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25 mai 2022 3 25 /05 /mai /2022 08:39
Maltraitance même à domicile...

 

On a beaucoup entendu parler, ces derniers mois,  du scandale ORPEA et de la maltraitance dans les EHPAD... "Mais, décidément, mieux vaut ne pas vieillir en France, triste constat après une nouvelle enquête publiée par le journal Libération...

 

Cette fois, ce ne sont pas des résidents d'EHPAD qui témoignent de maltraitance mais des personnes âgées qui restent chez elles et sont, elles aussi, victimes d'abus par certaines aides à domicile.

Des personnes âgées pas levées, pas lavées, peu nourries, ceux et celles qui ont fait le choix de rester à domicile subissent aussi des abus.

Les soignants sont trop peu nombreux et surchargés de travail... les soignants sont trop mal payés...

 

Les métiers du grand âge ont du mal à recruter et à former des professionnels, un manque d'effectif et de moyens qui a des répercussions notamment sur les personnes âgées soignées chez elles.

 

Le président de la Fédération contre les maltraitances témoigne : sur près des 9000 appels qu'il reçoit chaque année, les trois quarts concernent des violences à domicile.

 

Dans l'immense majorité des cas, c'est une forme de maltraitance qu'on appelle négligence : on est en présence d'une personne qui est en difficulté dans sa vie quotidienne pour répondre à ses besoins élémentaires, faire sa toilette, s'habiller, manger, faire ses courses, et ce que disent les personnes qui se plaignent, c'est : je n'ai pas la réponse que j'attends dans mes besoins. Soit quantitativement : c'est trop vite, il n'y a le temps et finalement, ça ne suffit pas, ou bien c'est fait trop brutalement, c'est mal fait, une question de qualité de l'aide apportée...

Dans seulement 20 % des cas de maltraitance à domicile, c'est un professionnel qui est mis en cause.

 

"Il y a d'autres situations de maltraitance à domicile qui sont les plus fréquentes, en particulier, il y a, au sein des familles, au sein des couples, entre parents et enfants, entre parents et petits enfants, il peut y avoir des formes de violences qui n'ont rien à voir avec des professionnels.

 

Et tout cela n'est bien sûr que la partie émergée de l'iceberg : dans la grande majorité des cas, à 95%, les maltraitances sur les personnes âgées ne sont pas connues."

 

C'est dire combien le problème est complexe : beaucoup de personnes âgées n'osent pas dire, avouer la maltraitance, elles n'osent pas se plaindre...

Il peut même arriver que des vols soient commis, vols d'argent, d'objets de valeur...

Les personnes âgées n'osent pas dénoncer, elles sont dans la honte, l'indicible, le mutisme...

Cette maltraitance généralisée révèle, selon Michel Onfray, "une civilisation qui fonctionne mal. Cette façon de dire : "Vous n'êtes plus productifs, eh bien, on vous met dans des usines à crever.", et on fait semblant de le découvrir aujourd'hui...On est dans un système capitaliste : c'est rentable, les vieux... les morts, aussi.

Dans nos sociétés, il faut être jeune, il faut être performant, il ne faut pas être malade, il ne faut pas être moche, il ne faut pas être fatigué..."

 

 

 

Source :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/journal-de-18h/journal-de-18h00-magalie-homo-du-vendredi-06-mai-2022

 

 

 

 

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7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 12:35
"Des mouroirs ignobles..."

 

"Des mouroirs ignobles...", telle est l'expression utilisée par un des personnages du roman de Houellebecq Anéantir, pour évoquer les EHPAD.

Et qui est ce personnage ? Il s'agit d'une femme médecin chef de l'hôpital où se trouve le père du héros de l'histoire, Paul Raison.

Et que dit-elle exactement à ce sujet ? "Les EHPAD ont une mauvaise réputation et c'est loin d'être injustifié, il est vrai que dans l'ensemble ce sont des mouroirs ignobles, je ne devrais pas dire ça, mais à mon avis les EHPAD sont l'une des plus grandes hontes du système médical français."

Une expression qui fustige et dénonce un système dans lequel les maisons de retraite sont gérées comme de véritables usines qui doivent être rentabilisées. Mais que reste-t-il d'humain dans ce management ?

De plus, cet avis est exprimé par un médecin, quelqu'un qui connaît bien le problème dont elle parle.

