Les agriculteurs français sont souvent montrés du doigt, dans la crise qui les oppose au gouvernement : alors que nombre d'entre eux n'arrivent plus à vivre du fruit de leur travail, ils sont coupables, selon certains, d'un abus de pesticides et d'engrais, ils sont coupables de pratiquer une agriculture intensive et ce qui leur arrive n'est que justice...
Les agriculteurs ont accepté de se soumettre et de se livrer à une production intensive...
Mais n'est-ce pas le système actuel qui les a conduits vers ce type de production ? Alors que se sont installées en Allemagne, en Roumanie des fermes gigantesques, où sont élevés des porcs, des volailles à bas prix, face à une concurrrence effrénée, quelles étaient les solutions ?
N'est-ce pas l'Europe avec ses directives insensées qui doit être incriminée ?
Les coûts de production qui sont dérisoires dans certains pays de l'union européenne entraînent, aussi, immanquablement les paysans français vers la faillite.
Après les grecs coupables de tous les maux, voilà les agriculteurs cloués au pilori, condamnés pour avoir employé des pesticides que tous les agriculteurs européens utilisent !
Dans notre beau pays, on a vite fait d'accuser les autres, ceux qui exercent un autre métier que le sien...
Les coupables sont tout trouvés : les agriculteurs sont fautifs, les enseignants sont responsables, bien sûr, aussi, de la crise que connaît, à l'heure actuelle, l'éducation...
Pourtant, rien n'est simple et il est trop facile d'accuser les paysans d'être responsables de la situation difficile dans laquelle ils se trouvent.
Certes, la FNSEA a joué, souvent, un rôle trouble et inadapté, mais a-t-on le droit de stigmatiser les agriculteurs, des gens humbles, qui travaillent dur, qui, parfois, n'ont même pas droit à des vacances ?
La mondialisation a bouleversé cette profession, les techniques de production ont évolué, grâce à des outils performants.
Mais ce métier est des plus complexes : avez-vous essayé de faire pousser des légumes ou des fruits de manière totalement naturelle ?
Les paysans sont soumis à de multiples aléas : la sécheresse, les intempéries, les différentes maladies qui s'attaquent aux plantes, les insectes...
Comment ne pas percevoir toutes les contraintes de ce métier ?
Des milliers d'oliviers ont dû être détruits en Italie, en raison d'une bactérie tueuse, la xyllela fastidiosa, au nom bien révélateur, celle-ci a peut-être, même, atteint les rivages de la Corse... On voit bien que les obstacles sont nombreux et terribles, dans une telle profession.
Un paysan qui n'arrive pas à vivre de son activité, en France, c'est une indignité, des agriculteurs qui se suicident, parce qu'ils ne parviennent pas à vivre de leur travail, c'est une honte.
Comme nous tous, les agriculteurs sont "livrés", pieds et poings liés à l'Europe, à ses financiers, à ses lobbies : c'est le système tout entier qu'il faut remettre en cause.
Arrêtons de jeter la pierre à autrui, à celui qui travaille dur, pour essayer de survivre : mon grand-père était paysan et je sais toutes les âpretés et les difficultés de ce métier...
Un métier très rude qui exige une disponibilité totale, un métier aux multiples contraintes qui doit être valorisé.




