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27 juillet 2015 1 27 /07 /juillet /2015 08:51
Après les grecs, les agriculteurs sont coupables...

 

 

 

Les agriculteurs français sont souvent montrés du doigt, dans la crise qui les oppose au gouvernement : alors que nombre d'entre eux n'arrivent plus à vivre du fruit de leur travail, ils sont coupables, selon certains, d'un abus de pesticides et d'engrais, ils sont coupables de pratiquer une agriculture intensive et ce qui leur arrive n'est que justice...

Les agriculteurs ont accepté de se soumettre et de se livrer à une production intensive...

Mais n'est-ce pas le système actuel qui les a conduits vers ce type de production ? Alors que se sont installées en Allemagne, en Roumanie des fermes gigantesques, où sont élevés des porcs, des volailles à bas prix, face à une concurrrence effrénée, quelles étaient les solutions ?

N'est-ce pas l'Europe avec ses directives insensées qui doit être incriminée ?

Les coûts de production qui sont dérisoires dans certains pays de l'union européenne entraînent, aussi, immanquablement les paysans français vers la faillite.

Après les grecs coupables de tous les maux, voilà les agriculteurs cloués au pilori, condamnés pour avoir employé des pesticides que tous les agriculteurs européens utilisent !

Dans notre beau pays, on a vite fait d'accuser les autres, ceux qui exercent un autre métier que le sien...

Les coupables sont tout trouvés : les agriculteurs sont fautifs, les enseignants sont responsables, bien sûr, aussi, de la crise que connaît, à l'heure actuelle, l'éducation...

Pourtant, rien n'est simple et il est trop facile d'accuser les paysans d'être responsables de la situation difficile dans laquelle ils se trouvent.

Certes, la FNSEA a joué, souvent, un rôle trouble et inadapté, mais a-t-on le droit de stigmatiser les agriculteurs, des gens humbles, qui travaillent dur, qui, parfois, n'ont même pas droit à des vacances ?

La mondialisation a bouleversé cette profession, les techniques de production ont évolué, grâce à des outils performants.

Mais ce métier est des plus complexes : avez-vous essayé de faire pousser des légumes ou des fruits de manière totalement naturelle ?

Les paysans sont soumis à de multiples aléas : la sécheresse, les intempéries, les différentes maladies qui s'attaquent aux plantes, les insectes...

Comment ne pas percevoir toutes les contraintes de ce métier ?

Des milliers d'oliviers ont dû être détruits en Italie, en raison d'une bactérie tueuse, la xyllela fastidiosa, au nom bien révélateur,  celle-ci a peut-être, même, atteint les rivages de la Corse... On voit bien que les obstacles sont nombreux et terribles, dans une telle profession.

Un paysan qui n'arrive pas à vivre de son activité, en France, c'est une indignité, des agriculteurs qui se suicident, parce qu'ils ne parviennent pas à vivre de leur travail, c'est une honte.

Comme nous tous, les agriculteurs sont "livrés", pieds et poings liés à l'Europe, à ses financiers, à ses lobbies : c'est le système tout entier qu'il faut remettre en cause.

Arrêtons de jeter la pierre à autrui, à celui qui travaille dur, pour essayer de survivre : mon grand-père était paysan et je sais toutes les âpretés et les difficultés de ce métier...

Un métier très rude qui exige une disponibilité totale, un métier aux multiples contraintes qui doit être valorisé.
 

 

 

 

 

Après les grecs, les agriculteurs sont coupables...
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commentaires

R
Pour BL<br /> <br /> Merci pour ce lien et ces exemples...<br /> et bravo pour ce parcours agricole. Oui, je pense que les agriculteurs devraient, autant que possible, se tourner vers le bio qui devrait être l'avenir... Ceci dit, on se demande toujours quand on achète un produit étiqueté "bio", si c'est une réalité ??<br /> <br /> Merci encore et bonne soirée, BL
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F
Bien sur que de nombreux agriculteurs vivent des situations dramatiques, mais s'ils n'avaient pas suivi depuis des décennies ce syndicat, la FNSEA , qui a prôné une politique ultra-libérale ils ne seraient pas là ou ils en sont. Et le plus grave c'est qu'ils sont toujours derrière ce syndicat qui ne fait que de la politique. On sait tous pour qui il roule.<br /> Et je peux t'assurer que les céréaliers ne sont pas dans la misère.<br /> Bises et belle soirée Rosemar
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R
Il est bien évident qu'il existe des disparités dans le monde agricole, mais les paysans doivent faire face à une concurrence déloyale, car les salariés du secteur agricole sont sous payés au delà du Rhin...<br /> Pour la FNSEA, j'en parle dans l'article, son rôle est plus que trouble... Mais quand des agriculteurs se suicident, quand ils n'ont plus de quoi vivre, il est inhumain de leur jeter la pierre ! C'est indigne !<br /> <br /> Bises de l'été
B
Courageux plaidoyer, assez réaliste.<br /> Cependant, l'agriculture en France est encore "multiple" (heureusement !) et il n'y a pas que la production intensive, assistée par les intrants que vous citez. Ce qui est rassurant... mais là encore pas toujours rémunérateur... à moins d'entrer dans les circuits courts, à moins également de s'organiser collectivement pour ouvrir des marchés tels que des filières fibres pour textiles et pour isolation thermique (chanvre, lin) ou des filières d'exception (labels rouges, bio, etc).<br /> <br /> Pour répondre à votre question sur la production "naturelle" de légumes et de fruits : oui, c'est possible. Mais sur de petites surfaces pour les légumes, par exemple en permaculture (et on revient au collectif et aux circuits courts) ou en agroforesterie là où climat et sol la favorisent. Mais, sur de grandes surfaces, le problème devient celui du risque économique : combien d'années de récolte peut-on perdre sans boire le bouillon ?
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B
École d'agriculture à 15 ans, il y a 60 ans (1955). Salarié agricole à 18 ans 1/2. Conseiller agricole en 1962 puis deux reprises reprises d'tudes = agro à 32 ans.<br /> <br /> Vous savez, pour le bio, dès qu'on s'extrait d'un aspect idéologique et qu'on "raisonne" techniquement et économiquement, en cultures assolées (rotations), on peut faire des trucs bien et avoir un revenu décent. C'est plus difficile en cultures pérennes (arbo.fruit et vigne). Mais des solutions se profilent. Cela dit, dans l' "agriculture raisonnée" (qu'elle soit classique ou agroforesterie ou autre), on peut réaliser des parcours intéressants. Sur mon blog de l'Obs, j'ai un ou deux exemples : dans ma note récente http://sortiedequiescence.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/06/13/terroirs-cepages-viticulture-durable-vigne-evin-quoi-564250.html<br /> je mets les liens avec des écrits dont un reportage terrain en vignoble du St Émilionnais.
R
Merci pour ces précisions et ce commentaire avisé, ici et sur le nouvel obs : oui, l'agriculture française est diverse, certains se spécialisent dans le bio, par exemple, mais cette production reste encore limitée + le bio est-il toujours bio ?? C'est la question que l'on peut se poser...<br /> Oui, j'ai bien conscience que la production naturelle est restreinte, en raison des risques évoqués dans l'article... c'est pourquoi, le métier d'agriculteur est complexe...<br /> Etes-vous agriculteur ? Et donc bien renseigné sur la question ?<br /> <br /> Bonne journée, BL