 

Encore une fois, Houellebecq décrit bien les réalités de notre temps : le scandale des EHPAD ORPEA vient de le souligner.

Un livre, "Les Fossoyeurs", paru le mercredi 26 janvier chez Fayard, fait trembler cette chaîne de maisons de retraite. L'auteur et journaliste, Victor Castanet, accuse le leader européen des maisons de retraite de maltraitances sur des résidents d'EHPAD.

Dans ce livre, il décrit un système où les soins d’hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont "rationnés" pour améliorer la rentabilité du groupe.

C'est scandaleux ! Mais ce business de la vieillesse existe depuis longtemps : j'avais écrit un article à ce sujet en 2017.

On feint de découvrir une réalité qui n'est pas nouvelle !

Assez d'hypocrisie ! 

Depuis des années, ce scandale perdure et rien n'a été fait pour améliorer la situation des EHPAD par les gouvernements successifs... RIEN !

Voici ce que j'écrivais en 2017 :

 

Les grands groupes du business de la vieillesse affichent des taux de croissance considérables, 15 % par an. Le groupe Korian a fait 3 milliards d'euros de chiffre d'affaire en 2016 !

L'équipe de Pièces à conviction n'a pas reçu l'autorisation de filmer, mais en caméra cachée, un journaliste a pu visiter un établissement de cette "chaîne".

Les tarifs sont prohibitifs : un hébergement coûte entre 3464 euros et 4443 euros par mois !

Dans les publicités pour ce groupe, on peut voir des résidents heureux, des personnels contents de travailler.

Mais ce tableau idyllique est bien éloigné de la réalité : certains salariés révèlent des manques... des résidents qui restent 6 ou 7 heures dans des couches souillées... des couches inadaptées pour des personnes âgées, qui sont en plus rationnées afin de faire des économies, des résidents livrés à eux-mêmes dans les couloirs, complètement désorientés.

Des repas qui sont préparés au moindre coût : 4, 35 euros par jour et par pensionnaire ! Comment ne pas parler, alors, de restriction alimentaire ? 

De telles conditions de vie sont indignes : en France, le pays des droits de l'homme, comment peut-on admettre que des personnes âgées, sans défense, soient traitées ainsi ?

 

 

http://rosemar.over-blog.com/2017/10/le-scandaleux-business-de-la-vieillesse.html

 

 

https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/dans-l-enfer-des-maisons-de-retraite

"Des mouroirs ignobles..."
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29 juillet 2019 1 29 /07 /juillet /2019 09:46
Il est temps de nous autoriser à être humains...

 

 

"Soyez humain si vous voulez être original ; plus personne ne l'est... a écrit le poète Max Jacob.

 

Etre performant, être efficace, n'avoir aucun trouble, aucune hésitation, tel est le credo de nos sociétés...

C'est ainsi que les personnes âgées, les malades, les gens atteints de handicaps sont trop souvent déconsidérés et méprisés.

La faiblesse est stigmatisée, mal vue. Nous vivons dans un monde de la performance, de la vitesse, de la compétition.

Dans les maisons de retraite, les vieux sont mis au rebut, parfois maltraités, oubliés du monde extérieur.

Pour y résider il faut payer très cher, mais ces prix élevés ne garantissent pas du tout le confort et les soins promis.

Un véritable business s'organise, ainsi, autour de la vieillesse.

 

Les malades, les "patients", comme on dit, sont assommés de médicaments.

La médecine hospitalière est devenue une industrie comme une autre, particulièrement rentable.

Alors que le soin devrait être un humanisme, comme le conçoit Cynthia Fleury, il devient trop souvent une entreprise commerciale.

 

L'humain s'efface et disparaît dans une société de la rentabilité et du fric.

Triste réalité !

Faire du chiffre, gagner du pognon, c'est ce qui compte...

C'est l'argent qui corrompt et qui pollue l'humanité.


L’argent s’impose dans de nombreux domaines : d’ailleurs nos sociétés nous invitent à une course perpétuelle à l’argent et aux loisirs qui deviennent infinis : séjours au ski, vacances, cinéma, médias, portables de plus en plus sophistiqués : le but essentiel de certains étant d’acquérir ces biens de consommation...
 
Est-ce là le sens de la vie ? La consommation devient aussi un facteur essentiel pour la bonne marche de l’économie : il faut consommer pour survivre, il faut acheter pour jeter et recommencer indéfiniment ce cycle.

