L'automne magnifie les feuilles, leur donne des teintes somptueuses, des marbrures dorées, les enivre d'embruns nouveaux, de glacis de luminosités...
Les feuilles se froissent, se créponnent, se tordent, se plient et s'envolent aux vents de l'automne.
Le mot si léger avec sa fricative initiale, sa palatale finale, semble traverser les airs et se laisser porter par le moindre souflle du vent.
Le mot aérien nous fait voir des envolées de feuilles, des tourbillons qui emportent tout sur leur passage...
Mot doux de l'automne ! Mot céleste, délicat !
Les feuilles frissonnent, frémissent sous le vent, elles finissent à terre, en amas de soie légère.
La feuille si souple, ondoyante, si volatile, aux voyelles variées qui ne s'entendent presque pas, est la discrétion même...
A peine crisse-t-elle sous nos pas, faisant entendre une douceur soyeuse et feutrée...
Mais, elle explose de teintes, elle pleure des coulées de bruns brûlés, des ardeurs de rouilles et d'argent.
Mais, elle embellit les arbres, les pare de lumières, les enlumine d'éclats nouveaux.
La feuille, "folium", en latin, proche de la "fleur", revêt, comme elle, des parures somptueuses, teintes de feux et de flammes vives, teintes d'incarnat, d'escarboucles rutilantes !
Photos : rosemar