Rachmaninov, on admire sa légèreté, sa finesse, sa grâce...

 

Paul, 16 ans, nous éblouit encore de ses pirouettes, de son élégance, et de la majesté de ses mouvements.... sur la symphonie n° 9 de Beethoven....

 

Enfin, Juliette, nous permet d'apprécier son aisance, sa grâce, sa malice, sa précision, sa technique avec la Marche de Casse Noisettes de Tchaikovsky...

 

 

Et c'est Isabelle à la voix envoûtante qui remporte la finale 2020 de PRODIGES : elle interprète encore Your Love, d'Ennio Morricone, sous les ovations méritées du public.

 

Comme l'écrit Claude Hagège : "La musique se situe au plus profond de l'identité humaine... la musique est une voie d'expression indépendante, une puissance créatrice. Elle définit les collectivités humaines bien davantage qu'elle n'est définie par elles...

L'éducation musicale est une nécessité impérieuse et devrait être développée partout, dans toutes les écoles de tous les pays, d'une façon approfondie et non comme un simple enseignement d'appoint. Faute de cela, la musique classique continuera d'apparaître comme un divertissement de luxe..."

Et Claude Hagège rajoute : "Les manifestations musicales collectives, ces communions sublimes, sont en péril. Car les ailes noires du coronavirus sont en train, en espérant qu'il disparaîtra, de porter, au dessus du monde, une menace de mort, contraignant partout les pouvoirs politiques à prendre des mesures qui limitent fortement les attroupements et les regroupements de personnes autour d'un spectacle."

La musique est pourtant essentielle, "la présence de la musique fortifie, peuple et enrichit la vie.", écrit encore Claude Hagège.

 

 

 

https://www.france.tv/france-2/prodiges/prodiges-saison-7/2154435-liam-danse-des-chevaliers-serguei-prokofiev.html

 

https://www.france.tv/france-2/prodiges/prodiges-saison-7/2154445-isabelle-somewhere-over-the-rainbow-harold-arlen-herbert-stothart.html

 

https://www.france.tv/france-2/prodiges/prodiges-saison-7/2154447-auguste-l-air-du-toreador-georges-bizet.html

 

https://www.france.tv/france-2/prodiges/prodiges-saison-7/2154455-juliette-la-marche-casse-noisette-piotr-ilitch-tchaikovski.html

 

 

 

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2020 3 07 /10 /octobre /2020 09:19
Covid-19 : des séquelles parfois gravissimes...

 

 

Un témoignage fort, lors du journal de 20 heures, sur France 2, ce mardi 6 octobre : une femme de 56 ans raconte les épreuves qu'elles a traversées après avoir contracté le Covid-19.

 

Marie-Christine Lagrange explique les détails de sa maladie : elle a développé au mois d'août une forme grave de Covid. Elle vit avec depuis deux mois.

Visiblement, elle est essoufflée, fatiguée et manque d'énergie. Sa voix est rauque, cassée.

 

Voici son témoignage :

"Ma vie a été en danger... très clairement, on me l'a dit après, mais à 12 heures près, c'était trop tard.

 

Tout de suite, bien sûr, j'ai été branchée de partout, et on m'a dit : "Ecoutez, dès demain, Madame Lagrange, vous serez transféré en réanimation, on va vous mettre sous coma artificiel"... Je ne me rends même pas compte s'ils ont l'air inquiet, en fait à ce moment on m'aurait dit : "On vous coupe une jambe pour que ça aille mieux", j'aurais dit oui.

 

Tout ce que je voulais, c'est que ça s'arrête, que je retrouve de l'énergie, que je n'aie plus de fièvre, que je sois dans un autre état.

"Donc, là, on va vous endormir, et on se revoit dans quelques jours..." et là, effectivement, je me suis sentie partir, et puis 8 jours de trou total dans ma vie...

 

Juste après ces jours de coma artificiel, ça a été très très dur.

Mon corps n'était que souffrance, des orteils jusqu'à la pointe des cheveux, j'avais mal, mal.

Quand je me suis levée, je ne tenais pas sur mes jambes. En huit jours, j'avais perdu 8 kilos de muscles...

Mais qu'est-ce qui m'arrive ? J'ai cent ans.

 

Le premier petit déjeuner, j'ai tout renversé, je pleurais, je ne pouvais pas tenir une cuillère. On m'a nourrie, quoi... psychologiquement, quand on est quelqu'un qui est en pleine forme, qui est dynamique, ça a été très dur, très compliqué.

 

Je suis sortie le 24 août, de l'hôpital, c'est à dire, un mois après, mais j'ai eu aussi des symptômes qui sont apparus, que je n'avais pas avant... par exemple, je suis essoufflée, j'ai de violentes douleurs aux oreilles.

Voilà, vous attrapez le Covid, vous êtes hospitalisé, puis après, vous êtes pas sorti.