 

Que deviennent les vraies valeurs de l'humanité ?  La solidarité, le partage, le goût des bonheurs simples, le bonheur de vivre au contact de la nature...

Que devient l'humanisme ?

Il est temps de nous autoriser à être humains, il est temps d'abandonner cette course incessante aux profits.

Il est temps de se soucier des autres, les plus démunis, ceux qui souffrent, ceux qui vivent dans la misère physique, morale.

 

Mais, hélas, dans un monde où l'argent est souverain, il reste beaucoup à faire pour retrouver notre humanité.
 

 


 

 

 

 

https://www.franceculture.fr/emissions/3-minutes-de-philosophie-pour-redevenir-humain/max-jacob-soyez-humain-si-vous-voulez-etre-original-plus-personne-ne-lest

 

 

 

Il est temps de nous autoriser à être humains...
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13 mai 2019 1 13 /05 /mai /2019 11:02
Regarde-moi...

 

Dans les rues de la ville, les gens se hâtent, vaquent à leurs occupations, happés par le temps, le travail, et les autres disparaissent, s'effacent...

Les autres n'existent plus, les autres s'évanouissent...

 

Et pourtant, ils sont là, les pauvres, les sans abri, les démunis, les sans visage, ceux qu'on ne voit plus.

Ils sont là, de plus en plus nombreux, de plus en plus isolés et solitaires.

 

Les gens détournent le regard, comme saisis de honte, ils ne voient plus ceux qui sont là accroupis, assommés de fatigue, de douleurs.

Ils refusent de voir la misère, la descente aux enfers, le désarroi, la détresse de ceux qui n'ont plus rien.

 

De la même façon qu'ils refusent de voir les vieillards enfermés désormais dans des ghettos, ils ferment les yeux devant la douleur des déshérités.

 

"Regarde-moi" pourraient-ils dire tous, vieillards et pauvres...

Dans nos sociétés individualistes, le regard ne s'attarde plus sur les autres, le regard se détourne de ce qui dérange et fait peur... la vieillesse, la misère...

 

"Regarde-moi, regarde mes rides, ma souffrance, mon visage las et douloureux."

"Regarde mon humanité, derrière les rides et la détresse. Je suis un être humain, comme toi, même si mon aspect est douloureux et triste.

Il m'arrive de sourire, de pleurer comme toi".

 

Dans un monde où la beauté, la jeunesse sont magnifiées, dans un monde de consommation, d'artifices et de paillettes, comment les vieux et les pauvres pourraient-ils attirer le regard ?

Il nous faut réapprendre à voir au delà des apparences, il nous faut réapprendre à regarder les autres, les humains, nos semblables.

Et puis il nous faut aussi rétablir le contact avec les oubliés de la terre, il nous faut partager.

"Notre société est très cloisonnée et cultive l'entre-soi. Tout est fait pour que les personnes incluses, qui travaillent, qui consomment, ne rencontrent pas les exclus- ceux qui sont au bord des rues et du monde. Et c'est bien le drame, car avec ce manque de contact entre les uns et les autres, un fossé d'incompréhension s'installe..." écrit Véronique Fayet dans son ouvrage Révolution fraternelle.

"Regarde-moi... " le verbe regarder implique une attention à l'autre, une ouverture...

C'est là un message qu'il nous faut tous entendre.

 

 

 

Regarde-moi...
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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 12:18
L'utopie transhumaniste...

 

 

A l'aube du XXIème siècle, nous rêvions tous d'un avenir meilleur : les technologies allaient aider l'homme à mieux vivre, on imaginait un monde de loisirs où le travail serait moins pesant.

 

On voit bien que ces rêves étaient vains, on voit bien qu'on en demande toujours plus aux gens qui travaillent, on voit bien que le chômage croissant marginalise ceux qui sont touchés par ce phénomène.

 

Et voilà qu'on invente de nouveaux horizons de bonheur pour illuminer l'avenir.

C'est le projet transhumaniste qui s'impose dorénavant : transformer l'être humain, le rendre plus performant, plus intelligent, augmenter son cerveau avec des puces...

Il s'agirait aussi de tuer la mort, une promesse qui paraît alléchante dans un monde où la mort est de plus en plus effrayante, où l'emprise de la religion s'efface.

 

La mort est ainsi de plus en plus occultée dans nos sociétés, et la vieillesse est dévalorisée : les vieux sont relégués dans ce que l'on nomme pudiquement des "maisons de retraites", qui sont en fait des mouroirs.

