Hier, François Fillon a largement remporté la primaire de la droite : comment expliquer ce succès et cette victoire écrasante ?
François Fillon n' a-t-il pas réussi à séduire une grande partie de l'électorat de la droite catholique, quand il a déclaré ne pas être favorable à l'IVG, en conscience, à titre personnel ?
C'est plus que probable : un calcul politicien qui a dû lui permettre de récolter des voix supplémentaires.
De la même façon, François Fillon a su rassurer de nombreux électeurs de l'extrême droite, par sa volonté de juguler l'immigation, par ses déclarations sur la famille.
Son programme est lui-même extrême : une purge économique qui pénalise les classes populaires, et sert les riches nantis.
On a remarqué, aussi, hier, au cours de la soirée électorale, la croix qu'arborait Valérie Boyer, porte-parole de François Fillon...
Tout un symbole de l'ancrage catholique et chrétien de l'ancien premier ministre...
Le principe de laïcité paraît bien écorné, avec ce signe religieux particulièrement visible sur un plateau de télévision.
On a pu noter, également, la présence de Frigide Barjot, égérie de la Manif pour tous, au QG de campagne de François Fillon, dans la soirée de ce dimanche 27 novembre.
Le mouvement de la Manif pour tous s'est félicité de la victoire de François Fillon, soutenu par Sens commun, une émanation de ce mouvement.
Oui, Fillon a su s'attirer un électorat conservateur, par ses déclarations sur la famille et sur l'IVG.
L'IVG est, pourtant, une avancée et un progrès incontestable pour les femmes : autrefois, les avortements se pratiquaient dans la clandestinité, dans des conditions déplorables, mettant en jeu la vie des femmes.
Il serait inadmissible de renoncer à cette possibilité qu'ont les femmes de refuser une grossesse non désirée.
Ce serait une régression scandaleuse.
Quoi qu'il en soit, François Fillon a déclaré qu'il ne s'attaquerait pas à ce droit des femmes, mais, encore une fois, il a su manoeuvrer habilement pour séduire certains électeurs rétrogrades, ceux de la manif pour tous.
Une tactique habile qui lui a permis de glaner des voix du côté de l'extrême droite.
"Compte tenu de ma foi personnelle, je ne peux pas approuver l'avortement...", avait déclaré François Fillon, affirmant une conviction très personnelle.
Il a su, ainsi, convaincre certains électeurs traditionalistes qui l'ont plébiscité : Fillon a su les attirer et les rassurer...
On peut affirmer que François Fillon a "labouré sur les terres du Front national", comme l'avait fait Nicolas Sarkozy, en son temps, et cette tactique a bien fonctionné.