 

Donc, les gens qui se disent : "Mais je suis en bonne santé, ça va, il va rien m'arriver", les anti-masques, et tout ça, moi ça me révolte...

Viens vivre un dixième de ce que j'ai vécu, et tu vas voir que le masque tu vas le supporter..."

 

On le comprend à travers ce témoignage : le Covid-19 peut affecter gravement la vie de gens en bonne santé. On évoque souvent tous ceux qui sont morts de cette maladie mais on oublie de parler des souffrances et des séquelles auxquelles sont confrontés certains patients.

 

 

Source :

 

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/covid-19-apres-avoir-developpe-une-forme-grave-une-patiente-temoigne_4131147.html

 

 

Covid-19 : des séquelles parfois gravissimes...
Partager cet article
Repost0
9 septembre 2020 3 09 /09 /septembre /2020 08:41
Et si on lisait à voix haute...

 

Voilà une belle initiative que l'on doit à France 5 et à l'animateur de la Grande Librairie, François Busnel...

 

Il s'agissait de lancer un concours de lecture à voix haute auprès des lycéens et des collégiens de France. On a pu assister à la finale de ce concours le mercredi 26 août 2020.

Douze lecteurs avaient été sélectionnés parmi 140 000 collégiens et lycéens.

 

Ce fut un régal d'écouter ces adolescentes et ces adolescents férus et passionnés de lecture.

 

Ils avaient eux-mêmes choisi les textes qu'ils devaient présenter devant un jury de spécialistes, des écrivains et des comédiens : Isabelle Carré, Eric-Emmanuel Schmitt, Cécile Coulon et Alain Mabanckou.

 

Des choix éclectiques ont été faits : Victor Hugo, Jean-Pierre Siméon, Louis-Ferdinand Céline, Boris Vian, Marcel Pagnol, Gaël Faye, Jean-Claude Grumberg etc.

 

J'a particulièrement apprécié la lecture d'un extrait des Misérables, la mort de Gavroche : le jeune lecteur a su captiver son auditoire par une lecture expressive, une diction remarquable...

 

Comment ne pas être séduit aussi par la lecture d'un extrait de l'ouvrage Les sermons joyeux de Jean-Pierre Siméon ? Un texte fort, émouvant dont voici un extrait :

" Non

la vie n'est pas ça

qu'on voudrait nous faire avaler

cette chose douillette proprette

et sans risques

vie ah prémunie de tout

vie oh protégée de tout

bardée de préventions harnachée de précautions

recluse dans ses peurs préventives

condamnée à la préventive

ad vitam aeternam

nom de dieu non

vous ne vivrez pas une vie d'homme

sans dangers hein

sans failles tiens

sans blessures non

sans souillures quoi

sans poussières sans

sans l'humeur et la sueur

sans malfaçons de corps

sans les fleuves violents hargneux

sans les excès brutaux

de la neige et du feu

sans le hasard de la chute

sans la faiblesse et

sans la perte

sans souffrir et et

sans vieillir

ou alors vous ne vivrez pas

car nom de dieu vivre

n'est pas sûr

vivre est un vol de papillon

dans les flammes

marcher est un risque

respirer est un risque

dès le premier pas le premier souffle

dans la vie..."

 

 

Incontestablement, ce concours de lecture ouvert à des adolescents est une bonne incitation à la lecture.

Quand on écoute des textes lus avec autant d'intensité et de passion, on ne peut qu'avoir la curiosité d'aller à la rencontre de ces auteurs classiques ou non, qui ont écrit des ouvrages de grande qualité empreints d'émotion, de sensibilité.

On a envie de lire ou de relire Les Misérables de Victor Hugo, de se replonger dans les souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol, de découvrir Les Sermons Joyeux de Jean-Pierre Siméon...

La lecture est une ouverture sur le monde :

"Le livre s'ouvre. Lire réécarquille le passage vers la vie, le passage par où la vie passe, la brusque lumière qui naît avec la naissance. 

Lire découvre la nature, explore, fait surgir l'expérience dans la pâleur de l'air, comme si on naissait." nous dit Pascal Quignard.

 

Il convient de souligner le rôle actif des enseignants qui ont motivé et sélectionné les candidats de ce concours. Sans eux, une telle expérience n'aurait pas été possible...

Merci à eux !

 

 

 

Source :

 

https://www.france.tv/actualites-et-societe/magazines-d-actu/1899125-si-on-lisait-a-voix-haute.html

 

 

 

Et si on lisait à voix haute...
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de rosemar
  • : Pour le plaisir des mots : poésie, chanson, littérature, actualités, politique, éducation...
  • Contact

Profil

  • rosemar
  • Esprit libre et indépendant ,contestataire
  • Esprit libre et indépendant ,contestataire

Texte Libre

fleurs 4fleurs 3coqulicot

Recherche

Http://Fatizo.over-Blog.com/