Tuer la mort ! Quelle présomption, quel orgueil !

Comme si la mort n'était pas inhérente à la condition humaine... comme si la mort pouvait être vaincue, alors que tant de maladies subsistent...

Projet fou, irréalisable, et pourtant, certains n'hésitent pas à investir dans des recherches pour éradiquer la mort... une façon d'assurer le développement des affaires, même si le projet n'aboutit pas...

Faire des affaires, n'est-ce pas le credo de notre époque ?

 

De la même façon, la France investit des sommes colossales dans l'industrie nucléaire... pour une technologie qui paraît démesurée et peu fiable...

Ainsi, l'EPR de Flamanville va voir son démarrage reporté à 2020. Un problème de qualité de soudures détecté sur le réacteur EPR pourrait encore différer de près d'un an sa mise en service. Le gendarme du nucléaire devrait en effet exiger que le travail soit refait. 

 

L'heure est aux investissements hasardeux, aux projets insensés...

La mégalomanie, l'hybris s'emparent du monde...

Toujours plus de progrès et d'innovations, toujours plus de technologies... peu importe si l'homme en vient à détruire la planète sur laquelle il vit.

Le transhumanisme, dernier rêve fou de l'humanité, n'est qu'un leurre et une illusion.

 

 

 

 

 

 

L'utopie transhumaniste...
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26 octobre 2018 5 26 /10 /octobre /2018 11:55
Tu verras, tu seras bien...

 


 

Cette chanson poignante de Jean Ferrat se présente sous la forme d'un discours où alternent première et deuxième personne du singulier : le poète s'adresse avec pudeur, simplicité, tendresse à un être cher.

Il exprime d'abord un souhait et un regret marqué par le conditionnel passé : "J'aurais bien voulu te prendre
Avec nous comme autrefois..."

La réalité est pourtant venu briser ce souhait : "Mais Suzy m'a fait comprendre
Qu'on est un peu à l'étroit."

Le discours est familier, protecteur : c'est comme si le poète s'adressait à un enfant...

"Il faut être raisonnable
Tu ne peux plus vivre ainsi
Seule si tu tombais malade
On se ferait trop de souci..."

Mais, on comprend, avec l'évocation de la maladie qu'il s'agit d'une personne âgée, en fin de vie.

Le refrain, avec l'emploi du futur de l'indicatif, "Tu verras, tu seras bien" se veut convaincant et persuasif.

Et le discours tenu ne laisse aucune place à une réponse, comme si la personne âgée était privée de paroles et de droit de décision....


D'ailleurs, aussitôt, il est question de "trier les affaires, les photos auxquelles tu tiens", résumé d'une vie entière qui "peut tenir entre les mains...", dit le poète, soulignant ainsi le côté dérisoire de l'existence humaine.

 

Et aussitôt, le locuteur suggère au futur ce que pourra être la vie auprès des "autres pensionnaires", avec lesquels il sera possible de parler sans fin de ce sujet : les photos, la famille.

Le terme même de "pensionnaires" qui renvoie à l'enfance est terrible pour une personne adulte... et c'est pourtant le mot qui convient.

 

Les sujets d'inquiétude sont aussitôt écartés : "le chat qui s'agite" sera recueilli par les voisins... "le serin qui chante à tue-tête" sera accepté par "le directeur" de l'établissement, encore un terme qui fait songer au monde de l'enfance, à l'école.

Et la suite du discours qui se veut rassurante est terrible :

"T'auras plus de courses à faire
De ménage au quotidien
Plus de feu en plein hiver
T'auras plus souci de rien..."

Les négations qui se multiplient évoquent une sorte de néant auquel est réduit l'individu, jusqu'au mot "rien" qui résonne comme un anéantissement total.

Puis, le locuteur énumère tous les avantages promis à la vieille dame, afin de mieux la convaincre :

"Y a la télé dans ta chambre
En bas y a un beau jardin
Avec des roses en décembre
Qui fleurissent comme en juin..."

Puis, viennent les promesses des visites du Dimanche... des promesses de sorties, de fêtes, avec une sorte de retour dans le passé, comme si le temps était aboli...

"Et puis quand viendra dimanche
On ira faire un festin
Je me pendrai à ta manche
Comme quand j'étais gamin"

Et toutes ces promesses impliquent une sortie de cet univers dans lequel va se retrouver enfermée la vieille dame...

