J'ai honte : je n'ai pas de smartphone... En fait, je possède un portable, d'un ancien modèle, mais ce n'est pas un "smartphone". Le terme même "smartphone" ne semble-t-il pas impliquer une idée de modernité ? Ce mot anglais suggère élégance, raffinement, style...
Quand je sors mon vieux portable, à l'inter-cours, les élèves chuchotent, plus ou moins, et je sens que je suis vraiment en "dehors du coup", complètement décalée.
Dans un temps où il faut être branché, télécharger toutes sortes d'applications plus ou moins utiles, je n'ai pas de smartphone !!
Alors que les objets connectés se multiplient, montres, lunettes, des gadgets en tous genres, j'ai l'impression de ne plus être au diapason.
Je m'inquiète même : saurais-je me servir d'un tel outil à la pointe de la modernité ? Je m'inquiète encore : je ne possède pas de tablette, objet devenu quasi-indispensable, quand on voyage et que l'on veut rester connecté.
Suis-je une extra-terrestre ? Je n'ai pas fait encore l'acquisition d' une montre connectée !
La société, le monde, les gens, tout nous pousse à consommer, à acheter tous ces produits connectés, comme s'ils étaient devenus indispensables...
Dès lors, je me sens acculée, de toute façon, mon portable commence à s'user, à montrer des signes de faiblesse.
Je vais, peut-être, acquérir un smartphone et peut-être, aussi, une tablette ?
Dans ce monde en perpétuelle mutation, où un produit branché vient toujours en remplacer un autre moins performant, on assiste à une course permanente à la recherche de l'innovation.
Dans quelques années, serons nous tous connectés, grâce à une montre accrochée au poignet ?
Serons-nous tous pistés dans nos déplacements, surveillés, épiés, observés ?
C'est probable... Sécurisés mais contrôlés, sans arrêt, sans répit...
Et nous nous laissons tous happer par ce monde de connexions, nous sommes déjà entourés de nombreux objets : ordinateurs, portables, télévisions.
Et ceux-ci se multiplient, tout en se perfectionnant !
Jusqu'où irons-nous ? On voit que nos sociétés très sécuritaires deviennent, en fait, de plus en plus fragiles.
On le découvre avec les cyber-attaques qui agressent les systèmes informatiques et peuvent générer de graves désordres, voire des catastrophes.
Un monde intégralement connecté présente des failles, et on commence tout juste à en prendre conscience.
La cyber-attaque qui a visé TV5 Monde, il y a quelques jours, nous montre toutes les fragilités de nos systèmes hyper-connectés : des pirates peuvent venir troubler des programmes, empêcher leur diffusion, les détourner.
Et nous-mêmes sommes susceptibles d'être fichés, contrôlés, manipulés, dans bien des domaines : c'est déjà le cas par le biais de la publicité.
Nous sommes géo-localisés, bientôt nous serons téléguidés, téléchargés pour accomplir tel ou tel acte.
Internet constitue un progrès indéniable, mais l'hyper-connexion vers laquelle on nous entraîne comporte des risques et des dangers terribles, dont il faut prendre conscience...