"Tu verras pour les vacances
Tous les deux on sortira
Là où l'on chante où l'on danse
On ira où tu voudras."

On perçoit implicitement un enfermement, un univers clos dont il faut sortir pour retrouver le bonheur de vivre : chanter, danser, aller où l'on veut...

La mélodie douce, mélancolique restitue un besoin de rassurer, de réconforter, afin de masquer la douleur de la décision...


 

 

 

 

 

 

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3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 09:20
Vieillir...

 

 

Alors que certains scientifiques de renom nous annoncent et nous promettent l'immortalité ou une vie quasi illimitée, nombre de personnes âgées croupissent dans des maisons de retraite, à l'abri des regards.

Abandonnés de tous, maltraités, les vieux se retrouvent dans des ghettos, où ils connaissent les plus grandes détresses.

Les personnels des maisons de retraite racontent ce désamour et cette désaffection : ils n'ont pas les moyens d'assurer la dignité et le respect de ces personnes.

Ils en sont réduits à bâcler leur travail : une forme de maltraitance qui ne dit pas son nom...


Mal payés, pas assez nombreux, sous pression, les personnels des Ehpad dénoncent leurs conditions de travail toujours plus précaires. 

 

Et on nous fait croire, Google en tête, à une quête de l'immortalité, et on nous fait croire que la lutte contre le vieillissement est en passe d'être gagnée.

Face aux milliards qui sont dépensés pour ces recherches, ne serait-il pas plus pertinent de penser d'abord à s'occuper des personnes qui souffrent et qui sont à l'abandon dans des maisons de retraite ?

 

La vieillesse, la mort vaincues ? Mais qui peut y croire ?

Quand on voit la multitude de maladies qui existent, quand on voit les effets délétères de certains médicaments destinés à soigner, comment peut-on envisager une vie éternelle ?

On nous vend du rêve et des fantasmes... avant de nous vendre des produits miracle censés guérir tel ou tel symptôme.

 

La mode du jeunisme s'empare de nos sociétés : il faut rester jeune, maîtriser son corps...

De la même façon qu'on nous avait promis une société de loisirs plus humaine, plus vivable, on nous fait miroiter une éternité bienheureuse.

Comme si cela était envisageable et même souhaitable.

Comme si la vie n'était pas justement appréciable parce qu'elle est aussi limitée dans le temps...

Comme si l'homme pouvait s'abstraire des lois de la nature et du cosmos...

 

Nous vivons dans un monde d'illusions savamment entretenues par la publicité et les médias.

Tuer la mort ? Devenir immortel ? Quelle hybris s'empare ainsi des hommes ?

Il convient de rester dans la réalité, de la regarder en face et nous préférons l'oublier, nous préférons ne pas voir ces personnes âgées à l'abri des regards dans des maisons de retraite.

Les gens vivent plus longtemps, oui, mais souvent dans quel état de délabrement et d'abandon ?

D'ailleurs tout un business s'organise autour de ces maisons de retraite...


Ces établissements sont gérés comme de véritables usines qui doivent être rentabilisées. Mais que reste-t-il d'humain dans ce management ?

Le profit encore et toujours est au centre de nos sociétés...

 

 

 

 

 

 

 

 

Vieillir...
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21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 09:17
Le scandaleux  business de la vieillesse...

 

 

 

Une émission diffusée sur France 3 dans la série Pièces à conviction nous dévoile le business qui se cache dans les maisons de retraite.

Que se passe-t-il derrière les murs de ces maisons ? Plus de 600 000 personnes âgées y résident.

Les subventions de l'état coulent à flot : 8 milliards d'euros, pour les établissements publics, mais aussi pour les grands groupes privés qui affichent des bénéfices records.

 

Pour y résider il faut payer très cher, mais ces prix élevés ne garantissent pas du tout le confort et les soins promis.

Un véritable business s'organise, ainsi, autour de la vieillesse.

 

Dans certains établissements, le manque de personnel est criant, la nourriture de mauvaise qualité et les produits d'hygiène rationnés... des conditions de vie ignobles et déplorables pour des personnes en grande difficulté, parfois désorientées et affaiblies.

Une exploitation du grand âge se met en place, comme si les personnes âgées méritaient d'être mises au rebut.

 

Il est vrai que tout cela se passe dans des ghettos où les gens sont parqués, à l'abri des regards.

 

Dans les EHPAD, les aides-soignantes reçoivent de maigres salaires, environ 1275 euros pour des journées de 10 heures 30 et deux dimanches travaillés par mois.

"Ce n'est plus moral", affirme une de ces aides-soignantes, constatant le triste sort réservé aux personnes âgées dans ces maisons de retraite.

 

Avec de plus en plus de personnes dépendantes, la vieillesse est devenue un business pour les maisons de retraite privées. Elles reçoivent de l'argent public et l'argent des résidents qui déboursent en moyenne 2000 euros, chaque mois.

Certains établissements font payer leurs services jusqu'à 5000 euros, par mois ! Un véritable racket !

De tels prix sont scandaleux, alors que les personnes âgées sont mal nourries, et que les soins d'hygiène sont souvent insuffisants. 

 

Les maisons de retraite privées sont, ainsi, devenues plus rentables que les hypermarchés.

Avant d'accepter un nouveau "client", ces établissements exigent de sérieuses garanties financières et des références : solvabilité, propriétés, dossier de cautionnement à remplir par la famille qui doit indiquer ses revenus.

Et ce sont les économies de toute une vie qui y passent...

 

Seul un établissement public a ouvert ses portes aux journalistes et a accepté de parler d'argent : les résidents payent 2100 euros par mois dans cet établissement, soit le double de la moyenne des retraites en France.

11 salariés travaillent pour le ménage des chambres et des parties communes. En cuisine, 11 personnes préparent des menus à la carte. Il y a aussi une équipe d'animation. Dans le prix payé par les résidents, est compris aussi le nettoyage du linge.

L'état ajoute 1600 euros par personne et par mois pour les soins des résidents.

En tout, le coût d'un pensionnaire est de 3600 euros par mois. Les médecins, les infirmières, les soins sont payés par l'état mais le nombre de soignants fixé par l'état est  insuffisant.

 

Souvent, dans les établissements privés, les seuils d'occupation légale sont dépassés.

Des chambres sont dédoublées et, en cas de décès, il arrive que certaines chambres soient facturées deux fois, pendant quelques jours.

Quand un directeur atteint les objectifs d'optimisation, il touche une prime de 535 euros par mois. C'est une incitation à la performance appelée "prime de remplissage."Il faut faire rentrer le plus de résidents possibles et bien au-delà de la capacité autorisée...

 

Ainsi, les maisons de retraite sont gérées comme de véritables usines qui doivent être rentabilisées. Mais que reste-t-il d'humain dans ce management ?

 

Un autre moyen d'augmenter le chiffre d'affaires : c'est l'accueil de jour. Or, certains établissements n'ont même pas l'agrément pour pratiquer cet accueil.

 

Les deux actionnaires du groupe Les Opalines ont bâti un véritable petit empire : ils possèdent 64 maisons de retraite sur tout le territoire... en 20 ans ces anciens directeurs de supermarché Leclerc se sont hissés à la 365 ème place des Français les plus riches.

Les grands groupes du business de la vieillesse affichent des taux de croissance considérables, 15 % par an. Le groupe Korian a fait 3 milliards d'euros de chiffre d'affaire en 2016 !

 

L'équipe de Pièces à conviction n'a pas reçu l'autorisation de filmer, mais en caméra cachée, un journaliste a pu visiter un établissement de cette "chaîne".

Les tarifs sont prohibitifs : un hébergement coûte entre 3464 euros et 4443 euros par mois !

Dans les publicités pour ce groupe, on peut voir des résidents heureux, des personnels contents de travailler.

Mais ce tableau idyllique est bien éloigné de la réalité : certains salariés révèlent des manques... des résidents qui restent 6 ou 7 heures dans des couches souillées... des couches inadaptées pour des personnes âgées, qui sont en plus rationnées afin de faire des économies, des résidents livrés à eux-mêmes dans les couloirs, complètement désorientés.

Des repas qui sont préparés au moindre coût : 4, 35 euros par jour et par pensionnaire ! Comment ne pas parler, alors, de restriction alimentaire ? 

De telles conditions de vie sont indignes : en France, le pays des droits de l'homme, comment peut-on admettre que des personnes âgées, sans défense, soient traitées ainsi ?

 

 

 

http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-3/pieces-a-conviction/pieces-a-conviction-du-jeudi-19-octobre-2017_2416633.html

 

 

 

Le scandaleux  business de la vieillesse...
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